~°•○Epilogue○•°~
~°•○Sol Daystar○•°~
Dans le froid mordant de décembre, Sol parcourt les rues de sa petite ville à un rythme soutenu, pressé d'atteindre sa destination. En cette matinée hivernale, le soleil ne s'est pas encore levé, et les rues ne sont que mollement éclairées par un éclairage de basse qualité. Heureusement, la distance qui sépare le domicile du rouquin de sa destination est vite parcourue, et, après quelques minutes de marche intensive, il frappe enfin à la porte de la résidence Windsor.
- Ah, Sol, te voilà ! l'accueille chaleureusement Silvia. Entre, viens vite te réchauffer !
Le jeune garçon ne se fait pas prier, et, alors qu'il débarque dans le salon de la demeure, il est surpris de se retrouver pris dans une étreinte. L'instigateur du câlin le relâche après quelques secondes, et lui sourit amicalement.
- Gabi ! s'exclame joyeusement Sol. Vous êtes déjà là ?
- Ouaip !
Ce n'est pas Gabriel qui lui a répondu, mais Aitor, apparu entre-temps dans l'embrasure de la porte menant à la cuisine. Quelques secondes plus tard, Riccardo et Lucien pointent eux aussi le bout de leur nez, et viennent à leur tour enlacer Sol. C'est la première fois qu'ils se revoient depuis l'été, et, même si leur groupe Inazuchat n'a cessé d'être actif depuis, force est de constater que se retrouver face à face produit un tout autre effet.
- On a dû prendre le train de 5h du mat, alors forcément, on est en avance... lui explique Riccardo.
- Bah, pas tant que ça, vous inquiétez pas, les rassure Sol. Vous êtes pas les seuls à devoir arriver le matin !
C'est à ce moment qu'Arion entre dans le salon, en pleine conversation téléphonique. Quelques secondes suffisent à deviner qu'il s'agit également d'un autre ami de la colonie de vacances. Visiblement, celui-ci est déjà en ville, mais peine à trouver la résidence. Avec un sourire, Riccardo s'approche d'Arion, et lance assez près pour que celui à l'appareil l'entende :
- Terry, y'a littéralement deux rues entre la gare et ici, si t'es perdu c'est ton problème !
Même sans le haut parleur, personne n'a de difficulté à entendre le "j't'emmerde, Ric' !" qui suit. Malgré sa déclaration, Riccardo attrape son manteau et leur annonce qu'il va chercher la pauvre âme perdue et gelée qui déambule à l'extérieur. Il est encore tôt, et, pourtant, Sol a déjà l'impression de retrouver les mêmes sensations que durant son séjour à la colonie de vacances.
Ça leur a pris des mois, pour organiser cette journée. Il a fallu batailler avec des parents récalcitrants à l'idée d'envoyer leurs enfants à, pour certains, des centaines kilomètres de chez eux, trouver un jour qui conviendrait à tout le monde, et, surtout, convaincre Silvia et Célia de libérer assez de chambres de la résidence pour accueillir tout ce beau monde. Au final, certains manqueront tout de même à l'appel, mais Arion et Sol se félicitent tout de même d'avoir réussi à organiser ces retrouvailles, même partielles.
Après une quinzaine de minutes, Riccardo revient avec un Terry de mauvaise humeur et transi de froid. Gabi ne rate pas une occasion de se moquer de lui. Ces deux-là n'ont jamais arrêté de se crêper le chignon à la moindre occasion... Heureusement, les pâtisseries que Silvia leur apporte pour le petit déjeuner (Sol a déjà pris le sien, mais ça, il se garde bien de le préciser) suffisent à détendre l'atmosphère. Entre-temps, le rouquin est allé déposer ses affaires dans la chambre d'Arion.
En attendant les autres, les adolescents déjà présents s'amassent devant la télévision. Forcément, comme tout le monde n'habite pas au même endroit et vient par des moyens de transport différents, il faut s'attendre à en voir débarquer à toute heure de la matinée, voire de l'après-midi. Qu'importe, ils sauront se montrer patient, tant que ça leur permet de se retrouver. Alors qu'il peine à se concentrer sur le programme qu'Arion a choisi, Sol sent son téléphone vibrer dans sa poche.
