26.

- Je suis désolée, on n'a pas pu le sauver.

- Il est mort d'une hémorragie interne, on a fait tout notre possible mais il était déjà trop tard. Continua la dame.

L'infirmière continuait à parler mais la jeune fille ne l'écoutait plus. Elle s'effondra durement au sol et commença à pleurer.

Elle était comme paralysée, elle resta par terre sans bouger entrain d'assimiler les mots que la femme vêtue d'une blouse blanche venait de prononcer. Elle n'y croyait pas où plutôt, elle ne voulait pas y croire.

Elle avait l'impression d'avoir reçu un énorme coup à la poitrine, comme si on l'avait poignardée au cœur et qu'on y laissait le couteau à l'intérieur. Et là, elle comprit. Son frère qui était sa seule famille restante venait de disparaitre et ça pour toujours.

Elle ressentait tout, toutes les émotions qu'elle avait ignorée; la peur, la haine, l'affolement, la peine, l'abandon, le malheur, le désespoir, la tristesse, la souffrance et la douleur. Tout est apparut comme une bombe, d'un seul coup, c'était puissant et dévastateur.

Son coeur était serré, brisé, détruit, anéantit en des millions de morceaux et ses yeux pleuraient toutes les larmes qu'ils pouvaient.

Elle n'avait jamais ressentis une douleur aussi atroce tant bien même qu'elle avait déjà connu la mort d'un être cher.

Elle n'arrivait pas encaisser. C'était trop en une fois, c'était trop dur à supporter.

D'un coup elle entendit la voix Nathan, qui se trouvait juste à côté d'elle.

- C'est pas ta faute Luna, ça va aller.

Elle regarda le jeune homme avec les yeux grands ouverts, les larmes coulaient sans cesse sur ses joues. Elle le regarda avec horreur et remords. Et elle articula entre deux reniflements.

- Justement c'est de ma faute. J'ai tué mon frère.

Dès qu'elle eut finit de prononcer la phrase, elle mit directement sa main sur sa bouche. Elle venait de se rendre compte que non seulement son frère était mort mais qu'elle l'avait tué, de ses propres mains.

Elle pleurait encore plus fort et répétait « J'ai tué mon frère » sans arrêt. Elle était assise sur le sol froid de l'hôpital, tenant sa tête dans les mains.

- Calme toi. Dit Nathan.

Le jeune homme passa sa main sur le dos de la fille pour essayer de la réconforter. Ce fut peine perdue elle ne pouvait pas être réconfortée, elle retira immédiatement la main du jeune homme.

Il la regarda avec tristesse, c'était horrible de la voir dans cet état. Ça lui brisait le cœur alors il répétait encore et encore des mots doux à son oreille pour tenter de la calmer.

Malheureusement, ce fut l'effet contraire qui se produisit. Elle commença à crier et pleurer le plus fort qu'elle pouvait, ça lui faisait bien trop mal.

Tout était flou autour d'elle tant elle pleurait, elle ne voyait plus rien. Elle se sentait aveugle et seule. « Si seulement Enzo et maman étaient là » pensa-t-elle.

De son côté, Nathan commençait à être effrayé par son attitude.

Il regarda autour de lui et vit une dizaine de médecins, infirmiers et patients qui la regardaient. La dizaine de gens qui étaient là pensait qu'elle était folle. Il n'aimait absolument pas le regard que ces personnes lui portait, ils n'avaient pas le droit de la regarder comme cela.

Il reporta son regard vers la fille brisée à ses côtés et soupira. Il devait l'aider, il se devait de la calmer. Il se rapprocha encore plus d'elle et lui chuchota trois mots.

- Je suis là. Avait-il chuchoté.

Elle se tourna vers lui et essuya ses yeux à l'aide de ses manches de gilet pour pouvoir voir celui qui lui parlait.

Une fois ses yeux essuyés malgré que de nouvelles larmes coulaient elle le vit et elle sentit ses bras chauds l'enlacer. Il la serrait le plus fort qu'il pouvait pour lui prouver qu'il était là et qu'il ne laissera jamais tomber. Et puis, elle en avait atrocement besoin.

À ce moment là, il n'y avait plus qu'eux. Plus que lui et elle qui s'enlaçaient. Elle resta un bon nombre de minutes dans ses bras, à pleurer, à crier, à laisser sortir toute la douleur qu'elle ressentait.

Après quelques minutes elle se détacha de ses bras, il l'avait légèrement réconfortée, elle se sentait un peu mieux, mais la douleur était toujours belle et bien présente.

Elle se leva et sécha ses joues salées, elle avait arrêté de pleurer. Il la regarda un peu rassuré, il allait pouvoir l'aider à aller mieux et c'était tout ce qu'il souhaitait.

