Quand les mots s'effacent
Après avoir croisé Raphaël hier soir, je n'ai pas osé ressortir de chez moi pour voir s'il m'avait mis un mot dans ma boite aux lettres. Il n'a pas toqué à ma porte, ni même collé de petit post-it décoré d'une de ses jolies fleures. Dans le fond je me suis senti un peu déçu, j'aurais voulu continuer à lui parler par petits papiers. Ça ne m'aurait pas dérangé de devoir descendre au rez-de-chaussée plusieurs fois dans la soirée pour pouvoir discuter avec lui, loin de là. De toute manière je n'ai pas grand chose à faire chez moi... Je m'ennuie, je suis seul et je n'ai rien envie de faire. J'ai d'ailleurs passé toute ma journée à ne rien faire. J'ai essayé d'étudier un peu mais en réalité j'angoisse. Plus les jours passent, plus les heures s'écoulent, plus je sens cette angoisse monter en moi et me taquiner machiavéliquement. Toutes les pensées malsaines et torturées de mon esprit s'amusent à m'embêter. Chaque seconde devient alors un calvaire pur. Tourmenté par le stress des études, des examens que je dois rattraper, par l'obtention de mon diplôme et par ce manque de vie sociale qui m'achèvent petit à petit.
Je regarde l'heure, il est bientôt 18 heures. J'attends impatiemment cette heure précise depuis que j'ai ouvert les yeux ce matin. J'ai vraiment l'impression que Raphaël va chercher son courrier tous les jours à la même heure et celle-ci se trouve être 18H00 alors je n'attends qu'une seule chose, pouvoir aller lui parler. Même si ça n'est que pour lui adresser quelques mots idiots et maladroits, je serais heureux. Ça me permettrait de sourire ne serait-ce que pendant quelques minutes dans cette journée infernale. J'ai l'impression que mes études me brisent petit à petit, c'est comme si j'avais perdu le gout de vivre. Aller en cours ne m'aide pas non plus, lorsque je suis à la fac je me retrouve seul, dans mon coin à regarder d'un œil envieux tous ces groupes qui se sont formés et qui semble si soudés. Et moi, je suis coincé dans mon mutisme à passer mon temps à les envier de manière malsaine. J'aimerais aller vers eux mais quelqu'un me contredit en moi. Dans un premier temps une sensation de gêne et d'embarras me tient en otage, je ne me sens pas légitime et j'ai peur d'être une nuisance. Et d'un autre côté c'est comme si au fond de moi je n'en avais pas envie. Je ne saurais comment décrire cette sensation de vide qui me traverse et me fait souffrir. Ce creux tout particulier est là, dans mon cerveaux et à chaque fois qu'une idée pour m'occuper ou changer ma vie me traverse, elle est rapidement inhibée pour laisser place au néant.
Comme si j'avais perdu le gout de vivre.
Alors, savoir qu'il est bientôt 18h me maintient en vie. Je sais qu'au plus profond de mon être je trépigne déjà d'impatience. Je me lève donc de mon lit et me dirige d'un pas joyeux vers ma porte d'entée. Je préfère partir un peu en avance, ce serait gênant de croiser Raphaël dans le couloir, j'ai peur de ne rien trouver à lui dire et qu'il se lasse. Je le comprendrais après tout, je suis loin d'être une personne intéressante. Je suis même parfaitement insipide, fade. Je secoue la tête pour chasser ces pensées parasites et m'empresse de sortir de moi pour aller jusqu'à ma boite aux lettres.
Comme toujours, je sais que je n'aurais pas de courrier. Mais ça n'est rien. Avant, cela m'aurait rendu triste mais désormais j'ai trouvé quelque chose de plus fascinant quand je viens ici : la présence de mon charmant voisin. J'ouvre ma boite aux lettres et remarque alors une lettre. Je détaille cette dernière, n'osant pas la toucher, j'attends. Le cœur battant de plus en plus vite et ce creux de stress me nouant la gorge de plus en plus fort.
- Salut.
Alors que je suis cachée par la porte de ma boite aux lettres, je manque presque de cacher ma tête dans cette dernière, je sais que je souris déjà comme un idiot. Mes lippes sont tirées dans un parfait sourire qui remonte jusqu'à mes tempes. Je m'éclaircis un peu la voix et passe mes mains sur mes joues brûlantes.
- Salut.
