~°•○Chapitre 12○•°~

~°•○Bailong Blade○•°~

Toutes les bonnes choses ont une fin. C'est une réalité immuable et inévitable. Pourtant, tandis que les adolescents descendent du bus, revenant tout juste de leur dernière sortie du séjour, la réalité les frappe aussi brutalement que soudainement : demain, ils s'en iront. Et, si certains sont pressés de rentrer chez eux se reposer, d'autres sont bien tristes de quitter cet endroit et les personnes qu'ils y ont rencontré.

Sans surprise, Bailong fait partie de la deuxième catégorie. Lui et Sol ont passé cette journée ensemble, bien conscient de l'échéance qui se rapproche petit à petit. Mais ça ne semble jamais assez. Chaque étreinte, chaque baiser échangé discrètement quand personne ne regarde, appelle à un suivant, comme s'ils craignaient chaque fois qu'il soit le dernier. Et, bientôt, ça sera le cas.

- Bailong, tu viens ?

L'interpellé sort brusquement de ses pensées, et remarque que ses colocataires l'attendent pour retourner dans leur chambre. Comme il s'agit de leur dernière soirée ici, les animateurs ont organisé un grand barbecue, promettant de la musique, des jeux et un couvre-feu rallongé pour leur offrir un dernier moment tous ensemble. Mais, avant ça, ils doivent aller ranger le gros de leurs affaires, étant donné qu'ils n'auront probablement pas la foi de le faire demain.

Ca fait bizarre, de voir leur chambre de nouveau presque vide, avec seulement les bagages des quatre adolescents posés dans un coin et quelques rares affaires dont ils ont encore besoin jusqu'au lendemain. Bailong a l'impression de se revoir débarquer ici, en compagnie de Victor, avec pour seule envie celle de rentrer chez lui. S'il avait su. Au final, il est bien content d'être resté.

- Vu qu'on a quartier libre le temps que Sue et Hurley installent tout, on va retrouver les autres ? leur propose joyeusement Sol.

Personne n'objecte, et tout le monde prend la direction de l'extérieur, près du réfectoire, où ils se sont donnés rendez-vous avant de se séparer. Seulement, au dernier moment, un bras retient Bailong dans la pièce. Victor demande à Sol et Gabriel de partir sans eux, puis referme la porte une fois qu'ils sont sortis.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande Bailong, étonné.

- Rien. Enfin, j'avais juste pas encore eu l'occasion de te dire félicitation, pour toi et Sol.

- Depuis quand tu me félicites ? répond son frère avec un sourire narquois.

- Tu sais très bien ce que je veux dire, réplique Victor en levant les yeux au ciel. Je sais que c'était compliqué. Profitez bien de ce soir.

- C'était le plan.

Les deux frères se sourient. Et, en voyant son frère aussi confiant, Victor sait qu'il n'a pas besoin de lui demander si ça ira. Il peut déjà lire la réponse sur son visage. Bailong vient alors placer une main sur l'épaule du plus grand, et lui déclare :

- Au fait, maintenant que t'es plus "occupé à t'occuper de mon cas", toi aussi, tu devrais te dépêcher de parler à quelqu'un avant qu'il soit trop tard.

Victor lui donne un coup à l'épaule tout en râlant :

- Mêle-toi de tes affaires.

- Alors là, c'est l'hôpital qui se fout de la charité.

N'ayant plus rien d'autre à faire que de se chamailler, les frères Blade rejoignent leurs amis à l'extérieur. Il se trouve qu'ils ont décidé de donner un coup de main à Sue et Hurley pour installer tables, chaises, et autre bazar. Riccardo est même en train de bidouiller sur un ordinateur, probablement en train de concevoir une playlist pour la soirée si on se fie à l'enceinte branchée juste à côté.

Le temps de tout mettre en place, dix-huit heures arrive bien vite. Ils ont encore de la marge avant que l'heure de manger n'arrive, pourtant, les adultes ont insisté pour que tout le monde se réunisse à cet horaire précis. Et ce n'est qu'à ce moment que la raison en est révélée :

- Comme vous connaissez désormais le campus comme votre poche... commence Sue.

Plusieurs quintes de toux se font entendre. Certains n'ont rien retenu de l'agencement des lieux, tandis que d'autres, au contraire, les ont explorés au-delà des horaires autorisés.

- On s'est dit que, pour conclure ces vacances, une grande partie de cache-cache serait la bienvenue !