[Conversation privée : Whitedragon]
Whitedragon : On est en route
Le rouquin sourit tout en répondant. Contrairement au reste, Arion, Sol, Victor et Bailong se sont déjà revus à plusieurs reprises. Les frères Blade sont venus fêter l'anniversaire de Sol fin août, puis les deux meilleurs amis ont passé une semaine chez eux à la Toussaint. Malgré tout, ce serait mentir de dire que Bailong n'est pas celui qu'il a le plus hâte de retrouver.
Sunnyboy : Gabi et les autres vous ont devancé, vous serez pas les premiers
Whitedragon : Pardon ?
Whitedragon : Je suis vexé.
Whitedragon : Je rentre chez moi, je refuse de pas être premier
Sunnyboy : Tu oserais faire ça ?
Sunnyboy : Tu me laisserais là
Sunnyboy : Tout seul
Sunnyboy : Abandonné
Sunnyboy : En manque de câlins
Sunnyboy : Alors qu'Arion aura Victor avec lui ?
Whitedragon : ...
Whitedragon : Je reviens je vais harceler le conducteur du train pour qu'on aille plus vite
Ce dernier message fait rire Sol, attirant l'attention des autres vers lui. Pour autant, il ne donne aucune explication, et se concentre simplement sur la télévision. Tout le monde parmi les adolescents de la colo sait que Sol et Bailong sont en couple, tout comme Victor et Arion. Ce n'est pas comme s'ils étaient les seuls, de toute façon. Goldie et Betty ne ratent toujours aucune occasion de se draguer sur le groupe, et personne n'a été dupe quand Ryoma et Jade se sont rendus visite quelques mois plus tôt. Et c'est sans parler de ceux qui se tournent autour sans rien s'avouer... Sol se demandent combien auront profité de ces retrouvailles pour s'embrasser une bonne fois pour toute d'ici ce soir.
Après environ deux heures à comater devant la télé, échangeant parfois quelques mots, Arion reçoit à son tour un message leur annonçant que le train des frères Blade arrive bientôt à destination. Ne tenant plus en place, le brun décide d'aller les chercher à la gare, et, évidemment, Sol le rejoint dans cette initiative. Les autres, ayant dû se lever bien trop tôt pour le voyage, n'ont pas le courage de les suivre.
Dehors, le jour s'est enfin levé, mais le soleil n'a pas daigné pointer le bout de son nez et les températures demeurent glaciales. Emmitouflés sous une bonne couche de vêtements, les deux amis se rendent à la gare, située à seulement quelques minutes de chez le brun. Malgré la grosse écharpe qui camoufle partiellement le visage de Sol, le grand sourire qui s'y dessine est visible à des kilomètres.
- Ils arrivent voie 2, constate Arion une fois devant le panneau affichant les arrivées. Vite, faut pas qu'on les loupe !
Pourtant, c'est bien avec quelques minutes d'avance que les deux amis descendent sur le quai, à leur plus grande frustration. Au vu de l'heure, peu de monde se trouve sur place, ce qui n'empêche pas les rares personnes présentes de jeter des regards agacés aux deux adolescents qui peinent de plus en plus à contenir leur excitation. Sol s'en moque, et son regard reste fixé sur l'écran qui affiche l'heure d'arrivée du train.
Trois minutes.
- Tu crois qu'il va neiger ce soir ? demande soudain Arion. C'est ce qu'ils annonçaient, hier.
Deux minutes.
- Bof, ça m'étonnerait. Ils disent tout le temps ça, et au final on a jamais le moindre flocon.
Une minute.
- C'est nul, on aurait pu faire une bataille de boules de neige...
Le train entre en gare. Le bruit assourdissant des freins met fin à la tentative des deux garçons de converser pour passer le peu de temps qu'il leur restait à attendre. Le véhicule s'arrête, les portes s'ouvrent. Sol et Arion font face à celle du troisième wagon, mais impossible de savoir si ceux qu'ils attendent sortiront de celui-ci ou d'un autre. Les gens commencent à défiler, les uns après les autres, ne prêtant aucune attention à ces adolescents au regard plein d'espoir.
- Sol ! Arion !
Enfin.