Je referme légèrement la porte de ma boite aux lettres pour pouvoir apercevoir son délicat visage. A peine ai-je posé mes orbes sur sa personne que j'en ai presque le souffle coupé. Il me sourit alors qu'il ouvre sa boite aux lettres à son tour. Quant à moi, je suis toujours perturbé par ce bout de papier que je peux remarquer dans cette boite métallique et froide. Est-ce que je devrais le lire devant lui ? Je l'attrape timidement et le tiens contre moi, je me sens tout excité. Des picotements s'installent dans mon ventre et me perturbent. J'aimerais lui demander si la pizza qu'il a mangé hier était bonne mais comme toujours, cette boule de stress me bloque.
- Tu comptes le lire ?
Mes yeux doublent de volume tandis que je baisse la tête pour masquer mon embarras. Sa voix était si douce ! Je vois bien qu'il m'encourageait à le lire mais je ne peux m'empêcher de me sentir paniqué. J'ai si chaud ! Si seulement il pouvait y avoir ne serait-ce qu'une petite brise je serais ravi. Je sais que mes joues sont rouges comme les pivoines, je n'ose alors pas relever la tête pour le regarder même si j'adorerais. J'aime me noyer dans son regard intense et son beau sourire distingué. Je souffle discrètement comme pour me calmer et déplie alors son petit papier. Je jette un bref coup d'œil dans sa direction, il attend, toujours avec cette expression bienveillante. Pourquoi il est si adorable ? Ça fait seulement deux jours que je l'ai rencontré et j'ai déjà l'impression de craquer pour lui. Dès que je pose mes yeux sur lui j'ai des papillons dans le ventre. Je lis sa lettre :
" Ça me fait plaisir de savoir que mon mot t'a fait sourire. J'espère que celui-là fera apparaitre un joli sourire sur ton visage à nouveau."
Oh mon dieu je craque. Je ne lis pas plus pour le moment parce que j'ai l'impression que mon cœur va me lâcher. Il bat si vite et si fort ! Il résonne dans mes oreilles. Je me mords la lèvre inférieure, trouvant le début de son mot incroyablement craquant. Je souris déjà comme un idiot. Je me risque à le regarder, il sourit également. Mon cœur fond ! Je pince mes lèvres entre elles et baisse à nouveau la tête pour continuer ma lecture.
" J'aimerais beaucoup me rapprocher de toi également (pour employer tes termes
('。• ᵕ •。') ) et qu'importe ce que cela implique ou non comme signification"
Je relis cette phrase en boucle, mes yeux grossissant de plus en plus à chaque relecture. Je rêve ? Est-ce qu'il sous entend qu'une romance n'est pas inenvisageable ? Sérieusement ?! Je me fais discrètement un peu d'air, sentant que je me noie dans une chaleur insoutenable. C'est comme-ci j'étais en train de fondre de l'intérieur. Je m'éclaircis la voix et repose mes yeux sur cette lettre :
" Ta maladresse ne fait pas de toi quelqu'un d'étrange, ne t'inquiète pas. C'est mignon. Nous n'avons pas tous les mêmes facilités à communiquer, va à ton rythme.
Je ne savais pas si je devais à nouveau toquer à ta porte pour te signaler de venir lire ce petit mot, j'avais peur de te déranger et que ça t'agace de devoir descendre encore au rez-de-chaussée alors je me suis dit que tu trouverais ce petit mot par surprise quand tu irais prendre ton courrier."
Raph ❀"
Je finis alors de lire cette note qui m'a provoqué tout un tas de sentiments ambiguës. Je me sens tellement heureux ! Ça faisait si longtemps que mon cœur n'avait pas chaviré de la sorte, que je ne m'étais pas senti si fébrile face à une situation ou à quelqu'un. Pourtant, à cet instant précis, je me sens me perdre dans un autre monde totalement différent et agréable. Je relève la tête vers Raphaël et me décide à lui faire face malgré ma timidité évidente. J'espère qu'il ne remarque pas que je suis tout rouge, parce que je suis convaincu que je le suis... Il semble alors comprendre que j'ai fini. Il me tend un stylo ainsi qu'une nouvelle feuille de papier aux teintes ivoires et non blanches. Le papier est très beau. Je l'observe, ne comprenant pas.
- Tu peux me répondre si tu le souhaites.
Je l'attrape alors timidement et attends, fixant mes pieds comme s'ils étaient la chose la plus fascinante de la terre à cette instant précis. J'ai tellement envie de lui parler ! Je cherche dans ma tête et m'imagine de nombreux scénarios. Je me crée des dialogues et essaie de voir lequel serait le plus intéressant mais à chaque fois que je suis sur le point d'ouvrir la bouche, les mots sont confus, ils disparaissent dans un méandre de tourments. Le vide.
