CHAPITRE 36: décision
J'ai promis à Lino, mais, à Sacha aussi. Sauf que Lino a plus besoin de moi que Sacha, lui, a une famille.
Je suivrais la décision de Lino qui est déjà au côté de Noama et Sym qui les a rejoint. Le choix est déjà fait. La famille d'Aviel est déjà réunie mais Sacha reste au milieu, à côté de moi en me tenant la manche.
L'homme quant à lui s'est rangé aux côté de Sym. Il sera donc avec nous, puisque moi aussi, je pars avec eux, avec Lino.
Mais avant que nous soyons définitivement séparés, j'ouvre mon sac à dos et en sort l'un des pistolets. Je m'accroupis par terre et pose mon sac, je prends une boîte contenant les balles. Et en prends une poignet que je garde dans ma main droite de l'autre je tiens le canon du pistolet.
Je m'avance face à Alexander et lui tends le contenu de mes mains. Surpris, il fronce les sourcils puis finit par les prendre sans une parole.
Je ne m'attends ni à un "merci", ni à un "bonne chance". Je ne fais pas ça pour lui c'est juste pour avoir la conscience la plus tranquille possible en me disant que peu-être, avec cette arme, ils pourront mieux protéger Aviel et Sacha. Je retourne à mon sac et le referme avant de le balancer sur mon dos.
Le temps presse et les tambourinements derrière la porte ne cessent pas. Heureusement que celle-ci est lourde et épaisse.
Je me joins au groupe de Noama mais Sacha reste fixé à moi comme une sangsue.
- Va avec tes parents. je l'incite en faisant un signe de tête en la direction des intéressés.
Il relève la tête vers moi et la remue négativement.
- Si Sacha, viens mon coeur. l'appelle sa mère en tendant les bras vers lui.
Mais au contraire, il recule. Je bouge mon bras pour le faire me lâcher, mais rien n'y fait.
- Ce n'est que pour sortir on se retrouve après de toute façon. tente-t-il de s'expliquer.
- On ne sait pas où les sorties mènent! riposte Alexander énervé qui veut ramener son frère à la raison.
Un immense Boum retentit contre la porte faisant se baisser tout le monde par réflexe de protection.
Alexander grimace d'énervement et son père fixe la porte en se balançant d'un pied à l'autre d'angoisse.
- Va falloir qu'on bouge! nous prévint l'homme dans mon dos.
- Sacha on ne discute pas tu viens maintenant! crie sa mère les larmes au bord des yeux.
Reperdre son enfant, juste de vue, lui semble intolérable.
Aviel clopine vers son grand frère, me jette un regard compatissant et lui dit quelques chose trop bas pour que je n'entende.
Le calme qui nous entoure et le fait que personne ne nous ait attaqué ou repéré depuis le temps m'inquiète plus que si nous étions encerclés de toute part.
Alexander secoue la tête négativement ne semblant pas approuver les propos d'Aviel qui lui pose une main sur l'épaule et un seul autre mot franchit ses lèvre. Je ne le comprend pas mais cela semble faire effet puisque qu'Alexander me jauge un instant.
Un autre boum fait trembler mes os et me secoue intérieurement. Je ne souhaite pas tester la résistance de cette porte plus longtemps.
- C'est bon, là on a plus le temps. j'interpelle la famille d'Aviel qui doit prendre une décision, et maintenant.
Sinon c'est moi qui la prendrait à leur place...
La mère de Sacha tient la main de sa fille et sanglote en silence regardant son fils avec attention avant leur nouvelle séparation.
Le visage du père semble perdre toute forme lorsque Alexander donne son verdict.
- Très bien. lâche-t-il les mots semblants tout de même lui arracher le coeur, mais promets une chose. s'adresse-t-il en me pointant du doigt.
- Quoi? je réponds plus calme qu'à l'habitude.
- Garde le en vie... Il attend ma réponse qui tarde à venir, Promets! aboie-t-il tout à coup me faisant sursauter.
Il tient à son frère, à sa famille mais me fait confiance, parce qu'Aviel semble me faire confiance.
Je lui en veux presque de ça, parce que maintenant je dois promettre que Sacha vivra alors que rien, même toute la volonté du monde ne suffirait pas à garantir une chose pareil.
- Promis... je lui réponds dans un souffle couvert par un nouveau fracas.
J'entends Noama inspiré bruyamment dans un hoquet de surprise. Je me demande simplement si c'est à cause de ma réponse ou du stress que la porte cède à tout moment?
Les deux peut-être.
