Un peu de sérieux !
Je sais que Raphael doit venir dans l'après-midi alors je suis impatient. Je me suis endormi hier soir et alors la conversation s'est arrêtée toute naturellement. Lorsque que je me suis réveillé j'ai pu lire les messages incroyablement mignon de mon chéri. Ça me fait encore bizarre de me dire que je peux l'appeler comme ça, que nous sommes enfin ensemble et que nous deux ça c'est concrétisé. Mais malgré tout, je suis incroyablement heureux. Alors que je suis en train d'étudier mes derniers cours de linguistique anglaise, je louche sur mon portable et viens relire à nouveau les messages qu'il m'a envoyé pendant que je dormais :
"Je passerai dans l'après-midi si ça te va, j'ai des cours dans la matinée.
Tu t'es endormi, chou ?
Je pense que oui, j'espère que tu feras de beaux rêves ♡ Je te dis à demain, je viendrai chasser tes peines."
Je ne peux m'empêcher de sourire comme un idiot. C'est bête mais je ne savais pas quoi lui répondre alors j'ai simplement dit :
" A tout à l'heure ♡ Courage avec tes cours. "
C'était nul, on est d'accord ? Je m'en veux un peu, mais j'ai peur d'être casse-pied et de l'oppresser en lui envoyant plein de messages. Si ça ne tenait qu'à moi on serait en train de discuter par messages... Je n'ai juste pas envie qu'il me trouve lourd alors je ne le fais pas. Je me retiens et tente de ne pas devenir trop dépendant à cette forme de communication. Je soupire doucement et essaie de me focaliser à nouveau sur mon cours de linguistique. Déjà que je ne comprenais rien lorsque j'assistais au cours en présentiel mais alors là, je suis complètement perdu. Je suis assis sur mon lit et ait fait une pile avec mes oreillers pour qu'ils me servent de table et que je puisse poser mon cahier de notes dessus. Je pose ma tête sur ma main et râle. Je dois vraiment être bête ça n'est pas possible autrement...
- Qu'est-ce que t'as à pester comme un vieux aigri ?
- T'es fort en anglais ?
- Moi ? Est-ce que j'ai ne serait-ce qu'une tête à étudier ? rit-il.
Au moins je sais que ça n'est pas lui qui va m'aider... De toute manière est-ce qu'il aurait au moins pu ? Il n'est encore qu'au lycée, jamais il n'aurait compris... Être bon en anglais ne suffit pas, c'est tellement plus complexe que ça. Par exemple, même en tant que français je serais incapable de faire des exercices de grammaire française dans le même genre. ça demande des compétences linguistiques impressionnantes, savoir parler français et être bilingue n'est pas nécessaire. Et ce, parce qu'il faut expliquer et analyser les utilisations de certains termes, de certaines structures syntaxiques et c'est incroyablement pénible. Lorsque je m'exprime en français ou en anglais je ne réfléchis pas, ça me vient naturellement alors je suis incapable d'analyser ces fichus exercices de linguistiques. Ça me rend dingue d'être aussi stupide.
De toute manière, je n'aurais jamais mon année... Je le vois bien, je me noie parfaitement. Les larmes me montent aux yeux. Oh non, je ne vais pas encore pleurer quand même ? J'ai déjà les yeux tout bouffis parce que j'ai passé la nuit à pleurer comme un enfant... Je ne vais pas en rajouter une couche avant l'arrivée de Raph. Je suis assez moche comme ça. Des larmes de rage perlent au coin de mes yeux, je renifle fortement et me frotte les yeux avec le revers de la main pour les chasser. J'en ai marre d'être aussi inutile dans ma vie... Je suis vraiment qu'un bon à rien. Toujours les larmes aux yeux, je m'acharne sur mes exercices et les explications que je lis en boucle mais rien y fait. Plus je lis, moins je comprends. Les mots se mélangent dans ma tête, la difficulté finit par avoir raison de moi et alors je pleure comme un enfant. Je me sens complètement dépassé...
- Ça va... ?
