35.

Tout espoir avait alors complètement disparu, elles étaient bel et bien pigées.

- Alors alors. Continua-t-il en se rapprochant dangereusement.

La jeune blonde, qui se sentait en danger, recula. C'était d'ailleurs la seule des deux filles qui bougeait. Luna était figée au sol, comme si des chaînes la retenait par les pieds. Elle n'était pas choquée, elle s'y attentait au fond. Seulement, elle avait laissé l'espoir prendre place dans tout son corps, comme si celui-ci la possédait. La déception fut donc si grande quand elle les vit entrain de les attendre sagement. Elle se sentait frustrée et d'une certaine façon, elle se sentait aussi trahie.

« C'était bien trop beau, pour être vrai. » se dit-elle.

La jeune fille fixa l'homme vêtu, comme toujours, de noir. Elle savait que c'était « lui ».

- Comment vais-je vous punir ? Demanda-t-il avec sa fameuse voix modifiée.

Personne ne lui répondit, un grand silence planait dans l'atmosphère. Seul le bruit de ses pas résonnaient sur le gravier.

- Bien bien, je choisirai tout seul. Déclara-t-il ennuyé.

Maïa reculait toujours assez discrètement, elle voulait à tout prix s'évader de cette prison. Cela faisait un moment qu'elle était emprisonnée, elle ne saurait dire combien de jours puisqu'elle avait perdu la notion du temps; mais elle était sûre que ça faisait un long, très long moment. La blonde, regarda autour d'elle, cherchant une issue possible. Etrangement, elle possédait encore de l'espoir.

- Un pas de plus et tu es morte. Menaça l'homme.

La jeune fille qui était encore figée sur place, regarda sa compagne trembler de peur. C'était de la comédie, elle le savait. Maïa était déterminée, pleine de conviction et d'espoir. C'était probablement ces plus grandes forces cependant c'était aussi ces plus grandes faiblesses. Luna l'avait bien remarqué, sa voisine de cellule allait être tuée à cause de cet espoir incessant.

- Maïa s'il te plaît ne bouge pas. Chuchota-t-elle plus à elle même qu'à la blonde.

Elle ne voulait pas qu'elle meurt. En tout cas pas devant ces yeux, elle allait craquer si c'était le cas. Trop de mauvais souvenirs étaient encore encrés dans sa mémoire.

- Il vaut mieux que tu écoutes ton amie, tu veux vivre pas vrai ? Si tu veux vivre, au moins pour quelques heures encore, ne bouges pas. Je ne me répéterai pas une troisième fois. Dit-il sur un ton sérieux.

La jeune blonde tenait bien trop à sa vie pour la risquer autant. Elle ne bougea plus et respira profondément. « Je pourrai sortir d'ici une autre fois » se réconforta-t-elle.

Luna admirait secrètement le courage et la force de Maïa, elle voulait les avoir. Seulement elle n'avait que un regard vide et froid.

- Bon j'en ai marre pour aujourd'hui, attrapez-les et mettez-les en isolement. Je m'occuperai de leurs cas plus tard. Ordonna le chef à ses hommes.

Ils hochèrent leurs têtes et se dirigèrent par groupe de deux sur chacune des deux jeunes femmes. Ils les attrapèrent par les bras et les emmenèrent à l'intérieur du bâtiment en ruine. Le reste des hommes finirent par se dissiper dans plusieurs endroits différents.

Juste avant d'être séparées, elles se regardèrent d'un regard profond. Ce regard était un au revoir ou peut-être même un adieu.

Une fois éloignées, Luna se retrouva seule. Enfin, elle était entourée de deux hommes peints de noir qui s'étaient fortement agrippés à ses avant-bras. Elle attendait impatiemment qu'ils la lâchent puisqu'elle avait atrocement mal à cause de ses blessures.

Après quelques minutes de marche à travers le grand bâtiment, ils arrivèrent devant une petite porte barricadée. Les gardes l'ouvrirent et jetèrent la jeune fille dans la pièce. Ensuite, ils refermèrent et verrouillèrent la porte.

Elle se retrouva dans une pièce complètement différente de la cellule où elle était auparavant. Cette fois-ci, il n'y avait pas de lumière. Il faisait complètement noir. Elle prit quelques instants avant de s'y habituer. Une fois que ses yeux puissent plus au moins voir les formes des objets et murs, elle tourna sa tête dans tous les sens afin d'en découvrir plus de l'endroit où elle se trouvait.

« De toute façon j'ai rien d'autre à faire, autant m'occuper. » Pensa-t-elle.

Elle distingua des murs assez proches d'elle. Elle put donc en déduire que la pièce était petite. Il n'y avait pas de meubles, pas d'autres gens, il n'y avait rien à part le vide, des murs et une porte.

- Génial. Déclara-t-elle ironiquement.