Certains rires essayent de faire passer l'idée pour puérile, mais, globalement, elle est très bien reçue. Il faut dire qu'ils ont tous plus ou moins gardé leur âme d'enfant, en particulier Arion et Sol, pour ne citer qu'eux. Hurley poursuit les explications :

- Les règles sont simples : vous avez cinq minutes pour déguerpir d'ici et trouver un endroit où vous planquer. Après ça, moi et Sue, on aura une heure pour vous chercher. Quand on trouvera quelqu'un, il devra se joindre à nous dans les recherches. Votre but, c'est de ne pas vous faire prendre avant la fin ! Évidemment, vous avez interdiction de sortir du campus ou de forcer la porte des lieux fermés à clé, mais, autrement, toutes les cachettes sont permises !

- Et j'ajouterai que ceux qui parviendront à rester cachés gagneront une petite surprise !

Là, tout de suite, l'attention de bien plus de monde se retrouve captivée. Certains forment des groupes pour se cacher à plusieurs, tandis que d'autres décident de miser sur la stratégie solitaire. Bailong, à l'esprit de compétition bien aiguisé, songe d'abord à adopter cette deuxième option, avant de se faire entraîner de force par Sol avec Arion et Victor. Autant dire qu'à quatre, ils ne risquent pas de briller par leur discrétion... Enfin, au moins, ça promet d'être amusant.

Le décompte est lancé, et tout le monde s'éparpille dans tous les sens à toute vitesse. Sol prend les devants de leur quatuor, leur assurant qu'il a une excellente idée de cachette. Puis, alors que Bailong parvient à son niveau, peinant à suivre le rythme du footballeur aguerri, ce dernier se penche vers lui et lui lance aussi discrètement que possible :

- On plante Arion et Victor pour les laisser tous les deux.

A ça, Bailong ne peut que sourire malicieusement et approuver. Après le coup qu'ils leur ont joué hier, il est temps de leur rendre la monnaie de leur pièce. Ils arrivent au niveau du gymnase, dont la porte principale est évidemment fermée, mais pas celle du local juste à côté, où sont entassés ballons, raquettes, tapis et autre matériel. Bailong et Sol prennent bien soin de faire passer Victor et Arion en premier, avant que le rouquin ne claque la porte derrière eux et ne reparte en courant, criant :

- A plus ! Profitez bien de la cachette tous les deux !

Techniquement, rien ne les empêche de ressortir et de leur courir après, étant donné que la porte n'a pas été verrouillée. Pourtant, dans leur fuite, les deux amoureux n'entendent qu'un pathétique "revenez ici bande d'enfoirés !" de la part de Victor, puis, plus rien.

- Comment t'as su que ça serait ouvert ? l'interroge Bailong, curieux.

- En volley, j'avais dû aller chercher une balle de rechange parce que Ryoma en avait envoyé une sur le toit. C'est là que j'ai vu que la porte de la remise a pas de serrure, donc on peut pas la fermer à clé.

Bailong décide qu'il ne vaut mieux pas demander pourquoi Sol a prêté assez d'attention à ce détail pour s'en souvenir aussi vite lorsque le cache-cache a été annoncé.

- On va où, nous, du coup ? demande alors le garçon aux cheveux bicolores.

L'expression de Sol se crispe alors dans un sourire gêné. Evidemment, il n'a pensé qu'à un plan pour laisser les deux autres seuls... Les deux garçons ralentissent le pas un instant pour réfléchir, jusqu'à ce Sol ne claque des doigts :

- Les cuisines !

- Hein ? Mais, c'est juste à côté du réfectoire, Sue et Hurley vont nous voir ! En plus, t'es sûr qu'on peut y entrer, au moins ?

- On s'y faufilera quand ils seront partis chercher les autres ! Et y'a une entrée par derrière, on était passé par là pour l'atelier cuisine. Enfin, c'est vrai que toi t'étais pas venu... Le personnel doit être en train de préparer le barbecue, donc c'est forcément ouvert !

Bailong reste dubitatif, mais, faute d'idée, accepte de suivre celle de Sol. Ils repartent en direction du centre du site, croisant au passage Aitor et Lucien planqués dans un arbre, puis Goldie et Betty nichés au milieu d'un buisson relativement dense. En voilà qui ne risquent pas de faire long feu... Mais eux non plus, s'ils ne se dépêchent pas.