~°•○Bailong Blade○•°~
C'est la deuxième fois que Bailong foule le quai de cette gare, en compagnie de Victor. Et, comme la première fois, son regard parcourt frénétiquement les lieux à la recherche de quelqu'un. Difficile d'y voir quelque chose à travers la foule de gens qui descendent du train, néanmoins, il finit tout de même par le trouver, accompagné de son éternel meilleur ami. Le sourire qu'arbore Bailong est plus éclatant que jamais.
- Sol ! Arion !
Pas une instant n'est gâché. En une fraction de seconde, le garçon aux cheveux bicolores sert dans ses bras une boule d'énergie rousse de toutes ses forces, comme s'il avait besoin de s'assurer qu'il est vraiment là. Il l'est. Sol lève la tête et sourit de toutes ses dents, et, d'un coup, c'est comme si l'hiver s'éclipsait pour laisser place au soleil d'été sous lequel ils se sont rencontrés.
- Tu m'as manqué, lâche finalement le rouquin avant de l'embrasser.
Les passants grimpant dans le train prêt à repartir leur lancent des regards exaspérés, voire haineux, mais ils s'en moquent. Leur baiser dégèle leurs corps transis de froid, et réchauffe leurs cœurs qui battent enfin à l'unisson après avoir été séparés trop longtemps. Lorsqu'ils se séparent finalement par manque d'air, le train est reparti, et ils sont les seuls restants sur ce quai abandonné par une foule pressée.
- On y va ? Les autres doivent nous attendre.
Le couple se tourne vers Victor et Arion, tout aussi collés l'un à l'autre qu'eux, autant par amour que pour se protéger du froid. Bailong empoigne de nouveau sa valise, qui contient assez d'affaires pour une semaine, et envoie un message à Vladimir pour prévenir qu'ils sont bien arrivés. Le quatuor se hâte jusqu'à la résidence Windsor, pressé de trouver la chaleur d'un foyer.
Une fois sur place, Bailong et Victor reçoivent le même accueil à base d'étreintes et de "vous nous avez manqué !" que Sol à son arrivée. Entre ces retrouvailles et la demeure d'Arion qui lui semble presque aussi familière que la sienne bien qu'il n'y soit allé qu'une fois, le garçon aux yeux ocres sent peu à peu les souvenirs et les sensations de l'été lui revenir.
Alors que les discussions vont de bon train, Bailong sent soudain une main se saisir de la sienne. Sol l'attire un peu plus loin, avec un clin d'oeil et pour seule explication :
- Viens avec moi.
Intrigué, le cadet des Blade suit son petit ami jusqu'à la chambre d'Arion, où se trouvent déjà les affaires du rouquin. Celui-ci fouille rapidement dans son sac, qui a tout l'air d'être un véritable bazar, avant d'en sortir quelque chose avec un cri de victoire. Il s'agit d'un carnet, à la couverture rouge, que Bailong ne reconnaît que trop bien. Avec un sourire, il ouvre son propre sac, et en ressort un autre cahier similaire, mais au coloris bleu.
C'était une idée de Sol, lors de leurs premières retrouvailles, à la fin de l'été. Chacun d'entre eux possède un carnet, et, chaque fois qu'ils se voient, ils se les échangent. Dedans, ils peuvent y consigner ce qu'ils veulent : leurs pensées, leurs craintes, une anecdote, un poème, un dessin, une photo... Comme ça, chaque fois qu'ils repartent, c'est avec un petit bout de ce que l'autre leur a laissé, et qu'ils peuvent ouvrir et redécouvrir à tout moment.
Évidemment, ils auraient tout aussi bien pu obtenir un résultat similaire par messages ou à travers une application quelconque, mais Sol trouve qu'il y a quelque chose de spécial dans le format papier, et, sur ce point, Bailong ne risque pas de le contredire. Cette fois encore, les carnets changent de main, et attendront que les Blade repartent pour être ouverts.
A dire vrai, le garçon aux cheveux bicolores appréhende un peu ce moment, à cause d'une page en particulier, celle qu'il a remplie juste avant de partir. Enfin, pour l'instant, il n'a pas trop le temps de s'en soucier. Les carnets sont rangés, et Bailong en profite pour se délester de ses affaires avant de prendre de nouveau Sol dans ses bras.
- Je rêve ou t'as encore pris quelques centimètres ? demande alors le garçon aux cheveux bicolores.
