Chapitre 1 : Le cycle de la vie
La mousse sous le corps de la petite était chaude et douce, elle aurait pu dormir encore des heures si seulement les voix autour d'elle voulait bien bien se taire.
Petite Lune ouvrit les yeux pour la première fois et la lumière vive qui y pénétra l'éblouit tant qu'elle du s'y reprendre à plusieurs fois avant de tout voir autour d'elle sans se brûler les yeux.
Elle se trouvait sous un large buisson qui étendait ses branches et ses feuilles loin devant ses yeux. La masse chaude contre son pelage venait d'une chatte encore endormie. Elle sentait le lait et Petite Lune reconnût son odeur : elle était Souffle d'Argent, sa mère.
Elle regarda autour d'elle et vit que le tour du buisson sous lequel elle se reposait était une barrière de ronces. Elle vit aussi la litière vide de Brise de Minuit, la mère des deux autres chatons de la pouponnière. Elle se tourna vers le seul trou dans l'épaisse toison et un mouvement attira son attention. Elle avait passé plusieurs jours à tout écouter autour d'elle, curieuse mais effrayée d'ouvrir les yeux. Aujourd'hui elle avait décidé qu'elle n'avait plus peur. Elle savait qu'on l'avait déjà fait bouger mais elle ignorait ou et comment, si ce n'est une odeur de plante tenace.
Elle se leva doucement et faillit tomber lorsqu'elle se dressa sur ses petites pattes maladroites. Dès qu'elle se sentit stable, elle marcha vers l'entrée avant de se stopper net.
Petite Lune était face à une grande clairière, remplie de félins de toutes tailles et de toutes les couleurs. Elle recula un peu, impressionnée, mais butta contre les pattes de sa mère qui s'était levée à sa suite. Elle la regardait avec bienveillance.
« Eh bien Petite Lune, tu ne sors pas jouer dehors avec les autres ?
- Je ne sais pas où ils sont. »
Petite Lune avait bien identifié les odeurs de ses sœurs et de son frère quand elle était auprès d'eux, ainsi que celles de son père, de sa mère, de Brise de Minuit et de trois autres chats dont deux étaient des chatons, mais elle ne savait pas où ils pouvaient bien être. Le monde qui s'ouvrait à elle semblait si vaste et si coloré qu'elle se demanda comment elle pourait un jour s'y sentir chez elle.
« Regarde, ils sont là bas, lui chuchota sa mère en lui désignant un coin d'ombre de l'autre côté de la clairière où jouaient cinq chatons.
- Mais ! C'est quoi qui brille comme ça à côté d'eux ?
- C'est une petite mare, fait attention à ne pas tomber dedans.
- C'est dangereux ? demanda la petite chatte anxieuse.
-Non, ronronna sa mère, elle n'est pas assez profonde pour que tu te noie dedans ! Je n'ai juste pas envie d'avoir à nettoyer ton pelage boueux ! »
"Noyer ? Brrr... Qui pourrait aimer nager si on peut en mourir ?"
Elle fit cependant taire son angoisse pour apparaître plus forte à sa mère
« D'accord ! »
Petite Lune fila sous les ronrons amusés des guerriers qui assistaient à la scène. Arrivée au niveau de ses frères et sœurs, elle les regarda se battre avec les deux autres chatons dont l'odeur lui était familière.
Alors que la petite blanche tombait sur le dos, son regard croisa celui de Petite Lune. En la voyant, elle se retourna et donna un coup de patte à leur frère pour lui intimer de se calmer.
« Petite Lune ! Tu es enfin levée ! On voulait que tu viennes jouer avec nous mais notre mère et Brise de Minuit ne voulaient pas qu'on te réveille.
- Vous auriez dû ! »
Elle se souvenait des noms et des odeurs de ses frères et sœurs mais elle avait du mal à retrouver qui était qui. Il lui sembla reconnaître l'odeur de la blanche et tenta :
« Tu es Petite Aile, c'est ça ?
