~°•○Chapitre 6○•°~
~°•○Sol Daystar○•°~
Une fois n'est pas coutume, Sol se réveille en avance, ce matin. Jusqu'ici, il s'est toujours levé quand les animateurs viennent toquer aux portes, mais il semblerait qu'aujourd'hui soit différent. Il soupire discrètement en jetant un œil à sa montre, qu'il peut voir grâce à la lumière de l'aube déjà levée. 6h45. Inutile de se rendormir maintenant, mais cela n'empêche pas la fatigue d'alourdir son corps.
Sol entend alors le bruit d'une d'une couverture qui bouge à sa droite. Il se retourne, et voit que Bailong s'est redressé, lui aussi déjà réveillé. Le garçon aux cheveux longs le regarde également, mais détourne bien vite les yeux et descend de son lit en silence pour finalement sortir de la chambre. Sol hésite un peu, et décide en fin de compte de l'imiter.
Bailong l'attend un peu plus loin, au même endroit où ils ont eu leur discussion nocturne l'autre fois. Il s'est assis dans l'herbe, et le rouquin fait de même. Ce matin-ci, il n'y a aucun vent pour les rafraîchir, et les deux adolescents peuvent déjà sentir que la journée s'annonce très chaude. Ça ne dérange pas spécialement Sol, qui affectionne beaucoup l'été. Après tout, il porte le nom de l'astre du jour, il est naturel qu'il se sente en harmonie avec la lumière et la chaleur qu'il apporte.
- Merci pour hier, lui dit soudain Bailong en se tournant vers lui.
La journée de la veille lui revient en tête. Son camarade de chambre l'a passée isolé du reste du groupe, dans un état de peine que Sol ne peut que deviner. Au moins, il semblerait que le sandwich qu'il lui a offert lui ait apporté un peu de joie au milieu du vide qui habitait son regard ocre, et ça, le rouquin le considère comme une victoire.
- De rien. Merci à toi pour avant-hier. On est quitte, comme ça.
Néanmoins, cette pensée est loin de rassurer Sol. S'ils sont quittes, cela signifie qu'ils n'ont plus de raison de se rendre service, et ça l'attriste. Le garçon aux cheveux roux veut continuer à lui offrir des sandwichs quand Bailong saute un repas, à lui tenir compagnie pendant ses insomnies... Il veut rester aux côtés de ce garçon qui lui est devenu si cher en peu de temps.
Une chaleur se répand à travers son corps, et cela n'a rien à voir avec le soleil qui continue de monter plus haut dans le ciel. Instinctivement, Sol serre son tee-shirt au niveau de sa poitrine. Etre avec Bailong lui procure le plus grand bien, mais, en même temps, il a peur des réactions que cela lui provoque. Si seulement son cœur pouvait se tenir tranquille, au moins l'espace d'une journée... Si seulement cette angoisse pouvait enfin s'en aller...
- Sol ? Tout va bien ?
L'interpellé est brusquement tiré hors de ses pensées. Tant mieux, il sentait déjà son pouls s'accélérer. Il sourit à Bailong, à la fois pour le rassurer et le remercier d'avoir empêché une nouvelle catastrophe comme celle d'il y a deux jours.
- Désolé, j'étais perdu dans mes pensées. T'as dit quelque chose ?
Bailong secoue la tête, toujours aussi peu bavard. Or, Sol sent que l'angoisse risque de remonter si le silence se maintient, alors il poursuit :
- Puisque t'étais pas là hier, ça te dirait qu'on passe la journée ensemble ? Enfin, ça dépendra des activités j'imagine.
Le mieux qu'il puisse faire, pour le moment, c'est faire fi de la peur et profiter de ses vacances comme il le devrait. Après tout, c'est bien pour ça qu'il a demandé à ses parents de l'inscrire en colonie. Tant pis si son rythme cardiaque s'accélère un peu trop, il s'y habituera. Après tout, c'est censé être quelque chose de normal, il n'a aucune raison d'en avoir peur. Plus maintenant.
- D'accord, approuve Bailong.
