Un cœur meurtri
Mon cœur me fait mal. J'ai l'impression que je suis en train de suffoquer. Je tente de me concentrer sur le paysage que j'observe par-delà la fenêtre mais cela ne m'aide aucunement. Je suis simplement en train de me noyer sous la douleur que je ressens. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pourquoi est-ce que je me sens aussi dépité ? Pourquoi ce mal être m'attaque ? J'ai pourtant passé une bonne journée... On s'est bien amusé avec Raph, il m'a aidé pour mes exercices, on s'est câliné, embrassé, on s'est rapproché lui et moi, alors pourquoi ? Je me sens si pitoyable. Je suis emmitouflé dans ma couverture à subir ce flot de pensées morbides qui me gagne. Plus les secondes passent, plus j'ai l'impression de succomber dans un monde empli de ténèbres. C'est pénible...
J'ai pourtant si heureux il y a encore quelques heures, pour une fois dans ma vie tout va bien. Je ne suis pas censé me sentir si mal, ça n'est pas juste. Pourquoi ces envies meurtrières et destructrices m'appellent à nouveau... Mon cerveau me hurle de nombreuses critiques et m'ordonne des choses sombres. Il m'incite à tenter de me faire du mal à nouveau. Quelle est la raison pour laquelle j'ai autant envie de mourir ce soir... ? Je ne comprends pas...
Je ne mérite pas. Je ne mérite pas que le sort s'acharne contre moi. Même quand je suis censé être profondément heureux et ne penser qu'à des choses positives, ces tourments me rattrapent et me mettent à genoux. Ils me battent violemment, me font souffrir et prennent un malin plaisir à me rabaisser. Je mérite également d'avoir une vie heureuse. Je suis perdu. Mon cœur est douloureux, j'ai l'impression qu'il est en train de se briser en milles morceaux.
La douleur finit par avoir raison de moi et alors je me mets à pleurer. Je suis épuisé de lutter. Cette phase pénible est insupportable. Je n'arrive pas à bien l'endurer. Et ce, parce que je ne comprends pas. Pour une fois, je ne suis pas d'accord avec ce qu'il m'arrive. D'habitude je suis attristé et détruit par ces pensées suicidaires il est vrai, mais je trouve malgré tout que je les mérites. Mais cette fois-ci tout est différent. Je pense que je ne suis qu'une victime dans cette histoire. On s'acharne sur moi sans aucune raison, ça n'est que du pur sadisme. On tente de me pousser vers la mort mais je n'en veux pas moi de la mort alors pourquoi m'appelle-t-elle aussi fort ? Pourquoi est-elle là dans un coin de ma tête à me guetter ?
Mes pensées suicidaires m'empêchent de dormir, elle m'empêchent d'avoir envie de vivre. Je trouve cela tellement injuste... Tout allait pourtant si bien et d'un coup mon petit monde parfait s'est écroulé pour laisser place à la destruction. J'attrape mon portable et regarde l'heure qu'il est : 02h36.
Ce soir, je suis victime d'insomnie. Je pleure en silence, ayant mal au crâne et je lutte contre la mort. Alexis dort profondément alors je ne peux pas le déranger et tenter de recevoir un peu d'affection et de lumière pour palier ce supplice. Est-ce que je devrais envoyer un message à Raphael ? Nous sommes en pleine semaine, il doit avoir cours demain matin... Je vais forcément le déranger... Mais j'ai tellement besoin d'aide, j'ai envie de qu'on m'offre de la positivité et qu'on me tire de l'horreur que je suis en train de vivre... Mais d'un autre côté, je ne veux pas déranger. Je ne veux pas être un fardeau et embêter Raph qui doit être en train de se reposer...
Je ne suis vraiment qu'une tâche. Je ne suis même pas capable d'aller mieux par mes propres moyens. Je suis obligé de compter sur les autres, je suis profondément pitoyable. A ces pensées, je me sens meurtri. Mes larmes ravagent mes joues et elles en viennent même à me faire mal. Chaque passage de leur part brûle mes joues. Je me lamente en silence, pleurant sans faire un seul bruit et priant pour ne pas qu'on se rende compte de ma faiblesse.
Mais malgré tout, je reste dépendant. Dépendant à sa personne et je sais que j'ai besoin de lui pour aller mieux... Ou du moins je l'espère, je prie sincèrement pour qu'une seule personne sur cette planète soit capable d'apaiser cette envie de mourir. Je pianote alors sur mon portable :
" Tu dors ?"