- Tout juste !
- Et nous, tu te souviens de nos noms ? lui miaula la gris perle.
- Tu es... Petite Pomme ! Et toi Petit Orage, ça me revient maintenant ! »
Petite Lune ronronna, et vit les deux autres chatons s'approcher.
« Et vous ?
- Moi c'est Petit Jais, et elle, c'est Petite Myrtille ! » déclara le petit mâle noir et doré.
Ils s'apprêtèrent à reprendre leur jeu lorsqu'un bruit de cavalcade retentit et leurs regards se tournèrent vers l'entrée du camp.
La patrouille de midi revenait à toute allure et un mâle franchit d'un bon la distance qui le séparait d'un chat écaille de tortue.
« Étoile Rêveuse, Étoile Rêveuse ! l'appela le roux.
- Que se passe-t-il Feuille de Braise ?
- Le Clan de la Terre a déplacé son marquage, ils englobent le Vieux Chêne et le Pas des Géants !
- Comment osent-ils ! »
La fourrure du meneur s'était hérissée de colère et il grimpa en haut d'un grand rocher gris.
« Allons voir de quoi il en retourne ! Œil de Feuille, Patte de Mousse, Poil de Pluie, Patte Rousse, Cœur de Lierre, Feuille de Braise, Éclair de Velours et Oreille de Souris vous venez avec moi. Éclair de Velours, emmène Nuage de Neige. Nuage de Thym reste ici, ce n'est pas la peine de protester ! Les autres, vous restez là et vous vous tenez prêts au cas où ils décideraient d'attaquer le clan ! La patrouille de chasse de Rose des Sables ne devrait pas tarder. En attendant, Patte de Sable (il désigna la chatte dorée tigrée d'un bref coup de menton), organise la défense du camp. Venez ! Allons récupérer notre territoire ! »
Tous les chats appelés par le meneur se ruèrent vers la sortie dans un concert de feulements rageurs tandis que la dénomée Patte de Sable s'approchait des guerriers restants au camp.
Les chatons virent leurs mères courir vers eux pour les ramener à la pouponnière. Petite Lune, bien qu'elle n'ai pas tout compris, n'eut pas besoin que sa mère la pousse du bout du museau pour courir jusqu'à la pouponnière. Elle était terrifiée. Le monde lui semblait immense et violent.
Même une fois sous le couvert des branches elle et les autres ne purent retenir quelques gémissements apeurés.
« Chut, chut... »
Leurs mères tentaient de les calmer lorsque deux chats rentrèrent dans la pouponnière.
Le doré se dirigea vers Brise de Minuit, et Petit Jais et Petite Myrtille vinrent se frotter contre lui. Le blanc, lui, se dirigea vers Souffle d'Argent dont il lécha les oreilles. Petite Lune savait que c'était son père et elle fit un grand effort pour se rappeler son nom.
"Pelage de Nuage ! Mon père s'appelle Pelage de Nuage."
Souffle d'Argent les regarda avec douceur et leur dit :
« Voici votre père, Pelage de Nuage. »
Ce dernier leur caressa la tête avec la queue d'un geste rempli d'amour et, pendant un instant, Petite Lune oublia presque l'agitation qui régnait dehors.
« Pelage de Nuage ! Tornade d'Or ! Venez à vos postes ! »
Le grand matou leur jeta un regard réconfortant mais Petite Lune décela une lueur de peur dans le fond de son œil. Il ressortit, comme à contrecœur, talonné par Tornade d'Or qui semblait aussi triste que lui.
Souffle d'Argent et Brise de Minuit se roulèrent en boule en maintenant leurs petits contre leurs flancs. Petite Lune aurait pu rester là sans rien faire aussi longtemps qu'il le fallait mais elle sentit battre des pattes à côté d'elle.
« Reste tranquille Petite Pomme, tu n'as rien à craindre, lui miaula Souffle d'Argent en léchant les oreilles de sa fille.