- Cool ! J'espère qu'on aura pas droit aux équipes déjà faites, cette fois, du coup.
- Moi aussi, ça devient agaçant.
Ils continuent leur discussion pendant de longues minutes, tandis que le reste des adolescents s'éveillent un peu plus loin et commencent à sortir des dortoirs. Ils ne sont pas spécialement pressés d'aller manger, et préfèrent profiter de ce petit moment à deux. Petit à petit, la parole de Bailong se libère de plus en plus, ce qui ravit Sol. Il ne peut s'empêcher de penser que celui à la chevelure bicolore doit l'apprécier un minimum, pour parler avec lui de la sorte, alors qu'il reste silencieux en présence des autres.
Le duo finit tout de même par quitter leur poste lorsque Victor sort à son tour des dortoirs et commence à parcourir la zone du regard, probablement à la recherche de son frère. Ce dernier l'interpelle pour le rejoindre, et Sol le suit également.
- Salut. Vous êtes levés depuis longtemps ? leur demande Victor d'une voix encore un peu endormie.
- Une demie heure, je crois, l'informe Bailong.
- On prenait l'air, on étouffe là-dedans, ajoute Sol.
Ils ne sont pas encore tout à fait prêts à admettre que c'est avant tout pour se retrouver et discuter de tout et de rien qu'ils sortent en avance. De toute façon, Victor n'insiste pas, et les trois adolescents décident de se diriger vers le réfectoire. Du moins, jusqu'à ce qu'une voix les interrompent :
- Sol ! Victor ! Bailong ! Attendez-moi !
Le premier interpellé manque de tomber par terre en voyant son meilleur ami débarquer. Il se précipite vers lui et, le prenant par les épaules, s'écrie presque :
- Arion ??? T'es déjà debout ??? Tu te sens bien ???
Derrière eux, Victor ricane face à la scène, là où Bailong paraît plus confus qu'autre chose.
- Oui, oui, ça va, le rassure Arion. C'est juste qu'Aitor est tombé de l'échelle en se levant, du coup ça m'a réveillé.
- Ah, ça, la discrétion n'est pas donnée à tout le monde... déplore Sol. Pas vrai Bailong ?
- Nous, on est passé maître dans l'art, approuve le dénommé, rentrant dans le jeu du rouquin.
- Bon, si vous avez fini, on peut aller manger ? intervient Victor.
Les deux meilleurs amis rient un bon coup, et même Bailong affiche un sourire en coin. Le quatuor rejoint enfin le réfectoire et entame le petit déjeuner dans la bonne humeur. Comme d'habitude, il faut attendre huit heures pour que les animateurs fassent leur entrée et annoncent le programme du jour.
- Je vous conseille de vous dépêcher de finir de manger, leur intime Sue, car le bus nous attend à 8h30 ! Direction l'océanorium, à une heure d'ici ! On fera aussi un petit tour en bord de plage. Mais pas de baignade !
C'est probablement l'annonce qui a eu le plus de succès depuis le début de la colonie, même si certains sont un peu déçus de ne pas pouvoir profiter de l'eau salée. Hurley distribue un pique-nique à tout le monde, et chacun s'empresse de terminer son petit déjeuner pour aller chercher ses affaires, y compris Sol. Ce dernier est ravi, non seulement par le programme, mais aussi par l'optique de passer du temps avec Bailong. A priori, cette fois, rien ne l'en empêchera !
Et cela commence dès le trajet de bus. Les sièges sont disposés par groupes de quatre, en carré, avec des tables au milieu pour ceux souhaitant jouer aux cartes ou à n'importe quel jeu de société. Sol et Bailong s'installent côte à côte, avec Victor et Arion en face d'eux. Une discussion animée se lance entre les quatre, qui se racontent à tour de rôle des petites anecdotes sur eux-mêmes.
Sauf qu'Arion, ayant été privé par Aitor de vingt précieuses minutes de sommeil, finit par s'assoupir sur l'épaule de Victor. Ce dernier cligne plusieurs fois des yeux, incrédule, mais Sol le supplie de ne pas réveiller son meilleur ami, alors il finit par le laisser tranquille et la conversation reprend.