Les deux amoureux arrivent vers le centre du côté de la salle de détente. S'ils veulent rejoindre la cuisine, ils doivent traverser une vingtaine de mètres à découvert pour rejoindre la porte arrière que Sol signale à Bailong. En soi, ce n'est qu'un petit sprint de rien du tout... Tous deux cachés derrière le mur de la salle de jeu, le rouquin jette un œil furtif en direction de la terrasse, là où ils ont entamé le cache-cache.

- Personne... ils ont déjà dû partir ailleurs. Faut en profiter !

Bailong acquiesce, et les deux s'apprêtent à se diriger vers leur future cachette. Sauf qu'au même moment, une voix retentit derrière eux :

- On va quelque part ?

Les adolescents se retournent pour tomber nez à nez avec Hurley, qui leur sourit de toutes ses dents. Ils auraient peut-être dû rester avec Victor et Arion...

~°•○Sol Daystar○•°~

Finalement, Victor et Arion sont les seuls qui n'ont pas été trouvés au terme du cache-cache. Bailong et Sol ont décidé de ne pas revenir à leur cachette histoire de les laisser tranquille, et personne d'autre ne s'est demandé si le local était verrouillé. Les gagnants ont remporté un paquet de bonbons chacun, qu'Arion, dans sa grande gentillesse, décide de partager avec tout le monde. Et ce n'est pas la seule chose qu'ils ont gagné...

- Alors ? demande Sol à son meilleur ami une fois qu'ils ont l'occasion de parler seul à seul.

Arion jette quelque coups d'oeils à droite à gauche, puis murmure au rouquin d'un air enjoué :

- On est ensemble !

Ravi de savoir que son plan a fonctionné, Sol prend rapidement son meilleur ami dans ses bras, avant qu'ils ne partent retrouver les frères Blade, en train de faire la queue pour les brochettes qui viennent tout juste de quitter le gril du barbecue. L'ambiance festive est au rendez-vous, si bien qu'on en oublierait presque que, demain, tout sera fini. Et, pourtant, cette réalité est bien là, planant au-dessus de leurs têtes.

Alors que le quatuor discute joyeusement, laissant l'échéance de leur séparation bien enfouie dans un coin de leur tête pour le moment, Gabriel s'approche d'eux, feuille et crayon à la main.

- Vous voulez bien mettre vos comptes Inazuchat là-dessus ? Avec Riccardo, on s'est dit qu'on allait créer un groupe avec tout le monde demain. Comme ça, on pourra continuer de se parler !

Les réseaux sociaux. Effectivement, ça sera bientôt leur seul moyen de communiquer. Les quatre amis accèdent à la requête de Gabi, tout en sachant ce qu'elle implique. Difficile de se dire qu'il ne s'est écoulé que deux semaines depuis leur arrivée, quand tant de choses s'y sont déroulées. Et cela ne rend leur départ que plus difficile à avaler.

Leur dernière soirée se prolonge jusqu'aux alentours de minuit. Sue finit par allumer un feu au centre de la terrasse, autour duquel ils se réunissent tous en cercle pour se raconter des histoires, comme dans les films. Le moment a quelque chose d'irréel, comme hors du temps, sans doute parce que Sol aimerait qu'il ne se termine jamais. A défaut, tout en tenant la main de Bailong serrée sans la sienne, il se promet de le graver dans sa mémoire.

Malgré l'heure tardive à laquelle ils se couchent, personne n'a vraiment envie de dormir, à commencer par Sol et Bailong. Comme d'habitude, ils n'ont qu'à tourner les yeux en direction du lit de l'autre pour que leurs regards se croisent. Contrairement à leur première nuit ici, cette fois, le rouquin n'a même pas besoin d'esquisser le moindre signe pour qu'ils se comprennent. Il se lève, sort de la pièce, et est bien vite imité par son petit ami.

Ils se retrouvent une nouvelle fois en tête à tête dehors à une heure bien tardive. Mais cette fois est différente de toutes les autres. Les deux amoureux s'assoient au pied d'un arbre, et, alors que Sol pose la tête contre l'épaule de Bailong, leurs regards se tournent vers le ciel étoilé au-dessus d'eux.

- J'ai pas envie que ça s'arrête, admet Sol après quelques minutes de silence.

- Qui a dit que ça devait s'arrêter ? rétorque Bailong.

Le rouquin soupire et ferme les yeux un instant, submergé par la grandeur du ciel qui lui fait face.

- Tu sais bien ce que je veux dire. Même si on continue de se parler par téléphone, ça sera pas pareil. J'ai juste l'impression qu'on a pas eu assez de temps...

