37.

Pendant ce temps, le concerné Nathan, avait entendu toute la conversation.

Cela faisait plusieurs minutes que Mickaël était parti.

Nathan, qui était resté dans un grand silence depuis qu'il avait entendu la conversation, décida d'adresser la parole à sa compagne de cellule.

- Hé ? Demanda le jeune homme.

Il ne reçut aucune réponse en retour. La fille aux cheveux châtains ne l'avait pas entendu, étant complètement perdue dans ses pensées.

- Luna ? Demanda-t-il une fois de plus en haussant la voix.

Elle prit quelques secondes avant de lui répondre, car elle était bien trop occupée à se poser des questions :  « Depuis combien de temps est-il là ? » ou encore « A-t-il tout entendu ? »

- Oui, qu'est ce qu'il y a ? Finit-elle par dire.

- Ecoute, j'étais là. Répondit-il.

Elle fronça ses sourcils ne comprenant pas exactement où il venait en venir.

- Comment ça ?

- Et bien, j'ai tout entendu. Déclara-t-il d'un ton neutre.

- Oh.

« Mes doutes étaient donc vrais, il a tout entendu. Il sait donc qu'on la accusé, mais il sait aussi que Mickaël est un allié est non un ennemi. » Pensa-t-elle.

- Juste pour que tu en sois certaine, je n'ai rien avoir là dedans. Jamais je te ferai du mal, tu es ma demi-soeur. Dit-il.

- Je sais que ce n'est pas vrai, tu n'es pas quelqu'un comme ça.

- Merci, de me faire confiance.

Le regard de la jeune fille devint d'un coup froid. « Confiance est un trop grand mot, la véritable confiance n'existe pas. » Se répéta-t-elle en boucle.

Un grand silence s'installa, elle en profita pour se coucher sur le sol et essayer de se reposer. Elle était exténuée et vidée d'énergie, depuis qu'elle était dans cette prison.

Une vingtaine de minutes plus tard, elle était sur le point de s'endormir quand, Nathan s'adressa à elle. Elle grogna, montrant son mécontentement mais écouta tout de même ce qu'il venait de dire.

- Je ne fais vraiment pas partie d'eux. Insista-t-il.

Elle ne répondit rien et fit mine de dormir. Pourtant, à l'intérieur elle trouvait ça absolument suspect qu'il le répète encore une fois. Elle était confuse face à son comportement. « Et si, c'était lui, et si finalement il faisait partie des méchants ? » Se demanda-t-elle. « Non je ne dois pas penser égoïstement, il est dans la même situation que moi, il a perdu ses parents et il est juste inquiet que je le rejette alors qu'on est censé être une sorte de famille. » Se raisonna-t-elle.

- Ellipse de quelques heures-

- Debout. Cria un garde en la réveillant.

Effectivement, elle avait réussi à s'endormir sur le sol dur et froid malgré que son esprit ne cesse de cogiter à propos de tout.

L'homme vêtu de noir qui venait de lui adresser la parole la souleva violemment avant de lui prononcer au creux de son oreille :

- Le maître t'attend.

Elle marcha doucement en direction de la porte de sa cellule qui était grande ouverte.

- Dépêche-toi. S'impatienta l'homme.

Elle soupira et avança plus vite. Elle redoutait être en présence de « P », il la dégoutait au plus profond de son être.

Après être sortis de la cellule et avoir marché une bonne centaine de mètres, elle arriva, suivie du garde, dans un pièce teintée de rouge.
Elle regarda aux alentours et vit une table et deux chaises blanches. Elle avala sa salive, se préparant mentalement à ce qu'il allait se passer dans les secondes et minutes qui allaient suivre.

- Bonjour Luna. Déclara une voix qu'elle connaissait trop bien.

Elle se retourna et aperçut celui qui faisait de sa vie un enfer. Elle grimaça et se prépara à l'affronter.

- J'ai trouvé un invité spécial, il va d'ailleurs s'assoir en face de toi. Commença-t-il.

Un autre homme vêtu de noir s'assit sur la chaise en face d'elle. Il avait les mains attachées. Elle se demanda bien que cela pourrait être. « Nathan ? Je ne vois pas qui d'autre ça pourrait être... » Elle réfléchit quelques instants et repris « Mais Nathan n'étais pas habillé de cette façon, c'est forcément quelqu'un d'autre. » Finit-elle par conclure.

- Avant de commencer, il faudrait que tu t'asseyes ma belle. Prononça-t-il.

Elle leva ses yeux au ciel et s'assit sans broncher sur l'autre chaise libre.