- Il dort toujours autant ? demande Victor, toujours mal à l'aise.
- Oh, t'as pas idée, lui répond Sol. Arion sans ses dix heures de sommeil, c'est une catastrophe ambulante. L'autre fois, il lui a fallu une demie-heure avant de se rendre compte qu'il était dans le mauvais cours !
- Et personne lui a rien dit ? s'étonne Bailong.
- J'étais pas là, donc j'en sais rien... Mais ça m'étonnerait même pas que le prof lui ait fait une remarque et qu'il était trop fatigué pour capter !
- Autrement dit, si je le réveille, on va trimballer un zombie toute la journée ? devine Victor.
- T'as tout compris ! Donc tu le laisses et tu prends sur toi ! lui annonce gentiment Sol.
La discussion se poursuit jusqu'à ce que le bus arrive à destination. Quelques minutes avant, Arion se réveille comme si de rien n'était, frais comme la rosée du matin. Puis, il remarque la position dans laquelle il se trouve et se redresse vivement, s'excusant prestement auprès de Victor.
- Écoute, ravi de savoir que mon épaule est un bon oreiller, lui répond simplement l'intéressé avec un sourire en coin.
- D'habitude c'est mon rôle, j'espère que tu es honoré de l'avoir tenu à ma place, continue Sol.
- Très honoré, effectivement.
Arion se cache le visage avec ses mains en marmonnant quelque chose d'incompréhensible, puis le bus se stoppe pour de bon sur le parking de l'océanorium, et tout le monde descend avec entrain. Avant d'entrer, Sue et Hurley leur rappellent quelques règles de base, notamment de ne pas déranger les autres visiteurs et de ne pas s'éloigner du groupe. Puis, à l'accueil, tout le monde reçoit un plan du site touristique, et leur visite peut alors commencer.
~°•○Bailong Blade○•°~
Bailong ne se considère pas particulièrement fan de la faune sous-marine. Malgré tout, il y a quelque chose de distrayant, presque relaxant à découvrir des bassins remplis de poissons de toutes les couleurs,de coraux, ou encore de petites méduses transparentes. Le groupe passe également devant une immense vitre derrière laquelle deux requins et une tortue se promènent tranquillement, et certains s'exclament de peur à cause des premiers.
- Du calme ! Les requins, ça n'attaque les humains que dans des films ! les rassure Hurley.
Les peureux insistent quand même pour quitter la salle au plus vite, ce qui en fait lever les yeux au ciel plus d'un, y compris Bailong. Même si les requins étaient dangereux, le fait qu'ils soient derrière une vitre les protègent de toute attaque. Le groupe se dirige ensuite vers la zone polaire, où un panneau indique qu'ils approchent du bassin des manchots. Aitor s'approche alors du quatuor toujours composé de Bailong, Sol, Arion et Victor, et leur annonce :
- Je crois que vous devriez vous boucher les oreilles, les gars.
Puis il repart, laissant les quatre amis perplexes. Ils ne comprennent là où Aitor voulait en venir que lorsqu'ils arrivent sur place, et qu'un cri proche de l'ultrason résonne dans la pièce. Tout le monde se tourne d'un air à la fois décontenancé et contrarié vers Lucien, qui les ignore complètement pour venir se coller à la vitre les séparant des manchots :
- Oh mon dieu oh mon dieu oh mon dieu ! Aitor viens voir ! Ils sont trop mignoooooons !!!
L'intéressé sourit d'un air moqueur, mais vient tout de même donner une tape amicale sur l'épaule de son ami en lui répétant "mais oui, mais oui" pendant que le garçon aux cheveux d'un bleu violacé continue d'avoir des étoiles dans les yeux. Les animateurs, d'abord gênés par les regards que Lucien a attirés sur eux, se raclent la gorge, et Sue avance :
- Lucien, c'est très bien d'être passionné par quelque chose, mais si tu pouvais essayer de garder un volume raisonnable...
