Chapitre 5 [Version éditée]

Venez découvrir les premiers chapitres de ce roman, disponible aux éditions Abeille bleue en juin 2023.

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Chapitre 5

C'est mon occasion. La couronne des quatre royaumes me tend les bras. Je saurai l'attirer à moi.

— Un roi, pensées

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Le roi recule de plusieurs pas, un air effaré sur le visage, alors que la salle retient difficilement une exclamation, de surprise ou de peur, je ne saurais le dire.

Nix vient se coller dans mon dos, mesurant presque ma taille, le regard fixé vers celui qui vient de m'attaquer, prêt à bondir au moindre geste de sa part. Ma main se pose sur son pelage d'une douceur incroyable, au niveau de sa tête à côté de la mienne. Je relève le visage alors qu'un petit sourire satisfait et moqueur prend place sur mes lèvres.

Je savais qu'il allait faire une entrée spectaculaire, et je dois dire qu'il ne me déçoit pas.

— Je vous déconseille de tenter cela à nouveau.

Comme pour appuyer mes paroles, Nix grogne.

— Qu'est-ce donc que ce...

Je lis la terreur dans les yeux du roi et je n'en suis que plus satisfaite.

— C'est un tigre blanc. Géant. Je pense que cela se voit.

Dernier représentant de son espèce, Nix est un cadeau des Dieux à ma naissance. Un protecteur, le mien. Une vraie peluche en général, mais extrêmement dangereux si on me touche.

— Mais ce n'est pas...

— Possible ? Il faut croire que si. Maintenant, si vous n'y croyez pas, essayez d'approcher pour voir.

Je perçois des tremblements chez cet homme qui me répugne au plus haut point. De la peur, que j'aime voir s'insuffler en lui. Et si la partie raisonnable de mon être comprend que je réagis de façon bien trop excessive, la part sombre en moi s'amuse de lui. Alors je plante mon regard dans le sien, sans pouvoir me retenir, et souris.

— Majesté !

La voix de Valère, l'un de mes Conseillers, résonne dans la pièce et je le sens arriver, entouré des autres. Et si le roi était déjà blanc, il se liquéfie quand il comprend enfin. Son regard défait me fait presque plaisir.

Valère ne dit rien de plus, et me laisse gravir les quelques marches qui mènent à mon trône. Je reste devant celui-ci, debout, Nix se couchant à mes pieds, et je replante mon regard dans celui du roi, la tête bien haute, le surplombant. Je ne fais pas attention au silence qui m'entoure et qui prouve que l'assemblée a saisi la gravité de la situation. Le dominer. Je n'ai jamais aimé être supérieure. Mais face à lui, j'en ressens le besoin presque viscéral, devant cette autosuffisance qu'il s'est plu à afficher.

Je me sens happée par la nécessité de le remettre à sa place. Je ne sais faire autrement. Mon contrôle m'échappe. Si j'observais les familles royales, peut-être verrais-je que certains d'entre eux ressentent ce qui se passe en moi. Si j'osais un regard vers mes Conseillers, peut-être verrais-je Valère me faire les gros yeux et me souffler d'arrêter. Mais mon attention n'est tournée que vers lui.

Je sais à quoi je ressemble, là, maintenant. Je sais qu'autour de moi, pour les yeux les plus avertis, on peut distinguer un halo flou et fluctuant, ma magie s'échappant de mon corps. Je sais que mes cheveux virevoltent doucement sous sa force. Je sens que tout un chacun est capable de sentir l'atmosphère de la pièce que je contrôle. J'ai l'aura de ma mère, et ses capacités. La magie teinte mon sang, et c'est une puissance qui se ressent. En particulier lorsque l'on me met en colère. Je ne maîtrise pas mes dons. En revanche, je sais très bien les faire sentir. Il me suffit de lâcher un peu de mon contrôle déjà bancal. Suffisamment pour que ma magie vienne l'effleurer. Trop peu par rapport à celle qui coule dans mes veines. Mais bien assez pour qu'il ait une idée de la puissance que je peux posséder.

Le roi me regarde, ne semble pas savoir comment agir, à présent. D'un hochement de tête, je lui fais signe d'avancer, avec sa famille.

— La famille royale d'Aurum nous fait l'honneur de se joindre à nous. Je suppose qu'ils ont une bonne raison derrière leur retard.

