30.
- Trouvée.
Elle garda la tête levée vers lui, tremblant légèrement.
- Tu ne peux plus t'enfuir. Continua l'homme masqué.
Comme toujours, elle ne lui répondit pas, bien trop occupée à regarder le sol. Elle détourna ensuite son regard vers le bâtiment qui se trouvait derrière elle. La jeune fille aperçut grâce à un reflet d'une fenêtre le moyen de s'échapper.
Elle avait repéré une fenêtre ouverte quelques mètres en dessous d'elle. « En dirait qu'une personne veut m'aider » s'était-elle dit à elle même. Elle voulait atteindre cette fenêtre. « Il vaut mieux faire ça que de me rendre » Se dit-elle.
- Donne-moi ta main, que je t'aide. Proposa ironiquement l'inconnu.
Elle fit mine de prendre sa main mais à la place elle se recula vers l'arrière, ce qui fit qu'elle tomba. Elle se sentit tomber dans le vide, un léger sentiment de liberté apparut. Comme si plus personne ne la poursuivait, comme si pendant quelques instants personne ne la menaçait, ne l'harcelait. Comme si « lui » n'était qu'un simple mauvais rêve.
Mais elle devait reprendre ses esprits sinon elle allait s'écraser contre le sol et mourir à cause de cette chute « Pas avant de les avoir vengés » se répéta-t-elle plusieurs fois pour se reconcentrer.
Elle arriva à se concentrer et se prépara pour attraper le rebord de la fenêtre ouverte. Ça allait être dur et faire mal et en plus, elle n'avait qu'une chance sur deux de réussir. Il ne restait environ plus que deux à trois mètres avant qu'elle atteigne l'ouverture.
La fille « descendait » de l'immeuble à une allure rapide, bien qu'elle était légèrement un peu trop proche du mur; elle réussissait à ne pas s'heurter à celui-ci.
Soudainement, elle attrapa avec vivacité et difficulté un rebord.
- Aïe. Lâcha-t-elle entre deux souffles.
Elle avait réussit, elle avait réussit à s'agripper au rebord de la fenêtre après avoir chuté de quelques mètres.
Pendant qu'elle reprenait son souffle, elle entendit la voix du fameux inconnu crier en haut du bâtiment.
- Merde. Criait-il.
Elle pouvait entendre une colère présente dans sa voix modifiée. Elle imagina la tête de son agresseur fou de rage, cette pensée la fit soudainement sourire. Luna souriait d'un sourire moqueur, méchant.
- Hm hm. Grogna quelqu'un pour attirer son attention.
Elle se souleva avec le peu de force qu'elle avait dans ses bras et s'aidant de ses fines jambes elle rentra sans aucune élégance dans le bureau. Elle posa son regard sur un homme habillé en noir qui l'attendait au milieu de la pièce; une capuche couvrant son visage. Instinctivement elle prit la première chose qu'elle vit sous les mains, une agrafeuse. Elle se positionna en position de défense, prête à ce que la personne en face d'elle l'attaque.
- Calme toi, je ne te veux aucun mal. Déclara la voix.
- Mais bien sûr, tu travailles pour lui ? Répondit-elle méfiante.
- Oui, mais je vais t'aider.
Elle regarda la silhouette confuse, ce que la personne venait de déclarer en une phrase était complètement contradictoire. Ce n'était pas logique.
- Montre moi ton visage. Dit-elle.
Il retira sa capuche noire avec ses mains beiges, dévoilant ainsi un visage familier.
- Mickaël ? Mais qu'est ce que tu fais là ? Demanda-t-elle surprise.
- Je n'ai pas beaucoup de temps Luna, mais fais moi confiance.
- Je ne peux pas te faire confiance. Tu débarques avec leurs uniforme comme par magie juste là où je suis et en plus tu fais partis des gens qui travaillent pour lui et tu oses encore me demander de te faire confiance. Dit-elle agacée et toujours méfiante.
