~°•○Chapitre 1○•°~
~°•○Bailong Blade○•°~
Ils roulent depuis environ trois heures maintenant. La pluie s'est arrêtée, et le ciel a même commencé à se dégager. Casque enfoncé sur le crâne, Bailong entend seulement le son étouffé des voix de Vlad et Julia qui discutent tranquillement. A sa droite, Victor est concentré sur son téléphone, probablement en train de jouer.
Le garçon aux cheveux bicolores, lui, regarde simplement le paysage défiler à travers la fenêtre. Le gris citadin a laissé place au vert forestier, qui est devenu tout aussi lassant après une heure à contempler des conifères. Plus ça va, plus Bailong a le sentiment qu'ils sont vraiment au milieu de nulle part. Pourtant, leur destination est bel et bien censée se trouver près d'une petite ville.
Puis, enfin, la voiture commence à ralentir alors qu'ils arrivent dans un grand parking recouvert de gravillons. Bailong enlève son casque et entend Julia lancer :
- Je crois bien qu'on y est.
D'un simple coup d'oeil, il aperçoit un portail de fer-blanc grand ouvert, et, à côté, un panneau affichant "Centre d'hébergement et d'activités Ste-Jeanne". Effectivement, ils y sont. Le lieu où Victor et lui vont passer deux semaines de leurs vacances d'été, entourés d'autres ados, à faire des activités toutes plus clichées les unes que les autres. Autant dire que Bailong respire la joie de vivre.
Tout le monde descend de la voiture, puis les deux plus jeunes récupèrent leurs affaires dans le coffre. Après avoir un peu observé les lieux, Vladimir se tourne vers eux et leur demande :
- Vous voulez qu'on vous accompagne ?
- Je pense qu'ils sont assez grands, Vlad, lui rétorque gentiment Julia.
- Ouais, ça ira, on devrait trouver tout seul, renchérit Victor.
Bailong ne dit rien, mais acquiesce également. Pourtant, maintenant qu'il est là, il réalise qu'il n'a qu'une envie : remonter dans la voiture et faire demi-tour. Sauf qu'il sait qu'il est trop tard pour protester. Vladimir soupire, puis vient ébouriffer les cheveux de ses petits frères. Victor râle, parce qu'il a horreur de ça. Encore une fois, Bailong reste passif.
- En tout cas, amusez-vous bien, d'accord ? On se revoit dans deux semaines.
- Et vous avez pas le droit aux portables, alors on veut pas entendre parler de vous d'ici là ! leur rappelle bien gentiment Julia.
Bailong lève les yeux au ciel, puis leur fait un signe de main tandis que Victor et lui commencent à s'éloigner pour se diriger vers le portail. Vladimir et Julia vont lui manquer. Il espère bien que ces deux semaines passeront vite, parce que se séparer d'eux est bien plus désagréable que l'idée de passer deux semaines en compagnie d'inconnus. Son frère, lui, a l'air plus serein, bien que pas beaucoup plus emballé.
En arrivant, ils trouvent une femme d'environ la trentaine, aux cheveux bleus et au teint basané, avec un calepin et un crayon. Une animatrice, sans aucun doute. Elle ne tarde pas à les remarquer, et les salue avec un grand sourire, un peu trop enthousiaste au goût de Bailong :
- Bonjour les garçons ! Vos noms s'il vous plaît ?
- Victor et Bailong Blade, répond son frère.
- Alors... Blade... elle murmure en scannant sa feuille, jusqu'à trouver leurs noms. Ah, voilà ! Vous êtes tous les deux dans la chambre quatre ! Les dortoirs juste là-bas, elle ajoute en indiquant un bâtiment un peu plus loin. De toute façon, vous verrez, il y a des panneaux, tout est indiqué. Je vous laisse aller poser vos affaires, puis vous irez attendre devant le réfectoire pour qu'on vous fasse un debrief. Ça marche ?
Ils acquiescent en silence, avant de suivre la direction qu'elle leur a indiquée. Les dortoirs sont dans un bâtiment en bois qui ressemble un peu à un chalet, mais en plus large. En tout cas, il a l'air d'avoir connu des jours meilleurs. Tout autour se trouvent les mêmes pins qui bordaient les routes qu'ils ont traversées, et le chemin fait de tout petit gravier craque doucement sous leurs pas. L'endroit est, somme toute, plutôt relaxant, Bailong doit bien l'admettre.