Plus que ça, Sol a peur qu'avec la distance, tout ce qu'il s'est passé durant ces deux semaines ne paraisse plus être qu'un souvenir lointain, une sorte de rêve éveillé qui prendrait fin dès l'instant où il remettrait les pieds chez lui. Or, il ne veut pas que son histoire avec Bailong, ni même avec tous ceux qu'il a rencontrés ici prenne fin, pas alors qu'elle commence à peine.

- En même temps, du temps, on en aura jamais vraiment assez, lui fait remarquer Bailong.

Force est de constater qu'il n'a pas tort, d'autant qu'il le sait mieux que personne. Il a passé plusieurs mois en compagnie de Tezcat, et, pourtant, son départ l'a laissé avec le goût amer qu'il a manqué de temps pour parvenir à le sauver. Sauf que, même des années plus tard, la conclusion et le constat auraient été les mêmes. Sol se dit qu'au fond, on a toujours l'impression de manquer de temps.

- Bailong, tu peux me promettre une chose ? demande alors le rouquin.

- Je t'écoute.

- Promets-moi qu'on se reverra plusieurs fois dans l'année. Et qu'on s'appelera régulièrement. Et qu'on s'enverra tous les jours des messages, même quand ça va pas. Surtout quand ça va pas, en fait.

Pour toute réponse, Bailong donne une pichenette au front de son copain.

- Tu crois vraiment que je comptais pas le faire dans tous les cas ?

- Promet-le quand même, insiste Sol. C'est important.

- D'accord, c'est promis, finit par céder le garçon aux cheveux bicolores.

Les deux amoureux continuent de contempler le ciel nocturne, indifférent à l'obscurité et à la fatigue. Il est évident qu'aucun d'eux n'a l'intention de retourner dormir, et tant pis s'ils en subissent les conséquences demain. Rien ni personne ne peut les priver de leur dernier moment ensemble, lovés dans les bras l'un de l'autre, dans ce lieu qui leur a tant apporté.

Ils alternent entre instants de silence et de discussion des heures durant, jusqu'à ce que l'aube pointe le bout de son nez. Ils échangent tantôt sur des sujets sans grande importance, comme leur plat préféré ou une anecdote de collège, tantôt sur un souvenir qui leur tient à cœur. Bailong raconte à Sol comment il est devenu un Blade, et, en retour, le rouquin lui parle de certains moments difficiles liés à sa maladie.

- Comment tu te sens, à propos de tes crises d'angoisse, d'ailleurs ? lui demande Bailong.

- Difficile à dire. Je me doute bien qu'il y en aura d'autres... Mais, je sais pas, j'ai l'impression que ça m'inquiète moins qu'avant.

- En tout cas, hésite pas à m'appeler, si jamais ça te prend et qu'Arion est pas avec toi.

- Promis.

Des promesses de ce genre, ils s'en font une dizaine, si bien qu'à force, il est difficile de toutes se les remémorer. Mais qu'importe, car ils savent que, même sans les avoir en tête, ils les tiendront quand le moment viendra.

Alors que le soleil monte un peu plus dans le ciel, les amoureux sont rejoints par deux autres personnes, toujours les mêmes. A en juger par la tête qu'ils tirent, Arion et Victor n'ont pas plus dormi qu'eux. Peut-être même qu'ils ont eux aussi passé la nuit dehors. Si Sue et Hurley savaient... En tout cas, ils n'ont pas besoin d'échanger pour comprendre l'appréhension que chacun ressent à l'idée de partir. C'est pourquoi ils discutent de tout autre chose, jusqu'à ce que l'heure du petit déjeuner arrive.

Même dans la salle du réfectoire, les discussions semblent moins animées que d'ordinaire, à moins que leur esprit embrumé par le manque de sommeil ne leur joue des tours. Du moins, c'est ce que se dit Sol jusqu'à ce que Gabriel ne se lève de son siège pour venir le serrer dans ses bras. Puis, il passe à Bailong, suivi de Victor, et enfin d'Arion. Aitor, depuis la table où ils déjeunent, les informe qu'il est comme ça depuis qu'ils se sont levés.

- Vous oublierez pas de donner des nouvelles, hein ? leur demande Gabi, ignorant la remarque narquoise de son ami. Je crée le groupe dès que possible.

Riccardo arrive au réfectoire juste après, et, tout comme Gabriel, les enlace chacun leur tour en leur faisant promettre qu'ils continueront de se parler par message. Ces deux-là ne sont pas meilleurs amis pour rien...

