Automne 1973 : bravade et soupirs
art : Gloucester par johnbphotography.tumblr.com
Un jour...
A trois heures du matin, la nuit suivante, Sirius s'étala sur James. Quoique profondément endormi, son ami ne fut pas perturbé par cette intrusion et il passa la main autour de son épaule pour l'attirer sur son oreiller.
« J'ai mal partout, gémit Sirius.
- Dors, grogna James.
- Mais qu'est-ce que vous foutez encore ?! » pesta Achille.
Sirius nota mentalement, dans sa liste de sortilèges à inventer, celui qui permettrait de masquer le bruit des conversations. Il se tortilla un peu dans l'étreinte de James jusqu'à trouver une position confortable et murmura à son oreille :
« Il faut qu'on parle !
- J'aime pas... quand maman dit ça, marmonna James ensommeillé.
- Je suis pas ta mère !
- Tant mieux... ça me plaisait moyen de... dormir avec ma mère.
- Parce que avec ton meilleur pote c'est moins gênant ?
- Oh, tu sais... T'es comme mon frère... On vient de la même planète, toi et moi, alors... »
Bordel. Comment James réussissait-il à dire des choses pareilles, si calmement, à moitié endormi ? Sirius eût perdu toutes ses tripes, desséchées, avant d'en articuler le quart de la moitié du commencement. Et il recommençait, en pressant son épaule :
« T'es jamais gênant, mon Sirius. »
Si Sirius avait été doté d'un soupçon de conscience, il eût peut-être dédit James. S'il avait été le même garçon impertinent et déprécié qu'en première année, il eût éclaté de rire.
Il se contenta de sourire, rêveusement.
La journée avait été éprouvante, après tout.
« Les graines de colchique sont à utiliser avec parcimonie. Bien distillée, la colchicine soulagera les douleurs, mais l'ingestion d'une seule graine peut affecter votre système nerveux jusqu'à la mort... »
Avant même que Slughorn n'eût achevé sa phrase, Peter hurla :
« Aaah ! Sirius vient d'en gober une !
- N'importe quoi ! riposta Sirius en ôtant la main de sa bouche. Non mais qu'est-ce qui te prend ?
- Je t'ai vu... !
- C'est vrai, monsieur Black ?
- Bien sûr que non, il raconte n'importe quoi ! »
Mais sous son air bravache, Sirius blêmissait à vue d'œil, violenté par une soudaine tachycardie. À la mine alarmée de ses amis, Slughorn préféra considérer le risque :
« Mademoiselle Evans, vous allez conduire votre camarade à l'infirmerie.
- Oh ! bouda Lily.
- Ça va, je connais la route !
- Et si vous tombez raide mort avant d'y arriver ?
- Non mais n'impor...
- J'y vais, je connais la route moi aussi ! bondit James.
- HORS. DE. QUESTION.
- Je peux y aller, si vous voulez bien, proposa Remus, le visage absolument impassible et angélique.
- Soit. Monsieur Black, nous en reparlerons à votre retour, je vais également tenir votre directrice informée... »
Et blablabla. James et Lily qui contrairement à leur professeur connaissaient les affinités des deux camarades, affichèrent la même expression désabusée. Sirius leur tira un bout de langue en même temps que Remus le poussait vers le couloir. Il passa la tête par la porte :
« Euh, professeur, je fais quoi s'il tombe raide mort ?
- Mange-le » siffla Snape avant de se décocher une gifle orchestrée par James.
La lourde porte des cachots claqua sur leurs représailles. Remus s'éloigna d'un pas vif, faute de courir de toutes ses forces pour semer derrière lui la cape acide de l'humiliation, et tant qu'à faire son sale corps tout entier.
« Pas la peine d'aller si vite ! » protesta Sirius.
Sirius.
Remus pressa ses mains froides sur son visage, elles effacèrent son sourire désemparé et il se retourna vers son ami avec un clin d'œil :
« Eh bien, monsieur Black ? La colchique vous ramollit ?