Alexis a du m'entendre, je pensais pourtant que je ne faisais pas de bruit... Mais il faut dire qu'il est très perspicace. Alors qu'il se lève de son lit et se dirige vers moi, ça toque à la porte. Je me fige, lui aussi. Nos regards surpris se confrontent. Merde alors ! Ça doit être Raph ! Je panique, je ne veux pas qu'il me voit en train de pleurer ! Alexis va alors entrouvrir la porte à ma place.
- Salut ! Ça va ?
- Bien et toi.
- De même~
- Léo est là ?
- Euh...
Il regarde dans ma direction et ne semble pas réellement quoi savoir faire. Je lui suis infiniment reconnaissant de comprendre ma détresse et d'avoir saisi que je préférai d'abord me calmer avant que Raph ne me voit. Je sèche mes joues dans mon drap et tente de me calmer du mieux que je peux.
- Il est en train de s'habiller...
- Oh je vois.
Et alors le silence règne pendant quelques secondes. Alexis tente tout de même de détendre un peu l'atmosphère en discutant avec mon copain pour qu'il ne se doute de rien. Moi en attendant je commence à arrêter de pleurer. J'espère que je n'ai pas les yeux rouges ou la mine trop penaude... Je pensais que Raph m'aurait envoyé un message juste d'avant d'arriver, je suppose qu'il a voulu me faire une surprise en arrivant sans me le dire à l'avance.
Alexis se tourne vers moi et remarque je suis alors relativement calmé. J'ai simplement rabattu ma capuche sur mon crâne pour espérer que Raph ne remarque pas trop mon visage ravagé par les larmes.
- Je crois que c'est bon, il est prêt.
Et alors Alexis se recule et ouvre grand la porte pour laisser Raph pénétrer dans la pièce. Je n'ose même pas le regarder... Je crois que j'aimerais juste être tout seul. Pleurer toutes les larmes de mon corps et me flageller mentalement durant de longues minutes jusqu'à ce que je tombe d'épuisement.
- Coucou toi.
Il s'avance vers moi, je ne parviens ni à bouger, ni à répondre. L'ambiance est complètement glacée. Je me déteste pour être comme ça : une pure loque, une plaie. Ça ne donne pas envie de me parler, de rester avec moi ou de me donner de l'amour. Je suis simplement de mauvaise humeur et dépiter. Et ça n'a rien à voir avec Raph ou Alexis, c'est simplement parce qu'à ce moment précis je me déteste. Je hais profondément mon être, mon enveloppe charnelle ainsi que mon cerveau stupide et qui s'amuse à me torturer.
- Je vous laisse ~
Il s'empresse d'agripper un livre et il sort précipitamment de la pièce, refermant la porte derrière lui. Tout cela n'a duré que quelques petites secondes mais j'ai l'impression que je suis coincé dans cette situation depuis des heures déjà.
- Tu vas bien ?
Je fais faiblement oui de la tête. Il est à côté de mon lit, sa main glisse habilement sous mon menton et me fait relever la tête pour que nos regards se croisent. Je tente un petit sourire pour le rassurer mais il ne semble pas convaincu. Ses sourcils se froncent doucement et il s'assied à mes côtés.
- Tu as pleuré ?
- Pas du tout, pourquoi ?
Je ris faussement et plonge à nouveau mon regard dans mon livre pour fuir ses orbes. Ça se voit tant que ça que j'ai pleuré ? Même faire semblant que je suis heureux je n'y arrive pas, c'est déprimant de voir à quel point je suis nul. Raph ne me force pas à croiser son regard, il glisse simplement ses doigts fins sur ma joue encore humides de mes larmes.
- Parce que tu as les yeux tout bouffis et rouges...
Mon cœur se serre. Qu'est-ce que je suis censé dire ? M'enfoncer dans un mensonge sans queue ni tête et prétendre que je me suis mis le doigt dans l'œil. Jamais il n'y croira et je n'aime pas mentir de toute manière. J'ai mal au ventre, je ne me sens pas bien et j'ai l'impression que je suis infâme. Mon état d'esprit ne me donne aucunement envie d'être souriant, joyeux et amoureux... Je veux juste mourir dans mon coin, seul, et qu'on me fiche la paix et c'est horrible. C'est une sensation qui me détruit parce que j'aime Raphael et que je ne veux aucunement être méchant avec lui. Je veux le prendre dans mes bras, l'embrasser doucement, lui dire qu'il m'a manqué et que je suis heureux qu'il soit là mais je n'ai envie de rien de tout ça. A la place, mon cerveau me hurle des atrocités.
