CHAPITRE 11: Spectre

Je ferme les yeux pour respirer calmement et reprendre mes esprits. Le silence est froid et le noir, sans aucune ville à l'horizon, toujours présent.

Je crois qu'une ampoule se forme sur le derrière de mon talon, les frottements incessant de mes chaussures auront finalement eu raison de ma peau. Il nous faut nous arrêter bientôt, Lino n'a de cesse de bailler et moi je garde difficilement les yeux ouvert, un combat s'engageant avec mes paupières à chaque fois que je cligne des yeux. Pourtant je ne veux pas me reposer cela nous fait perdre du temps, me fait perdre un temps précieux.

Quand soudain au moment où je rouvre les yeux deux silhouette indistinctes se dessine à ma gauche. Ils ne nous ont pas vu et j'ai l'impression d'être les seuls à les remarquer mais Lino, Sym et Noama se stoppent aussi. Nous les regardons marcher et s'arrêter à deux mètres de nous. Immobile, la peur au ventre, de se demander qui tuera ou ne tuera pas en premier. Ce sont deux hommes vu leur carrure. Je pose doucement ma main sur mon pistolet mais quelque chose en moi m'empêche de mettre fin à ce moment grotesque et à la vie de ces hommes qui n'ont pas l'air lourdement armés. Mes muscles sont tendus à l'extrême, ma respiration est régulière mais difficile. L'un d'eux fait un pas en arrière, l'autre ne bouge pas d'un poil. je ne peux distinguer leur visage à cause de l'obscurité et ça, sa m'empêche de les tuer. Il n'y a que les lâches qui ne regardent pas leurs victimes en face avant de tirer.

Celui qui avait reculé un instant plus tôt pose une main sur le bras de son ami qui tourne la tête vers lui avant de revenir à nous et d'hocher la tête de façon presque invisible, de tel façon que je crois même l'avoir imaginé, après tout ce ne serai pas la première chose que je vois mais qui n'arrive pas.

L'homme fait à son tour un pas en arrière et pivote finalement pour repartir dans l'immensité de ce désert oublié.

Sans vraiment m'en apercevoir au début, je me rends compte maintenant que j'ai épargné la vie de deux personnes qui ont épargné la mienne. J'ai l'impression que malgré tout ce qui me sépare maintenant d'eux un lien invisible c'est tissé entre nous par le simple fait que nous avons respecté la vie de l'un de l'autre. C'est tellement rare que des frissons me parcourent de la tête au pied.

J'aurais maintenant aimé voir leur visage pour si jamais par l'improbabilité de la vie je recroisais l'un des deux pour les remercier d'avoir respecté ma vie et de m'avoir épargné moi aussi.

Aucun de nous ne repart, aucun de nous n'a vraiment envie de continuer pour cette fois. Je veux me reposer moi aussi et pour le temps d'un sommeil, oublier tout ça et rêver d'un monde meilleur, n'importe quoi tant que c'est vivant et lumineux.

Dans un commun accord silencieux nous nous arrêtons et nous asseyons à même le sol à l'endroit même où nous étions posté. Je m'allonge sur le dos la tête reposant sur mon sac. J'admire les étoiles, ces petits soleils qui brillent tous ensemble et forme une équipe des plus parfaite dans l'ensemble de ce ciel noir depuis toujours et j'ai peur que ce ne soit pour l'éternité. Je me laisse emporter tout doucement, résistant autant que je le peux pour regarder encore ces étoiles qui ne sont peut êtres que les petits soleil que je verrai dans toute ma misérable et sans doute courte vie. Puis, enfin je m'endors.



Une bourrasque de poussière me fait reprendre conscience de la réalité et je m'éveille. je me redresse et m'assied et tailleur, toujours en vie, mais presque morte à la fois. je passe une main sur mon visage mais ne la sens pas me toucher. Réveil difficile. 

Un oiseau gris et noir se pose devant moi et me fixe de ses deux yeux brillantes comme les étoiles. Je ne bouge pas ne voulant pas le faire fuir mais cet oiseau et rejoins par un autres puis un suivant et ainsi de suite jusqu'à ce que leur nombre atteigne un bonne trentaine au moins. Là je ne bouge et ne respire quasiment plus. Ces oiseau sont malsain, leurs yeux ont beau êtres brillant ils ont quelques chose de cynique qui oblige toute personne aillant un minimum de jugeote à partir.