Devant le bâtiment, ils aperçoivent un autre adulte qui semble du même âge et aussi enthousiaste que celle qui les a accueillis, avec de longs cheveux roses désordonnés et des lunettes. Bailong se sent déjà vidé de toute énergie, à force de voir des gens sourire comme ça.
- Salut les jeunes ! Vous êtes chambre combien ?
- Quatre, répond Victor droit au but.
- Ok, c'est juste là du coup, les informe l'adulte en pointant du doigt une porte à droite du couloir principal. Allez poser vos bagages, et donnez-moi vos téléphones en sortant. Vous inquiétez pas, on les gardera bien en sécurité et je mettrai une petite étiquette dessus pour être sûr que vous les retrouviez après !
Ils hochent la tête sans trop savoir quoi répondre d'autre, puis arrivent enfin au niveau de la chambre quatre. Leur chambre, pour les deux semaines à venir. Et sûrement celle d'une ou deux autres personnes, comme c'était indiqué sur le site. Victor frappe, mais personne ne répond, et, quand ils entrent, ils trouvent la pièce vide de toute trace de vie humaine. On dirait qu'ils sont les premiers sur les lieux.
La chambre en elle-même est relativement spacieuse (enfin, pour une chambre de colonie de vacances), avec deux lits superposés de chaque côté, des placards de rangement près de la fenêtre, et une porte menant probablement à la salle de bain juste à droite de l'entrée. La pièce est plutôt colorée, mais il y fait assez chaud à cause des températures extérieures. Victor se dirige vers les lits de droite, et se tourne vers son frère pour demander :
- Tu préfères le haut ou le bas ?
Bailong hésite un peu avant de répondre :
- Le haut.
En haut, il se dit qu'il aura plus la paix si jamais ses colocataires lui tapent sur les nerfs. Et puis, connaissant Victor, il aura la flemme de monter et descendre l'échelle matin et soir, donc ça l'arrange sûrement aussi. Celui aux cheveux bleus hoche la tête, et Bailong grimpe vite fait pour aller jeter un œil à son lit. Couette trop épaisse, oreiller un peu rêche, bref, aucune surprise mais déception malgré tout. Dans un soupir, il dépose son sac pour indiquer aux futurs arrivants que la place est prise, et laisse sa valise à côté de celle de Victor. On leur a dit d'aller attendre au réfectoire, de toute façon, alors il suppose qu'ils ne sont pas censés ranger tout de suite.
Au même moment, on frappe à la porte, et Victor invite le nouvel arrivant à entrer.
~°•○Sol Daystar○•°~
Enfin !
C'est ce que se dit Sol alors qu'il aperçoit le lieu de ses vacances. Après s'être ennuyé tout le mois de juillet, il n'attendait que ça, et, à en juger par la tête que tire Arion quand Silvia, une de ses mères, se gare sur le parking, lui aussi. Ils vont passer deux semaines en colo, ensemble, alors autant dire qu'ils sont aussi surexcités l'un que l'autre. Ca fait d'ailleurs rire Célia, la deuxième mère du brun.
- Silvia, t'es sûr qu'on n'a pas emmené des enfants de huit ans ?
Arion et Sol se contentent de rire, nullement vexés, et de sortir de la voiture pour aller chercher leurs affaires. Puis, comme le rouquin deux heures plus tôt, Arion fait un dernier câlin à ses parents, en leur assurant qu'elles n'ont pas besoin de les emmener jusqu'au portail. Finalement, Célia et Silvia s'en vont en leur rappelant de bien s'amuser, et les deux meilleurs amis entrent dans le centre d'accueil par le portail. Là, ils trouvent une animatrice, qui vient les saluer :
- Bonjour ! Est-ce que je pourrai avoir vos noms ?
- Arion Sherwind !
- Sol Daystar !
- Alors... Attendez que je vous trouve... Ah ! Sol, chambre quatre, et Arion... chambre une !
Sol sent alors sa bonne humeur redescendre d'un cran tandis qu'elle leur indique la direction des dortoirs et les informe qu'ils devront attendre près du réfectoire après avoir posé leurs affaires. Et Arion partage visiblement son mécontentement, puisqu'une fois le discours de l'animatrice terminé, il lance, un peu hésitant :
- Excusez-moi, mais... on avait demandé à être dans la même chambre...