Ses lèvres viennent se poser délicatement sur ma joue et alors ce contact me donne envie de fondre en larmes. Je sens que ma vue se brouille. Mes lèvres tremblent et tout mon corps se sent fragile. Je ravale un sanglot et me concentre du mieux que je peux pour ne pas fondre en larmes.
- Léo...
Dans cet appel il attrape ma main mais alors je la retire brusquement de son emprise.
- A-Arrête, ne me touche pas...
Je serre mes poings et tente de rester le plus calme possible. Je souffle péniblement :
- Si tu me touches je vais me mettre à pleurer et j'ai l'impression que je ne vais jamais pouvoir m'arrêter...
Ma voix se brise dans une complainte pénible. J'ai rarement eu aussi mal au niveau du cœur. Ce dernier est douloureux, il semble compressé comme si quelqu'un l'écrasait entre ses mains, c'est horrible comme sensation.
- Alors pleure jusqu'à ne plus pouvoir t'arrêter si c'est ce dont tu as besoin...
- Non, je veux pas...
- Laisse moi te prendre dans mes bras... Ne te retiens pas d'exprimer ta tristesse ou ton mal-être...
Je reste muet. A la fois je meurs d'envie qu'il me serre fort dans ses bras, qu'il chasse mes peines et qu'il m'aide à aller mieux mais d'un autre côté j'ai l'impression d'être un fardeau lorsque je suis dans cet état. Je me sens indigne et complètement inutile et j'ai peur que cette facette de ma personne le fasse fuir. Voyant que je ne réponds toujours pas, Raphaël.
- Je peux m'en aller aussi si tu veux...
A nouveau : le silence. Mon vis-à-vis se relève alors de mon lit mais je suis pris d'une pulsion d'affection. Je ne veux aucunement qu'il s'en aille. J'agrippe sa main et rampe jusqu'au bord de mon lit pour le serre dans mes bras en cédant à ma tristesse. Je me mets à pleurer à chaudes larmes en restant collé contre son corps rassurant. Ses bras ne tardent pas à m'entourer. Une de ses mains se glissent dans mes cheveux et l'autre frotte mon dos. Non, je ne veux pas qu'il parte, au final je veux qu'il chasse toute la douleur qui habite mon cœur.
- Vas-y pleure, c'est rien...
Je peux entendre la peine dans sa voix. Dans le fond ça me rassure parce que ça prouve qu'il n'aime pas me voir triste et qu'il ne veut pas mon bonheur. Je renifle bruyamment et tente de me calmer mais à chaque fois que je sens ses mains se presser contre mon corps je craque à nouveau et m'effondre en larmes. Raph s'assied sur le rebord du lit, tout en restant collé à lui je me recule quelque peu pour qu'il puisse bien s'installer. Puis comme un automatisme, je monte sur ses cuisses et viens loger mon visage dans son cou pour pleurer. Je l'encercle de mes petits bras et le maintiens fermement contre moi.
- Oh Léo... Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Ce qu'il m'arrive ?! Je suis trop nul, je fais n'importe quoi et je suis toujours pas foutu de comprendre mes cours après avoir lu la même phrase en boucle pendant près d'une heure. Si c'est pas le signe que je suis royalement con, je ne vois pas ce que c'est.
- Ça va aller chaton...
Ce surnom me fait quelque chose. Mon cœur fait un looping et des petits papillons naissent dans mon estomac. Je commence à doucement me calmer. Sa présence est apaisante et être contre lui m'aide à me focaliser sur la chaleur qu'il dégage et le bien-être qu'il est capable de m'apporter. Sans compte sur cette petite appellation qui a complètement fait craquer mon cœur. J'arrête de pleurer mais reste malgré tout contre lui, le nez dans sa nuque.