- Alors là mais pas du tout ! »
Sirius le rattrapa d'un bond et pressa sa jambe contre la sienne pour un croche-pied. « Il n'y a pas de raison de se presser, c'est tout... » Remus se rattrapa à son épaule, déséquilibré par une poussée de sensualité pleine de panique. Sirius recommença : une bousculade par ci, un coup de pied souple, par-là ; une danse nerveuse que son ami parait sans renchérir, le sourire mordu. Autant Sirius pouvait bousculer James sans retenir sa force, il ripostait et ils ricanaient comme des gamins, autant il se réfrénait avec Remus. Cela ne lui plaisait pas, mais c'était plus fort que lui. Pourtant, Remus était plus grand qu'eux, pas aussi athlétique mais pas chétif non plus, seulement plus sec : on voyait les muscles se découper dans ses poignets, son cou et sa mâchoire, surtout après la pleine lune. Remus rougissait et se crispait quand on le touchait, et Sirius revenait sans cesse demander la permission
Intimidé, mais
Ça les faisait sourire
« Tu me portes jusqu'à l'infirmerie ?
- N'y songe même pas.
- Oh... James, il m'aurait porté !
- Tu es en forme. Je crois que tu n'as pas mangé de colchique.
- Tu déconnes ? J'ai le cœur qui bat comme un dingue depuis tout à l'heure !
- Pourquoi tu fais ça ? demanda Remus plus bas.
- Pfff. Ah, haha.
Je m'endurcis ?
Je sais pas moi ! »
Il riait, évidemment.
« Je me cogne. Ça fait pas mal, enfin je veux dire, si, mais. »
Il s'interrompit, dans sa phrase comme dans son rire.
« Pourquoi tu te bouffes les mains, toi ?
- Tu crois que j'ai le choix ? » rétorqua Remus, offusqué.
Sirius s'arrêta et planta les yeux dans ceux de son ami, la tête inclinée. Le voile ironique de son regard s'était décroché. Il ne s'agissait plus de défi. Sirius ricochait sur la surface, précipité, par crainte incommensurable de sombrer dans les profondeurs ; et il tenait la main de Remus serrée autant pour défendre leur amitié que pour le pousser à avancer dans ses ombres, dans l'espoir que, peut-être, lui, il pût y discerner quelque chose qui eût du sens.
Et moi ? Tu crois que je l'ai, le choix ?
On fait pareil. On est faits pareil
On sait trop bien pourquoi
Remus sourit en coin, mal habillé du voile ironique qui ne lui seyait pas vraiment. Jamais il n'avait eu tant envie de le serrer dans ses bras. Elle dépassait la sensualité, cette envie orgueilleuse et vaine que la vaillante bravache de Sirius se reposât contre lui. Il dodelina de la tête, pressa le poing sur l'épaule de son ami en reprenant le chemin. Sirius resta planté au milieu du couloir, le front moite et livide.
« Merlin... C'est fort ce truc...
- Ça va ?
- Ouais. Un petit vertige.
- Assieds-toi »
Il le guida vers un banc derrière la statue de la fée Viviane. Après trois inspirations profondes, Sirius rejeta la tête en arrière, les yeux fermés, contre la pierre fraîche du mur.
« J'étais persuadé que n'en avais pas mangé.
- Vraiment ?
- C'est ce que tu as dit.
- Tu crois à ce que je dis ?
- Oui.
- Première nouvelle ! De toute façons, c'était pas à toi que je l'ai dit mais à Slug. Peut-être que je lui mentais pour ne pas être puni.
- Ou pour ne pas qu'il te pose de question.
- Chut.
- En plus, c'est Peter qui t'a balancé.
- Et ?
- T'es capable d'avoir fait semblant exprès, tu savais qu'il allait y croire, ça te suffisait pour manquer le cours.
- Tu me prêtes les plus mauvaises des intentions ! Je ne suis pas si calculateur.
- "Peter ne dit que des conneries", non ? »
Sirius sourit.
« Pas toujours...
Mais je te jure, mon cœur fait le con. Tiens, fit-il en lui prenant le poignet, regarde ! »
Remus posa les doigts sur le cou de Sirius et grimaça :
« Je ne sens rien. Je crois que c'est plus grave que ça : tu n'as pas de cœur, Sirius.
- Idiot... T'as les mains froides. Ça fait du bien.
