CHAPITRE 15: frissons
Je contrôle ma panique tant bien que mal.
L'homme c'est endormi, son teint pâle ne me donne aucune réponse sur ce qui a bien pu lui arriver. Rien de très réjouissant j'imagine.
La totale disposition de mes membres m'est revenue. Je me lève, avance vers les barreaux. Lentement, silencieusement. J'entoure mes poings autour. Je ne vois rien de vraiment intéressant à part deux couloirs taillé dans la roche qui vont dans deux directions différentes. L'un des deux est sûrement la sortie, l'autre, je ne préfères pas savoir.
Je suis dans la cellule la plus à droite, les autres sont toutes à ma gauche et je ne sais pas s'il y a âme qui vie dedans puisque aucun bruit n'en sort mais, après tout, moi non plus je ne fais pas de bruit. Peut-être si il y a des gens, veulent-t-ils aussi passer inaperçus comme l'a suggérée l'homme.
Je perds du temps ici, un temps précieux.
Je vais perdre la tête si je ne sors pas. Alors quoi, je hurle pour qu'ils me fassent sortir de ma cellule et puis après je les tue et je trouve la sortie?
Je crains que sa ne marche pas comme ça et puis, sans mes armes et des provisions je ne survivrai pas.
Le visage de Lino s'impose à moi comme une évidence. Je le cherche ou pas? Je le retrouve ou essais de l'oublier comme j'essai d'oublier les autres?
Il sera en plus de sa cheville une immense perte de temps que je ne peux plus me permettre. Sym et Noama n'ont cas crever ici, je me fiche bien de leur sort, de leur vie.
Lino c'est différent, il risque de revenir comme les autres, me hanter et me réveiller la nuit quand je cauchemarde d'eux et de leur mort, de leur assassinat et de moi, leur assassin, bourreau et prédateur en titre. Je dois le sortir d'ici on verra pour le reste...
D'ailleurs, moi, que suis-je là, enfermée dans cette cage? La proie? le prédateur? Les deux? Non, non, non. Je ne peux pas être la proie, je ne peux pas être chassée. Je suis le prédateur et je chasse la proie. Oui voilà, c'est exactement ça, je suis le prédateur.
Je calme ma respiration. C'est fou comme me sentir faible me fait perdre les pédales, me rend folle!
Clac, clac. Des pas approches, lourds, nombreux, déterminé.
Je recule dans le fond de la cellule, l'homme n'a pas bougé mais s'est réveillé. Il sert tellement les mâchoires qu'on pourrait les croire prêtes à se briser.
Je reste debout mes mains à plat contre le mur. Je fixe les barreau. Attendant. Les bruits de pas se sont dirigés à la première cellule à gauche.
Ils sont silencieux. La lueur d'une flamme surgit tout à coup, je ne fais que l'apercevoir puisqu'elle est certainement tenue par l'un de mes geôliers.
-Alors qu'avons-nous à nous mettre sous la dent aujourd'hui? résonne la voix caverneuse d'un homme.
Le son de sa voix me fait me crisper. Le simple son à lui seul n'informe que d'ennuis et les hommes qui l'accompagnent rient. Trois rire différents, trois personnes différentes donc trois ennemis.
Ils approchent.
Plus que deux cellule.
Ils prennent leur temps.
Je voudrais qu'ils en finissent mais, non.
Ils prennent le temps, le temps de la vie des gens.
Pas la leur.
-Lui, on l'emmène. ordonne de nouveau la voix.
Le cliquetis des clés et le grincement se fait de nouveau entendre.
-Non. supplie tout bas leur victime qui semble à bout de force, pas encore je vous en pris.
-La ferme! crie soudainement un autre homme me faisant sursauter et lâcher un petit cri de surprise.
-Oh, vous avez entendu? reprends l'homme à la voix caverneuse, la nouvelle arrivante est réveillée et qui dit réveillée dit...
-...Prêt! finissent joyeusement ses compères à l'unisson.
Ils sont là, devant.
Leur sinistre visage illuminés par l'éclat vacillant de la torche. Tous sourient, mais c'est un sourire que je reconnais entre mille.
Le sourire de la folie.
Joyeux tourment qui vous aspire dans des tempêtes avec pour seul refuge de faux rivages éphémères.
