28.

Et, quand elle ouvrit les yeux vers le sol; l'eau se trouvant à ses pieds était rouge, rouge comme le sang.

Son premier reflex fut de crier aussi fort qu'elle le pouvait, ce qui alerta le jeune homme qui se trouvait dans la pièce d'à côté.

Il se précipita directement vers la chambre de la jeune fille pour voir ce qu'il y avait.

- Luna, qu'est ce qu'il se passe ? Demanda-t-il inquiet.

Elle n'arrivait pas à parler, aucun mot ne sortait de ses lèvres gercées. On pouvait seulement l'entendre sangloter.

- Luna ?

Elle ne répondit toujours pas, encore trop choquée par le sang qui se coulait à ses pieds. Elle ferma ses yeux et essaya de se concentrer sur sa respiration saccadée.

Quelques secondes plus tard elle rouvrit ses yeux cernés et elle regarda ses pieds, elle n'aperçut que de l'eau pure et claire. « Je deviens vraiment folle » pensa t-elle.

- Si tu me réponds pas je vais rentrer dans la douche. Dit-il.

Elle se releva et soupira un grand coup avant de lui répondre :

- Non rien, t'inquiète pas c'est rien.

- T'es sûre que ça va ? Demanda-t-il peu rassuré.

- Oui, j'ai juste fait tombé un shampooing. Mentit-elle.

- Ok, si tu le dis.

Le jeune homme sortit de la salle de bain même si il était sûr qu'elle ne lui disait pas la vérité. Il savait qu'elle mentait, mais il ne voulait pas la brusquer alors il n'insistait pas.

Une fois qu'elle entendit la porte de la salle de bain claquer, elle regarda les murs de la douche et vit les images toujours accrochés aux parois. D'un coup, elle les arracha et les déchira avec violence. Elle semblait extrêmement énervée.

- Il va pas gagner comme ça. C'est facile, je dois juste faire semblant d'être forte et ça ira. Murmura-t-elle à elle même.

Je vais juste mettre de côté toutes mes émotions, comme avant. Plus personne ne pourra me blesser et je pourrais enfin le tuer et les venger. Continua-t-elle.

Elle voulait éteindre ses émotions, comme s'il y avait un interrupteur où il était marqué « on / off » et qu'elle appuyait sur le côté « off ». Elle voulait faire croire que c'était la chose la plus facile à faire alors que ça ne l'était absolument pas.

*

Lavée et rincée, elle sortit de la douche, agrippa la serviette qu'elle avait laissé sur le lavabo et se sécha.

Elle sortit de la salle de bain et elle s'habilla d'un jeans et d'un simple pull. Une fois habillée, elle récolta le maximum de bouts de verre et les jeta dans la grande poubelle.

Ensuite, elle se dirigea vers la chambre de Nathan et l'appela.

- Nathan, tu aurais un aspirateur ?

Il la regarda de haut en bas, il voyait ses cheveux toujours mouillés qui dégoulinaient sur son pull un peu trop grand.

- Tu devrais d'abord te sécher les cheveux. Répondit-il.

Elle regarda ses cheveux longs et haussa les épaules.

- Tu veux que je te les sèches ? Demanda-t-il sans réfléchir.

Elle le regarda avec des yeux stupéfaits, elle avait l'impression d'être un handicap, un poids lourd qui ne savait même pas sécher ses cheveux toute seule.

- Non, ça va. Répondit-elle froidement.

Il soupira et pointa de la main un aspirateur gris qui se trouvait dans sa chambre. Elle se dirigea jusqu'à l'aspirateur, le prit et quitta la chambre sans rien dire de plus.

Il voyait bien qu'elle n'allait pas bien malgré qu'elle essayait de faire la fille qui ne ressentait rien, il voyait à quel point la mort de son frère l'attristait. Mais, il resta assis sur la chaise du bureau sans rien faire face à sa tristesse.

Luna était revenue dans sa chambre, elle s'apprêtait à passer l'aspirateur pour qu'il n'y ai plus de verre au sol.

Cependant, il n'y avait plus aucun morceaux à terre; il n'y avait qu'un message déposé sur la moquette. Elle prit en main et le lut à voix haute :

« Viens dans le parc ce soir. -P »

- Qu'est ce que tu as dit ? Demanda Nathan qui venait rentrer dans sa chambre.

Elle se retourna pour lui faire face et elle lui répondit :

- Rien, je parlais toute seule.

Elle plia le morceaux de papier et le glissa dans la poche de son pantalon. Elle avait une idée derrière la tête.

- Je t'ai entendu, c'est encore un message de « lui » n'est ce pas ? Demanda-t-il.