- Qu'est-ce qu'il y a, t'as peur que je te rattrape ? rétorque Sol d'un air narquois.
Pour toute réponse, Bailong l'embrasse de nouveau, avant de répliquer :
- Rêve pas trop, ça arrivera pas.
- On verra bien d'ici un an.
Le plus grand (pour l'instant) s'apprête à protester, quand deux coups se font entendre à la porte, suivis d'une voix les interpellant :
- Dit-donc, c'est pas l'heure de vous pécho, vous deux ! Venez, y'a Goldie et Betty qui arrivent !
Bailong lève les yeux au ciel, et lance un vague "ouais, on arrive Vic !" avant de voler un dernier baiser à Sol. Ils auront bien d'autres occasions de s'embrasser durant cette semaine, mais chacune est bonne à prendre, quand le temps est compté. Si leur séjour estival leur a bien appris une chose, c'est qu'il faut profiter de chaque seconde, sans jamais hésiter.
- On y va ? On a enfin l'occasion de revoir tout le monde, ça serait bête de pas en profiter, fait remarquer Sol.
Bailong acquiesce, et, saisissant la main de son petit ami, les deux quittent la pièce dans laquelle ils se sont isolés. Cependant, juste avant de refermer la porte, le garçon aux cheveux bicolores ne peut s'empêcher de jeter un dernier regard au sac du rouquin, dans lequel se trouve le carnet à la couverture bleue. Non, inutile de se soucier de ça maintenant. Et puis, il ne regrette en rien les mots qu'il a inscrits sur la dernière page, qu'il a enfin eu le courage de poser sur le papier après tout ce temps.
Et ça, c'est grâce au soleil qui a ramené la lumière dans sa vie autrefois vidée de ses couleurs.
A Tezcat,
Celui qui m'a confié son cœur.
Comment tu te portes, depuis le bord de ton chemin ? J'imagine que ça doit pas être facile, d'être une fleur, en hiver. T'inquiète pas, le printemps finira bien par revenir.
C'est bizarre, de t'écrire, comme ça. On avait l'habitude de se parler par message, mais là, c'est pas pareil. Enfin, je m'égare.
Je voulais te dire, je suis retombé amoureux. C'est arrivé d'un coup, cet été, alors que j'étais pas prêt. Il s'appelle Sol, c'est une boule d'énergie infatigable qui parle tout le temps et ne se repose jamais même quand on le lui dit. Il est un peu bête, parfois, mais je l'aime. Il habite aussi à 400 km. C'est pas facile tous les jours, mais on tient le coup.
Dans ta lettre, tu m'as dit d'être heureux. Au début, j'y arrivais pas. Y'avait des jours où tu me manquais tellement que Victor devait me traîner hors de ma chambre, d'autres où j'arrivais pas à parler. Aujourd'hui... ben, c'est toujours difficile. On surmonte pas un deuil comme ça. Mais ce que je peux t'assurer, c'est que j'essaye d'être heureux.
Je dois te laisser. J'ai un train à prendre pour aller chez Arion, le meilleur ami de Sol. Ils ont organisé des retrouvailles pour tous ceux qui étaient à la colo où on s'est rencontré. Ils ont pas arrêté d'en parler sur le groupe, mon tel vibrait tellement que j'ai failli le balancer par la fenêtre. Enfin, le dis à personne, mais en vrai, j'ai hâte de les revoir, ces cons.
Sur ce, à la prochaine, quand on se croisera au bord d'un chemin.
Je ne t'oublie pas,
Bailong
///
Ca y est, c'est bel et bien fini.
C'était laborieux. J'ai bien cru que je ne réussirais jamais à la finir, cette fic. Mais je me suis accroché, et, enfin, le dernier mot a pu être posé, et, même si, après une relecture globale, certains défauts me sautent au yeux, je pense pouvoir être fier de cette histoire.
Du coup, ça me ferait très plaisir de connaître votre avis dessus. On ne s'en rend pas compte, mais même un simple commentaire du style "j'ai bien aimé" peut refaire la vie d'un auteur. Et, si vous avez relevé des défauts, ou des choses qui vous ont dérangés, n'hésitez pas à le dire aussi, dans la politesse et le respect, bien sûr.
Sur ce, merci infiniment d'avoir lu Lumières Eparses, fruit de mon obsession pour un ship improbable 💜
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