Chapitre Bonus 2

ATTENTION.

Ceci est un chapitre bonus, qui intervient à la fin de l'histoire. Assurez-vous d'avoir lu le livre auparavant. Où trouvez le roman entier ? Je vous invite à vous référer à la partie "Lire la suite du roman".

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Bonus 2

Je sais que j'ai trouvé la partie de moi qu'il me manquait jusque-là.

— Kei, pensées

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— À l'attaque !

Alors que je discute avec Fidelio dans la grande salle, deux petites silhouettes nous frôlent en courant, avant de se jeter sur Nix, allongé plus loin. Ce dernier se laisse faire, laissant les deux enfants s'accrocher à son pelage. Une fois qu'ils sont sur lui, le fauve se lève, secouant son corps jusqu'à ce que les parasites tombent au sol en riant. Ils ne se fatiguent pas et tentent de remonter sur son dos, et il finit par les laisser faire.

Je regarde la scène avec un sourire, me rappelant de l'époque où moi-même j'embêtais mon compagnon. Je ne sais pas si j'étais pire qu'eux, mais je peux dire que les deux garnements ne lui laissent pas une seconde de répit. Depuis qu'ils ont pointé le bout de leur nez, il y a cinq ans, le château n'a pas eu une seconde de repos. Ces deux petits monstres enchaînent les bêtises. Des jumeaux, deux cerveaux pour deux fois plus d'imagination. Tout ce qu'on ne pourrait pas les imaginer faire, ils le font. Au moins, ils amènent de la vie. Peut-être un peu trop parfois, d'ailleurs.

— Valérien et Alexia débordent d'énergie aujourd'hui.

Je souris à mon Conseiller, observant son visage commençant à laisser apparaître les marques de son âge avancé.

— Y a-t-il un jour où nous ayons pu dire le contraire ?

Il se laisse aller à rire, tandis que j'observe encore un peu les deux enfants. Je me demande souvent d'où ils tiennent leur tempérament. Kei est calme, et si je n'étais pas en reste de bêtises lorsque j'étais petite, je n'atteignais pas leur niveau.

Leur nourrice arrive en courant dans la grande salle, paniquée, avant de les appeler. Il n'est pas étonnant qu'ils aient réussi à tromper sa vigilance pour arriver jusqu'ici.

— Ils vont rendre folles toutes leurs nourrices.

Il me regarde, avant de poser ses yeux sur mes deux plus jeunes enfants.

— Leur tempérament est ce qui les rend si adorables.

Et insupportables, disons-le-nous bien.

Je finis par laisser Fidelio et prends quelques minutes pour moi, dans les jardins. Il y a quelques jours que je n'ai pas eu le temps de me poser, et me balader entre les fleurs me ressource toujours.

En passant, j'aperçois mon mari, un peu plus loin, entraînant Hisaya à l'épée. L'aînée de nos enfants est une guerrière comme son père. Et comme sa grand-mère, à qui son nom rend hommage.

Depuis qu'elle est née, elle est collée à son père. La relation qu'ils partagent est vraiment particulière, faisant parfois ressentir à ceux qui les entourent la sensation d'être en trop.

Si nous n'avons pas une relation aussi unique, nous sommes proches, et Hisaya est mon portrait craché, de ce qu'on dit. Je ne suis pas jalouse de ce que Kei peut partager avec elle, parce que je suis consciente d'avoir une relation différente, mais tout aussi importante à ses yeux.

Je souris, les observant un peu, alors que le regard de Kei se dirige vers moi.

La même attirance qu'il y a seize ans, quand nous nous sommes rencontrés, traverse mon corps. Elle ne m'a jamais quittée durant toutes ses années, me rappelant chaque jour que j'ai choisi la bonne personne.

Je lui envoie un mot doux, qu'il me rend. Je n'ai jamais compris pourquoi il pouvait rentrer dans mon esprit et puis, au fil du temps, j'ai arrêté de me demander pourquoi. Je savoure plutôt le lien unique que nous partageons.

Alors que j'avance encore, je tombe sur Sidoine. En le voyant, je ne peux que penser que ma vie a pris tout son sens depuis que mes enfants sont là et que je la partage avec un homme merveilleux.

