Chapitre 26

Je m'éloignai d'Arkos. Il n'avait pas l'air dans son assiette. En fait, pour être franche, il ne bougeait plus tout.

- Arkos ? murmurai-je.

PDV Arkos :

*BUG DU SYSTÈME. JE RÉPÈTE. BUG DU SYSTÈME.*

Retour PDV Mino :

Oups. Arkos ne répondait plus.
Je le secouai, en vain. Alors je décidai de tenter une autre méthode, légèrement moins douce que la première.
Je le giflai assez fort pour que sa tête bascule.
Ah ! Il y avait du résultat. Il se remit à parler et à bouger.

- Aie-euh ! Ça fait mal...
- Pas le choix, mon vieux.

D'après moi, il avait dû faire une crise de déshabitude, ou un truc dans le genre. Il n'avait pas l'habitude de recevoir des câlins, et surtout des bisous. Par contre, que je le frappe lui était devenu familier. Ça lui avait donc remis les idées en place.

Le choc passé, il me sourit de toutes ses dents.

- En fait, c'est pas si mal que Zwei soit dans ton corps... Sans elle, rien de tout ça ne serait arrivé.

J'acquiesçai et me pelotonnai contre lui. J'avais vraiment besoin de réconfort avant d'affronter de nouveau toutes les épreuves à venir.

Avant, je me passais de l'affection des autres. Je m'étais toujours suffie à moi-même. Je m'aimais, moi. Alors pourquoi aurais-eu besoin de quelqu'un d'autre pour m'aimer ?

Et puis je m'étais rendue compte que j'étais différente des autres. Une inconnue, sans clan, car non identifiée. Personne ne savait ce que j'étais. Qui j'étais. Personne ne savait d'où je venais, ce que je faisais là, qui étaient mes parents, d'ailleurs, rien ne prouvait que j'en avais. J'étais toujours seule. Ma seule famille était l'Arbre, où l'on m'avait enrôlée pour protéger les citoyens.

J'y avais rencontré mes premiers amis, dont Arkos. Puis je m'étais forgée au combat, j'étais devenue l'une des guerrières les plus retoutables du QG. J'avais réussi à rester indépendante vis-à-vis du Conseil en jouant sur les mots.

Puis j'avais fait mes premières missions solo, m'éloignant de mes amis, me laissant de nouveau seule. Cela ne m'avait pas dérangée. J'avais repris mes vieilles habitudes de louve solitaire, et je n'avais jamais échoué à une seule mission. De temps à autre, je revoyais mes anciens amis, mais trop de choses nous différenciaient. J'avais peu à peu rompu le contact avec eux. Quant à Arkos, le seul qui, comme moi, avait échappé au joug du Conseil, il m'avait accompagnée dans certaines missions, ce qui nous avait rendu inséparables au fil du temps.

Mais un jour, on m'avait envoyée sur Terre pour chasser les quelques hordes de monstres qui avaient par on ne sait quel moyen réussi à s'y rendre. Un par un, je les avait tous éliminés. Seule, car il s'agissait d'une mission solo. Et puis Arkos était venu me chercher. Il n'avait pas changé.

Et à présent, nous étions ensemble, collés l'un contre l'autre, en silence. Lui, aussi, il devait être en train de se souvenir de tout ce chemin parcouru.

Il se détacha de moi, me fixa longuement puis se leva.

- Bon, c'est pas tout, mais... fit-il.
- Oui ?
- Il faudrait peut-être prévenir les autres que t'es réveillée... Ils doivent se faire un sang d'encre...
- Il doivent dormir, oui ! Même toi tu dormais quand je me suis réveillée.
- J'ai promis de les prévenir s'il y avait du nouveau...
- Tu sais que t'es chiant avec tes promesses ?
- Oui. On y va ?

Je me levai en soupirant. Il se moquait totalement de ce que je pouvais dire. Une vraie tête de mule.

Je le suivis dans les dédales de la Citadelle en traînant les pieds, mal réveillée. Il s'arrêta enfin pour ouvrir une porte qui donnait sur une dizaine de lits environ. Toute mon équipe était là.

- Tu vois, ils dorment ! chuchotai-je.
- Ils ronflent, même... ajouta-t-il en lorgnant Éric.
- Tu veux quand même les réveiller ?
- Oui, mais j'ai envie qu'on s'amuse un peu. T'en penses quoi ?
- J'en pense que c'est une excellente idée, M. le Mi-loup. Bien qu'un brin sadique.
- Je le concède, Mlle Je-ne-sais-quoi.