Il se leva à son tour et lui prit la main. Elle regarda leurs mains l'une dans l'autre en lâchant un soupire presque inaudible.

- On va rentrer. Dit-il.

Elle hocha la tête et serra un peu plus fort la main du jeune homme.

Les deux jeunes gens sortirent de l'hôpital sans rien dire et quand ils furent dehors, Nathan sortit son portable et envoya un sms à son père pour que celui-ci vienne les chercher.

*

Une quinzaine de minutes plus tard, la voiture arriva. Elle lui lâcha rapidement la main et croisa ses bras.

Le père du jeune homme baissa la vitre du véhicule avant de leurs dire:

- Montez.

Suite à son instruction, ils montèrent tous les deux dans la voiture. Ils s'y installèrent et s'attachèrent sans rien dire.

Le parent de Nathan démarra la voiture et roula jusqu'à la maison. Personne ne parlait durant le trajet, le jeune fille était perdue dans d'affreuses pensées, le jeune homme la regardait et le père de celui-ci comprit suite à l'ambiance pesante qu'il avait quelque chose qui clochait. Mais aucun n'osa prendre la parole.

Arrivés devant la grande maison, chacun descendit du véhicule pour rentrer dans la résidence et dès qu'ils furent tous les trois à l'intérieur la fille se précipita d'aller dans sa chambre.

- Alors qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda le père.

- Il n'a pas survécut. Répondit le jeune homme.

- Merde, je vais directement présenter mes condoléances à Luna.

- Je ne penses pas que ce soit une bonne idée, mais je vais le faire à ta place papa.

- Tu as raison, mais non laisse la, je crois qu'elle a besoin d'être seule.

- Mais je ne peux pas la laisser, je lui ai promit que je serai là pour elle.

Le jeune homme aux cheveux châtains passa une de ses mains dans ses cheveux et soupira. Il ne voulait vraiment pas la laisser toute seule, il voulait être à ses côtés pour pas qu'elle se sente abandonnée.

- Nathan, soit raisonnable, laisse la au moins pour cette nuit.

- Mh, je penses que je vais faire ça.

Il avait finit par écouter son père, « peut-être qu'il a raison » s'était-il dit.

Pendant ce temps, elle était arrivée dans sa chambre. Elle était toujours dans le même état dans lequel ils l'avaient laissés. Les petits bouts de verre étaient toujours éparpillés dans toute la chambre et la brique se trouvait à la même place; sur le sol.

Elle ne prit pas la peine de ranger quoi ce soit et se dirigea vers son lit. Elle se coucha dans celui-ci sans changer d'habits. Elle portait toujours son t-shirt couvert du sang -à présent sec- de son frère.

Elle regarda le plafond et pensa à son frère, elle ressentait un énorme vide; c'était comme si on lui avait enlevé une partie de son pauvre cœur.

Sans s'y apercevoir, des larmes avaient commencées à couler. Elle posa son bras par dessus ses yeux et sanglota encore et encore.

« Pourquoi ? » Se demandait-elle. « Pourquoi ça n'arrive qu'à moi, pourquoi on m'enlève tout, qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça ? » Continuait-elle.

C'était un vrai bordel dans sa tête et plus les minutes passaient, plus elle s'enfonçait dans des pensées les unes plus noires que les autres. Elle ressemblait à une énorme épave.

Soudainement, elle entendit quelqu'un toquer à la porte de sa chambre. Elle ne se leva pas, elle ne réagit tout simplement pas; elle n'en avait pas la force.

- Eh Luna c'est moi.

Elle leva la tête et aperçut Nathan.

- Tu veux que je restes avec toi ? Demanda-t-il.

Elle haussa les épaules et le regarda avec désespoir.

Il la regarda et vit qu'elle avait les yeux extrêmement rouges, elle avait encore pleuré. Il avait changé d'avis. Il décida de rester un peu avec elle, juste pour qu'elle ne sente pas trop seule.

- Je vais rester, si ça ne te dérange pas.

Elle répondit un « ok », elle se positionna correctement dans son lit et ferma ses yeux bleus fatigués.

- Luna ?

- Hm ?

- C'était là ça avant ?

Il montra un mot accroché sur le mur de sa chambre. Elle ouvrit les yeux et regarda dans la direction qu'il lui montrait. Elle fronça ses sourcils et lui répondit que non ce mot n'avait jamais été présent sur ce mur.

Il se leva de la chaise dans laquelle il était confortablement assis et arracha le papier du mur. Il commença à lire la note, il y avait écrit dessus :

«  Moi : 1 Toi : 0

Tu vas perdre comme toujours. -P »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top