J'espère que non. Je pense malheureusement que si, étant donné qu'il met du temps à répondre. J'insiste alors de mes doigts tremblants :
" J'ai besoin de parler, je suis désolé d'insister..."
Je regarde les minutes défilées sans aucune réponse. Si seulement j'étais dans mon appartement, je pourrais aller toquer chez lui, le réveiller et me jeter dans ses bras. Je renvoie un autre message :
" Je t'en supplie..."
Ça sonne désespéré, je le sais parfaitement mais c'est l'état dans lequel je suis après tout. Je suis complètement détruit affligé. Le sort s'acharne vraiment contre moi. Alors que je peine à voir mon écran puisque mes larmes brouillent ma vue, je sens mon portable vibrer. Je balaie d'un revers de main ces dernières et m'empresse de lire sa réponse :
" Qu'est-ce qu'il se passe mon joli ?"
Je suis tellement soulagé qu'il m'ait répondu... Je me sens déjà mieux.
" J'ai envie de mourir..."
Je ne réfléchis pas en écrivant. Les mots sont sortis tout seul. Je me rends compte que ce message pourrait lui faire peur mais c'est trop tard, c'est envoyé.
" Qu'est-ce qu'il t'arrive ? :/
- Je ne sais pas... je ne comprends pas ce qu'il m'arrive mais je me sens tellement mal...
- J'ai fait quelque chose aujourd'hui qui te fait te sentir comme ça ? :/ C'est à cause de cette histoire d'érection... ?
- Absolument pas... J'étais très heureux toute la journée à tes côtés. Ça n'est pas de ta faute, c'est juste de la mienne, j'ai tellement envie de mourir mais je n'arrive pas à savoir pourquoi... J'ai l'impression que c'est moi le problème. C'est horrible comme sensation..."
Et à l'instant même où j'ai écrit cela je regrette. Je me sens honteux. Je trouve que je suis ridicule de lui avoir dit. C'était une déclaration complétement stupide, qu'est-ce qu'il m'a pris de lui raconter tout ça ? Qu'est-ce que j'espère qu'il va faire après tout ? Débarquer ici en se téléportant ? Il ne peut rien pour moi, je l'ai réveillé pour mes histoires ridicules... Avant qu'il ne puisse me répondre j'envoie un nouveau message :
" Non c'est rien, oublie. Désolé de t'avoir réveillé pour rien ! Tu peux aller te rendormir."
Puis j'ajoute quelques secondes après :
" C'est stupide, j'ai dit n'importe quoi, désolé ❀ "
Et je pose mon portable sur le matelas me sentant encore plus mal qu'il y a quelques secondes. J'aurais du me taire et garder tout ça pour moi. J'ai l'impression d'être faible et je déteste ça. Je ne suppose pas de me dire que Raph peut apercevoir cette facette fragile et pitoyable de ma personne. Ça me donne encore moins confiance en moi. Mon portable vibre mais je ne regarde pas. Je ne veux pas continuer cette conversation...
J'en ai marre de pleurer, ça me donne mal à la tête. J'ai l'impression que cette dernière est sur le point d'exploser. C'est comme si une pression excessive était en train de grossir encore et encore dans mon crâne. Je n'aime pas ça. Je reçois plusieurs messages à la chaine mais n'ose toujours pas regarder. J'aimerais que celui que j'aime puisse me trouver incroyable et pas nul comme je suis maintenant... Je veux qu'il oublie ce que j'ai pu lui écrire.
Finalement, la curiosité me rattrape. Je ne voulais plus lire ses messages, il est vrai mais à cet instant précis je suis pris d'une envie de savoir. Je ne peux pas m'en empêcher. Alors je regarde :
" Tu n'as de toute manière pas à te justifier. Savoir que tu vas aussi mal est une raison suffisante pour que je m'inquiète pour toi et que je veuille te donner de l'amour pour renverser cela. Tu es tout aussi légitime à être mal qu'il semble y avoir une raison ou non à ton envie suicidaire... Dis moi ce que je peux faire pour t'aider à aller mieux mon chat ❀
- Ne pense pas ça. Je me fiche que tu me réveilles maintenant ou plus tard même ! Tu peux me harceler de messages à 4h du mat' je serais quand même là pour toi.