Mon ton est calme, bien trop. Je laisse ma voix d'apparence tranquille montrer dans ses sous-tons toute ma colère. Son regard me souffle qu'il n'a aucune autre raison que celle que j'imaginais dès l'origine. Son irrespect de ma personne. Et pourtant, il ne dit rien. Il n'affiche pas le dégoût que je sens couler dans ses veines. Je la sens. Cette perfidie qu'il possède. Et cette intelligence, également. C'est un homme qui ne m'inspire pas confiance, mais qui semble savoir parfaitement jouer au jeu des convenances. Dès lors qu'il sait qui je suis, il ne dira plus un mot plus haut que l'autre.

Intelligent. Mais foncièrement faux.

Bien droit devant moi, celui que je surplombe hésite sur les paroles à prononcer. Sur la marche à suivre. Il devrait faire une révérence. S'excuser. Et moi qui ne suis d'habitude pas admiratrice des démonstrations de soumission, cette fois-ci, je prends un malin plaisir à les lui imposer.

Je laisse une nouvelle vague de magie l'entourer. Plus puissante. Suffisante pour le faire blêmir un peu plus. Pour lui faire comprendre à quel point ce fossé qui nous sépare est profond. Je prends plaisir à lui laisser entrevoir combien je peux être dangereuse. À lui, et seulement lui. Les autres voient son visage se décomposer, mais ils ne sentent rien d'autre que de faibles relents de magie, et je regarde son corps se plier de mauvaise grâce dans une révérence parfaitement exécutée.

— Veuillez nous excuser, votre Majesté.

Un titre qui semble presque lui brûler la gorge. Je note, afin de le lui faire dire le plus souvent possible dans l'avenir, par pur sadisme.

Encore en colère, que je parviens à mesurer grâce à la satisfaction de ma domination, je l'enjoins à présenter sa famille, qu'il résume rapidement par sa présence et celle de son fils, Alexander. J'observe le visage de ce dernier, que je n'avais pas encore aperçu, mais je m'attarde plutôt sur les jeunes femmes que le roi semble ignorer.

— Il me semble que vous ne m'avez pas présenté toute votre famille.

Je le vois tenter de cacher une mine dégoûtée. Celui-là respecte donc énormément les femmes. Je sens que l'on va bien s'amuser tous les deux. Il se décale un peu pour que je puisse apercevoir sa reine et ses filles.

— Mon épouse, Amarita, et mes filles, Ella, Saphia, votre Majesté.

Les jeunes femmes baissent la tête. Bien. Alors il n'est pas non plus capable de différencier ses jumelles et vient de se tromper de prénom en les désignant. Parfait, cet homme, un père et un mari hors pair.

Je salue les jeunes femmes, uniquement, dans un esprit de vengeance un peu enfantin, quand mon prétendant – ce mot m'arrache la gorge – s'avance d'un pas.

— J'ai hâte d'apprendre à te connaître. Je suis sûr qu'on va bien s'entendre.

Un petit sourire que je pourrais qualifier de pervers orne son visage. Pourtant, je sens qu'il y a autre chose. Cette attitude ne semble pas naturelle. Faussée, jouée. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais il y a une certaine ambivalence en cet homme.

Un mystère que je me plairai peut-être à résoudre, mais qui passe au second plan, face à ce qu'il vient de me dire. Un ton trop décontracté, un tutoiement non autorisé, une attitude bien loin des conventions. Et surtout bien loin du respect de l'étiquette. Si cette dernière m'agace dans ma vie quotidienne, il en est tout autant quand il s'agit d'un prince dont le père vient d'esquisser un geste d'agression envers moi. Qu'il ait pensé s'en prendre à une employée ne réduit pas l'ampleur de son erreur, bien au contraire.

C'est une chose que je ne peux pas laisser passer. Encore moins devant ceux qui se trouvent dans cette pièce. Ce serait admettre qu'ils sont libres de négliger toute forme de respect avec moi.

— Peut-être ai-je oublié ce détail, mais je n'ai pas souvenir de vous avoir autorisé à me parler de manière si familière. Je vous prie de ne pas oublier votre place. Je ne voudrais pas avoir à vous y remettre moi-même.

