Automne 1974 : lycanthropie
Art : vagueenthousiast (instagram)
Un jour...
Remus gonfla lentement ses poumons. Ses côtes meurtries lui martelaient la peau en traits éclatants de douleurs subtiles, profondes et aiguës, semblables aux nuances de galaxies de ses bleus. Lentement, continue, jusqu'au bout. Il voyait la douleur sur ses paupières closes, leurs volutes, violets profonds, bleus piquants, mouvantes en nébuleuses infinies, hypnotiques.
Réveille-toi.
L'odeur des plantes médicinales pouvait presque lui faire croire qu'il se réveillait dans la serre aux papillons, mais son somme agité ne lui en avait pas laissé l'espoir. La froideur et les essences de potions non plus, la vieille habitude. Allez, réveille-toi pour de bon, qu'on en sorte vite, il y a un mois tout neuf, tout entier qui commence aujourd'hui.
Remus souffla lentement, sa cage en s'abaissant brûlait. Il releva doucement les jambes, se tourna sur le flanc et les balança dans le vide. Une nuée bourdonnante monta à ses joues blêmes qui se couvrirent de sueur, jusqu'à ses yeux brouillés. Il resta assis, le temps que sa tension se rétablît. Allez mon sang, rue-toi dans mon cœur et mes veines. Il pulsait pourtant, de toutes ses forces, dans sa jugulaire qui étouffait sa respiration, et ses tempes.
Ne renonce pas, ne renonce pas, ne te recouche pas.
Et, perçant le vrombissement de son corps en colère, une voix se fit entendre, étoile dans la nuit :
« Madame Pomfress' ! Est-ce que Remus est réveillé ?
- Il n'est même pas midi, je doute que...
- Si ! » appela faiblement Remus, ils peuvent entrer.
Il y avait un goût de sang épouvantable dans sa bouche. Il but à même la cruche pour s'en débarrasser au plus vite, y plongea la main pour tenter de se rafraîchir le visage, et même se coiffer pour ne pas que Sirius le vît dans la misère de son réveil.
« Hey ! » sourit-il.
Peter l'étreignit et s'assit à côté de lui pour ne pas le lâcher quand il sentit que les mains de Remus s'agrippaient trop fort à son bras. Sirius approcha un tabouret et examina ses mains. Rien. Remus serra le poing et ils se les frappèrent fièrement. Il portait sa couronne de lauriers. Cette chaleur dans le sourire. Remus évita ses yeux. Il avait encore fait des rêves abominables. Il l'avait traqué avec excitation, et mordu aux endroits les plus intimes, il en avait encore le goût au bord des lèvres, prêt à se révéler. Il l'avait pris de force et joui si violemment, les mains enfouies dans ses cheveux. Aucune sensation, le jour, n'avait une telle intensité, aucune. Remus laissa tomber sa main. Peter le sentit s'effondrer un peu plus sur lui.
« Zames s'excuze, il est avec Sarlotte.
- Charlotte ?
- Une fille de troizième année qui avait passé les sélections pour l'équipe en début d'année. Elle n'a pas été retenue.
- Je vois... Il tâche de la consoler.
- Affirmatif.
- On lui a dit que c'était pas cool de pas penser à toi, indiqua Peter.
- Ne t'en fais pas. Moi, c'est tous les mois, une... aventure comme celle-là, c'est exceptionnel.
- Hum.
- Dans l'absolu, oui.
- Mais pas pour Zames.
- Mouais bon. Vous n'êtes pas obligés... »
Peter le fit taire d'une pichenette sur sa joue qui reprenait péniblement des couleurs.
« Qu'est-ce qui vous arrive, sinon ?
- Oh, t'as pas idée...
- On nous a servi un truc à l'ananas affreux hier soir.
- Tous le monde s'est sopé des aphtes. Tu es le seul survivant. »
Remus leva un sourcil.
« J'ai envie d'aller en cours cet après-midi. »
Peter et Sirius ne le dissuadèrent pas. Remus allait sans doute somnoler en classe, mais ils savaient que leur ami s'efforçait d'éviter tout soupçon. Sirius s'agenouilla pour lui enfiler ses chaussettes. Remus sourit enfin, tout confus. Il massa légèrement la plante de ses pieds et tira doucement sur les orteils pour les délasser, lorsqu'ils furent bien couverts. Peter voulut maladroitement lui enlever sa chemise de pyjama mais Remus leur demanda de le laisser. Il retenait des grimaces de douleur en se déshabillant. Allez, dans deux ou trois jours, ça sera passé.