Elle soupira et se coucha sur le sol glacé. Elle était exténuée après tout ce qu'il s'était passé. La torture, le plan pour sortir... Ses pensées se dirigèrent aussitôt vers le jeune homme qui avait promis de les faire sortir sans aucuns soucis. Elle se demanda s'il les avait trahis ou s'il avait simplement eut un imprévu ou alors si  « lui » était déjà au courant de tout. Elle passa longtemps à réfléchir à propos de Mickaël, son esprit avait tellement cogité à propos de ce sujet qu'elle commença à avoir mal à la tête.

Elle décida de se reposer et ferma ses yeux bleus océans. Elle s'endormit immédiatement suite à une grosse et assommante fatigue qu'elle ressentait.

-Ellipse de quelques heures-

Quelqu'un cria. Ce cri était tellement puissant qu'il réveilla la jeune file. Elle ouvrit les yeux brusquement et se demanda à qui appartenait ce cri de désespoir ou plutôt de douleur.

« C'est peut-être Maïa. » commença-t-elle à penser.

Elle grimaça face à cette pensée.

- Maïa. Dit-elle.

- Est-ce qu'elle va bien, est-ce qu'elle est morte ? Se demanda-t-elle.

Elle ne savait pas, une fois de plus. Il y avait tant de questions sans réponses. Ça l'agaçait, elle voulait savoir; tout. Mais elle ne savait malheureusement rien.

Le cri ne recommença pas et elle tenta de se rendormir par peur de retomber en pleins milieu de ses pensées.

A peine une heure plus tard elle se réveilla à nouveau. Elle avait mal au dos et son ventre gargouillait, mais surtout; sa gorge était toute desséchée. Elle avait atrocement soif, mais elle ne s'en plaignit pas. Elle resta de marbre et prit sur elle.

Elle finit par ramper jusqu'à atteindre le mur où elle finit par s'appuyer dessus. Elle n'avait plus la force de se lever, elle était complètement vide d'énergie.

« Ça fait combien de temps que je suis ici ? » Se demanda-t-elle comme si son cerveau allait lui fournir la réponse.

Elle resta ainsi, appuyée sur le mur, pendant quelques heures. Ça passait lentement, de plus elle était submergée par toutes ses pensées envers toutes ses personnes : Maïa, Mickaël, Enzo, sa mère, « lui » et Nathan. Tous ces gens avaient défilé au moins cinq fois à dix dans son esprit. Cela faisait tellement longtemps qu'elle y pensait, qu'elle oublia presque la soif qui irritait tout son oesophage.

Seulement, elle ne l'avait pas oublié. Elle décida de ramper jusqu'à la porte et essaya de donner un coup de poing dessus.

Au même moment, quelqu'un ouvrit grandement la porte ce qui propulsa la tête de la fille contre le mur puisqu'elle se trouvait juste derrière celle-ci. Vu la puissance à laquelle la personne avait ouvert la porte, Luna se retrouva au sol, assommée.

- Mince. Déclara un des garde.

La jeune fille aux cheveux châtains se réveilla quelques instants plus tard avec un énorme mal de tête. Elle toucha son front et y sentit une douleur intense. Elle prit quelques secondes avant de se rappeler qu'elle venait de se prendre la porte en plein dans la face.

- Debout, on va sortir d'ici. Déclara le même garde.

Elle se leva difficilement et perdit instantanément équilibre. Elle manqua de tomber au sol mais le garde la rattrapa à temps et lui donna un coup de main pour qu'elle réussisse à marcher. Ils sortirent tous les deux de la pièce sombre et la lumière était tellement puissante qu'elle ne pouvait même plus ouvrir ses yeux. L'homme qui la tenait, commença à marcher sans prendre compte qu'elle n'avait pas les yeux ouverts et donc qu'elle ne voyait pas où elle mettait ses pieds.

Elle finit par s'habituer à la luminosité et remarqua qu'elle se faisait tirer par l'homme vêtu de noir. Ils étaient tous les deux dans un des couloirs du bâtiment.

Au bout de quelques minutes il arrivèrent devant une cellule et il l'ouvrit et la fit rentrer à l'intérieur. Il ressortit et ferma la porte une fois qu'il l'eut déposée au sol. Elle regarda au tour d'elle et remarqua que c'était exactement la même cellule qu'auparavant.

Elle aperçut le petit trou dans le mur ce qui confirma ce qu'elle pensait. Elle tenta de s'en approcher pour voir si sa camarde était elle aussi de retour dans la cellule voisine.

Une fois prêt du trou elle pu apercevoir une personne, elle ne la distingua pas très bien alors elle demanda :

- Maïa, c'est toi ?

- Non. Répondit une voix grave.

La jeune fille fut stupéfaite à l'entente de cette voix qu'elle connaissait bien. Elle déclara hésitante :

- Nathan ?

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