- Léo, ne m'ignore pas... Si tu as besoin de moi je suis là pour toi... N'ai pas honte de demander de l'aide.
- S'il te plait... réponds moi, je m'inquiète."
Je pleurs un peu plus en lisant ses messages. C'est étrange, je ne sais pas pourquoi je suis pris d'une telle crise de larmes. Peut-être parce que ses mots étaient touchant ? Ils m'ont fait du bien. Je me sens alors encore plus ridicule, mon comportement est bête. Je l'attire à moi, puis le repousse puis veux à nouveau de lui mais j'ai peur parce que j'ai l'impression d'être complètement lunatique... J'ai un appel en provenance de Raph. Je me fige et fixe mon écran sans savoir quoi faire. Dans le fond je meurs d'envie de répondre mais d'un autre côté Alexis dort et en plus de cela je suis moche. J'ai le visage bouffi et rougi par les larmes et une attitude plus que risible. Je ne suis même pas bien habillé ou coiffé. Je ne veux pas qu'il me voit ou m'entende être dans cet état. Je reçois un autre message :
" Réponds moi s'il te plait..."
Son message sonne comme un supplice et j'ai d'autant plus envie de craquer. Je sais que l'entendre me ferait du bien... Je branche alors mes écouteurs et décroche. En revanche, je reste muet. Qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ?
- Léo ? Oh mon dieu, tu m'as fait peur...
- Désolé... chuchotais-je.
Parler est pénible. Je ne suis pas capable de lui dire plus de choses que cela. C'était déjà dur d'arriver à m'excuser. Ma voix est enrouée par mes larmes.
- J'ai envie de te demander comment ça va mais c'est stupide... Qu'est-ce que je peux faire pour que tu ailles mieux ?
Je n'arrive pas à répondre, j'ai l'impression que mon cœur est sur le point de se briser à chaque fois que j'essaie de parler. Je réponds alors par message :
" Tu peux apparaitre devant moi ?"
J'entends qu'il a un petit rictus dans les secondes qui suivent. J'en déduis alors qu'il vient de lire mon message.
- Malheureusement, je ne sais pas faire ça mais j'ai peut-être une alternative...
- Laquelle ?
- Tu ne peux pas parler ? Je t'entends chuchoter.
Je pince mes lèvres entre elles et alors que je renifle de pianote :
" Alexis dort... Je ne veux pas le réveiller..."
- Tu peux aller dans ta salle de bain pour être plus tranquille ?
- Pourquoi... ?
- C'est une surprise.
A l'entente du mot ''surprise'' je me décide et obéis alors.
- Attends...
Je sors péniblement de mon lit, rabats ma capuche sur mon visage profondément marqué par la tristesse et agrippe mon oreiller. Je titube lourdement dans la salle de bain. J'ai l'impression d'être un zombie. Raph est en effet en train d'attendre, la seule chose que j'entends, c'est le rythme de sa respiration qui frappe contre le portable. C'est apaisant... Je suis sûr que je suis capable de m'endormir rien qu'en l'écoutant respirer. C'est bizarre, non ?
Je suis dans la salle de bain. Je referme la porte et pars m'asseoir dans un coin, glissant l'oreiller dans mon dos.
- J'y suis.
- Regarde ton écran idiot.
Je fronce les sourcils et regarde mon portable. Je remarque alors que Raph a activé sa caméra et que je peux le voir. Mon cour vrille à cet instant et automatiquement mes larmes se remettent à couler sur mes joues. Il me manque...
- Je suis si moche que ça pour que tu te remettes à pleurer ? Je veux bien croire que je n'ai pas eu le temps d'être présentable mais quand même...
Je fais alors vivement non de la tête. Bien sûr qu'il est beau ! Même s'il vient de se réveiller il est magnifique. Il est allongé dans son lit, un gros sweat noir sur le dos et il regarde longuement son écran. Je peux remarquer qu'il a les cheveux un peu en bataille et qu'il a toujours une mine un peu endormie.
- Tu es très beau...
- Alors qu'est-ce qui te fait pleurer ?
- Le fait de te voir... Tu me manques.
- Tu me manques aussi. Par contre attends deux secondes, en vrai je te vois pas très bien.
- Tu veux que j'allume la lumière ? Mais par contre je suis moche...