- Mais je veux aller voir ce qu'il se passe !
- Moi aussi ! » répondirent en cœur Petit Orage, Petit Jais et Petite Myrtille.
Petite Lune sentit son estomac se nouer lorsque les deux mères soupirèrent. Ce fût Brise de Minuit qui leur répondit d'un miaulement exaspéré :
« Vous n'avez même pas dix jours, vous avez ouvert les yeux ce matin !
- Justement, on veut découvrir le monde, lui répondit Petite Pomme. On restera couchés derrière la barrière de ronces, je vous le promets !
- Moi aussi !
- Moi aussi ! »
Entendant tous leurs chatons miauler cela, les deux reines ronronnèrent, sans apercevoir la lueur de panique dans les yeux de Petite Lune.
« C'est d'accord, mais s'il se passe la moindre chose, vous revenez contre nous ! »
Les chatons filèrent vers le trou en poussant des cris de joie. La chatonne argentée respira profondément, hésita un instant sur la démarche à suivre, puis, ne voulant pas être toute seule, suivit les autres dans leur course.
Elle se coucha entre Petite Aile et Petit Orage, lui même couché contre Petite Pomme. Dehors, les chats restant s'éraient rassemblés autour de Patte de Sable. Le soleil commençait à décliner lorsque la patrouille de chasse rentra au camp.
Petite Lune n'eut aucun mal à deviner que la chatte en tête qui ramenait un merle et deux souris, un air fier et conquérant sur le visage était le lieutenant du clan. Voyant la clairière presque vide et les rares félins qui s'y trouvaient, inquiets, Rose des Sables se rua vers Patte de Sable qui montait la garde près du grand rocher gris après avoir déposé ses proies sur la réserve de gibier.
De là où ils étaient, les chatons n'entendaient rien et ne pouvaient qu'imaginer ce que se disaient les deux chattes. Elle entendit soudain Petite Aile lui murmura à l'oreille :
« Le gros rocher c'est le Rocher du Chef. »
Les mots prirent une intonation que Petite Lune connaissait. Elle ne savait pas d'où mais elle répondit instinctivement :
« Je sais.
- Comment tu sais ? Tu as ouvert les yeux que tout à l'heure, s'exclama la petite chatte blanche toute étonnée.
- Je sais, c'est tout... Tu sais qui est le Clan de la Terre ?
- Oui ! Enfin j'ai à peu près comprit l'histoire de Nuage de Neige... Et toi ? répondit-elle, la voix bizarrement hésitante. »
Petite Lune fixa son attention sur le lointain. Elle aurait voulu se dire que c'était normal. Ça ne l'était pas. Elle savait ces choses. Ça lui faisait peur.
Elle préféra éluder la question.
« Tu as compris ce qui s'est passé tout à l'heure ?
- Je crois que le Clan de la Terre nous a volé du territoire en franchissant notre marquage et en le remplaçant par le leur. »
Petite Lune grogna. Ses soupçons étaient confirmés. Et malgré sa peur et le fait qu'elle ne soit pas de ce monde depuis longtemps, elle n'avait pas envie qu'on vole son clan. Elle se reconcentra sur l'intérieur de la clairière, préférant éviter un nouvel interrogatoire dérangeant.
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Le soleil commençait à décliner lorsque leur patience fût enfin récompensée. Étoile Rêveuse et sa patrouille rentrèrent dans le camp sous les murmures soulagés de ceux qui y étaient restés.
Petite Lune hoqueta en voyant les blessures plus ou moins profondes des guerriers, ferma brièvement les yeux puis gémit lorsqu'elle vit deux guerriers en tirer le corps d'un troisième. Son pelage était maculé de terre et de sang. Une boule se forma au niveau de sa poitrine et elle déglutit difficilement.
"C'est ça... Mourir pour son clan ? C'est une bonne chose ?"