Il finit par me faire reculer, il plaque ses mains sur mes joues et son regards douloureux croisent le mien.
- Je suis trop moche maintenant...
Il a un petit rictus et fait non de la tête. Il vient simplement presser ses lèvres sur les miennes qui sont encore trempées par mes larmes salées. Notre baiser est simple, chaste et purement délicat. Nous nous séparons et il vient coller son front au mien.
- Ça va mieux ?
Je hausse les épaules. Ce baiser m'a rendu tout chose, c'est vrai mais d'un autre côté ça ne retire pas du tout le fait que je sois bête et que je vais rater mon année scolaire... Il me vole un nouveau baiser.
- Et là ?
J'ai un petit rictus et hausse à nouveau les épaules. Il sourit tendrement et cueille à nouveau mes lèvres dans les siennes. Je souris plus encore.
- Et maintenant ? Ça donne quoi ?
- Je sais pas trop...
Il fait la moue et me vole de nombreux baisers sur les lèvres ce qui réchauffe pleinement mon cœur et me fait rire doucement contre sa bouche. Je noue mes bras dans son cou et le regarde amoureusement. Il vient caresser ma joue.
- Alors, qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Je soupire et grimace. Je n'aurai probablement pas du pleurer autant pour un exercice de linguistique... Je me sens bête de lui dire maintenant. Je regarde ailleurs, me sentant tout timide. Ses mains se posent tout naturellement sur mes hanches marquées.
- C'est à cause de ces fichus exercices j'y arrive pas... avouais-je honteusement.
Raph semble surpris, il tend un bras derrière moi et agrippe mon carnet de notes. Il le positionne entre nous deux et pose son regard dessus.
- Ça ?
- Oui... Si c'était rédigé en sanskrit je comprendrais tout autant...
Je souffle à nouveau. Pourquoi je me suis lancé dans des études aussi complexe ? Parfois je me dis réellement que je devrais abandonner et laisser tomber. Mais si j'arrête qu'est-ce que je vais faire ? J'aurais réellement un avenir ?
- Tu comprends toi par hasard ?
- Un peu oui.
- Sérieusement ?
Mes yeux reviennent ronds comme des billes. Il va me faire croire que lui qui ne fait pas d'études d'anglais comprend ? Ça va vraiment me refaire pleurer... Moi qui suis censé tout comprendre parce que c'est mon domaine d'études je pige que dalle et lui il arrive comme une fleur et comprend ? Moi qui me pensais stupide et bien je vais finir par croire que je n'ai simplement pas de cerveau...
- Avant ma licence d'histoire d'histoire j'ai fait une année de licence de lettres modernes en spé. linguistique. Autant je ne saurais pas t'expliquer en anglais ton cours, autant je pense que je peux t'aider et t'expliquer en français si tu veux.
Je le regarde avec des étoiles dans les yeux. Bien sûr que je veux ! Il relève le regard vers moi et rit doucement quand il aperçoit mon expression illuminé. J'ai la bouche grande ouverte, encore sous le choc. Il me la fait refermer en appuyant sur mon menton. Je rougis doucement.
- Attends mais... t'es quel âge pour avoir fait une année en licence de lettre et après ta licence d'histoire... ?
- Tu ne connais pas mon âge ?
Je me rends alors compte que, non, en effet je n'ai aucune idée de l'âge qu'il a. Je fais bêtement non de la tête. On a jamais discuté de ça.
- J'ai 22 ans.
- Ouf...
- Ouf ? Pourquoi donc ?
- J'ai eu peur que tu me dises que tu avais 36 ans.
- Ça se verrait quand même ! J'ai pas l'air si vieux, si ?
Il grimace et je souris alors tendrement. Bien sûr que non, il n'a pas l'air vieux du tout. Je pensais d'ailleurs qu'on avait le même âge lui et moi. Je descends de lui et m'assieds à ses côtés tout en récupérant mon carnet et en riant :
- Bien sûr que non...
Il a un beau visage, il est jeune, il est attirant et intelligent. Que demander de plus ? Il ne manquerait que le fait qu'il ait des super-pouvoirs, quoique je ne serais même pas surpris qu'il se mettait à voler ou à se téléporter pour être parfaitement franc.