Raphaël s'assied en tailleur, face à moi. Je le regarde d'un regard perdu. Je penche quelque peu la tête sur le côté comme pour lui demander ce qu'il attend.
- Tu attends que je réponde ? Maintenant ? osais-je finalement demander.
- C'est comme tu le souhaites.
Sa patience me touche au plus profond de mon être. Il dégage une aura si rassurante et si chaude. Je ne saurais comment le décrire mais c'est une sensation de réconfort qui me traverse dès que je pose les yeux sur sa personne. Je meurs d'envie de passer du temps avec lui alors je m'assieds à mon tour et m'appuie contre la boite aux lettre pour écrire une réponse.
" La manière que tu as de m'aborder me fait beaucoup de bien. Ça me réchauffe le cœur, tu fais preuve de beaucoup de respect et tu ne cherches pas à me brusquer et c'est vraiment gentil de ta part. Tu as l'air d'être une très bonne personne.
Oui, ta lettre m'a décroché un sourire. Pour être parfaitement franc, ne serait-ce que t'avoir vu m'a fait sourire. Je ne saurais pas comment l'expliquer mais c'était comme un automatisme, pourtant on ne se connait pas, c'est vrai. Mais c'est ancré en moi et ça me donne d'autant plus de te connaitre et de partager du temps avec toi..."
Je relis ma phrase et me rends alors compte que j'ai oublié un mot. Crotte ! Mais quel idiot je suis !
- Zut j'ai fait une faute... Chuchotais-je pour moi-même.
Je n'ai pas de quoi effacer. Je rajoute en tout petit le mot qu'il manque dans ma phrase : "Ça me donne d'autant plus envie de te connaitre et de partager du temps avec toi... C'est quand même plus français quand je n'oublie pas la moitié des mots...
(⁄ ⁄•⁄ω⁄•⁄ ⁄) "
- Ça n'est rien, et puis ça rajoute de l'authenticité.
- Pas faux, mais j'ai quand même l'air un peu idiot.
Je ris doucement. Il essaie de lire par dessus mon épaule pour voir mon mot mais je le cache et fais la moue. Il se mord doucement la lèvre inférieure et dévie le regard.
- Hey, ne triche pas, tu regarderas quand ce sera à ton tour.
- Il lève les mains en signe de rédemption. D'accord, d'accord.
Je suis étonné par moi-même, j'ai réussi à lui parler ne serait-ce qu'un minimum. Je suis content. Ça peut paraitre idiot parce que ça n'est pas une grande réussite mais pour moi c'est déjà beaucoup. Je repense à la réaction de Raphaël quand j'ai fait mine de bouder, elle était à la fois si pure et attendrissante. Je lui plais ? Non, je me fais des idées ! Comme s'il pouvait être intéressé par toi... Et puis même si c'était le cas, il finirait par se rendre compte que je ne suis qu'une simple imposture et il se détacherait rapidement de ce flirt potentiel. Je m'imagine peut-être trop de choses, il ne doit certainement pas flirter... Je rajoute une dernière phrase à ma lettre :
" On ne t'a jamais appris que c'était malpoli de lire par dessus les épaules des gens ? ┐(︶▽︶)┌ Voyons, un garçon qui a l'air si intelligent pourtant..."
Je dis bien évidemment cela pour le taquiner, j'espère qu'il s'en rendra compte et qu'il ne le prendra pas mal ! Je signe mon mot d'une fleur et lui tends timidement, accompagné du stylo. Alors qu'il est sur le point de les saisir, je me questionne. Attendez... Mais et s'il prenait vraiment mal ma blague ?! Oh non ! Je ne veux surtout pas le vexer ou le blesser. Oh non !
- Attends !
Je reprends à vitesse grand V le mot et le stylo. Raphaël semble pris de court, il se met simplement à rire :
- Tu as oublié de signer ? Je pense que tu peux t'en passer, je saurais que c'est de toi.
- J'ai peut-être l'air idiot mais pas à ce point. Non, ça n'est pas ça...
Je suis focalisé sur la lettre alors il est vrai que les mots sortent plus facilement de ma bouche. Ils sont peureux et tremblants, comme quelqu'un qui parlerait une langue étrangère mais ils sont présents. Ils ne se noient pas dans l'air. Le fait d'être concentré sur autre chose me permet d'être plus à l'aise de moins paniquer face à lui.