Elle ne trouva pas de réponse à son interrogation et les gémissements de son père, Patte de Sable et plusieurs autres chats ne firent qu'augmenter son malaie. Souffle d'Argent se redressa et sortit de la pouponnière en courant tandis que Petite Lune et les trois autres chatons la suivaient du mieux qu'ils pouvaient. Elle entendit Brise de Minuit rappeler Petit Jais et Petite Myrtille qui leur avaient emboîté le pas. Du coin de l'oeil elle vit les deux petits baisser la tête et rentrer dans la pouponnière la queue basse.
Souffle d'Argent se dirigeait vers le chat mort contre lequel les six chats étaient encore blottis. Petite Lune ralentit, apeurée par l'odeur qui se dégageait du mort : une odeur âcre et renfermée, froide, mélangée à celle de la terre.
Elle jeta un coup d'œil à ses sœurs et vit qu'elles n'étaient pas plus à l'aise qu'elle. Petit Orage, quand à lui, s'était approché de la dépouille, à la fois dégoûté et curieux. Leur père se redressa et les regarda, l'air grave et triste, le museau maculé de poussière et de sang séché provenant du corps du mort.
Il se rapprocha d'eux et leur dit :
« Ce guerrier qui est mort s'appelle... s'appelait... Oreille de Souris. Il... c'était mon frère. »
Sa voix se brisa et Souffle d'Argent se blotti contre son compagnon pour le réconforter. Les autres chats sauf un, placés autour du défunt se relevèrent et regardèrent les petits.
« Je suis Œil de Feuille, lança un vétéran noir tigré gris aux très beaux yeux verts mais emplis d'une peine profonde, je suis le père de votre père. J'aurais aimé voir mes premiers petits enfants dans d'autres circonstances mais... (Sa voix se brisa et il déglutit) le Clan de la Lune à décidé de le ramener à lui.
- Et moi la mère de votre père, lança une autre chatte brun clair. Mon nom est Patte de Sable. »
Petite Lune se souvint que c'était à elle que le meneur avait confié la défense du clan lors de l'attaque. Sans réfléchir, elle coupa la parole à la vieille chatte :
« Je me souviens de toi ! Étoile Rêveuse semble te faire vraiment confiance ! »
Elle se rendit soudain compte de ce qu'elle avait fait et baissa la tête, honteuse. Contre toute attente, Patte de Sable ronronna.
« Mon nom est Patte de Miel, lança une autre chatte, plus jeune cette fois, mais son ton était maussade. Et voici Pétale de Coquelicot. Nous sommes vos tantes. »
Alors que Petit Orage avançait pour se présenter et présenter ses sœurs, il fût coupé par un appel qui retentit dans la clairière. Étoile Rêveuse venait de grimper sur le Rocher du chef et lançait l'appel :
« Que tous les chats en âge de chasser se rapprochent pour une assemblée du clan ! »
Tous se rapprochèrent, les yeux fixés sur le meneur. Même les chatons, curieux, se faufilèrent pour entendre ce qui allait se dire. Étoile Rêveuse reprit :
« Nous avons combattu contre le Clan de la Terre pour reprendre notre territoire. Nous avons gagné mais au pris d'un lourd tribu. Ce soir, Oreille de Souris chassera avec le Clan de la Lune. Nous ne connaissons pas les motifs du Clan de la Terre mais je pense que chacun doit savoir que la mort de notre guerrier était un accident. Il est tombé du plus haut rocher du Pas des Géants. Sa chute a apeurée les guerriers ennemis et ils se sont enfuis. Je vous demande donc de ne pas les attaquer lors de la prochaine assemblée à la Caverne de la Trêve.
- Comment oses-tu les défendre, cracha un matou gris clair, ils ont tué l'un des notre ! Ils ont essayé de voler notre territoire ! Ils ne méritent pas qu'on les laissent tranquilles ! »
Un autre chat se leva, celui resté allongé sur la dépouille du défunt. Son pelage crème tigré de gris était terne, maculé de poussière, ses yeux embués et sa voix était pâteuse mais emplie d'une haine et d'une tristesse tellement débordante que Petite Lune en fut estomaquée.