- Pourquoi tu as arrêté ta première licence ?
J'ai envie de le découvrir un peu plus. On parle souvent de moi mais assez peu de lui au final. Je ne connaissais même pas l'âge de mon copain ça craint ! J'ai même honte...
- J'avais l'impression que ça me menait nul part alors j'ai préféré me ré-orienter.
- Et pourquoi l'Histoire ?
- J'adore ça, c'est un domaine qui me fascine complètement. Je postule actuellement pour un master en Histoire des relations internationales, guerres et des conflits. J'aimerais bien être chercheur dans ce domaine.
- Tu me fascines...
Je me rends alors compte que j'ai dit ça à voix haute lorsqu'il me regarde surpris et quelque peu intimidé. Je fixe maladroitement mon regard sur mon carnet de notes. Alors comme ça il aimerait travailler dans la recherche ? Je trouve ça très intéressant, il est ambitieux et à la fois rationnel. Il ira loin dans la vie j'en suis sûr.
- Je suis plutôt banal, rit-il.
- Banalement fascinant ouais.
Je pose ma tête sur son épaule et fais semblant de lire mon cours. Il se trouve banal ? Il se moque de moi ? C'est l'être le plus incroyable que je n'ai jamais rencontré. J'attrape mon portable et écris dans la section note :
" Tu es un être humain parfait. Tu es tellement précieux que ce monde ne te mérite même pas..."
Je lui glisse entre les mains et gribouille sur mon carnet de notes, je fais mine de résoudre mon exercice. Les secondes défilent et je sens qu'il glisse ses lèvres dans le creux de mon oreille :
- Et toi alors ?
Mon cœur s'emballe, je commence à avoir chaud. Je suis tout chose. La sensualité qui se dégageait de sa phrase a fait remonter en moi de nombreuses vagues de chaleur.
- N-N'importe quoi, bégayais-je. Bon, tu peux m'expliquer ?
Il rit, appréciant certainement le fait de m'avoir mis mal à l'aise. Il embrasse ma joue et se penche sur mon carnet, il lit une nouvelle fois et il se met alors à m'expliquer le point de grammaire que nous cherchons à analyser dans cette leçon. Au début, je l'écoute attentivement mais rapidement, je me sens obnubilé par sa personne. Mes yeux glissent vers son doux visage et alors je me perds dans une contemplation de son être. Je le trouve si beau... Ses lèvres sont parfaitement définies, son nez est fin et légèrement recourbé. Il a une belle dentition, des yeux perçants et un visage harmonieux. Je me reçois une tape dans le front.
- Concentre-toi.
Il sourit simplement et ne me regarde pas, il reprend ce qu'il me disait et alors je fais mine d'écouter mais c'est peine perdue. Comment est-ce que je suis censé rester focalisé alors qu'un si beau professeur me donne une leçon ? Ça n'est pas possible ! Mes yeux dévient à nouveau vers lui. Il tourne la tête vers moi.
- Arrête de baver sur moi et écoute.
- J'y arrive pas...
Je râle simplement et tente à nouveau d'écouter. Raph écrit sur mon carnet et fait même des schémas explicatifs pour me permettre de mieux comprendre. Petit à petit je comprends ce qu'il me dit.
- Tu penses que tu peux réussir ton exercice maintenant ?
- Je suis bête alors pas sûr.
- Tu n'es pas bête, ne dis pas n'importe quoi.
Il finira bien par comprendre que si : je suis parfaitement stupide. Mais plus tard il le sait, mieux c'est... Je m'applique à résoudre mon exercice et une fois fait je lève la tête vers Raph, fier de moi. Je pense que cette fois-ci j'ai juste ! Sauf qu'à ma grande surprise il grimace un peu. J'ai fait faux ?! A nouveau ?! Alors que je pensais avoir compris ?! Non, je n'y crois...
- Tu as fait 5 phrases fautes sur dix, il y a de l'amélioration en vrai ! Ça va aller.