- Froid aux mains, chaud au cœur... C'est ma grand-mère qui dit ça.
- Celle qui parle gallois ?
- Oui, sourit Remus. Côté moldu.
- Tiens... Comment ça s'est passé entre tes parents ? Quand ta mère a appris que ton père était sorcier ? Comment ils se sont rencontrés ?
- Oh, c'est une histoire très romanesque ! Ma mère se promenait un soir dans une forêt où mon père faisait la traque d'un épouvantard. Elle a beau être moldue, elle est très sensible et elle a senti sa présence, celle de l'épouvantard je veux dire. Comme il s'est senti menacé, il a pris a forme d'un homme mal intentionné. Mon père l'a neutralisé, elle a cru que le sale type avait fui devant lui. Ça a été le coup de foudre. Au début, il n'a pas osé lui dire la vérité. Il l'a fait quelques mois plus tard quand ça a commencé à devenir sérieux. Elle a continué à l'aimer, tel qu'il était, ils m'ont dit que ça avait été très simple. »
Sirius hocha la tête sans rien dire. Cinq secondes passèrent. N'y tenant plus, il gloussa sèchement dans le couloir vide. Remus lui donna un coup de coude.
« Je suis désolé !
- T'es jamais désolé !
- Toi aussi tu rêves de sauver une jolie moldue en lui montrant tes super pouvoirs ?
- Ah ben non : dans les histoires, c'est moi le grand méchant loup.
- T'es con, répliqua sèchement Sirius.
- Ta goule.
- Joue pas au loup solitaire.
- Cachu !
- T'es si désespéré ? »
Remus soupira, s'affaissa et tira sur un fil de son pull.
« Non, ouais. D'accord, peut-être qu'au fond je n'aime pas tellement ce cliché du sauveur et de la jeune fille en détresse ?
- Mais c'est "romanesque" !
- Déséquilibré, surtout.
- Pas autant qu'épouser sa cousine.
- Oh Merlin. »
Sirius ricanait nerveusement à cette bonne plaisanterie.
« Ils t'en ont reparlé ?
- Non. Pas encore. »
Sirius s'affaissa à son tour, ses belles jambes tendues devant lui. Il souleva le poignet de Remus et posa sa main sur son front. Son ami, gentil, le laissa faire. Elle le rafraîchissait en le dérobant à son regard aigu, puisqu'il avait à la fois envie de rire encore stupidement, de disparaître en un claquement de doigts, ou de...
De
« Je ne sais pas ce qu'ils veulent faire de moi ; à mon avis, ils ne le savent plus eux-mêmes. C'est... C'est tendu à la maison. Je pense qu'ils regrettent beaucoup que je sois leur fils, mais moi aussi. Ils m'ont promis un avenir brillant, une puissance supérieure, une gloire qui écrase les autres ; moi, je ne vois rien de lumineux là-dedans. C'est comme s'ils m'avaient menti. »
Les paroles avaient jailli de l'obscurité, taillées dans le noir de la vérité. Jamais Sirius n'en avait proféré de semblables, jamais avec une telle indécence, une telle clarté, ces mots dignes de Remus.
Maudit Remus
Ma faiblesse
Il continua :
« Ces choses que tu as infiltrées ici : les livres, les chansons, et tout le reste...
Let there be more light...
- L'art.
- Je ne connaissais pas ça, je ne savais pas... ça fait plein de... D'interférences.
- J'ai toujours connu ça, je ne me rends pas compte.
- Je n'avais jamais eu l'impression d'être étranger. Chez moi ce sont les autres, les étrangers. Et toi, tu as toujours connu la musique, les histoires ? Je ne sais pas si tu te rends compte... Si les moldus se rendent compte.
- De quoi ?
- Je ne saurais pas le dire, idiot, ce serait trop simple. Mais je les écoute, dans la salle commune, ils n'en parlent pas comme toi, ils ne savent pas. Je me demande si c'est la même chose quand les nés moldus découvrent la magie. J'ai du mal à croire à quelque chose de si vaste.