Il avait écouté à la porte de celle-ci, il savait donc que le prénommé « P » allait l'attaquer ce soir. Il savait aussi qu'elle voulait aller le rejoindre, il allait donc tout faire pour l'empêcher.

Elle l'ignora et elle le poussa gentiment en dehors de la chambre.

- J'aimerai être seule si tu permet. Répondit-elle agacée.

Après l'avoir mit à la porte, elle se dirigea vers la salle de bain et prit le couteau qui se trouvait dans un des tiroirs. Elle se sentit très mal en le prenant, elle pensait à son défunt frère.

Une larme voulut couler le long de sa joue mais elle l'essuya avant que celle-ci ne coule.

- Je dois rester forte. Se dit-elle.

Elle essuya une autre larme qui allait couler et se répéta plusieurs fois la phrase : « Pour eux, pour maman et pour Enzo »

-Ellipse de l'après-midi-

Le soleil était entrain de se coucher et la jeune fille se préparait à sortir pour aller rejoindre celui qui avait tué tous les membres de sa famille.

Elle avait caché le couteau dans une poche intérieure de sa veste et avait enfilé ses bottines noires. Elle était prête, elle allait pouvoir se venger.

Elle sortit de sa chambre et se dirigea jusqu'à la porte d'entrée mais, un jeune homme se trouvait devant; Nathan.

- Tu sortiras pas. Dit celui-ci.

- Je sortirai si je veux.

- Qu'est ce que tu vas faire dehors maintenant ?

- Je vais fumer.

- Je ne te crois pas.

Elle sortit son briquet et son paquet de cigarettes pour lui prouver qu'elle ne mentait pas, même si techniquement elle mentait; mais qu'à moitié. Elle allait probablement fumer avant de se rendre au parc.

- Je ne te crois toujours pas, tu restes ici ce soir. Protesta-t-il.

- T'es personne pour me dire ce que je dois faire, casses-toi. Dit-elle méchamment.

- Je m'en fous, je veux pas que tu sortes. Et puis je te rappelles qu'il y a un psychopathe qui veut te tuer.

Elle savait qu'il avait raison et qu'elle devait l'écouter, mais elle ne pouvait pas. Elle se devait de les venger. Rejoindre « ce psychopathe » était justement la seule chance qu'elle aurait pour le tuer.

- Désolé.

- Pourquoi tu t'excuses ?

Il fronça ses sourcils pour essayer de comprendre ce qu'elle voulait dire par là, et au moment où il comprit; il était trop tard. Elle lui avait donné un coup de pied dans ses parties génitales et elle était sortie le plus rapidement possible.

Elle courut jusqu'à un immeuble et se cacha derrière. Essoufflée, elle prit une grande bouffée d'air. Puis, elle prit une cigarette, elle l'alluma à l'aide de son briquet et l'apporta à sa bouche.

Elle se sentait bien, vivante. Elle regarda le ciel qui s'assombrissait de plus en plus et elle pensa. Comment avant, comme s'il ne s'était rien passé, comme si elle n'avait pas le cœur brisé, comme si elle était toujours la fille froide et insensible. Et ça lui fit un bien fout, elle éprouve une étrange sensation de puissance et de liberté; elle avait besoin.

Elle posa sa main sur son cœur et regarda une dernière fois les étoiles avant de partir en direction du parc ou « P » l'attendait.

Arrivée au parc, tout était sombre malgré la pleine lune qui illuminait le ciel noir. Il n'y avait personne, tout était calme.

- Te voilà enfin. Dit soudainement une voix grave.

C'était une voix modifiée, ça s'entendait. Elle serra ses poings en voyant l'uniforme noir qu'elle connaissait maintenant trop bien.

- J'ai cru que tu ne viendrais pas. Continua l'homme vêtu de noir.

Elle haussa les épaules, elle n'avait pas envie de parler avec un être aussi répugnant.

- Tu n'as plus de langue ? Rigola l'homme.

L'homme peint de noir, s'approchait de plus en plus de la jeune fille alors, elle prit délicatement le couteau qui se cachait dans la poche de sa veste.

- Apparemment, tu as trouvé mon cadeau.

Il rigolait toujours, ça l'amusait. Après tout ce n'était qu'un jeu pour lui. Elle regardait sa cible sans bouger, son rythme cardiaque accélérait, elle retenait son souffle.

- Dommage que ton frère ne soit plus là pour voir ce magnifique spectacle.

Elle serra le couteau à l'entente de la phrase que cet horrible homme venait de prononcer.

- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas une grande perte; il était inutile de toute façon. Continua-t-il entre deux rires légèrement forcés.

C'était la phrase de trop, elle ne supportait pas qu'il parlait d'Enzo de la sorte, surtout qu'à présent il n'était plus là.

- Je vais te tuer. Cria-t-elle en se jetant sur l'homme. 

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