L'adulte fait la moue, visiblement gênée par la question.
- Ah, oui, ça... Désolée, mais on a eu des problèmes lors de la répartition des chambres, alors on n'a pas pu respecter toutes les demandes. Mais bon, dites-vous que vous y serez que pour la nuit ! Et puis, je suis sûre que vos camarades de chambre seront très sympas !
- Bon, d'accord, finit par concéder Arion. Merci !
Et sur ce, ils se dirigent vers les dortoirs, la mine déçue. Il est vrai qu'ils ne peuvent rien y faire, et qu'ils ne passeront sans doute pas tant de temps que ça dans les chambres. Mais tout de même ! Sol voulait absolument passer ces vacances avec son meilleur ami... Comme s'il lisait dans ses pensées, Arion déclare une fois qu'ils sont assez loin de l'animatrice :
- C'est trop nul, ils nous ont même pas mis ensemble !
- Ouais, je suis trop déçu ! approuve Sol. Y'a intérêt à ce qu'on puisse être ensemble la journée pour compenser...
- Mais oui, t'inquiète ! Ils vont pas nous séparer h24 non plus !
Le garçon aux cheveux roux acquiesce, ayant la ferme intention de passer ses journées avec Arion en compensation. Il n'empêche qu'il a du mal à regagner sa bonne humeur suite à cette nouvelle. Ça commence bien, ce séjour...
Tandis que les deux amis tentent tant bien que mal de relativiser, ils arrivent aux dortoirs, où un autre adulte les attend. Sol voit alors les yeux de son meilleur ami s'écarquiller, avant qu'il ne s'écrie :
- Hurley ???
L'adulte semble tout aussi surpris alors qu'il lance à son tour :
- Arion ??? Mais nan ! Qu'est-ce que tu fais là ?
Sol les observe, un peu perdu, tandis que les deux autres entament une discussion enjouée, demandant chacun des nouvelles de l'autre.
- Et Silvia et Célia, comment elles vont ? s'enquiert l'adulte.
- Super ! Mais elles sont déjà parties, tu les as loupées.
- Rah, zut ! Je les appellerai, faut que je leur dise que j'ai leur fils à charge !
Puis, Arion se tourne de nouveau vers son ami pour enfin faire les présentations :
- Sol, je te présente Hurley, c'est un ami de mes parents. Et un des animateurs, faut croire !
- Enchanté monsieur, répond poliment le rouquin.
- Oh, je t'en prie, appelle-moi Hurley, je suis pas si vieux ! Enfin, on parle, on parle, mais faut que vous alliez déposer vos affaires, vous ! Vous êtes dans quelle chambre ?
Arion lui donne les deux numéros, et Hurley indique les portes correspondantes avant de leur rappeler de lui apporter leurs téléphones en sortant. Les deux meilleurs amis se séparent donc pour prendre deux directions différentes. Une fois devant sa chambre, Sol frappe, et, à sa surprise, reçoit une réponse. Il ne s'attendait pas à tomber sur un de ses colocataires aussi tôt. Au moins, ils pourront peut-être faire connaissance !
Sauf qu'au final, en entrant, Sol ne fait pas la rencontre d'un mais bien de deux garçons. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre qu'ils se connaissent déjà, ce qui l'angoisse un peu. Est-ce qu'ils voudront bien sympathiser avec lui malgré tout ? L'un d'entre eux au moins, avec des cheveux bleus nuit attachés en une courte queue de cheval, semble relativement amical, bien que peu expressif.
- Salut, il lui dit d'un ton neutre. On a envahi les lits de droite, mais t'as encore le choix parmi les deux restants.
D'un simple coup d'œil, Sol décide de lancer son sac sur le lit supérieur. Dormir en haut d'un lit superposé, c'est un peu un rêve d'enfant pour lui. Alors, déjà qu'on l'a privé de l'occasion de partager sa chambre avec son meilleur ami, il ne risque pas de laisser celle-là filer. Se tournant de nouveau vers ses deux colocataires, il se présente avec un grand sourire :
- Au fait, moi, c'est Sol ! Et vous ?
- Victor. Et lui, c'est mon frère, Bailong. On va aller attendre au réfectoire. On se voit plus tard ?