- Dans cet autre monde, chuchota Remus
(et sous sa main, dans le noir, Sirius eut pleinement le sentiment d'être au seuil d'un espace ouvert à sa voix)
tu es le bienvenu. Je te promets. »
Il frémit, embrasé au fond du ventre. Ses jambes fiévreuses eurent un spasme, et il répliqua :
« A condition de cacher mes pouvoirs ? »
Il lâcha la main de Remus qui la retira doucement de son front et grimaça, insatisfait :
« Je te l'ai déjà dit, je n'aime pas le Secret.
- Oh. » souffla Sirius.
Il n'avait jamais entendu qui que ce soit remettre en question le Secret, pas même les suprémacistes, jamais ouvertement. Une retenue entourait cette pensée trop subversive. Mais il connaissait assez Remus pour savoir qu'il n'envisageait pas les mêmes subversions que sa famille. Sa main reposait sur son bras, à l'endroit exact où il avait laissé son empreinte d'encre, l'été précédent. Voilà, voilà quelque chose de nouveau, et de vaste. Sirius joua doucement avec un fil qui dépassait de son pull, et avec tout ce que cela impliquait.
« Tu n'aimes pas les déséquilibres. Parce que tu as plus que ta part de tourments et de secrets. »
Sirius leva les yeux vers lui, et Remus répondit, épris jusqu'au fond de l'âme :
« Je veux l'art et la magie en même temps.
- J'espère que tu y arriveras. »
- On y arrivera. »
« Bonjour madame Pomfresh. Le professeur Slughorn m'a donné une retenue et m'a dit de venir vous seconder parce que vous avez beaucoup de travail en ce moment. »
Absolument : c'était faux. Mais cela pouvait à la fois le sauver si Slughorn vérifiait sa présence à l'infirmerie – du moment qu'il ne demandait pas de détails mais cela serait une autre histoire - , et peut-être lui en apprendre davantage sur l'étrange mal qui secouait les Serpentard. Il n'avait pas pris cela au sérieux jusqu'à ce que James interrogeât Regulus et en avait alors conçu une certaine culpabilité.
L'infirmière sonda son regard avec circonspection. « Il me semblait pourtant avoir discuté avec votre directrice au sujet du travail que vous m'apporteriez... » Sirius songea très fort à Remus et à l'air innocent qu'il eût adopté en pareille circonstance. Finalement, elle soupira et le laissa passer la porte. Quelle que fût la raison qui amenât Sirius, il valait mieux l'avoir sous les yeux.
« Vous ne toucherez en aucun cas aux potions. Vous allez me stériliser ces bandages : plongez-les dans l'eau bouillante de ce chaudron, dix minutes chacun. Vous savez quels sorts employer ? Quand ce sera fait, astiquez donc les vitres puis le sol. Tendez les draps sur les lits et faites brûler de la sauge dans les alcôves. »
Pomfresh était en train de soigner la blessure d'un elfe de maison. Sirius trouva la scène étrange. Il fallait bien que les elfes fussent soignés, pourtant. Il haussa les épaules. Les bandages qu'il lavait avaient-ils servi à panser Remus ? Il n'y avait aucun élève à l'infirmerie, les Serpentard étaient donc rétablis. Cela ne devait pas être si grave. Pourtant, au moment où il allait la quitter, Pomfresh hésita puis se décida à lui donner un seau plein de plantes dans lesquelles il reconnut de la lavande, du romarin, du jasmin et de la sauge, ainsi qu'une bouteille contenant un élixir bleuté.
« Vous allez les déposer dans la salle commune. Que chaque dortoir se munisse d'une brassée de ces plantes. Aspergez copieusement tous les rideaux d'élixir.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Vous vous souvenez du malaise que votre camarade Achille a vécu dans son sommeil, au début de l'automne ? Trois élèves d'une autre maison ont également connu des nuits perturbées récemment. Rien de grave mais je préfère assainir les dortoirs.»
« Aujourd'hui, annonça Sandmann, nous allons parler de nos songes.
- C'est une blague ? » soupira James qui n'en pouvait déjà plus de la Divination.
Le professeur se tenait recroquevillé derrière son bureau, il passait régulièrement les mains sur ses tempes et ses doigts se dénouaient difficilement des mèches de cheveux blancs, comme s'il ne voulait rien tant que se les arracher.
« Quelles sont les différences entre l'hypnose et l'imperium ? reprit-il après un silence confus.