« La prossaine pleine lune c'est le 31 octobre, regretta Peter.
- Je vous laisserai mon juke-box, ne t'en fais pas.
- Au moins, tu ne pourras pas nous empêsser de piézer les Cancrelards.
- On a eu une idée pour Snape, t'imazines même pas ! »
Remus ouvrit les rideaux, frissonnant et déterminé. La fougue de ses yeux jamais ne se laissait noyer dans son teint blême et ses cernes. On ne voyait que cela. Sirius lui pressa l'épaule puis lui fit signe de monter sur son dos. Remus recula, se prit les pieds dans le tabouret, se rattrapa au rideau du lit, soutenu par le bras de Peter. Quoi, se serrer contre lui ? « Oh, Remus... s'émut Peter, vas-y, grimpe, tu es trop crevé. » Des alarmes confuses secouèrent la tête de Remus. Était-il assez fatigué pour que son corps ne réagît pas à ce contact ? Aurait-il assez de forces, vu comme son cœur déconnait soudain, pour se tenir à lui ? Sirius, qui lui tournait toujours le dos, recula en swinguant jusqu'à se cogner doucement à lui, devinant à son soupir que Remus était amusé. Il prit délicatement ses poignets et les passa sur ses épaules. Il ne dansait plus que des épaules, seigneur, merci, ses hanches étaient trop proches. Il posa ses paumes sur celles de Remus pour admirer une nouvelle fois, avec satisfaction, sa peau intacte.
« A trois, d'accord ? »
Remus entoura les bras autour de son cou, se souleva. Sirius agrippa bien fort ses cuisses. Sa peau sentait la pluie, ses cheveux la cheminée de la salle commune, ils sentaient comme l'encre dans certains de ses rêves. Remus posa la tête sur son épaule et ferma les yeux. Pardon. Pardon... Pardon... Arrivés dans le passage secret qui leur permettrait de remonter jusqu'à la tour, il se laissa tomber, au grand regret de Sirius qui l'eût volontiers porté jusqu'au dortoir.
« S'il y a beaucoup d'élèves qui partent pendant les vacances, on fera la fête de la Samhain en avance, d'accord ? »
Remus hocha la tête, perdu dans ses méandres.
&
« Voici une liste de Créatures et Êtres dont le statut est discuté et polémique depuis que les Sorciers se sont arrogé le droit de les catégoriser. Je veux que vous fassiez un exposé en trois temps : 1) description générale et objective, 2) historique, 3) état des lieux.
- Halloween, quoi. »
Ainsi Suliman entama-t-elle le travail annoncé à la rentrée : tout questionner, tout croiser, tout vérifier. Et débattre, sans arrêt, et se remettre en question. Rien n'importait tant à ses yeux que la responsabilité personnelle dans les connaissances, que de compiler les informations afin de ne pas se laisser avoir par un quelconque prosélytisme.
« Vous travaillerez par deux.
- Che veux les loups-garous ! bondit James.
- Bah ! Tu m'as postillonné dessus ! » geignit Achille.
Remus, bousculé par son cri, avait sursauté. Il n'avait pas eu le temps de voir la liste apparaître mais la présence des lycanthropes ne le surprenait pas. Suliman considéra James et sa prérogative avec agacement mais elle accepta pour Remus dont elle connaissait probablement la condition. Il adressa un clin d'œil à son ami pour le remercier. « Tu peux le faire avec moi ? » articula silencieusement James. Remus acquiesça. Peter et Sirius se virent attribuer les Détraqueurs. James se tourna vers Sirius en pleurnichant : il n'avait pas postillonné mais craché sa feuille sur Achille, dans son enthousiasme. Sirius ricana. Edgar se permit de demander à Sulimane si, puisque son père travaillait sur le sujet, il était possible de lui attribuer les loups-garous, James accepta à condition qu'il pût travailler avec Sirius, Peter se plaignit d'être toujours à part, des voix s'élevèrent au fond de la classe, incrédules à l'idée qu'un médicomage pût se spécialiser dans le traitement des lycanthropes, Suliman se pinça l'arête du nez et une onde magique traversa la classe, rabattant le caquet de tous les élèves.