L'homme aux yeux verts s'approcha de quelques pas.
- Tu as raison, mais je veux t'aider.
- Tu ne peux pas m'aider puisque tu travailles pour lui.
Elle trouvait cette conversation stupide et sans but, de plus elle devait déjà être partie se cacher. Elle devait être continuellement en mouvement pour qu'elle gagne de l'avance sur « lui ». La fille aux cheveux châtains pointa l'agrafeuse vers l'homme qui se rapprochait doucement, lui faisant comprendre qu'elle ne le croyait pas.
- Écoutes moi deux secondes Luna, je t'ai déjà aidé à plusieurs reprises dans le passé.
- Quoi, comment ça ? Le questionna-t-elle.
- D'abord, pose cette agrafeuse parce que tu n'es pas du tout crédible avec. Dit-il en pouffant légèrement de rire.
Elle leva ses yeux aux ciels et posa l'objet sur le sol, curieuse de connaître les propos qu'il allait donner pour essayer de la convaincre.
Il hocha la tête satisfaisait et commença à parler.
- La forêt, le refuge où tu étais capturée, tu ne t'en souviens pas ? Demanda-t-il.
- Oui, et bien quoi ?
- C'était moi qui t'as aidé.
Elle ne lui répondit pas et commença à creuser dans ses souvenirs. Effectivement il l'avait aidée en quelques sortes à s'échapper du bâtiment où l'inconnu l'avait déjà capturée une fois. Il pouvait avoir raison pour la fois où elle avait été pourchassée dans la forêt, tapée et ensuite ramenée chez sa famille d'accueil.
Tout à coup un bruit résonna un peu plus loin de la pièce où Mickaël et Luna se trouvaient. Il lui fit signe de se cacher dans sous le bureau qui se trouvait à droite d'elle. Elle ne protesta pas et se cacha derrière celui-ci en boule.
- Camarade n°345, as-tu trouvé la fille ? Demanda une voix qu'elle n'avait jamais entendue.
- Non, je viens à peine de chercher dans cette pièce. Il n'y a personne, elle a dut prendre les escaliers de secours pour aller se cacher dans un autre étage. Répondit Mickaël.
- Bien, ne traine pas ici et viens nous aider sinon le boss ne sera pas content. Dit la voix inconnue.
- J'arrive, je vais juste essayer de la localiser avec l'appareil.
- Bonne idée, mais dépêche toi.
- Oui.
- Camarade n°345.
- Camarade n°269.
Elle entendit une personne sortir et s'éloigner de la pièce. Elle en déduit que la personne était partie chercher là ou l'homme aux yeux verts l'avait indiqué.
La jeune fille avait écouté toute la conversation mais elle ne comprenait pas certaines choses, comme le fait que le prénommé Mickaël, celui qui l'avait soit disant aidée quelques fois à s'échapper ne l'avait pas dénoncée. Et aussi, elle était confuse à propos de comment ils s'appelaient entre eux. « Il y en a autant que ça des gens qui travaillent pour lui ? » se demanda-t-elle.
- Tu peux sortir du bureau Luna. Dit la voix de l'homme.
Elle sortit de sa piètre cachette et se leva toujours confuse.
- Pourquoi tu m'aides ? On se connait que de vue. Demanda-t-elle.
- Enzo était mon meilleur ami.
Elle le regarda de plus en plus confuse.
- Je lui ai promis certaines choses. Continua-t-il.
- Qu... Quoi ? Demanda-t-elle ébahie.
- C'est vrai, je te le promet.
- Comment... Comment c'est possible ? Demanda-t-elle difficilement.
Parler de son défunt frère était encore un sujet fragile pour la fille, après tout ça ne faisait que quelques jours qu'il était mort.
- Je n'ai pas le temps de tout te raconter mais tout ce que tu dois savoir c'est qu'on était inséparables et qu'on se connaissait depuis plus de cinq ans.