- Quel rapport avec les songes ? s'étonna Remus, soulagé cependant de quitter le monde dangereux des rêves.
- L'hypnose, répondit Lily, ne fonctionne qu'avec le consentement de la personne hypnotisée.
- C'est exact. Je parlerais même de participation. »
Bien que Sandmann parlât lentement, les yeux égarés dans des obscurités inaccessibles, les élèves ne se dispersaient pas une seconde, suspendus à ses silences comme s'ils faisaient partie de la leçon.
« Mais dans les rêves..., reprit-il comme s'il posait une question. Qui peut affirmer où s'arrête la conscience, où commence la possession ? »
Remus, le menton dans le poing, rassembla toutes ses forces pour demeurer impassible. Il imita la respiration de Mila, devant lui, en contractant ses jambes sous la table. Peut-être Sandmann allait-il répondre à ses inquiétudes ou... Les amplifier ?
« Est-ce que vous parlez de ce qui est arrivé aux Serpentard ?
- Je ne devrais pas vous dire ces choses-là. Mais il y en aura qui courront après vos rêves.
- De quoi s'agit-il ? Un moremplis ?
- Non, jeune homme, répondit l'enseignant avec davantage de vivacité, mais c'est une très belle hypothèse. Aujourd'hui, nous allons travailler sur l'hypnose. Une puissance subtile et bienfaitrice : elle soigne les douleurs. Elle apaise l'esprit. Elle permet parfois de recouvrer la mémoire, de développer les perceptions. De manipuler aussi, c'est pourquoi je voudrais vous apprendre à vous défendre. »
Il semblait plus assuré. Les élèves avaient envie de faire confiance au discours de Sandmann mais il était si repoussant que c'était parfois difficile et chacun composait avec un petit tiraillement coupable qui durerait jusqu'au cours suivant où Sandmann ne manquerait pas de les inquiéter avec une autre introduction inquiétante.
À présent, Sirius murmurait à l'oreille de James dont il tirait le lobe pour l'empêcher de se rendormir.
« McGonagall peut se transformer en chat.
- Tu es un amour mais tu m'as réveillé pour m'annoncer un truc que je savais déjà ?
- Et quand elle est en chat, elle n'a pas peur de Remus. Pas comme Galatée.
- Remus veut un chat ? Elle n'acceptera jamais !
- Pas elle, nous !
- Sirius, t'es nul en explications.
- James, les nuits de pleine lune sont difficiles pour Remus parce qu'il est seul et enfermé : il se bouffe, il a envie de courir, il est complètement hors de contrôle parce qu'il est bridé.
- Sirius, c'est un loup dans ces moments-là, tu sais ? Il n'y a plus de Remus.
- Mais il souffre !
- Est-ce qu'il est conscient ?
- Je ne crois pas... »
James ouvrit un œil et serra Sirius un peu plus fort.
« Sirius...
- James, écoute-moi !
- Oui, je t'écoute, promit James.
- Peut-être que si on pouvait l'accompagner, il se sentirait mieux. C'est impossible sous notre forme humaine, sinon il nous mordrait. Mais si on se transformait en animal, on ne l'intéresserait pas. Et peut-être qu'on pourrait l'aider à se défouler, en jouant ou en courant, je n'en sais rien.
Je sais pas, c'est juste ce qu'a dit Peter : peut-être que comme ça, il sera bien même quand il est en loup. Il fera la paix. »
James demeura si silencieux que Sirius craignit qu'il se fût rendormi. Enfin, il poussa un immense soupir.
« Laisse-moi reformuler simplement parce que tu n'y arrives pas : tu veux qu'on devienne animagus. »
Sirius hocha la tête gravement. James inspira. Sirius ferma les yeux, redoutant un second soupir.
Je sais que c'est de la folie mais ce n'est pas parce que j'ai envie de faire quelque chose de bien que je vais mal le faire. Il sursauta quand son ami s'écria :
« MERLIN, OUAIS ! »
Ils tendirent la main pour se taper dedans mais à la place, dans le noir, ils se donnèrent chacun une claque.
« On peut dormir maintenant ? » grommela Achille, la baguette levée.
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