Je tête de ma main gauche le sol cherchant à réveiller Lino en silence. Lorsque je sens enfin la manche de son manteau sous mes doigts je remonte jusqu'à son épaule sans quitter des yeux les oiseaux. Je lui tapote le torse pour le réveiller mais n'obtiens de lui aucune réaction. Je recommence, il ne bouge toujours pas. Je fixe le premier des oiseaux à s'être posé aillant l'impression que si j'ose lâcher son regard il m'arracherai les yeux pour avoir osé regarder ailleurs. J'étouffe, son regard m'oppresse de toute la grandeur de sa luminosité. Luminosité qui aurait dû me rassurer mais qui là, ne fait que m'apeurer. Je m'impatiente de la lenteur de réaction de Lino et agrippe fermement un bout de son manteau pour le secouer comme je peux. Son corps me paraît inerte du bout de mon bras, je doute maintenant. Je remonte tout doucement vers son cou redoutant le pire, j'en sens la base mais retire brusquement ma main quand je pense avoir senti quelques chose où plutôt, rien. Mais je n'en suis pas sûr. Je tâtonne la terre sablé et sèche quand je sens un liquide, poisseux et légèrement dense. 

Je me tourne vers ce que j'ai touché et avec effroi, vois le corps de Lino privé de tête et ses épaules entouré d'une mare écarlate. Cette macabre scène me foudroie comme un coup de fouet en plein coeur. Noama n'a plus ni jambes ni bras et Sym n'a plus d'oeil et son visage n'est plus qu'un amas de chaire, d'os et de sang.

Je me retourne brusquement vers l'oiseau qui n'a pas bougé d'un pouce. Tout à coup ses compagnons s'envole en un nuage de poussière noir et difforme qui prends l'apparence d'un visage, ce visage, son visage. Je n'ai ni le temps de reculer, ni de me protéger qu'un chien se jette sur moi et agrippe mon bras gauche entre ses dents. J'hurle et le frappe avec mon poing libre. Sans aucun effet mes misérables forces s'amoindrissent. 

Ses crocs trouvent mes tendons et les sectionnes sèchement. Mon bras gauche ne me sert plus à rien et quelques larmes de rage et de douleur coule le long de mes joues. Le chien me lâche et s'écarte doucement sans aucun signe d'agressivité avant de s'arrêter net devant moi et ne me lâche plus de ses yeux noir. 

Je reprends mon souffle tant bien que mal et presse ma blessure avec un morceau de chair qui était posé par terre. Je saigne beaucoup et sans que je n'ai encore une fois le temps de rien, le chien m'attaque à nouveau mais cette fois il attrape de ses puissantes mâchoires mon coup.Il enserre de ses dents cherchant ma jugulaire de façon horriblement douloureuse. Cette fois c'est fini, je ne m'en sortirai pas. 

Une lumière m'apparaît tout à coup un son autoritaire se répand dans mes oreilles. Je presse ma blessure qui saigne abondamment. Respirer m'est maintenant impossible. A chaque battement mon coeur me tue un peu plus, propulsant le sang dans ma veine sectionnée qui finit par tout libérer. Le sang, le souffle. La haine, la douleur, la tristesse. Tous mes sentiments ressenti en une seule fois, tous ces sentiments sont trop fort et m'oppresse, m'étouffe, comme les crocs de ce chien qui me tenait il y a quelques secondes. 

La lumière s'agrandie. 

Alors c'est ça le soleil, un mirage de la mort, une éternelle illusion qui apparaît pour s'enfuir aussitôt dans une mort atroce et sanglante. 

Elle s'immobilise et bouge étrangement de droite à gauche avant de s'éteindre tout à coup. Mes yeux s'habituent vite et ce que je vois ne me pousse qu'à l'envie de laisser tomber ma main et libérer le sang qui de toute façon passe. Un homme accompagné de plusieurs autres se tiennent devant moi. Mais le premier, le plus proche de moi porte un masque à gaz. Horrible est de ne pas connaître le visage de celui qui nous veut du mal, il n'en est que plus monstrueux. Les autres n'ont même pas de visage. Ils ne sont que brume et volute rougeâtre qui tournoi devant leur capuche relevée.

Je le vois articuler quelques chose d'inaudible et placé son doigt devant ses lèvres close pour que je fasse silence. Ce qu'étrangement je fais. J'arrête même de respirer et laisse le sang s'écouler à sa guise. Des points noirs entament ma vue et j'entends les quelques dernier battements de mon coeur. Calme étrange et apaisement assourdissant qu'est la mort. Brutal, douce. Elle est à la fois prison et palais de liberté. Désire et refus. Une totale contradiction en si peu de temps pour une chose si banale.

Je m'éteins dans un flot confus et le sentiment d'avoir tout raté, d'avoir échoué à un moment bien précis de ma vie que j'aurais pu éviter.

 Et puis...

...plus rien.



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CHAPITRE 11 de Lumière finit et c'est aussi le dernier. Oui c'est finit j'espère que sa vous auras plu vraiment.


Non je rigole ce n'est que le début(j'espère que vous avez eu un peu peur...)^^

Dîtes moi ce que vous en pensez. N'hésitez pas à commenter, voter.

Le prochain chapitre arrive dans 6 ou 7 jours comme d'habitude et merci pour les 200 vus sa me fait extrêmement plaisir!!!! :)

PS: si sa vous tente passez voir mes autres histoires Les messagers et Peuples. 

PS 2: vous sentez-vous frustrés par la fin de ce chapitre? Parce que moi un peu.^^



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