Sauf que Lucien ne l'écoute pas le moins du monde, alors elle finit par lâcher l'affaire en espérant qu'il se tienne à carreau, pour la suite. Lorsque le groupe doit quitter la pièce pour terminer son tour de l'océanorium, Aitor doit, avec l'aide de Gabriel qui finit par avoir pitié de lui, le traîner de force hors de la pièce par le col. Lucien passe le reste de la visite d'une humeur maussade, malgré les tentatives de son ami de lui remonter le moral.
Leur premier tour du site se termine pile à l'heure pour le déjeuner. Tout le monde s'installe à l'extérieur, à l'endroit prévu pour les piques-niques, certains sur les tables, d'autres dans l'herbe. Bailong et ses trois compagnons de visite font partie de la deuxième catégorie, et, pendant qu'ils déballent leurs sandwich, ils écoutent Hurley leur déclarer :
- Comme on est passé un peu vite sur certains endroits, on vous laisse jusqu'à 15h30 pour refaire un tour et vous balader comme bon vous semble. On vous demandera juste de rester au minimum par groupes de trois, et d'être revenus à l'heure devant la sortie. On vous fait confiance ! Sur ce, bon appétit !
Sa déclaration est très bien accueillie par les adolescents, qui ne sont pas prêts de refuser un peu de liberté. Sol également semble comblé par la nouvelle, et leur propose aussitôt :
- Génial ! On va refaire un tour tous les quatre ?
Bailong remarque que son regard océan s'attarde sur lui en particulier. Après tout, ils ont décidé ce matin de passer la journée ensemble, même si la présence de Victor et d'Arion avec eux est loin d'être contrariante. Une fois le déjeuner avalé, le quatuor repart en direction du premier bâtiment qu'ils ont visité ce matin. Cette fois, ils peuvent avancer à leur rythme, et ont plus d'espace pour admirer la faune et la flore marine.
- Eh, Bailong, viens voir !
L'intéressé se tourne vers Sol, qui lui attrape alors le poignet pour le guider vers un des hublots derrière lequel une ribambelle de poissons colorés font leur vie sans se soucier de ceux qui les observent. Le rouquin, tout sourire, en pointe un en particulier, en train de tourner en rond autour d'une petite algue verte.
- Regarde celui-là, il est de la même couleur que tes cheveux !
Effectivement, le poisson arbore de jolies écailles blanches et bleues ciel. Toutefois, ce qui captive Bailong, ce n'est pas tant son jumeau de couleurs, mais bien Sol, et son expression étincelante de bonheur. Il semble ravi de passer ce moment aux côtés du garçon aux cheveux bicolores, de lui montrer ses découvertes en apparence insignifiantes, ou simplement d'échanger avec lui. Et, en retour, en passant du temps avec lui, Bailong oublie sa détresse de la veille pour profiter du jour présent. Il se sent bien, tout simplement.
Par la suite, le quatuor retourne dans la salle des manchots, et, sans surprise, retrouve Lucien collé à la vitre, l'air surexcité. Derrière, sur les gradins permettant d'assister au nourrissage des volatiles, Aitor et Falco ont tous les deux l'air de parents au bord du burn out, pendant que Riccardo et Gabriel discutent tranquillement avec le colocataire du premier (Terry ? Bailong n'est toujours pas certain d'avoir retenu son nom).
Une fois 15h30 arrivée, tout le monde se regroupe à l'entrée, et, bien évidemment, il faut attendre quelques retardataires qui se sont perdus en chemin ou qui n'ont pas eu envie de partir. Lucien, sans surprise, en fait partie, ainsi qu'un autre quatuor dont un garçon aux cheveux noirs avec des lunettes de piscine que deux de ses amis traînent par les bras pendant que le troisième les regarde faire sans bouger le petit doigt.
- Direction la plage, tout le monde ! lance joyeusement Sue.
