Chapitre 2 : Le réveil

La grande salle blanche dans laquelle se trouvait Matthew était vraiment étrange. Il n'y avait aucun mur, seulement une longue étendue de carrelages immaculés, blancs aussi, d'une propreté et d'une netteté bizarrement impeccables.

Hormis Matt, personne ne se tenait dans cette luxueuse salle, seules les longues colonnes de marbre blanc soutenant le mur étaient présents. Le vide du lieu lui faisait atrocement peur. Il avait cette impression d'être dans un endroit inhabité, tellement long qu'il ne possédait pas de limites et qui pourtant paraissait si restreint...

La solitude le gagna vite ; il voulut s'aventurer dans ce lieu inconnu, chercher toute trace prouvant que des hommes habitaient ici. Il cherchait la preuve qu'il n'était pas seul. Vainement.

- Quelqu'un est là ? Vous m'entendez?

Mais personne ne répondit. L'écho de ses paroles lui prouva que personne d'autre que lui n'était à proximité. Il comprit bien vite que la salle était aussi vide qu'elle y paraissait au premier abord. Mais où était il ? La question lui trottait dans l'esprit. 

Comment l'avait on emmené dans cette salle sans qu'il s'en rende compte? Et surtout que faisait il ici, au beau milieu de nul part, seul.

Et il se souvint.

En partie.

Il se souvint que quelque chose l'avait attaqué dans les bois, enfin c'est ce qu'il pensait. On l'avait blessé. La mémoire lui revint petit à petit. Quelque chose lui avait entaillé la cuisse, puis il s'était retrouvé dans l'incapacité la plus totale à se relever et même à bouger. Mais Pourquoi? Le plus étonnant fut surement l'absence de toute marque de blessure sur son corps. La douleur avait pourtant été si vive...

Et pourquoi l'aurait on emmené ici? Il ne reconnaissait pas cet endroit et il était même inconcevable pour quelqu'un comme Matt de se retrouver piéger dans une salle sans fin comme celle ci, à l'apparence surréaliste.

Il réfléchit pendant de longues heures, qui lui parurent une éternité. Matthew n'avait aucune idée de l'heure qu'il était et encore moins du temps qu'il avait passé dans ce lieu insolite. Son cerveau fonctionnait à toute allure, cherchant une explication rationnelle à ce qui lui arrivait.

Il était pris au piège.

Peut être que des caméras de surveillance avait été installées dans la salle et que, derrière des écrans d'ordinateurs, des gens observaient ses moindres faits et gestes, ses réactions face à l'étrange situation dans laquelle il était.

Matthew voulut se raccrocher à cette idée. Il était plutôt du genre à chercher des explications rationnelles dans des situations de ce genre. C'était aussi un grand optimiste.

- Hé bandes de connards, montrez vous, c'est bon j'ai deviné votre petit jeu! Mais je veux pas jouer avec vous, j'ai autres choses à faire!

Il n'eut pas plus de réponse qu'au premier essai. Il était définitivement seul. Et ça commençait à l'énerver, même s'il était de nature plutôt calme. Visiblement, personne ne l'écoutait. Il chercha des yeux pendant quelques minutes tout ce qui pouvait avoir l'apparence d'une caméra, mais ne décela rien d'autre que du marbre blanc.

Il contempla même son reflet dans les carrelages. Il était quand même bien fait, musclé, avec le beau visage qui va avec et le cerveau. Sans vouloir s'en vanter, ce n'était pas son genre.De plus, toutes traces de fatigue avait disparu ; les quelques cernes qu'il avait accumulé ses derniers jours, à cause de tout le travail fourni pour les examens de fin d'année qui approchaient à grands pas.

Sa cuisse entaillée n'était plus qu'un mauvais souvenir, il n'en restait plus aucune trace. Il semblait étrangement relaxé et en parfaite santé. Il se sentait bien, comme ça lui était si peu arrivé ses derniers temps. Mais cette étrange salle l'intriguait toujours autant, et tant qu'il n'aurait pas élucider le mystère, il ne se sentirait pas totalement satisfait.

Il s'autorisa à quelques minutes de repos. L'expérience lui avait permis de se rendre compte que ça ne servait à rien de s'acharner sur quelque chose, mais que des fois il fallait un petit temps de pause et la réponse se trouvait plus facilement.

Il s'étendit de tout son long sur le sol. La fraîcheur des carrelages de marbre lui fit le plus grand bien. Il laissa son esprit se détendre, oublié les récents événements, il ne chercha plus à comprendre l'attaque ou ce qu'il faisait ici.

Il se sentait bien et c'était le principal.

Une petite voix, féminine probablement, fit son apparition dans son esprit. Ou peut être était-ce dans la salle. Il avait du mal à distinguer sa provenance. 

Il avait tout autant de mal à distinguer les paroles. La voix parlait, semblait appeler quelque chose ou quelqu'un, mais Matthew n'en comprenait pas le sens. Un léger écho embrouillait ses pensées.

En se concentrant suffisamment, il crut comprendre leur sens.

Matthew, oh Matt s'il te plaît mon amour ne me fait pas ce coup là, réveille toi, murmura la voix de femme.

Une autre voix, moins distinct fit soudainement son apparition. C'était une voix plus grave, probablement un homme cette fois ci. La voix masculine semblait parler à la femme. Les paroles semblant plus lointaines, Matthew ne réussit à distinguer que des mots, et de toute façon les mots ne lui étaient pas adressé. 

- ...médecin... choc... coma... blessé... animal... 

Matt n'y comprenait décidément plus rien. Le lieu dans lequel il se trouvait était vide, et il ne pouvait pas être dans un hôpital, ça n'y ressemblait pas du tout. Quand au reste de la phrase, il ne lui permit pas de comprendre plus de choses. Qu'est ce que le mot "animal" venait faire dans une discussion parlant d'hôpital?

Il concentra ces dernières forces pour essayer de comprendre la réponse de la jeune femme à qui l'homme avait parlé.

***

Sans s'en rendre compte, Matthew était en train de se réveiller.

Il revint peu à peu à lui même. La voix féminine qui l'avait appelé lui était vaguement familière. Il se rappelait l'avoir entendue quelque part.

Il commença à bouger les doigts et se rendit compte qu'il était encerclé par des fils. Ouvrir les yeux fut un effort difficile pour quelqu'un dans sa situation. Il se rendit vite compte que la salle qui l'entourait maintenant était totalement différente de la précédente. 

Et à ses côtés se tenaient une jeune fille et un jeune homme. Le temps que sa vue redevienne nette, il en distinguait uniquement les silhouettes.


Il comprit que c'était des personnes proches de lui mais il ne les reconnu pas tout de suite.

- Oh mon dieu Matt, mon amour, j'ai eu tellement peur!

Mais Matthew ne l'écoutait plus, il regardait déjà la nouvelle salle, étroite, encombrée de machines en tous genres. Et il n'était plus seul.

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