Le petit déjeuner, puis le début de la matinée se poursuit ainsi, fait de promesses et de derniers échanges, bien que certains soient quand même enjoués à l'idée de rentrer chez eux. Les derniers bagages sont bouclés, les chambres finissent de se vider, et tout le monde se réunit sur la terrasse, attendant ceux censés venir les chercher. Entre-temps, les adolescents récupèrent également leurs portables, et, si certains s'empressent de l'allumer, Sol, lui, décide d'attendre qu'il soit parti pour y toucher.

Les premiers parents arrivent, signalant le début de la fin. Aitor râle quand un de ses pères vient le serrer dans ses bras en criant bien fort à quel point son fils lui a manqué. Gabriel présente plusieurs de ses amis, y compris ses camarades de chambre, à son père, qui semble ravi que son fils ait fait d'aussi belles rencontres. Puis, finalement...

- Victor, Bailong !

Un jeune homme dans la vingtaine ressemblant fortement à un Victor plus âgé fait son apparition, accompagné d'une fille aux tresses roses. Sol n'a pas besoin qu'on lui fasse les présentations pour deviner qu'il s'agit de Vladimir et Julia, dont Bailong n'a eu de cesse de parler. Ce dernier se dépêche d'ailleurs de rejoindre son grand frère, bien vite suivi de Victor. C'est à ce moment qu'une voix familière interpelle à son tour Sol et Arion.

- Maman ! s'exclame joyeusement le roux.

Si les parents d'Arion sont celles qui les ont emmenés, il était prévu depuis le début que la mère de Sol vienne les chercher. Celle-ci prend son fils dans ses bras, et lui demande aussitôt comment se sont passées leurs vacances. Mais, fatigués de leur nuit blanche, les deux adolescents préfèrent garder le récit pour plus tard.

Les retrouvailles ont beau être bienvenues, elles ne peuvent signifier qu'une chose : il est l'heure. Certaines familles repartent déjà en direction du parking, tandis que d'autres restent encore à discuter entre eux ou avec les animateurs. Et, au bout d'un moment, il faut bien que leur tour arrive ; Sol le comprend quand une tape sur l'épaule vient interrompre sa discussion avec sa mère.

- On doit y aller, lui dit simplement Bailong.

Ça y est, le moment est arrivé. Sol ne peut empêcher quelques larmes de couler, et sert son copain aussi fort que possible dans ses bras. Ils se reverront, ils se le sont promis. Mais, en attendant, la distance n'en sera pas moins difficile à supporter. Un peu plus loin, une scène similaire se joue entre Arion et Victor. Après tout, le poids des séparations affecte tout le monde.

Après que les amoureux s'embrassent une dernière fois, Bailong murmure à l'oreille de Sol :

- Pense à allumer ton portable, dans la voiture.

Sur ces mots, la famille Blade s'en va, et Sol et ses proches les imitent peu de temps après. La mère du rouquin ne pose pas de question pour le moment, bien que le fils comprend à son sourire qu'il n'échappera pas aux questions plus tard. Mais, pour le moment, il a d'autres préoccupations en tête.

Dans la voiture, Sol s'empresse d'allumer son téléphone, et, ignorant toutes les notifications accumulées sur deux semaines, ouvre directement Inazumaps. Arion, comprenant ce qu'il est en train de faire, se penche vers lui pour regarder l'écran du cellulaire. Après quelques recherches, les adolescents trouvent ce qu'ils cherchent, et se sourient. Au même moment, deux autres notifications se démarquent de toutes les autres.

[Inazuchat : Vous avez été ajouté au groupe "les amis de la colo !"]

[Inazuchat : Whitedragon vous a demandé en ami]

Sol ignore la première notification pour le moment, et se focalise sur la deuxième.

[Conversation privée : Whitedragon]

Sunnyboy : 2h en train, 4h30 en voiture

Whitedragon : C'est moins long que ce qu'on pensait

Whitedragon : On voit ça plus tard avec nos familles ? Jsuis claqué

Sunnyboy : Ouais pareil

Sunnyboy : On se parle plus tard <3

Whitedragon : <3

Sol et Arion s'échangent à nouveau un sourire, avant de poser leur téléphone pour le moment, la fatigue gagnant enfin le dessus. Ils ont certes le sentiment d'avoir manqué de temps au terme de ces deux semaines, mais nul doute qu'ils en auront plus dans le futur.

Il suffit simplement de ne pas perdre espoir.

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