Il s'arrêta de parler pendant une seconde et regarda sa montre tactile avant de continuer reprendre sa discussion.
- Mais, je t'en dirai plus une autre fois, on a vraiment pas le temps et je dois te parler d'autres choses. Finit-il le ton pressé.
Elle n'était pas sure si l'homme qui se trouvait en face d'elle mentait ou disait la vérité, dans tout les cas elle voulait en savoir plus. Elle comprit qu'il n'avait pas le temps mais ne répondit à ce qu'il venait de lui dire.
- Bien, je vais essayer de t'aider à « le » tuer. Commença-t-il. Cependant, ça va être compliqué. J'ai un plan, mais pour ça tu dois absolument me faire confiance.
Elle soupira et regarda ses éblouissants yeux verts. Elle jugea son regard sincère et elle hocha la tête malgré qu'elle ne lui ferait jamais entièrement confiance. Elle ne le connaissait pas, elle le trouvait louche et pourtant, elle voulait lui faire confiance.
- Première partie du plan, tu dois te faire attraper. Il va ensuite te transférer dans un énorme bâtiment. Je ne te le caches pas, il va probablement te torturer par tous les moyens possibles mais tu dois tenir. Pour la suite du plan, je viendrai te voir dans ta cellule, je m'arrangerai pour te voir souvent et te donner le plus d'informations. Dit-il en chuchotant.
La fille trouvait que c'était un plan assez risqué et elle trouvait aussi que le jeune homme ne lui en avait pas dit assez. Elle avait besoin de tout savoir, tout en détails.
- Tu ne peux pas m'en dire plus ? Demanda-t-elle en soupirant.
- Pas le temps Luna mais fais moi confiance tu vas voir ça va marcher. Répondit-il.
- J'ai pas vraiment le choix, je suis à court d'options. Déclara-t-elle en soupirant.
- Je sais mais tu vas t'en sortir et au passage comme bonus tu pourras te venger.
Elle leva un de ses sourcils châtains.
- C'est un pacte ? Demanda-t-elle.
- C'est un pacte. Sourit-il.
- Si tu ne le tiens pas, je te jure que tu vas le payer. Le menaça-t-elle.
Il la regarda sincèrement avec son regard le plus profond avant de lui répondre.
- Je ne te trahirai jamais. Dit-il en remontant sa manche.
Luna le regarda avec incompréhension, elle se demandait pourquoi il soulevait la manche de son uniforme noir.
Quelques secondes plus tard elle comprit pourquoi il avait fait ça. Sur son bras se trouvait un tatouage et ce n'était pas n'importe lequel. C'était l'exact tatouage qu'avait son frère sur le même bras, et étrangement ça l'apaisa. À partir de ce moment, elle savait qu'elle pouvait faire confiance au jeune homme qui se trouvait devant elle.
Elle sourit d'un sourire mélancolique et lui serra la main. Lui prouvant qu'elle faisait partie du pacte. Il lui sourit et lui serra aussi sa main en retour. Il regarda ensuite sa montre et lui dit :
- Descends tout en bas de l'immeuble, les toutous de « P » vont t'attraper et t'apporter à lui. Mais attention, tu dois jouer la comédie. Tu dois faire comme si tu voulais t'échapper. Tout le temps c'est comprit ?
- Ok, mais attends. Tu sais qui c'est ? Demanda-elle impatiente.
- Non, personne ne le sait sauf le sous-chef, qui est apparement son frère ou quelque chose comme ça.
- Et, comment tu sais pour le « P » alors ?
- Je le sais parce qu'il était écrit sur un papier.
- Et...
- Je répondrai à toutes tes questions, je te le promet. Mais là, il est temps que t'y ailles. Le plan doit commencer. L'interrompit-il.
Elle allait s'apprêter à quitter la pièce, mais il la retint en lui agrippant gentiment le bras.
- Bonne chance Luna. Dit-il.
Il lâcha son bras et elle quitta rapidement la pièce.
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