Il tente alors de m'expliquer mes fautes mais je me laisse tomber en arrière et croise les bras contre mon torse. J'abandonne... J'en ai marre. Si même quand je pense avoir compris j'ai faux et bien il n'y a plus d'espoir. Je fixe le plafond d'un air dépité.
Raph s'allonge vers moi, sur le côté et me détaille longuement.
- Ne baisse pas les bras, tu peux le faire.
Je ne prends même pas la peine de répondre. Il se fatigue à essayer de m'encourager, je suis incapable de comprendre la linguistique. Je trouve ça profondément inutile en plus...
- Allez, crois en toi.
Il caresse tendrement mon torse. Je préfère passer du temps à le câliner qu'à essayer de résoudre ce fichu énoncé. Nos regards se croisent. J'ai envie de l'embrasser à nouveau... Je vois que la manière dont il me regarde est toujours aussi vivifiante que d'habitude et ça me fait sentir béat. Ce que j'ai révélé hier ne l'a pas dégouté du tout. Je louche sur ses lèvres, ayant du mal à me retenir. Il sourit un peu plus, de manière provocatrice, comme s'il avait compris ce que je voulais faire. Finalement je me retiens, ne voulant pas céder si facilement, je veux que ce soit lui qui craque cette fois-ci. J'attrape mon téléphone et pianote :
" Au fait, comment tu m'as surnommé tout à l'heure ?"
Il lit et semble surpris par ma question. Il réfléchit un peu et lorsqu'un petit sourire se forme sur son visage, je comprends qu'il se rappelle.
- Pourquoi ? Tu n'as pas aimé ?
- Au contraire...
J'ai adoré. C'était incroyablement adorable. Sa main vient caresser mon avant-bras, ses ongles parcourent ma peau de me font frémir.
- Chaton ?
Le timbre de sa voix me fait vibrer. Si seulement il savait à quel point je suis sous tension. Il me rend complètement fou. Chaque geste ou mot de sa part me fait perdre mes moyens. Je rougis et pour cacher ma gêne évidente je pince mes lèvres entre elles. Je veux retenir ce sourire timide qui menace de se dévoiler. Raph se rapproche de moi et alors qu'il entrelace nos doigts il laisse ses lèvres taquiner ma joue. Mon cœur bat à la chamade, je tourne lentement la tête pour venir capturer ses lèvres des miennes mais il se recule et glisse son indexe sur ma bouche :
- Seulement quand tu auras réussi ton exercice.
- Et bah on est pas prêt de s'embrasser...
Je boude alors. S'il attend que je réussi il va être déçu parce que je pense que plus jamais on ne pourra gouter à ce doux plaisir. Il sourit en coin et se redresse toujours en gardant ses doigts verrouillés contre les miens. Il corrige mon exercice. Je l'admire faire, je l'image bien en tant qu'enseignant chercheur, il a la patience pour. Il explique bien, il prend son temps pour aller au rythme d'autrui. Il comprend rapidement les besoins des autres. Il a toutes les capacités pour. Je souris, me sentant incroyablement chanceux. Et à la fois, j'ai l'impression de ne pas le mériter.
Alors que je pense à ça quelque chose me vient à l'esprit. Sur ça aussi je ne m'étais pas senti à la hauteur... J'attrape mon portable et me sers à nouveau de ce dernier pour communiquer :
" J'étais nul hier, non ?"
J'attends qu'il me regarde pour lui montrer mon portable. Il fronce simplement les sourcils ne semblant pas comprendre. Alors qu'il abandonne mes cahiers et qu'il les pose sur ma table de chevet, il vient s'allonger sur le ventre et répond sur mon portable :
" A quoi ?
- Tu sais... les sextos..."
Son expression semble s'illuminer, il comprend enfin de quoi je parle :
" Pas du tout, pourquoi tu dis ça ?
- Je n'avais jamais fait ça, je savais pas quoi dire mais toi tu étais vraiment doué... Ça se sentait que tu as souvent fait ça avec des gens. "
Il me regarde et il me questionne à ma voix haute :
- Combien tu penses que j'ai eu de partenaires au juste ? rit-il.
- Je sais pas... beaucoup ?
