Les mois étaient passés et l'on était maintenant en avril.

Le soleil recommençait à se lever, les fleurs à éclore et le printemps renaissait après des années d'absence.

Nyx n'avait pas changé, Hayden non plus. Et leur amour, bien qu'adolescent, n'en était que grandissant.

Les disputes de l'hiver avaient laissé place à la naïveté printanière. Leur amourette durerait elle jusqu'en été ?

L'optimisme d'Hayden sonnait comme un euphémisme aux yeux de Nyx. La vérité était bien trop brusque pour ne pas se laisser aller à cette naïveté.

Aux côtés d'Hayden, Nyx ressentait être un oxymore. Elles étaient deux opposées, mais ensemble, elles grandissaient. Deux mots contraires qu'on avait placé juste à côté.

Était-ce une erreur ou simplement une vérité ?

Mais un jour, la mère d'Hayden fouilla trop loin. Le téléphone de la jeune fille aux cheveux d'ébène était posé sur la table, et un message d'amour de la part de Nyx s'était affiché sur l'écran.

Affligée, la mère était allée voir sa fille. Comment osait-elle sortir avec une fille, et ce, sans lui en avoir parlé ?

Pour elle, une fille se devait d'être féminine, d'avoir les cheveux longs, de porter des robes, de se maquiller pendant des heures avant de croiser quelqu'un. Une fille devait devenir une femme, une vraie femme, draguer des inconnus de la gente masculine, se marier avec le plus beau des princes charmants et de porter la vie avant d'élever les siens en faisant la cuisine.

Mais lorsqu'elle apprit que le prince charmant de sa fille était une princesse, elle avait déraillé. Ses craintes s'avéraient être fondées et le doute fit place à la colère pure. Comment Hayden avait-elle osé trahir toute la confiance qu'elle lui avait donné ? Sa fille allait gâcher son avenir si beau déjà tracé ?

Pourtant, lorsqu'elle poussa la porte de la chambre de sa fille, dans la ferme intention de lui prouver la gravité de son acte, Hayden était déjà loin.

Et la fenêtre ouverte sur le ciel l'avait portée dans les bras de Nyx.