Quelques exclamations enjouées suivent cette déclaration, et tout le monde commence à avancer en file indienne. L'océanorium ne se situe pas très loin de la mer, il ne leur faut donc qu'une dizaine de minutes pour atteindre la grande étendue d'eau bordée par le sable blanc. La plage est un peu bondée, mais pas assez pour qu'il ne puisse pas s'y promener. Certains, comme Sol, enlèvent leur chaussure pour profiter de la chaleur sous leurs pieds. Bailong préfère garder les siennes, n'ayant pas très envie de s'écorcher sur des bouts de coquillage qui trainent.
- Venez donc mettre de la crème solaire, leur demande Hurley alors que certains cherchent déjà à rejoindre le bord de l'eau. On ne tient pas à retrouver des écrevisses demain !
Les adolescents s'exécutent et font la queue pour se protéger du soleil. Après ça, les animateurs leur laissent quartier libre, à condition qu'ils restent dans les environs et qu'ils n'aillent pas se baigner, histoire de ne pas ruiner les sièges du bus après. Bailong commence à chercher Victor, Arion et Sol du regard, mais, au même moment, ce dernier le retrouve et l'entraîne à l'écart du groupe, s'exclamant :
- Viens, on va chercher des coquillages !
Le visage de Sol rayonne tellement qu'il en deviendrait plus aveuglant que le soleil lui-même, qui pourtant tape fort en cet après-midi estival. Ce garçon qui rivalise avec l'astre diurne l'invite à passer un moment avec lui, et, malgré le caractère enfantin de l'activité qu'il propose, Bailong n'hésite pas une seconde à le suivre. Hier, il s'est perdu dans un brouillard sans repère, mais, aujourd'hui, l'étoile du jour éclaire le chemin et guide ses pas, l'empêchant de trébucher au moindre écart.
- Oh, regarde celui-là ! Il est magnifique !
Sol lui montre un petit coquillage torsadé aux teintes légèrement rosées. Sans pouvoir s'en empêcher, Bailong sourit, et acquiesce :
- C'est vrai qu'il est joli.
- Tiens, je te l'offre !
Sol saisit alors la main droite de Bailong, et dépose délicatement sa trouvaille au creux de sa paume. Le garçon à la chevelure bicolore sent une douce chaleur parcourir son corps. Son compagnon de chasse au trésor ne le lâche pas, et, au contraire, continue de lui sourire tendrement. Si Bailong croyait à tous les clichés de la fiction, il penserait que le temps s'est arrêté, rien que pour eux, pour leur permettre de profiter de la présence de l'autre.
Sauf que les minutes continuent bel et bien de s'écouler, et Sol, finissant par réaliser la posture dans laquelle ils se trouvent, retire vivement sa main, et, d'une voix qui parvient à peine à masquer sa gêne, lui déclare :
- Eh, ça te dit qu'on aille faire une blague à Arion en cachant des galets dans son sac ?
Bailong ne peut que hocher la tête, ayant à peine entendu la requête du rouquin. Dans sa tête, tout fonctionne au ralenti, et, alors qu'il marche derrière Sol, sa main droite, tenant toujours le coquillage, vient d'elle-même se poser sur son cœur. A la place du vide dans lequel il s'engouffrait la veille, celui aux yeux ocres y sent une flamme brûler, timidement mais perceptible malgré tout.
Et, là, sur cette plage, suivant la trace de Sol pendant que celui-ci cherche Arion du regard, Bailong comprend. Il comprend qu'il a eu le coup de foudre pour ce garçon ensoleillé qui a débarqué dans sa vie sans prévenir, alors qu'il pensait que ces vacances ne seraient rien de plus qu'une corvée. Oui, ça ne fait aucun doute. Bailong est amoureux de Sol.
Il ne s'en réjouit pas. Il ne s'en attriste pas non plus. A dire vrai, tout est trop confus pour qu'il comprenne ce que cette réalisation lui inspire réellement. Dans ces méandres de pensées et de souvenirs, un rire cristallin se fait entendre, une lettre s'envole dans le vent, et une fleur se fane sur le marbre. Suite à cela, il ne reste à Bailong qu'une seule conviction.
Celle de ne pas être prêt.
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