La mère de Sacha renifle bruyamment et se retourne entraînant avec elle sa fille et son mari qui maintient Aviel debout. Celui-ci me lance un regard emplie d'une confiance tout à fait démesurée. J'imprime ses yeux vert dans ma rétine et la confiance qu'il m'accorde. Je reste étonné que sa mère ne ce soit pas plus battue pour garder Sacha au près d'elle.
Alexander tarde un instant et hoche la tête comme une approbation avant de rejoindre sa famille qui a déjà disparue dans la pénombre du tunnel qu'ils ont empruntés les menant, soit à une mort certaine, soit à la liberté absolue.
Je leur souhaite la liberté. Vraiment, ils la méritent je pense.
Je me retourne vers eux et coince dans ma ceinture le pistolet que Noama me tend. Peut-être ne se sent-elle pas capable d'appuyer sur la détente? Je crois avoir déjà la réponse mais m'abstint de toute réflexion pouvant éventuellement froissé Sym.
Nous nous retournons et faisons quelques pas. Noama ouvre la marche suivit par Lino, Sym et l'homme.
Sacha reste avec moi, tenant le bas de ma veste.
"Clic"
- Mais où allez-vous? retentit faussement intéressé la voix.
Loucas...
Coupée dans mon élan, les autres aussi. Sym dégaine sa machette et se retourne dans la direction de la voix mais face à lui, dix mètre environ, la gueule brûlante d'une arme à feu est directement dirigé sur sa tête. Il s'arrête plus très sûr de vouloir faire ce qu'il s'apprêtait à commettre.
Le boum retentit encore, accompagné cette fois par un craquement. La porte tient toujours. Mais plus pour longtemps.
Tous nos regards sont figés vers Loucas, son chien bavant un peu en arrière mais totalement aux aguets.
- Vous nous quittez déjà... dit-il avec une moue déçue et en haussant les épaules.
On aurait pu le croire vraiment déçu, mais l'arme qu'il pointe directement dans la direction de Sym nous montre une toute autre contrariété.
- Oh, je t'en pris baisse ta lame jeune homme, face à ça tu ne peux pas faire grand chose. argumente-t-il souriant à Sym qui avait toujours sa machette brandit en l'air et en faisant tournoyer le canon de son arme.
Tout doucement il obéit, tremblant.
- Je vais vous laisser partir. décide-t-il plus sérieux que jamais. Oui, votre face à face avec les autres m'a suffisamment diverti pour un moment. continu-t-il sans se soucier des fracas et de ses hommes qui crie de rage de l'autre côté de la porte.
- Ce fût un court divertissement, certes, mais j'ai ici un esprit aussi tordue que le mien. il élude en me pointant avec le canon de son arme un sourire étirant exagérément ses lèvres.
Je déglutit. La tête de chacun de mes compagnons de voyage se tourne vers moi. Il n'oserait pas.
- Vous, là. désigne-t-il Noama, Sym, l'homme et Lino en formant un cercle imaginaire avec le canon autour d'eux, partez. ordonne-t-il son regard devenu fermé et ses émotions hermétique.
Noama me regarde, comme pour me poser la question. "On ne va pas vous laisser là quand même ?"
- PARTEZ! hurle Loucas.
Je sursaute pour la deuxième fois en peu de temps.
- C'est bon, allez-y. je les encourage ma voix tremblante que je n'arrive pas à contrôler.
Lino revient vers moi, l'homme le prend sur son épaule en sac à patate. Il se débat et crie mais s'arrête quand il voit mon regard réprobateur. Il doit apprendre à grandir et ne plus agir comme un enfant.
- Et lui? je lance en désignant Sacha, laisse le partir.
- Lui? sourit Loucas en scrutant Sacha de la tête au pied. Non regarde comme il s'accroche à toi. Mourir seul c'est bien, mais à deux c'est tellement mieux! grince-t-il son regard ayant changé du tout au tout. Noir, humanité introuvable à l'intérieur.
Loucas montre qui il est vraiment. L'être vicieux, et dénué de toute compassion.
Son jeu va commencer. Parce que c'est ainsi qu'il le voit. De la même façon que je voyais aussi les choses avant, à un moment où plus rien cher moi, n'était... Moi.
Son jeu va commencer et il sera douloureux parce qu'il va torturer ma conscience. Dans ses yeux, il n'y a que ça qui se lit: la délectation qu'il retire de la souffrance psychologique d'autrui et autre chose, de différent mais que m'effraie tout autant. Oui, son regard m'intime quelque chose que je suis la seule à comprendre à cet instant: Quelqu'un mourra...
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