- Alors quoi ? Tu voudrais rajouter un petit cœur ?
Je le regarde du coin de l'œil et me rends compte, qu'en effet, il est bien en train de flirter avec moi. Mon cœur s'emballe. Son sourire charmeur me fait perdre peu à peu les pédales. Je bégaie alors et ai l'impression de m'être transformé en une loque, une poupée de chiffon. Suis-je peut-être devenu soudainement muet sinon ? Je suis tellement confus ! Qu'est-ce que je dois répondre ?! Je balbutie :
- N'importe quoi...
Ponctué d'un petit rire embarrassé, tandis que je lui mets un coup dans l'épaule avec le stylo. Je n'ose pas le toucher. J'aurais aimé le pousser tendrement avec ma main, ou lui mettre un coup de coude mais je suis pétrifié à l'idée que mon corps entre en contact avec le sien. Je m'empresse d'écrire sur le papier :
'' C'était une blague ! Ne le prends surtout pas mal, je suis sûr que tu es très bien éduqué aha..."
C'est tout ce que je rajoute avant de me sentir un peu mal à l'aise. Je lui tends à nouveau le papier. Il l'attrape et se saisit habilement du stylo. Je reste assis en tailleur face à lui, j'attends. J'ai envie de regarder l'expression qu'il va avoir en lisant ce que j'ai écrit même si d'un autre côté ça me stresse légèrement.
- Tu veux que je réponde à voix haute où tu préfères que j'écrive mes pensées sur le papier ? Prononce-t-il sans même me regarder, il semble focalisé sur mes mots.
- Sur papier, c'est bien, non ?
Il acquiesce alors, m'intimant finalement qu'il respectera ce que je désire pour me mettre à l'aise. Les secondes passent et alors qu'il vient d'entamer sa lecture, il sourit profondément. Son sourire n'est pourtant pas pleinement assuré, je le vois, il est timide. Je me pince à nouveau les lèvres, le trouvant bien trop mignon. J'arrange un peu mes cheveux, j'espère qu'il me trouve également mignon... J'ai essayé de bien m'habiller pour une fois, j'ai fait attention aux vêtements que j'ai mis et j'ai essayé de me coiffer un peu différemment pour attirer éventuellement son attention. Je triture nerveusement mes doigts. Il rit tout doucement.
- Tu es tellement perturbé que tu en oublies ton latin ?
- Pardon ? Bégayais-je
Du latin ? J'ai écrit en latin ? Moi ? Je ne connais même pas cette langue... Il rit un peu plus, un magnifique sourire fait transparaitre sa bonne humeur. Il me montre le mot et lit à voix haute une phrase :
- "Mais c'est ancré en moi et ça me donne d'autant connaitre de te plus..."
- J'ai écrit ça ?!
- Oh oui !
Je me penche vers la lettre et me rends compte qu'en effet, j'ai inversé les mots. Pourtant en me relisant je l'ai lu dans le bon ordre ! Je me mets alors à rire à mon tour en cachant mon visage avec mes mains. Il va vraiment me prendre pour un idiot ma parole.
- Si tu veux on peut essayer de créer une nouvelle langue pour essayer de communiquer mais faut que tu me le dises en avance pour qu'on se mette d'accord, parce que là, c'est pas franchement à ma portée.
Les rires résonnent doucement dans le hall. Il ne cache pas son visage, ce dernier est tellement harmonieux ! Lorsqu'il rit, ses yeux sont arqués dans une forme de croissant de lune, c'est réellement charmant ! Je baisse un peu la tête, je suis sûr que je suis bien moins beau que lui...
- Parlons Elfique tiens. Prononçais-je comme pour répondre à sa blague.
Sauf que je chuchote et me rends alors compte qu'il n'aura pas entendu. Ma voix était trop faible.
- Meleth nîn, c'est la seule chose que j'ai retenu grâce aux seigneurs des anneaux. On va pas aller bien loin. Rit-il doucement.
Il m'a entendu ? Je le regarde, profondément surpris qu'il connaisse ces mots. Je respire de plus en plus fort. N'osant plus parler et ne sachant pas comment rebondir, j'attrape le papier de ses mains avant même qu'il n'ait fini d'écrire et griffonne dans un coin de la feuille :
"Tu sais ce que ça signifie ?"