- Pas du tout, je n'ai eut que deux copines et un copain avant toi.
Deux copines et un copain ? Seulement ? Ça parait improbable. Vu comme il est beau et parfait il devrait avoir eu plus de personnes dans sa vie qui sont sorties avec lui.
- Tu aimes aussi les filles ?
- Oui, je suis bi.
Je ne savais pas du tout. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours pensé qu'il aimait uniquement les hommes.
- Et toi ? Tu es gay ?
- Je fais simplement oui de la tête et ajoute ensuite : J'aime bien les filles en tant qu'amies simplement. Enfin... entre autre vu que je n'ai plus d'amis à part Alexis... Qui n'est d'ailleurs pas une fille, riais-je. Donc au final je n'ai pas de fille dans mon entourage...
- Comment ça se fait ?
C'est vrai que je ne lui ai pas raconté cette partie de ma vie. Je regarde désormais le plafond, je pense que si je le regarde dans les yeux je n'arriverai pas à rassembler mon courage pour parler de cela. Raphael vient simplement poser sa tête sur mon torse et attend alors qu'il m'entoure de ses bras. Je me mets à sourire, adorant ce qu'il se passe entre nous. Je caresse machinalement ses cheveux. Je me sens de plus en plus heureux à ses côtés. D'ici peu je n'aurais plus aucune barrière avec lui, je le sens.
- Mon ex n'aimait pas que j'ai du monde autour de moi. Il était très jaloux et possessif et il a fait fuir mes amis. Il me voulait uniquement pour lui et refusait que je côtoie qui que se soit. Alors j'ai perdu tout mon entourage.
J'en ai parlé à ma psychiatre, elle m'a par ailleurs fait comprendre que ça n'était pas normal. Que lorsque quelqu'un se comportait de la sorte il nous étouffait, qu'il était un être toxique. J'ai donc fini par conceptualisé ce qu'elle me disait. Mon ex était une personne toxique qui m'objectifiait et m'emprisonnait. Je le sais, et comme je le sais maintenant j'arrive plus facilement à évoquer le sujet.
- Et il a un nom cet ex ?
- Je te le dirais un jour, promis.
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Comme toujours, n'hésitez pas à aller faire un tour sur mon profil pinterest pour fois les illustrations que j'y poste, ça fait toujours plaisir de recevoir des commentaires sur ce que vous pensez !
Sachez également qu'il n'est pas trop tard pour commander le premier tome de ESJCP si ça vous intéresse :3
Et par ailleurs je me demandais ça vous intéressait qu'on design ensembles la couverture de la version roman de Lune de Sang ? L'histoire n'est pas encore finie, il manque encore beaucoup de choses XD ! Je dirais qu'on a peut-être fait la moitié ou un peu plus de la moitié ? J'ai encore pleine d'idées pour être honnête et j'ai l'impression que cette histoire ne se terminera jamais xD C'est pour ça que j'essaie de sortir plus de chapitres parce que même si j'adore écrire cette histoire, j'ai aussi envie d'en écrire d'autres xD Surtout que j'ai enfin décidé quelles histoires seront les prochaines (oui, je pense écrire deux fic en parallèle vu que mon semestre est terminé et que je devrais avoir plus de temps pour moi ~). Ce sera une histoire full porno et une autre sweet mais également -18 ~ ;)
Par contre je commence vraiment à m'énerver sur les illustrations NSFW sur les BTS là, mon insta en est full ça me rend complètement dingue. Je déteste ça car je trouve ça irrespectueux AF surtout qu'on va pas se mentir, 95% de ces fanarts ne ressemblent AUCUNEMENT aux membres alors bordel de cul pourquoi vous mettez #BTS #YoonMin #VKook et toute la compagnie ? Pour la fame bien évidemment ! Parce que comme ça les gens voient leur art :) Et bien ces êtres humains là : vous me dégoutez. J'avoue j'ai le seum, ça me fiche la haine. Désolé j'avais besoin de râler :')
Ps : Oh mon dieu OOR fait un comeback je vais mourir, la short version de renegades est déjà tellement incroyable ;----;
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