- Non, rit-il. C'est pas ça.
Il disparait du champ un instant et la seconde d'après, il revient avec des lunettes sur le nez. Je suis surpris. Je renifle et rapproche mon visage de l'écran pour bien voir.
- Tu portes des lunettes?
Il fait oui de la tête. Je ne l'avais pourtant jamais vu porter de lunettes.
- Je ne savais pas.
- J'aime pas les porter, ça me complexe.
- Pourquoi ? Tu es très beau avec...
C'est sorti tout seul. Il semble surpris par ma confession mais souris tendrement et alors ça me fait beaucoup de bien. Je ne me focalise plus que sur l'instant présent et petit à petit mes idées suicidaires passent au second plan. J'ai à nouveau quelque chose pour m'occuper l'esprit : Raphael.
- Je sais pas trop, quand j'étais au collège on se moquait de mes lunettes alors j'ai fini par ne plus les mettre.
- Mais tu vois bien sans ?
- Non pas vraiment mais c'est surtout de loin que je vois mal.
- Je comprends mieux pourquoi tu me trouves beau quand on est ensemble... En fait tu ne vois pas vraiment mon visage...
- Il se met à rire et articule difficilement : N'importe quoi ! Je mets mes lentilles quand on se voit ! Je porte mes lunettes uniquement le soir chez moi quand je suis tout seul.
Je serre mes genoux contre mon torse, pose ma tête sur mes genoux et admire la beauté incroyable de mon petit-ami. C'est bizarre de se dire que maintenant c'est officiel entre nous. Je détaille par ailleurs sa monture, elle est ronde très fine et argentée. Je l'aime beaucoup, je trouve qu'il a un charme nouveau avec ses lunettes. Je pince mes lèvres entre elles et lui envoie un message :
" Tu es très charmant avec tes lunettes. Ça te donne un peu côté sensuel et excentrique. La monture va extraordinairement bien à son visage."
Il semble surpris lorsque son portable vibre. Je ris doucement, je sais que c'est à cause de moi. Je ne pense pas que d'autres personnes lui parlent à cette heure tardive. Raph sourit de plus en plus. Je le trouve trop mignon. Mon cœur retrouve des couleurs.
- Tu rougis...
Il regarde à nouveau l'écran et parait étonné, comme s'il avait oublié l'espace de quelques secondes que j'étais encore là. Il se mord la lèvre inférieure et rapproche son visage de l'écran tout en remettant ses lunettes en place. Je le vois encore mieux et j'adore ça. Il a allumé une petite lampe orangée et la lumière tamisée ne fait qu'accentuer sa beauté.
- Je rougirais pas si tu disais pas des bêtises pareilles.
- J'étais sérieux.
- Ça me fait plaisir. Et toi alors ? Je peux voir ton visage le détraqueur ?
- Le détraqueur ?
- Tu ne connais pas Harry Potter ?
- Si si... mais j'ai vraiment l'air d'un détraqueur ?
Il grimace et fait lentement oui de la tête. Je veux bien le croire en réalité. Ma capuche noire est presque totalement rabattue sur mon visage après tout... Je la retire timidement. Je dois être horrible... J'ai tellement peu confiance en moi que je n'ose pas regarder l'écran.
- Je suis en train de te montrer l'un de mes plus grands complexes, tu pourrais me regarder quand même. Tu sais, je trouve ton visage magnifique en toute circonstance.
Je regarde alors l'écran. J'ai les yeux gonflés de tristesse et de larmes. J'ai rarement était dans des états pareils.
- Et maintenant ? J'ai l'air du bonhomme du Guide Michelin, non ? Je sais que j'ai le visage gonflé...
Il se met à rire et alors je ne tarde pas à le suivre et ris doucement dans mon bras pour ne pas faire trop de bruits.
- C'est quand même mieux quand tu ris.
- J'aime pas quand je suis comme ça... Je prends le temps de me confesser : je n'ai aucune zéro d'avoir envie de mourir aujourd'hui et pourtant c'est le cas et je déteste ça... Parce que je suis infecte et je suis capable d'envoyer bouler toutes les personnes autour de moi. Toi y compris... avouais-je douloureusement.
Je ne sais pas ce qu'il me prend à dire tout ça mais je le fais. C'était comme un besoin, ça devait sortir. Mon cerveau semble ne plus savoir comment filtrer les informations, il laisse tout sortir sans consultation préalable. Raph reste muet, signe qu'il m'écoute simplement.