Je rigolais quand je disais qu'on avait qu'à parler elfique... Même s'il est vrai que j'ai appris quelques mots parce que je suis fan de l'univers de Tolkien. Mais c'était il y a longtemps, je ne me suis plus intéressé aux dialectes elfiques depuis un long moment. Je lui rends le papier et attends sa réponse. Il acquiesce ma question, et rédige sur le papier qu'il me montre :
" Mon amour "
Mon cœur semble imploser. Mes mains commencent à devenir moites et désormais mon cœur bat le tocsin. Je sais que cette appellation ne m'était aucunement destinée mais malgré tout, elle m'a perturbée. Ma gorge est sèche...
- Je trouve la consonance incroyablement raffinée et belle alors je l'ai apprise.
Je hoche positivement la tête, montrant que je l'écoute. Je ne peux qu'être d'accord avec lui. Je trouve que la prononciation de cette expression est mélodieuse. Je dévie le regard et n'ose alors plus le regarder le temps qu'il finisse sa réponse. J'ai hâte de la lire, c'est probablement idiot, je le sais, j'en ai même parfaitement conscience mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir envie de continuer cette conversation. Je n'ai juste pas suffisamment confiance pour parler à voix haute, malheureusement... Ou peut-être pas, cette façon de communiquer propre à nous me fascine.
- Tiens.
Il me tend le papier. Je l'attrape et viens lire ce qu'il a écrit :
" Alors j'en suis heureux. Sourire est bénéfique dans une journée et ça peut sauver des vies. Donc je suis content que tu aies pu sourire et rire avec moi. Même si ça n'était que pendant quelques minutes.
Ma mère a fait un remarquable travail en m'éduquant tu sais
┐( ˘ 、 ˘ )┌
Tu me rends juste curieux."
Oh mon dieu, mais pourquoi il est autant adorable ?! Ça devrait être illégal, il me fait fondre alors qu'on ne se connait presque pas ! Je presque envie de sauter de partout, chacun des mots qu'il utilise me rend fébrile. Il sait parfaitement comment manier l'écriture pour la rendre fluide et délicate. A l'image de sa personne si élégante. J'en viens également à répondre :
" Tu es une belle personne. Enfin, je veux dire tu as un grand cœur !! Non pas que je te trouve beau ! Enfin si ! Je ne sous entendais pas que tu n'es pas beau, loin de là ! Mon dieu je dis n'importe quoi..."
Je laisse passer un petit gémissement de frustration alors que je pince mes lèvres entre elles, ce qui fait rire tout doucement Raphaël qui essaie de regarder ce que j'écris. Je cache la lettre et reprends mon écriture, soupirant longuement. Achetez-moi un cerveau à Noël par pitié !
" Tu sais, je trouve également que Meleth nîn possède une mélodie toute particulière quand on le prononce. C'est élégant, raffiné et profondément distingué."
Une petite fleur ponctue mon récit et je le rends à Raphaël il sourit à nouveau et me dit qu'il est parfaitement d'accord avec ce que je dis. Au moins mes bêtises ne l'ont pas fait fuir. Il semble même plutôt content par ce que j'ai écrit, ça me rassure. Car, oui, je ne peux pas mentir, je le trouve incroyablement beau. Il passe sa main dans ses cheveux tandis qu'il écrit.
Je lis le mot qu'il me montre :
" Tu m'en veux si je dois rentrer chez moi ? Il faut que j'étudie...
J'attrape précipitamment le stylo et ne voulant pas le déranger j'écris :
" Aucunement ! Même s'il est vrai que j'aimerais rester plus longtemps à ''parler'' "
Je garde le papier dans mes mains et lui montre simplement. Il est penché vers moi et lis attentivement ma réponse. Une fois fait, il relève la tête dans ma direction, il est proche de moi... Je me noie petit à petit dans son regard. Il chuchote alors :
- Moi de même.
Et se relève. Il me tend la main pour que je fasse de même mais je reste assis. Si je rentre également chez moi on va devoir faire le trajet ensemble, ça risque d'être gênant et il va probablement se sentir mal à l'aise face à moi qui n'ose pas parler. Je fais bêtement ''non'' des mains, cherchant alors à lui dire de rentrer chez lui en premier. Je me risque à un sourire mais il est maladroit et ressemble plus à une grimace qu'autre chose.
- J'y vais alors, passe une bonne soirée.