« C'était mon mentor. Il ne méritait pas de mourir ainsi, il devait vivre entouré de ceux qui l'aimaient... (Sa voix se brisa net et plusieurs larmes coulèrent sur son visage) Ses assassins méritent la mort pour ce qu'ils lui ont fait. Sinon nous deviendrons faibles. Que peut on dire d'un clan qui laisse ses guerriers mourir sans même essayer de les venger. Un clan de lâches ? Un clan de souris effrayées par même leur ombre ? Je ne veux pas participer à tous ça. Par respect pour Oreille de Souris, mon... Ami et mentor, nous devons nous venger. Ou alors bientôt les mots "Clan du Feu" deviendront vide de sens. »
Un silence pesant tomba sur la clairière, finalement troublé par les chuchotements approbateurs de plusieurs guerriers. Le chat crème se laissa retomber lourdement, comme si parler l'avait vidé de des forces. Un autre chat gris moucheté plus clair s'approcha mais il détourna la tête. Petite Lune sentait son sang battre à ses tempes. Tuer un membre de son clan était une offense grave. Mais le mot vengeance sonnait comme une plaie à ses oreilles.
Étoile Rêveuse fit taire tous les murmures d'un simple battement de queue et reprit d'une voix glaciale :
« Tous ceux qui agresseront un chat du Clan de la Terre sans qu'il ait franchit notre frontière où commit quoi que ce soit de contraire au code du guerrier sera sévèrement puni. Tu m'as bien compris Souffle de Poussière ? Quant à toi, Coeur de Lierre, je comprends que la mort de ton ancien mentor puisse te bouleverser surtout que vous avez su rester très proches mais la vengeance n'apporte que malheur autour d'elle.
Quelques nouveaux murmures retentirent dans la clairière et Étoile Rêveuse soupira :
« Que tous ceux qui se sont battus passent voir Plume de Coton puis s'arrêtent pour aller manger. Rose des Sables, organise une patrouille de chasse avec les guerriers indemne et prends la tête d'une autre pour surveiller la frontière du Clan de l'Eau.
- Oui Étoile Rêveuse. (Elle se tourna vers la foule et clama d'une voix forte :) Griffe d'Opale, prends la tête de la patrouille avec Fleur d'Hibiscus, Cœur de Léopard et Souffle de Poussière, partez chasser à côté du terrain mousseux, sur la frontière du Clan de l'Eau. Éclair de Perle, Nuage de Thym et Patte Rousse, vous venez avec moi. »
Pendant ce temps, Souffle d'Argent les poussa du bout du museau et les entraîna vers la pouponnière où les attendaient Brise de Minuit et les autres chatons. Petite Lune et les autres se retournèrent une dernière fois vers la dépouille de leur oncle dont Patte de Sable, Pelage de Nuage et les autres faisaient la toilette. Coeur de Lierre avait le regard vague et déchiré, comme s'il avait perdu la personne qu'il aimait le plus au monde.
Une fois arrivée à la pouponnière, elle vit que Souffle d'Argent ne les suivaient plus.
Paniquée, elle commença à regarder autour d'elle lorsqu'elle la vit se prendre un lapin dans la réserve de gibier. Toute excitée, Petite Lune se dit que c'était peut-être pour qu'elle et ses frères et sœurs puissent en manger qu'elle prenait quelque chose d'aussi gros.
Elle fût un peu déçue lorsqu'elle vit qu'elle le traîna jusqu'à Brise de Minuit, couchée avec Petit Jais et Petite Myrtille qui tétaient à son côté. Elle se doutait qu'ils étaient bien trop jeunes pour espérer goûter un quelconque gibier avant d'avoir eu plusieurs lunes.
Souffle d'Argent s'effondra sur sa litière et ses chatons se dirigèrent vers ses mamelles pleines de lait. Petite Lune savoura le goût doux et chaud du lait et s'endormit tout en tétant.
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