« Monsieur Wilk (c'était le nom d'Edgar), je regrette mais ce ne sera pas possible cette fois. Je ne doute pas que vous sachez réaliser un excellent travail de recherches, quel que soit le sujet. »
Sirius bouda un peu pour la forme, puis, à force de bouder, fut pris de rêveries en contemplant les cheveux incroyablement blancs de sa professeure. Il se demanda s'ils luisaient dans le noir et se promit de le vérifier d'une façon ou d'une autre. Il sourit en se rappelant que Remus l'avait appelée corbeau blanc, le premier jour. Est-ce que Remus avait déjà discerné l'animagus en lui ? Quand il y pensait, Sirius avait le cœur battant de hâte. Il ne l'avait pas avoué à James mais il rêvait secrètement de devenir loup. Il rêvait du jour où il se révélerait face à Remus. Ce serait à Noël, un cadeau, il attendrait jusque là même s'il y parvenait avant. Ils seraient restés à Poudlard, il ne savait pas encore comment mais cela se réglerait d'ici là. Il l'emmènerait dans la grande salle, sous les étoiles et lui demanderait de fermer les yeux avant de se métamorphoser. Remus n'en croirait pas ses yeux, il aurait peur d'abord, bien sûr, puis il tomberait à genoux, ému aux larmes. Il le serrerait dans ses bras. Sirius redeviendrait humain et là,
là, il...
Sirius sursauta en glapissant, les joues écarlates.
Remus venait de lui envoyer un oiseau de papier dans les cheveux.
James pouffa : « Tu dors debout, mec ! Tâche au moins de garder les yeux ouverts... »
Remus lui tira la langue. Suliman fit venir à elle l'oiseau de papier qu'elle enferma dans un tiroir, et fit signe à Remus de se concentrer.
D'accord. Jamais ce mec ne tombera à genoux devant toi.
Toi, par contre, tu es foutu.
&
La solidarité coulait dans les veines d'Edgar. Pas fâché d'avoir manqué l'exposé sur les lycanthropes, il apporta à James une enveloppe chargée de documents que son père lui avait confiés.
« Il est assez hum, obsessionnellement passionné, il est ravi qu'on s'intéresse au sujet. Vous ferez le tri là-dedans, bien sûr il n'y a pas toutes ses recherches mais il y a déjà beaucoup de choses intéressantes.
- Merci ! sourit généreusement James, ça va nous changer des vieilleries amassées dans ces grimoires.
- Il ne faut pas lire Bentley, remarqua Edgar en désignant le livre ouvert sur la table. C'est un ramassis de bêtises.
- Suliman a dit qu'il fallait croiser les sources. On va lire et on va déconstruire ! »
Edgar acquiesça, leva le poing et rejoignit son binôme.
Les jeunes homme s'étaient installés à leur table de prédilection dans la bibliothèque, Remus à côté de James qui avait compris qu'il allait devoir travailler plus sérieusement que d'habitude, Sirius, en face à côté de Peter qui avait soulevé une lame de la plinthe sous laquelle il laissait régulièrement des provisions.
En parcourant les premières lignes de ses livres, Remus n'était plus tout à fait sûr que c'était une bonne idée. Il y avait encore de nombreuses choses que ses amis ignoraient et qu'il n'était pas bon de révéler.
« Peter, que dirais-tu de prendre ma mère comme sujet pour notre travail sur les Détraqueurs ?
- Je sais que tu meurs d'envie de disséquer ta mère, Sirius, mais quand même...
- Ouah violent ! »
Ils rirent, il fallait rire, fort et faux, qu'importe. Remus surveillait discrètement les ouvrages que James lisait, et James finit par les pousser au milieu de la table pour qu'ils lussent ensemble, posant parfois la tête sur son épaule, comme pour le rassurer.