- Et c'est horrible parce que je n'ai pas envie de te faire de mal et de te rejeter... Je ne suis pas une bonne personne... Je suis instable.
- Ça ne me blesse pas. Je sais prendre du recul sur la chose et je ne serais pas blessé si tu venais à me rejeter car tu as besoin d'être seul. Je sais que c'est ton mal-être qui parle et que tu ne cherches pas à me faire de mal.
- Tu dis ça maintenant mais est-ce que tu continueras à tenir de discours... ?
- Non. Non, parce que tu vas aller mieux. Parce qu'on va combattre la dépression ensemble et qu'un jour tout ça ne sera plus qu'un mauvais rêve.
Sa réponse était parfaite. Je n'aurais pas pu espérer mieux de sa part. Je me mets doucement à sourire et balaie une larme qui commençait à rouler le long de ma joue.
- Tu sais, j'ai beau dire que je suis capable de te repousser dans le fond c'est incroyable tout le bien que tu me fais... Je ne pense même plus au fait que j'avais envie de mourir, je me noie juste dans tes yeux.
Il semble sur le point de parler mais je l'interromps :
- Enfin, j'essaie... parce que les reflets sur tes lunettes m'empêchent de voir tes yeux en réalité.
Il les retire alors et me détaille profondément. Son regard semble transpercer l'écran et me touche directement en pleine âme. Je pourrais lui donner le monde sans rien attendre en retour.
- Tu sais, peu importe quand tu vas mal comme ça, tu peux m'appeler, m'envoyer des messages. Et même quand tu seras de retour chez toi, tu pourras venir toquer à ma porte. 2h du mat, 4h ou n'importe quelle heure. Si je peux d'une manière ou d'une autre te faire te sentir mieux, je le ferais.
- Alors j'aurais une demande...
- Bien sûr ?
- Tu sais chanter ?
- Vraiment pas non. Pourquoi ?
- Pour m'aider à m'apaiser et à m'endormir...
- Oh autant je ne peux pas chanter, autant j'ai mieux que ça. Attends.
Il remet ses lunettes argentées et disparait. Lorsqu'il revient il a une guitare.
- Je sais jouer de la guitare en revanche. Je l'accorde et je te joue des petits ères, ça te va ?
- Pourquoi t'es si parfait ? J'en ai marre que tu aies pas de défaut...
- Oh j'en ai pleins !
Il est occupé à accorder sa guitare. Je l'admire faire. Ses doigts agiles savent ce qu'ils font.
- Lesquels ?
- Je suis envahissant
Il laisse passer un petit sourire intimidé et continue à s'occuper de sa belle guitare d'un noir mat et profond.
- Envahissant ? reprenais-je.
Qu'est-ce qu'il entend par là ? Je suis hypnotisé par la scène qui se déroule sous mes yeux. Raphael ne répond pas de suite, il semble réfléchir à ce qu'il va me dire. Il me regarde à travers nos téléphones, son regard est si puisant qu'il me fait vibrer de l'intérieur. Je suis figé à ne plus pouvoir me défaire de ce dernier. Ce que j'aimerais être dans son lit à ses côtés... A l'écouter me jouer de la guitare pendant qu'on parle et qu'on se câline...
- Je ne supporte pas d'être seul. Je n'aime pas être seul, ça m'angoisse. Je me retiens de t'envoyer des messages tout le temps, de te réveiller avec des petits mots, de discuter avec toi dans la journée car je ne veux pas être un pot de colle mais tu vois, j'en meurs d'envie. Je suis le genre de personne qui est capable d'être collé à son partenaire sans pour autant l'étouffer tu vois. Je sais également le détacher de mon bien-aimé mais cela n'empêche que j'ai une sorte... d'addiction à l'amour je dirais ?
- Tu penses que ça me dérange ?
- Je pense oui...
- Non, aucunement. J'ai la même crainte que toi. J'ai l'impression de ne pas te mériter et d'être un poids tout le temps et même lorsque je t'envoie des messages alors je le fais le moins possible mais... j'aimerais qu'on soit bien plus souvent en contact. Je n'aime pas être loin de toi.