Je pouffai en silence.

- Comment tu vas t'y prendre ? demandai-je.
- Comme ça.

Et il hurla :

- Au loooooooup !

Tout le monde se réveilla d'un coup. Éva s'empara de sa faux tandis qu'Alice, la plus rapide, avait déjà jeté ses fils vers Arkos, qui les évita sans mal.
Quand elle le reconnut, Alice changea de tactique. Elle se mit à lui jeter tout ce qui venait, coussins, oreillers, en criant :

- Mais t'es malade, toi ! Ça va pas, non ?!

Arkos et moi nous decalâmes de devant la porte, où un sommier de lit (celui d'Alice, naturellement) vint se fracasser.
N'ayant plus de munitions à sa portée, elle stoppa ses attaques.
Les coussins jonchaient le sol, certains avaient abimé le mur tant ils avaient été jetés avec force et la plupart étaient éventrés. Le lit retomba avec fracas, finissant le travail et dégageant la porte.

- Tu ne connais pas ta force, Alice ! la taquina Arkos.
- Ma force ? Ha ha, je la connais parfaitement, ma force. C'est toi qui ne connais pas ta chance de savoir tout éviter.
- Si tu le dis... Bien dormi ?
- La ferme ! Tes vraiment chiant !
- Oula ! Mino, t'as vu comment elle me parle ! Tu lui a inculqué tes mauvaises manières ! Halala...
- Mino ?! s'exclama Alice. T'étais là ? Je t'avais pas vue !
- J'avais remarqué... répondis-je en regardant le champ de bataille.
- Ça va mieux alors ? Zwei est partie ?
- Si seulement... Non, je l'ai juste repoussée. Pour cette fois, ajoutai-je gravement.
- Donc elle risque de revenir, conclut Aurélien.
- Exact, dis-je. J'ai eu un aperçu de vos réflexes, c'est pas mal, c'est pas mal... Mais je m'attendais à mieux de ta part, Arkos.
- Ah oui ? fit-il.
- Oui, du genre seau d'eau géant.
- Oh, pas mal, j'y penserai la prochaine fois.

Alice n'y comprenait plus rien.

- Mais alors... Tu l'as laissé faire Mino ?!
- Heu... Oui, répondis-je en lançant un regard complice à Arkos.
- Hey, Arkos, tu lui a fait quoi ? Depuis quand elle aime faire des bêtises ? T'es sûre que c'est Mino là ?
- Oui, moi aussi ça m'a fait bizarre. Figure-toi qu'elle m'a même e...

Je lui assénai un bon coup poing sur le crâne qui l'étourdit pendant une dizaine de secondes.
Alice se calma aussitôt.

- Ah ben si, en fait, fit-elle. C'est bien Mino.

Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous avec ça ?! Je ne passai pas mon temps à taper tout le monde quand même ! Enfin, Arkos, quoi, mais pas tout le temps ! Enfin si, quand même. Parfois. Oui, bon souvent !

Alice me sauta dans le bras, suivie de Éva, Cindy et Caroline. Je réussis à rester debout jusqu'au moment où Arkos, pour se venger sans doute, sauta lui aussi. Tout ce petit monde bascula sur moi et je me retrouvai par terre, écrasée. Éric vint à ma rescousse, en tirant Éva et Cindy en arrière. Caroline se retira d'elle-même, et Alice, rieuse, aussi, mais Arkos s'accrocha à moi et refusa de bouger. J'étais toujours coincée sous lui.

- Arkos... fis-je d'un ton menaçant.
- Tu ferais un très bon matelas, Mino.
- Et toi tu vas me faire un très bon punching-ball si tu ne t'enlèves pas tout de suite.

Voyant qu'il ne réagissait pas, je m'arc-boutai et réussis à nous retourner. J'étais maintenant sur lui, et il en avait l'air très content.
Avant qu'il ne puisse dire quelque chose, Aurélien m'aida à me relever et je me retins de ne pas donner un coup de pied à cet idiot de Mi-loup.

- Mino, les Anciens ont dit qu'ils voulaient te parler quand tu serais réveillée, déclara Max.

Oui. Je sais. Je m'étais dit que je n'écrirais pas pendant mes vacances.
Mais j'ai internet ! Enjoy !
Donc voilà, je vous ai pondu un chapitre (long en plus.)
N'oubliez pas de voter et de commenter !
Je vous aime bande de méduses à fleurs.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top