« Ce passage-là, tu le prends pour l'historique. Je garde la page suivante pour la réputation maléfique. »
Remus s'étira. Ses pieds heurtèrent malencontreusement ceux de Sirius, en face, qui leva un sourcil aguicheur. Les bras de Remus s'effondrèrent sur son visage déjà écarlate, les yeux au ciel. Sirius rit et retourna à sa lecture. Il avait laissé sous la table un pied aventureux. Il leva le regard une seconde vers Remus qui le devinait du coin de l'œil, pas vraiment concentré ; ils sourirent, penchés chacun sur son livre. Intrigué par une intuition minuscule, Remus curieux, non, audacieux, allongea de nouveau, un peu, sa jambe. Sirius sentit son mouvement. Le cœur battant, il avança, encore, un peu... Une légère résistance fit bondir son cœur. Est-ce bien cela, je rêve non, ou un accroc du plancher ? Seigneur, ça bouge, ça presse. Doucement. Ils n'osèrent plus bouger, pendant longtemps. Lily et Marlene passèrent, ouvrirent des grands yeux à les voir travailler si silencieusement et sérieusement.
« J'avais un service à te demander, Remus mais je ne veux pas te déranger...
- Non, non, tu ne déranges pas, tout va bien, vraiment, je suis toujours ravi de pouvoir t'aider, bondit Remus, fébrile.
- Tu te rappelles dans quel livre il y a le récit de la ville d'Ys ? Je n'arrive pas à remettre la main dessus et madame Pince n'est pas très disposée à m'aider...
- C'était pas « Harpies et pis encore ? », je revois sa couverture bleue...
- Mais non, j'en étais persuadée aussi mais c'était pas celui-là. »
Remus l'accompagna dans le rayon. Quand il revint s'asseoir, Sirius ne leva pas la tête pour chercher son regard. Remus ouvrit l'enveloppe laissée par Edgar. Un petit coup malencontreux trouvé son genou. Il n'y prêta pas garde, parcourut les rouleaux de parchemin. Un deuxième coup, et puis ce genou qui restait pressé contre le sien. Les yeux baissés, brouillés, Remus tendit la jambe avec hésitations. Une cheville se pressa sur sa cheville. il mordit son pouce, l'air faussement concentré. Il venait de lire dix fois la première phrase du rapport de Wilk. Maintenant que Sirius ne bougeait plus, il s'efforça de comprendre ce qui était écrit :
« Sur les quatre-vingt dix sujets qui ont accepté de répondre à nos questions et de se soumettre à une étude, un tiers a été contaminé avant ses dix ans, un tiers entre dix et trente ans, et la dernière partie après trente ans. Notons que ces derniers échantillons ont été plus difficiles à trouver, les loup-garous s'attaquant majoritairement aux victimes mineures (en dessous de vingt ans). Les sondés de cette dernière tranche d'âge ont pour la plupart été contaminés en défendant un proche ou par des loups affamés.
Voici quelques informations sur la santé physique des lycanthropes :
- Santé physique renforcée, excepté la période autour de la pleine lune sur laquelle nous reviendrons. L'acuité sensorielle est triplée, quadruplée pour l'odorat et l'ouïe, avec des variations selon le cycle lunaire. Les os sont plus résistants, les muscles plus puissants. Excellentes endurance, performances cardiovasculaire et résistance à la fatigue.
- Cependant tous sont concernés par un vieillissement plus rapide : Les enfants ont tous atteint leur puberté trois à quatre ans avant la moyenne d'âge. La maturité émotionnelle est également précoce : 72 % se sont déclarés en décalage avec les enfants de leur entourage. Les adultes ont vu leurs signes de vieillesse (rides, cheveux blancs, arthrose) apparaître, alors que la tonicité musculaire reste solide, à partir de leurs vingt-cinq ans. Le déchaussement des dents, les taches cutanées... à trente-cinq ans (63%). L'espérance de vie se voit raccourcie en moyenne d'une quinzaine d'années.
En ce qui concerne les modifications morales :
- Les sujets exprimaient tous un intérêt décuplé pour la chair crue, la course à pied, les excursions en pleine nature. Chez les sujets adultes, cela s'est manifesté radicalement, les menant à un changement d'environnement quotidien. Ils ont également relevé une modification du rythme circadien et se sentent désormais plus disposés à une vie nocturne.
- Les sujets se déclarent (pour 84%) influencés par le cycle lunaire, alternant entre des phases de rayonnement empathique, d'irritabilité et de sensibilité. Indéniablement, l'approche de la pleine lune est plus éprouvante émotionnellement : mauvais rêves, épuisement émotionnel, difficultés de concentration.