Celui aux cheveux roux acquiesce, puis les regarde s'en aller en silence. Globalement, ils n'ont pas l'air méchant, juste assez peu bavards. Surtout le deuxième, celui aux cheveux blancs et bleus ciel... Bailong ? Il n'a pas lâché un mot de toute la conversation. Malgré lui, Sol sent une angoisse monter en lui, une angoisse qu'il cherche aussitôt à réprimer.
Boum. Boum.
Non, ça va bien se passer. Il faut juste laisser le temps qu'ils se connaissent un peu mieux, voilà tout. Sol respire un grand coup avant de sortir retrouver Arion.
~°•○Bailong Blade○•°~
Le réfectoire se trouve au milieu du site, et Bailong et Victor empruntent un petit chemin bordé de conifères pour y accéder. Globalement, le centre a l'air très végétalisé, ce qui fait le plus grand bien à leurs poumons habitués à la pollution citadine. Le bâtiment en lui-même, tout comme les dortoirs, semble un peu vieux et décrépit, mais possède malgré tout un certain charme, avec ses briques ocres et beiges et son toît de tuiles rouges.
Un certain nombre d'adolescents sont déjà amassés devant, une vingtaine tout au plus. Vladimir les a prévenu que les inscriptions étaient restreintes pour éviter les grands groupes, donc il ne doit pas manquer grand monde à l'appel. Bailong remarque également qu'ils sont pratiquement tous regroupés en petits effectifs. Visiblement, la plupart sont venus entre amis, un peu comme eux.
Soudain, Bailong se sent oppressé par toutes ces présences étrangères. Il ne voulait pas être là en premier lieu, et n'a accepté de venir qu'après avoir cédé aux supplications de son grand frère. Mais là, tout de suite, il veut rentrer chez lui, quitter ce lieu inconnu où aucun visage ne lui est familier.
Aucun, sauf un. Victor remarque son trouble soudain, et se saisit discrètement de sa main pour la serrer dans la sienne. Oui, heureusement, Victor est à ses côtés. Bailong n'aurait jamais accepté de venir ici sans lui. Il ferme les yeux le temps de se calmer, le temps de repousser la vague d'angoisse qui l'assaille.
Ils attendent encore une quinzaine de minutes avant de voir les deux animateurs qu'ils ont déjà croisés arriver. Bailong n'a pas lâché la main de Victor, et ce dernier ne montre aucun signe d'agacement ou d'impatience. De toute façon, ce n'est pas comme si quelqu'un allait leur prêter la moindre attention. La jeune femme de l'entrée frappe dans ses mains pour obtenir le silence, puis débute son discours d'accueil :
- Bonjour à tous, et bienvenue à la colonie de vacances Sainte-Jeanne ! On espère que le voyage n'aura pas été trop long, en tout cas on est ravis de vous avoir ici. Je me présente, je suis Sue Hartland, l'une de vos animatrices !
- Et moi, c'est Hurley Kane ! enchaîne son collègue. Vous pouvez nous appeler par nos prénoms et nous tutoyer, on est pas à l'école. On aura peut-être d'autres animateurs qui viendront pour certaines activités, mais on vous les présentera en temps et en heure. Nous, en tout cas, on est là tout le séjour, donc à la moindre question n'hésitez surtout pas à venir nous voir !
Bailong sait déjà qu'il ne viendra jamais les voir.
- Exact ! Bon, et maintenant, on va faire toute la partie règles ennuyeuses d'une traite, comme ça après vous serez tranquille. Déjà, point numéro un, les activités. On vous donnera le planning de chaque journée le matin à huit heures, donc soyez sûrs d'être au réfectoire à ce moment.
Huit heures ? Il est réveillé à six heures, d'habitude.
- En sachant que vous pouvez aller manger dès sept heures, pour ceux qui sont matinaux. Dans tous les cas, on frappera aux portes à 7h30 pour être sûrs que vous soyez debouts à l'heure. Le midi, ça dépendra des activités, mais en général on déjeunera vers midi. Et le soir, c'est repas à dix-neuf heures ! Vous pouvez vous coucher quand vous voulez, mais on ne veut plus de lumières dans les chambres à partir de 22h30.
Pas de problème, pas besoin de lumière pour faire une insomnie, de toute façon.
- Après le dîner, vous aurez quartier libre. Juste ici, Sue ajoute en pointant du doigt un autre bâtiment semblable au réfectoire, vous avez une salle de détente, avec des livres, des jeux de société et plein d'autres choses. Vous pourrez y aller le soir, et également aujourd'hui, une fois qu'on en aura fini avec les présentations.