Ses yeux s'arrondissent. Je suis rassuré de savoir que nous fonctionnons de la même manière lui et moi, ça me fait tellement de bien de savoir cela. Je veux me perdre dans sa personne à chaque secondes de ma vie.
- Je n'aime pas non plus être loin de toi...
Il positionne correctement sa guitare sur sa cuisse et se tourne vers l'écran pour que je regarde ses doigts jouer. Rapidement les notes qu'il joue me font frissonner. C'est une mélodie grâce et chaleureuse qui m'étreint.
- Et sinon, tu as un VRAI défaut ?
- J'en ai plein je t'ai dit, rit-il.
- Cite en moi un autre alors.
- Je suis très impatient.
- Menteur ! Tu es très patient en ce qui concerne le fait d'avoir des.... relations charnelles avec moi.
- C'est bien la seule chose sur laquelle je suis patient alors. Je m' "énerve" super vite si mon ordi n'est pas assez rapide, si j'attends trop longtemps en caisse, si quelque chose prend un temps considérable alors que ça pourrait être fait en quelques secondes.
- Je suis curieux de voir ça...
- Moi aussi je veux connaitre tes défauts.
- Je suis un défaut à moi tout seul qu'est-ce que tu me racontes...
Il s'arrête de jouer et alors son regard s'assombrit. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Je me sens impressionné alors je ne dis rien et attends simplement, triturant mon sweatshirt nerveusement. J'ai dit une bêtise peut-être ?
- A quel moment tu es un "défaut à toi tout seul" ?!
- C'est évident...
- En quoi ?
- Je suis dépressif, suicidaire, dépendant affectif, je manque de confiance en moi, je suis fragile, bête, lunatique... Tu veux que je continue ?
- Et t'en fais quoi de : tu es adorable, tu es très attentionné, tu es délicat, doux, expressif, attachant, à l'écoute, généreux, incroyablement gentil ! Sans compter que tu es aucunement bête. Bref, tu veux aussi que je continue ?
Je suis sur les fesses, complètement choqué par ce qu'il vient de dire et à la vitesse à laquelle il a débité ses paroles. Je reste sans voix et pour l'une des premières fois de ma vie je me sens valorisé et aimé. Je susurre :
- Ouais, carrément...
Il me sourit délicatement. J'ai envie de le prendre dans mes bras, de le remercier d'être dans ma vie. Il est un être exceptionnel.
- Je pourrais, pendant encore très longtemps tu le sais ça ? Tu es un être peut-être pas parfait, personne ne l'est après tout. Mais tu es l'être qui me convient et que moi je trouve parfait et c'est ça le plus magique, non ?
Il m'ensorcèle carrément avec ce qu'il dit ! C'est comme si j'étais désormais enveloppé par du bonheur et de l'amour. Je m'allonge sur le côté en rabattant l'oreiller sous ma tête et j'écoute attentivement Raphael jouer. Je pianote pendant ce temps sur mon portable :
"Je suis envouté par ta magie alors... La seule chose qui manque pour me faire parfaitement succomber la maintenant tout de suite c'est un baiser... ❀"
Raphael se met à chantonner en jouant une douce mélodie qui berce mon cœur. Je pense qu'il ne verra pas mon message car il est en train de jouer. Il semble focalisé sur ce qu'il fait, il fixe ses doigts habiles et par moment il me détaille également. Quant à moi, je me sens enfin apaisé. Je commence à avoir les paupières lourdes...
Petit à petit, je m'endors, un sourire marqué sur le visage.
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Coucou ! Me revoilà ! Moi qui avais passé les 970 abonnés et qui était super heureuse, j'ai perdue plein d'abonnés aujourd'hui, je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé ;------; Est-ce que mon contenu déçoit ? :/
J'espère que ce chapitre vous aura tout de même plu ! Vous vous rendez compte qu'il s'agit déjà du 25ème chapitre ? J'ai l'impression d'avoir commencé cette histoire il y a deux semaines ahah. Si tout va bien je publierai demain et après demain aussi :3
Sur ce, moi je vais aller dessiner en attendant la soirée d'Antoine Daniel sur Twitch à 20h. J'ai très très hâte.
PS : on a passé les 500 likes sur cette histoire, ca me touche beaucoup !!! N'hésitez pas à parler de cette histoire ou à la partager où vous le pouvez pour m'aider à atteindre plus de lecteurs encore :3 Merci à tout le monde de continuer à me lire !
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