- Les adultes ont pu également témoigner d'une libido exacerbée, voire jugée problématique par certains, depuis la contamination. Les rêves érotiques sont plus fréquents (au moins quatre fois par semaine, plusieurs fois par nuit) et manifestement plus intenses, souvent (90%) mêlés de satisfaction morbide (meurtre, inceste, cannibalisme, pédophilie). Certains ont confié que cela a affecté leur vie conjugale : insatisfaction, culpabilité, incompatibilité avec aucun partenaire sexuel.
Cependant, la plupart des sujets a nettement refusé d'aborder ce sujet, nos observations sont donc à nuancer.
- Aucune corrélation entre la contamination et l'agressivité n'a pu être établie. Chez les sujets que nous avons rencontrés, un repli défensif a plutôt été exacerbé par le traitement infligé par la société : guérisseurs brutaux, rejet, ostracisation.
Concernant la vie sociale maintenant :
- Tous les sujets ont déclaré que l'aspect le plus difficile à vivre était l'altération des relations sociales. Les méconnaissances concernant les modes de transmission (complaisance, imprudence...) et les symptômes continuent de jeter le discrédit sur le malade et sa famille, avec toutes les conséquences qui s'ensuivent : rupture, rejet, répudiation, abandon des enfants. Dix des enfants interrogés se sont vu jeter du foyer : cinq d'entre eux furent internés, les cinq autres ont été pris en charge par de la famille éloignée ou des familles d'accueil jusqu'à leur majorité. A l'heure actuelle, cinq sont encore en situation de détresse psychologique aiguë.
- Les enfants (lycanthropes ou enfants de lycanthropes) sont élevés dans le secret. La responsabilité, les angoisses de mort, provoquent souvent des troubles somatiques chroniques (insomnies, troubles du comportement alimentaire, migraines, ecchymoses ou urticaires spontanés dans les cas les plus spectaculaires) qui apparaissent dans 86 % des dossiers médicaux.
- Le devoir de faire figurer cette condition dans chaque dossier d'accès à l'école, à un emploi, dans les dossiers médicaux conduit inévitablement à des discriminations. 50 % de nos sujets se sont vu refuser l'accès à des soins. 60 % est en situation précaire, 20 % complètement sans emploi depuis plus d'un an. Seuls trois enfants étaient inscrits dans des écoles.
Tous âges confondus, trois quarts des sujets s'estiment en situation de détresse, par culpabilité et souffrance des traitements subis. Il ressort de manière générale et à divers degrés, un sentiment d'intense frustration, sensation de ne jamais être en paix qui peut être comparé à une forme de dépression
Le dernier quart s'estime équilibré mais insatisfait de sa condition.
Seuls deux d'entre eux vivent bien leur condition. Ils l'acceptent en séparant leurs deux personnalités. Ils ont refusé l'un comme l'autre de révéler ce qu'ils faisaient les nuits de pleine lune.
Étude réalisée sur un panel de lycanthropes anglais, volontaires et intégrés. Tous sont enregistrés auprès du Ministère. Les habitants du ghetto de Varcol n'ont pas souhaité être interrogés.»
Remus roula le parchemin.
« Pas intéressant ? » demanda James.
Il haussa les épaules. Son ami passa une main dans son dos en souriant plein de compassion.
« Il est temps de prendre l'air. »
Remus hocha la tête mais ne bougea pas. Sa main soutenait son front, regard dans le vague, et James continuait de caresser son dos.
Lire ce rapport, c'était presque plus dur que toutes les vieilles études poussiéreuses et caricaturales. Ce qui était écrit là, c'était sa vie et il ne pouvait pas le nier comme il niait les descriptions insultantes et mensongères des grimoires anciens. Alors oui, il fallait se dire que le changement était entre ses mains, qu'il avait ses amis mais la brutalité des mots, des témoignages, la brutalité de leur réalité et de leur vérité, c'est ça, exactement ça et il n'y avait pas d'échappatoire.
Sirius retira ses pieds, soudain. Remus l'avait oublié et c'était tout froid. Il poussa le rouleau vers James.
« Tu peux lire si tu veux.
- Plus tard. Allons faire un tour à balai. »
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