CHAPITRE 35: rester.

Aviel lève la tête vers moi. Ses yeux sont rougis et fatigué et ses cheveux plaqués par la sueur.

Son père prend l'un de ses bras qu'il passe par dessus ses épaules pour le remettre sur ses pieds et Aviel grimace de douleur à ce simple geste qui pourtant, semble tirer sur sa blessure.

Je détourne le regard sans pouvoir m'empêcher de croire que c'est en grande partie de ma faute.

Sa mère me lance un regard aussi mauvais et empli de désespoir qu'interrogateur. Je n'y réponds pas, ni par les geste, ni par la voix, ni par le regard.

A quoi bon? Là, elle a tout simplement le droit de m'en vouloir bien que je souhaiterai ne pas accepter ça.

Cette fois je ferme la marche, ne pouvant m'empêcher de scruter les faits et gestes d'Aviel... Affaibli; décadent; mourant à petit feu.

Sacha reste à côté de moi et ne lâche pas le bas de ma veste à laquelle il s'accroche. Alexander quant à lui, se retourne furtivement parfois. Sûrement inquiet pour Sacha, peut-être pense-t-il que je pourrai lui faire du mal?

Oui ce doit-être ça.

- Là bas! retentit tout à coup une voix dans mon dos.

Je me retourne.

- Merde. je murmure si bas que personne d'autre n'a entendu.

Mais les autres ont entendu la voix.

Ils fondent droit vers nous, un groupe d'une vingtaine d'homme. Nous, nous fuyons. Mais à onze personnes on ne peut pas se cacher ce n'est tout bonnement pas possible de rester discret.

Je tiens Sacha par le côté du col de son t-shirt l'incitent à courir et ne pas s'arrêter. je ne tiens pas à le perdre et lui non plus ne me lâche pas. Noama devant ouvre la marche avec Alexander, tous deux semblent savoir où ils vont, je l'espère en tout cas. Aviel tient le coup mais son père ne le lâche pas, moi ne plus je ne veux pas qu'il lâche. 

C'est une fuite décisive qui s'engagent. Qui tiendra le coup le temps de trouver un endroit sur? Qui ne tiendra pas? Qui mourra ? Parce que je le sens quelqu'un va mourir. On ne s'en sortira pas tous c'est une cruelle évidence.

Je crains pour Aviel. Pour rosa, sa petit soeur. Et Sacha, mais Lino aussi. Toutes ces pensées qui me traversent embrouillent mon esprit. Si bien que la distance qui se creusent entre Sacha, moi et les reste du groupe s'agrandit. Je puise au fond de moi et tourne rapidement la tête voir où sont nos poursuivants.

Trop proches à mon goût.

- Par ici! crie Alexander en tournant à gauche. 

Il nous emmène à la salle où j'ai rencontré Loucas.

Une vague de panique fait sursauter mon coeur mais aussi vite la raison revient et il vaut mieux Loucas, que vingt ennemis.

Où peut-être que je me trompe?

Deux grandes portes ouvertes nous font face et je vois déjà l'étendue de la salle dans cette dernière ligne droite.

Sacha par instinct accélère et cette fois c'est moi qui l'imite. Les dix derniers mètres me paraissent être les plus long que je n'ai jamais eu à parcourir.

Cinq mètre... Alexander et Sym commencent à pousser les portes, prenant de l'avance.

Ils les poussent. Il ne vont pas nous laisser de l'autre côté. Pas Sacha en tout cas.

Deux mètres. Un... Sacha passe entre les deux portes qui sont presque closes. Moi je dois enlever mon sac pour passer, je le balance au pied de Noama et et me faufile entre les deux battants.

Ils terminent de la fermer. Je me laisse deux minutes pour reprendre mon souffle haletant. Tout comme Sacha qui semble rassuré à présent.

Moi absolument pas. Ils allaient me laisser dehors... Seule face à vingt fou, vingt ennemis prêts à me tuer sans remords.

Un courant électrique me traversent et je me relève d'un coup. Je fixe Sym d'un regard noir. Il baisse les yeux vers ma main tenant toujours mon couteau dont je triture le manche avec mes doigt. D'anxiété, de rage aussi parce qu'ils allaient m'abandonner.

Certes j'aurais fait pareil, même peut-être pire. Mais est-il aussi bête qu'il n'y parait? J'ai les pistolets, du moins j'en ai trois, le quatrième étant en la possession de Noama. Mais j'ai les munitions. Oui il est étrangement stupide.

Je regarde par terre réfléchis pendant que tout le monde reprend son souffle. Non pas si stupide que ça puisque j'ai balancé le sac.

Je me mets à rire, plutôt glousser, tout à coup.

- Vraiment Sym? je l'interroge en essayant de réprimander mon rire nerveux.

Il me fixe toujours. Sa main se déplaçant doucement vers sa ceinture, près de sa machette.

- Quoi? grogne-t-il en avançant d'un pas.

Je m'approche et arrive suffisamment près de lui pour voir une goutte de sueur traverser sa tempe.

C'est l'angoisse.

- Se faire prendre sur le fait ça fait souvent cet effet. je crache le fixant droit dans les yeux.

Il cligne des paupière trois fois.

- J'ai pas peur de toi! gronde-t-il sans crier pour autant.

Je souris.

- Moi non plus. je réplique.

- On devrait se séparer. intervint tout à coup Noama voulant couper court à cet affrontement de paroles et de regards qui risque de mal se terminer... Mais certainement pas pour moi.

Je ne me retourne pas vers elle mais je recule sans quitter Sym des yeux. Je ne lui fais pas confiance. Plus du tout maintenant.

Personne ne parle, mais Aviel gémit tout à coup et du coin de l'oeil je le vois gigoter, se débattre face à la douleur qui enflamme son corps de toute part.

Sombre avenir qui l'attends là.

SI ce n'est pas la gangrène qui l'emporte ce sera les autres personnes.

On ne peut pas garder, ou rester en vie si l'on est blessé.

Ma gorge se serre. C'est ça la vie, rester fort où mourir. Rester le prédateur ou devenir la proie. Chasser, ou être chasser...

J'expire calmement par le nez pour reprendre mes esprits.

Alexander prend la parole.

"Elle a raison on se sépare en deux groupes, Noama et moi connaissons les sorties.

- Les ? il y en a combien exactement? je lui demande.

- Trois. Mais l'une d'elle s'est écroulée ils ont placé des explosifs à chacune d'entres elles pour justement éviter... Ça. désigne-t-il en nous montrant du doigt.

- Mais si ils restent à l'intérieur ils se piègent eux même. Pourquoi? interroge son père en haussant les épaules aussi incrédule que le reste du groupe.

- Parce qu'ils ont rien à perdre. je réponds à la place d'Alexander qui de toute façon n'avait pas l'air de connaître la réponse.

Tous restent figés. Cela leur paraît tout à coup plus horrible que le reste. Parce qu'il vaut mieux ne pas se retrouver en face de ceux qui n'ont plus rien à perdre.

Je sais de quoi je parle.

J'ai encore une chose à perdre, juste une c'est ce qui, je suppose, me faitrester moi même...

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