Je me crispe si fort que j'en ai mal aux vertèbres. Si fort que mon coeur s'emballe dans un crescendo magistrale. Si fort que je ne pourrais même pas crier.
Le visage du jeune homme qui leur serre de martyr est épuisé, des cernes si grand sous ses yeux et un teint pas beaucoup plus pâle que mon compagnon de cellule et, il lui manque, il lui manque un avant bras.
Le problème n'est pas tant l'absence d'un membre qui me choque, non. C'est plutôt la propreté et la précision avec laquelle cela semble avoir été fait. D'habitude on perd un bras ou une jambe dans une explosion d'arrivée de gaz, un coup de machette bien placé ou une infection qui oblige l'amputation mais dans ces cas là c'est toujours fait vite et c'est sale.
Là c'est trop propre pour être normal.
La grille s'ouvre et l'un des hommes qui à une barbe longue et grisonnante s'avance vers moi.
Je ne bouge pas. C'est impossible, je n'y arrive pas.
Il attrape mon poignet droit puis le gauche.
Je lance un regard de détresse à l'homme de ma cellule, il a fermé les yeux m'ignorant à mon sort comme je l'aurais certainement fait pour lui.
Terrible injustice justifiée.
Je me laisse faire et avance, comme dans un état second. Comme-ci ce qui m'arrivait ne m'arrivait pas vraiment. Comme-ci tout cela n'était qu'un rêve, une illusion. Pourtant je sais que ce n'est pas le cas.
Mais qu'est ce qui m'arrive ?
La garçon à l'unique bras me regarde avec une désolation si grande que j'aurais pu en tomber à genoux. Jamais je n'ai vu dans un regard tant de peur et de désespoir que dans le sien.
L'homme à la longue barbe me pousse vers le couloir en face de ma cellule suivi par ses compagnons et le jeune garçon blessé.
La voix caverneuse ferme la marche en chantonnant sinistrement entre ses dents.
Frissons.
Gorge nouée.
Angoisse.
La voix n'est éclairé que par quelques torches. De nouvelles lueurs apparaissent des ombres mouvantes dans un tournant. Des ombres souffrantes qui se mouvent d'agonies. Gémissements lugubre de douleur et reniflement de pleur.
Frissons.
Gorge nouée.
Angoisse.
Tripes serrées.
Le tournant passé un simple drap sale accroché en haut du passage empêche mes yeux de voir ce qui se trame réellement au milieu de ces ombres.
Le drap se pousse brusquement et laisse apparaître un homme, avec un masque qui devrait être blanc mais à priori ne l'est plus lui couvrant la bouche et le nez.
Ses yeux s'étrécissent joyeusement en nous voyants.
J'ai, venant de nos instinct les plus primitifs, un pas de recul et un mouvement d'épaule ayant pour but de me dégager. L'hommes à la barbe me stoppe immédiatement et violemment en me tordant le poignet. Je lâche un petit cri étouffé entre mes dents quand je sens celui-ci craqué. Pas cassé juste craqué, comme un faux mouvement.
Faux mouvement mais vrai douleur.
-Entre, Joseph, entre. L'invite l'homme au masque en marquant une pause entre chacun de ses mots. Il tend le bras vers le drap comme pour lui montrer le chemin.
Joseph qui est donc l'homme qui me retiens hoche la tête et me pousse de l'autre côté du drap, je ferme les yeux par réflexe pour ne pas me le prendre dans les yeux, déjà que quand il passe sur mon visage une odeur de moisi et de poussière m'agresse littéralement.
Je n'ose pas ouvrir les yeux.
Frissons.
Gorge nouée.
Angoisse.
Tripes serrées.
L'être humain a une fascination morbide pour le sang, la monstruosité et la mort.
Même fascination qui me pousse à ouvrir les yeux, tout doucement puis, d'un coup.
Frissons.
Gorge nouée.
Angoisse.
Tripes serrées.
Effroi totale.
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Voilà le chapitre 15 de Lumière!
N'hésitez pas à commenter, voter et à me donner votre avis.
Alors, d'après vous qui a-t-il derrière le drap?
Merci d'avoir lu j'espère que sa vous a plus et à bientôt pour le prochain chapitre! ^^
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