Automne 1971 : malédiction


Fanart : atalienart / Natello

CW : sang, douleur


Un jour...



Ça ira mieux demain. Ça ira mieux demain. Ça ira mieux demain

Ça ira mieux demain.

Ferme les yeux,

Tu n'es plus là

Vertige d'une chute sans fin

Fais-toi bien tout petit, au fond de toi

Terreur de se perdre

Ne t'accroche pas

Il me possède

pour ne plus te blesser

Déséquilibre interminable

Et la

lutte

lutte

lutte

Secoué

Violenté

Ravagé

Un dernier choc le réveille sur le sol accidenté, les muscles encore crispés, et la peau écorchée. Remus halète, dans la bouche un souffle de métal.

Il chercha d'abord ses parents, par habitude. Un dernier cri irrépressible souleva douloureusement son cœur. Il poussa sur ses coudes pour rouler sur le dos et posa le bras sur ses yeux. Il tremblait de froid et de dégoût.

Une autre nuit s'achève

C'est fini.

Tu es seul

Allez, il faut se lever

Il ne faut pas rester là, nu dans le froid, il faut traverser la douleur et l'épuisement, se lever, retourner à l'école.Il inspira lentement jusqu'à emplir ses poumons douloureux. La poussière humide colla dans sa gorge. Remus se tourna pour cracher. Du sang. Il grogna en se dressant sur ses jambes affaiblies. Tout son corps était encore tendu de la frustration de la nuit, contusionné à force de s'être jeté contre les murs et sa jambe gauche était toute écorchée. Il avait dû se mordre...

« Ah, vous êtes réveillé monsieur Lupin ! »

Le jeune garçon sursauta mais déjà une cape s'enroulait sur ses épaules. « Ne vous levez pas trop vite, conseilla madame Pomfresh, installez-vous sur ce canapé, que je vous examine. » Elle recouvrit d'un drap propre le vieux meuble croulant où Remus s'assit avec prudence. Pendant qu'il buvait une potion revigorante, l'infirmière enduisit ses plaies d'un cataplasme, l'ausculta et massa ses muscles endoloris, patiemment, jusqu'à ce qu'il pût prendre avec elle le chemin du retour vers le Château.

« Je vous ai aménagé un lit, dans une alcôve privée de l'infirmerie. Vous seriez peut-être mieux dans le dortoir, mais je préfère vous garder en observation.

- C'est mieux comme ça... articula Remus, ses premiers mots depuis son retour. Je ne veux pas que les autres me voient. »

Mme Pomfresh rabattit sur lui des couvertures fraîches et pressa affectueusement son épaule. Remus s'était déjà endormi.

Il somnola tout l'après-midi. Un elfe de maison lui apporta les devoirs du jour qu'il avait demandés, et il dîna seul à l'infirmerie, préférant ne rejoindre ses camarades que le lendemain. Ses pieds balançaient dans le vide. Il réfléchissait à l'histoire qu'il leur raconterait, le cœur déjà serré à l'idée de leur mentir.

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