CHAPITRE 47: sommeil

La voiture ralentit. J'ouvre les yeux fermés jusqu'alors.

Des gens qui marchent et nous observent avec méfiance.

- Pour la discrétion c'est raté. grince Noama qui semble mal à l'aise.

Je me redresse et me penche lentement en avant pour attraper nos sacs et les rapprocher à nos pieds.

J'ouvre le mien, prends mon couteau et mets un des pistolets à ma ceinture. J'en tends un à Noama.

- Je suppose que c'est nécessaire si tu me le donnes?

- Espérons seulement ne pas avoir besoin de nous en servir.

Clair. Je n'en ai pas plus envie qu'elle mais la nécessité répond parfois à notre place. Et je ne compte pas mourir ni les laisser se faire tuer.

Aucune autre voiture dans la rue principale. Voilà la raison de leur comportement.

Mais, il y a autre chose. Le calme apparent me semble feint, surjoué. Une intuition, un pressentiment.

Ils doivent nous prendre pour de mauvaises personnes.

Le sommes-nous? Oui et non.

Ils s'arrêtent un instant, panier et sac en main et quand notre voiture se stoppe enfin ils reprennent leur marche en nous guettant du coin de l'œil.

L'un d'eux, une femme, cheveux rasés au dessus des oreilles et mi long sur le dessus nous observe en faisant passer d'une main à l'autre une balle rouge à moitié bouffée.

Je la fixe tout comme elle me fixe. Le temps s'arrête un instant.

Danger! La tuer maintenant ou attendre. Tous les quatre nous descendons. Je saute de l'arrière. Onde brutale qui remonte de mes pieds jusqu'à mes épaules en passant par mon ventre. Je pose mon bras dessus par réflexe et pour soulager la douleur. Je grimace.

Je regarde de nouveau cette femme. Un sourire rapide apparaît et disparaît.

Premier signe de faiblesse, je suis blessée, elle le sait. Voilà ce qu'on finit par reconnaître vite chez une personne quand on les traque depuis longtemps.

Je ne peux la quitter des yeux et je pose ma main sur la crosse de mon pistolet par dessus mon t-shirt.

Tirer? Attendre?

Tuer? Attendre?

Une poigne s'abat sur mon avant bras. Sym. Pas d'agressivité juste une supplication.

- Viens, on va trouver un endroit ou dormir. ses yeux sont cerné et sa voix tremble légèrement.

Pas prêt pour une autre fuite.

Moi, pas prête pour un autre combat.

- On est tous à cran, viens. il insiste en me tirant légèrement vers l'entré d'une grande maison à la porte en bois pourrit.

Il ne veut pas de ça, pas maintenant alors que la possibilité d'un repos bien mérité s'invite à notre voyage.

Pourtant ça me démange, elle me dérange à nous fixer ainsi. Quelque chose de malsain dans le regard, une intention des plus mauvaise.

Attendre.

Je laisse retomber ma main le long de mon corps et suis Sym, l'ouï aux aguets tout de même prête à parer l'attaque si des pas trop rapide se rapproche de nous.

Mais rien et, nous entrons. Noama la première, pas sur ses gardes elle entre comme ci cette maison était la sienne.

Première erreur.

Lino à sa suite, je ne réagis même pas alors que je devrais le retenir et le faire entrer après Sym et avant moi.

Mesure de sécurité à suivre. Pas le premier mais surtout pas le dernier.

Il est entré, Sym entre et moi aussi, le poussant presque pour m'assurer que tout est clair. Je me retourne, en face, la femme à la balle n'y est plus.

Je ferme la porte.

La lueur des puissantes torches extérieures nous éclaire suffisamment pas les fenêtres en verre sales pour que nous puissions voir l'intérieur.

Maison grande à l'extérieur, certes mais l'escalier qui mène à l'étage et au suivant est démoli en un amas de gravas cachant des bêtes grouillantes.

La pièce n'est rien de plus que quatre murs, quelques fenêtres, une banquette prête à s'écrouler et une table.

Aucun confort, mais qu'importe je suis prête à dormir dans la boue.

Lino lorgne la banquette avec envie mais n'ose pas s'en approcher de peur de prendre la place à l'un de nous.

- C'est bon tu peux la prendre. je lui indique en lâchant mon sac par terre et en soufflant un bon coup.

Lino se précipite et se laisse tomber dessus puis ferme les yeux.

Noama étends une couverture, par terre, à côté de la banquette et se couche dessus se servant de ses bras comme d'une coussin.

Elle ferme aussi les yeux.

Sym attend, là devant moi en la regardant s'endormir.

- On devrait pousser la table contre la porte. suggère-t-il en se retournant vers elle.

Je ne dis rien mais acquiesce. Il commence enfin à comprendre, à prendre les bon choix, à faire les bonnes choses.

Il la pousse jusqu'à la porte mais je l'aide pour l'y caler comme il faut.

Plus lourde que je ne le crois en poussant d'un coup sec, un point de mes sutures saute, je ne dis rien. J'espère seulement que ça ne se remettra pas à saigner. Là je veux dormir pas compresser ma plaie.

Le sang que j'ai perdue, la douleur que j'ai enduré, les émotions qui m'on torturé et mes blessures pour certaine encore fraîches me fatigue d'autant plus. Je suis épuisée, au bout de mon énergie.

Je m'assois tout d'abord sous la fenêtre. Enfin, je peux m'accorder le sommeil.

Mes paupières sont lourdes mon sac à côté de moi je pose ma tête dessus. Mes bras entourent mon ventre en prévision de la douleur qui pour l'instant ne s'est pas manifestée.

Les sons s'occultent, mes paupières sont incapables de s'ouvrir, mais mes yeux bougent sous elles car une question frappe, mais bien trop tard.

Qui surveille alors que nous dormons?

Deuxième erreur.

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