Hisaya, la guerrière, forte de caractère. Du haut de ses quatorze ans, elle fait déjà trembler nombre d'adversaires.

Sidoine, le timide, réservé, mais hautement intelligent. Un an de moins que sa sœur qu'il retrouve sans mal dans sa grande maturité. Un prénom que j'ai choisi en l'honneur de ma mère. Sidoine, de Sidus, pour « étoile ».

Et enfin Valérien et Alexia, en l'honneur de deux grands hommes. Des petites boules d'énergie, des terreurs, qui mènent leur monde en bateau.

Tant de caractères différents, mais qui se complètent, pour fonder une fratrie soudée, qui s'envoient des millions de piques entre eux, et se défendent corps et âme envers les autres.

Je n'aurais pas pu rêver meilleure vie.

Je vais m'asseoir à côté de mon plus grand garçon, avec qui je parle énormément. Il est très demandeur, et je me fais toujours un plaisir de lui répondre. Depuis quelques jours, je le vois pensif, et je ne doute pas que c'est à cause de Miracle, la jeune fille de Liliana. Cette dernière a trouvé l'amour peu après moi, dans les bras d'un beau soldat. Après deux ans de bonheur, Miracle est venue au monde, et la jeune fille de douze ans semble faire tourner la tête de mon garçon. Nous en rions beaucoup, avec ma meilleure amie, devenue depuis une de mes Conseillères.

J'attends qu'il me parle, et regarde la statue qui se tient haute en face de nous. À l'endroit même où était autrefois planté l'arbre d'Arold, j'ai fait ériger une statue d'Alexander, qui reflète la grandeur d'âme de cet homme particulier pour moi. Sidoine m'a souvent demandé qui il était, et je n'ai jamais cherché à le lui cacher. Il sait que son père n'était pas le seul homme à être là pour mon cœur, et que le prince en face de nous a bien failli le gagner. Bien qu'il y ait toujours eu une place.

— Dis maman, comment as-tu su que tu aimais papa ? Je veux dire, que tu l'aimais vraiment ?

Je souris, me rappelant cette fois où j'ai demandé la même chose à Valère.

— Cela s'est seulement imposé à moi. J'ai beaucoup douté. Je me suis posé beaucoup de questions. Et au final, je l'ai juste su, quand j'ai eu besoin de le savoir.

— Ça ne m'aide pas vraiment.

Je lâche un petit rire, devant la moue de mon fils.

— Je veux juste te faire comprendre que de chercher à tout prix la solution n'est pas toujours la bonne façon de la trouver. Parfois, il faut juste attendre qu'elle se révèle d'elle-même.

Il laisse passer un moment de silence, avant de se retourner vers moi.

— J'ai lu un livre d'histoire ce matin. Avant, les princes et princesses ne choisissaient pas leurs époux. Est-ce que cela sera pareil pour nous ? Pour moi ? Vais-je devoir épouser une personne que vous avez choisie ?

Il est hors de question d'imposer quoi que ce soit à mes enfants. Ils feront leur choix, ceux que leur cœur leur aura dictés. Je ne compte pas intervenir dans ce qu'ils ressentent, jamais. Mon rôle est de les accompagner, pas de les contrôler.

Je pose ma main sur ses cheveux, et le regarde tendrement.

— Jamais nous ne vous imposerons qui que ce soit, Sidoine. Tu épouseras la personne de ton choix. Et si tu ne veux pas te marier, nous le respecterons aussi.

J'ai fait changer cette tradition de mariage l'année où Hisaya est née. Si cela a été bénéfique pour moi, et seulement grâce à des Conseillers m'ayant permis un choix, je ne veux pas que mes enfants se retrouvent dans la même posture. Cette règle que je pensais impossible à abroger a finalement disparu.

Sidoine semble rassuré, mais aussi intrigué.

— Pourquoi vous n'êtes pas comme les rois et reines d'avant ?

Alors je lui fais un grand sourire, et je sais déjà ce que je vais répondre.

— Parce que mon père m'a toujours répété une chose. L'amour ne s'arrange pas.

Fin

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