- Bien, je te présente ton ami.

Il souleva le masque de l'homme se trouvant en face d'elle et révéla son visage. Le choc fut si grand, qu'elle ne pu s'empêcher d'entrouvrir légèrement sa bouche.

- Je te présente... Mickaël. Continua-t-il.

Le prénommé Mickaël ne dit rien et regarda la jeune fille d'un regard désolé.

- Vois-tu, ce très cher jeune homme a essayé de t'aider à t'enfuir. Ce jeune homme que tu considère comme allié m'a trahi, il va donc devoir payer.

Suite à ces mots, le visage de Luna s'assombrit. Elle savait parfaitement ce qu'il voulait dire par « payer ». Elle savait qu'il allait le tuer et en plus de cela, devant ses yeux.

Elle secoua la tête et regarda à son tour Mickaël d'un regard triste. Elle ne voulait pas qu'il meurt, elle ne voulait plus que personne ne meure.

- Et toi Luna, tu vas me faire le plaisir de choisir sa punition puisque vous semblez bien vous connaître. Annonça l'homme sur un ton moqueur.

Au départ, elle ne répondit rien. Ne voulant pas choisir le moyen dont son « allié » allait être tué.

- Ou si tu veux, on peut le faire à ma façon. S'impatienta l'homme.

Il s'approcha de Mickaël et sortit un instrument de torture qu'elle ne connaissait pas. Pendant ce temps, Mickaël décida de parler.

- Choisis, s'il te plaît.

La jeune fille hocha sa tête après quelques secondes d'hésitation.

- Une mort, rapide et efficace. Dit-elle.

L'inconnu rigola et hocha à son tour sa tête en approuvant pour la première fois un choix sans torture. Il pris un couteau aiguisé et l'enfonça dans le coeur de Mickaël. Elle le regarda faire, sans pouvoir bouger.

- Ne t'inquiètes pas, la lame du couteau est empoisonnée, le poison va se rependre dans son coeur dans moins de trente secondes. Déclara « P ».

Elle ne répondit rien et regarda son allié, mourir devant ses yeux. Elle ne le quitta pas une seule seconde du regard. Celui-ci murmura un petit « merci » avant de ne plus respirer. Ses yeux étaient encore grand ouverts, pourtant elle savait que son coeur ne battait plus. Elle savait que son corps ne fonctionnait plus.

Sur le moment, elle ne ressentit absolument rien. Ni tristesse, ni colère n'étaient présents sur son visage. Elle était figée et tellement choquée qu'elle ne ressentait plus rien. Elle était complètement vide, vide d'émotions. C'était comme si tout s'était transformé en glace, que le monde ne bougeait plus, qu'elle ne respirait plus.

Elle était tellement perdue et abasourdie, qu'elle ne se rendit pas compte qu'on l'avait ramenée dans sa cellule.

C'est seulement quand elle fut seule, enfermée dans sa cage, sans que personne ne puisse la voir et l'écouter, qu'elle éclata en sanglots. Toutes ses émotions venaient de refaire surface. Culpabilité, déception, colère, tristesse. Tous ses sentiments ne faisaient que se répéter en boucle. Elle avait l'impression qu'elle allait suffoquer. Ça faisait atrocement mal. Comme elle gardait et prenait tout sur elle, un jour elle craquait et quand ce jour arrivait ça la frappait comme une immense vague, comme un ouragan, comme un coup de foudre. C'était trop, elle ne pouvait pas le supporter.

Elle se coucha au sol et pleura tout ce qu'elle n'avait pas pleuré depuis un bon moment.

- Je suis devenue trop faible. Réussit-elle à prononcer entre de reniflements.

- Ce n'est pas vrai. Tu es la personne la plus forte que je connaisse. Déclara Nathan qui était toujours dans la cellule voisine.

- Tu es tellement forte, je t'admire Luna. J'aimerai être aussi fort que toi, j'aimerai endurer les coups comme tu le fais, j'aimerai être aussi courageux que toi, crois-moi. Continua-t-il.

Elle ne répondit pas et calma les larmes qui ruisselaient le long de ses joues. Elle s'essuya rapidement le visage et inspira et expira doucement.

- Tu as le droit de pleurer. Tu as le droit, tu m'entends. Ajouta-t-il sur un ton sérieux.

Suite à cette phrase, quelques larmes chaudes coulèrent une fois de plus sur son visage.

- Maman, Enzo. J'y arrive plus, j'ai besoin de vous. Chuchota-t-elle.

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