Hurley et Sue continuent d'énumérer d'autres règles plus ou moins insignifiantes, rappelant notamment de respecter les lieux et le matériel. Bailong n'écoute qu'à moitié, ayant pour seule envie de retrouver la tranquillité de sa petite chambre, bien qu'il doive la partager avec deux inconnus. Victor aussi a l'air de s'ennuyer à mort, tout comme pas mal d'adolescents. Les adultes s'en rendent bien compte, et, une fois qu'ils en ont fini avec les règles, Hurley déclare :
- Voilà, on a fini de vous embêter ! Mais avant de vous laisser partir, pourquoi vous ne vous présenteriez pas un peu, vous aussi ? Y'a pas de raison qu'on soit les seuls à parler !
Évidemment, l'idée est loin d'emballer la majorité d'entre eux, et une vague de protestation générale se fait entendre. Ça n'a pas l'air de faire renoncer les adultes à leur idée pour autant.
- Pas de panique ! tente de les rassurer Sue. On vous demande juste de donner votre nom, et quelque chose que vous aimez bien. Allez, tous en cercle !
Les adolescents s'exécutent avec réticence, et, maintenant qu'il a une meilleure vue d'ensemble, Bailong en profite pour faire les comptes. Ils sont vingt-sept, sans compter les deux animateurs. La pression commence à monter alors qu'il parvient à peine à entendre le prénom du premier garçon qui se présente. Celui aux cheveux bicolores ne sait pas s'il arrivera à se faire entendre, ni même à parler tout court devant autant de monde. Entre-temps, Victor a lâché sa main, et, bien que n'osant pas la reprendre, il regrette de ne pas pouvoir la serrer comme tout à l'heure.
Petit à petit, leur tour approche, et Bailong remarque alors que c'est au tour de leur camarade de chambre qu'ils ont croisé tout à l'heure. Il est le seul dont celui aux yeux ocres écoute la présentation :
- Moi, c'est Sol, et j'aime le football !
Trop enthousiaste. Et, pourtant, d'un autre côté, Bailong trouve cette joie de vivre rassurante, alors qu'elle devrait l'agacer. Ce garçon aux cheveux roux semble être un véritable rayon de soleil, comme son prénom l'indique. Et, du soleil, sa vie en manque cruellement, en ce moment.
- Je m'appelle Victor, j'aime les jeux vidéos.
C'est à son tour. Bailong rassemble ses forces, et, peut-être grâce à la chaleur qu'il a ressentie quelques instants plus tôt, parvient relativement aisément à dire d'une voix assez audible pour qu'on ne lui demande pas de répéter :
- Je m'appelle Bailong, j'aime bien la course.
Il a dit la première chose qui lui est venue à l'esprit. C'est vrai que, ces derniers temps, son esprit s'est embrumé, à tel point qu'il n'arrive plus à faire grand chose. En revanche, chaque fois qu'il part courir le matin, c'est comme si sa vue se dégageait, et que ses émotions lui paraissaient plus claires, plus simples à exprimer. Il ne sait pas s'il irait jusqu'à dire qu'il aime courir, mais ça le libère effectivement, ne serait-ce que l'espace d'un instant.
Une fois que tout le monde s'est présenté, les deux animateurs laissent quartier libre aux adolescents jusqu'au dîner, dans deux heures. Victor et Bailong décident d'aller faire un peu de rangement dans leurs affaires avant d'entamer quoi que ce soit.
Un peu plus loin se tient Sol, qui discute avec un garçon aux cheveux bruns dont Bailong n'a pas écouté la présentation. Le regard de celui aux yeux bleus océan croise le sien, et il lui fait alors un petit signe de main. D'abord surpris, celui aux cheveux bicolores le lui rend.
Sol lui sourit, et, comme lorsqu'il court, Bailong a l'impression que son esprit s'éclaircit.
///
Voilà voilà. J'ai pas grand chose à dire, ce chapitre est surtout là pour faire de l'exposition (logique) donc forcément il ne s'y passe pas grand chose. J'espère que je ne vous ai pas rappelé trop de trauma des colos, et surtout que je suis pas trop à côté de la plaque vu que perso j'en ai jamais fait. Après, de toute façon qu'est-ce le réalisme si ce n'est une chose que les écrivains adorent massacrer.
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