Je fais machinalement oui de la tête et attends de le voir se retourner et partir. Il jette un dernier coup d'œil dans ma direction avant de s'engouffrer dans les escaliers. Je peux enfin souffler ! Je me détends et soupire longuement comme pour expulser tout ce trac que j'avais emmagasiné. Je me fais également de l'air, j'ai si chaud !! Notre proximité était tellement déconcertante, je me suis même surpris à loucher sur ses lèvres... Mais qu'est-ce que je fais ?! Je secoue la tête et me redresse précipitamment. Je vais attendre un peu avant de remonter pour être sûr de ne pas le recroiser.
Alors qu'une bonne dizaine de minutes se sont écoulées, je me décide à rentrer chez moi. Je traine des pieds. Je n'ai pas envie de retourner dans mon appartement, j'étais tellement bien avec Raphaël, il m'apaisait et me faisait oublier mon douloureux quotidien que je déteste. Alors que je suis sur le point de rentrer chez moi, je me rends compte que j'ai gardé son stylo. Je laisse alors passer un petit ''oh'' marquant ma surprise. Est-ce que je devrais lui rendre maintenant ? Je me tourne face à la porte de mon voisin et la fixe.
Je serais si heureux de revoir son visage, oui, mais est-ce que je ne vais pas le déranger ? Je déglutis péniblement. D'un autre côté il m'a dit qu'il devait étudier, il va probablement avoir besoin de son stylo du coup... Ayant l'impression de l'avoir volé même si ça n'est pas le cas, je vais timidement toquer à sa porte. Mon cœur bondit lourdement en moi.
La porte s'ouvre. Raphaël semble étonné de me voir. Je lui tends son stylo, n'arrivant pas à parler et m'éclipse à la vitesse de la lumière sauf qu'en essayant d'introduire mes clés dans ma serrure je les fais tomber.
- Mais quel idiot...
Mes mains tremblent, mon cœur s'affole, mes sens sont perturbés. Raphaël rit tout doucement. Je sens sa présence dans mon dos, je suis sûr qu'il se moque de moi. J'ai tout gâché ! J'attrape brusquement mes clés et alors que je me redresse, je me retourne vers lui pour voir si il a l'air désespéré par mon attitude bête... Il est juste derrière moi.
- Mon dieu !
Je sursaute et me cogne dans la porte, il m'a fait si peur !
- Je t'ai fait peur ?! Ça va ?
Je fais machinalement oui de la tête, me sentant profondément intimidé par sa personne.
- Désolé...
Grimace-t-il alors qu'il saisit mon papier dans mes mains ? Oh non.... il veut également récupérer cela ? Je n'espère pas... J'ai envie de le garder avec moi pour pouvoir le relire, ça me fera chaud au cœur quand je n'irai pas bien... Ce qui arrive assez souvent en réalité. Sauf qu'au lieu de rentrer chez lui, il écrit :
" Bonne soirée et bonne nuit ❀"
Oh ? Je me retiens de sourire profondément et essaie de le gratifier d'un tout petit sourire sauf que je devine très bien que mon expression est bien trop joyeuse et même extatique. Je m'empresse désormais de rentrer chez moi, me sentant trop gêné. Une fois que je referme ma porte, je pose ma main sur mon torse. Mon cœur est sur le point d'exploser ! Je laisse passer un petit cri de joie et relis notre conversation tandis que je vais m'affaler dans mon lit.
Je suis sur un petit nuage.
**********
Wow, presque 50 étoiles en seulement deux chapitres ? Franchement je suis contente *-* Pour l'instant les deux premiers chapitres ont vraiment eut l'air de vous plaire et j'espère que ca continuera ! C'est très frustrant car j'aimerais beaucoup écrire plus que cela mais malheureusement je ne peux pas. Avec d'un côté les études, l'écriture de mon mémoire, mes projets de romans d'un autre côté et le dessin qui a une place très importante dans ma vie, je me noie totalement xD Si seulement les journées pouvaient être plus longues ;-; J'aurais besoin d'au moins 24heures supplémentaires XD
Alors qu'en pensez-vous ??? :3 J'attends vos retours avec tellement d'impatience nous n'avez pas idée ! J'adore écrire cette histoire et j'ai beaucoup d'attentes, j'espère sincèrement qu'elle vous plait *-*
Sur ce, moi je vais manger car j'ai faim xD Il est presque 23h je n'ai toujours pas mangé car je voulais d'abord vous publier ce chapitre xD
Ahaha, en tout cas pour toutes les personnes ayant aimé ce chapitre et voulant connaitre la suite, on se retrouve dimanche :3 Bonne soirée à tout le monde ~
Insta : _inspartist
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