Je détaille un instant ce prince, qui ne sait visiblement plus où se mettre. Au premier abord, il me semble être ce que je qualifierais de fils à papa. Fier et arrogant, qui a toujours ce qu'il veut, y compris les femmes. Il porte plus de bijoux que moi, et a un visage plutôt efféminé, fin, avec des cheveux blonds et de jolis yeux verts. Il doit en faire tomber plus d'une. Manque de chance, il ne m'attire absolument pas, et plus que ça, son attitude m'horripile alors qu'il vient seulement d'arriver. Pourtant... quelque chose me chagrine. Je ne me l'explique pas, cependant j'ai la sensation que son attitude ne correspond pas à ce qui émane vraiment de lui.

Alexander bredouille des excuses à peine audibles tandis que je prends place sur mon trône, Nix se positionnant à mes côtés. Et comme pour rajouter un aspect théâtral, celui-ci rugit fortement. Je me retiens, tout autant que les personnes vivant ici, de laisser mon rire résonner dans la pièce, amusée par son impertinence.

— Quelqu'un a-t-il quelque chose à dire ?

Devant le silence général, je ne peux qu'être satisfaite. Je crois que l'effet recherché est effectif. Maintenant, aucun d'eux n'osera me remettre en cause, du moins pas directement. Cela ne peut être que bénéfique. Pourtant, j'évite d'analyser ce qu'ils peuvent ressentir. Comme si une partie de moi craignait ce qu'ils avaient à dire sur ce que je viens de faire.

— Bien. Une dernière chose, sire Malakay.

Son regard s'accroche au mien tandis qu'une nouvelle fois, je laisse une aura de puissance m'entourer. Pendant juste cette seconde, je laisse ma colère reprendre le dessus. Elle teinte mes iris d'une lueur mauvaise, mon visage d'une sévérité sans faille, et ma voix d'une promesse dangereuse.

— Adressez-vous une seule fois à l'un de mes sujets de cette manière, et vous ne serez plus roi que des rats de mes geôles.

**

J'aimerais retourner dans ma chambre et dormir pour oublier les événements de la journée, mais le regard de Valère me suggère que les Conseillers veulent me parler. Maintenant. Et j'ai comme dans l'idée qu'ils ne souhaitent pas seulement débriefer des princes. Il marche à mes côtés jusqu'à la salle du Conseil, où les autres sont visiblement arrivés. Le silence qu'il laisse peser durant les quelques mètres qui nous séparent de ce lieu renforce l'idée que mon action n'a pas été des plus appréciées.

J'ouvre moi-même les portes, toujours passablement énervée, et avance lourdement dans la pièce, le visage fermé. Je me laisse presque tomber sur le siège en bout de table. Aucun des Conseillers ne dit rien sur mon attitude. À bien des égards, ils sont plus que de simples hommes là pour m'aider à gérer un royaume, ou plutôt quatre. Auparavant Conseillers de mon père, ils m'ont vu grandir et évoluer. Ils connaissent mes défauts et mes qualités. Ils cherchent à me permettre d'arriver au meilleur de moi-même dans mon nouveau rôle. Et c'est peut-être pour cela que je ne leur en veux pas de m'obliger à respecter cette tradition maritale. Je les apprécie, ils sont un peu comme des oncles, et même si leur côté conservateur m'irrite parfois, je sais que leurs conseils sont avisés. Ils savent me dire lorsque je commets des erreurs, et ce, même quand je ne suis pas prête à les entendre.

Ils laissent planer le silence pendant un bon moment, avant que Sagis ne se décide à mettre des mots sur les pensées que je sais tous les habiter.

— Majesté. Je comprends que vous soyez contrariée. Cependant, nous devons revenir sur ce qu'il vient de se produire.

— Vous estimez que j'ai eu tort ?

Je n'en ai pas l'impression. Et lorsque je tente de repenser à la scène, la colère monte encore.

— Peut-être pas sur le fond. Mais probablement sur la forme.

Fidelio s'avance dans son siège et pose ses coudes sur la table, brisant un peu l'atmosphère austère.

— Disons-le. La famille royale d'Aurum, ou plutôt le roi Malakay, est un homme imbu de sa personne. Je vous l'accorde. Il était nécessaire de faire un rappel à l'ordre des bonnes convenances. Cependant...

Cependant, je n'aurais pas dû lui envoyer des vagues de magie en pleine tête. Je crois avoir saisi l'idée. Ce n'est pas pour autant que je ferais les choses différemment si elles se reproduisaient.

— Vous avez peut-être réagi un peu trop excessivement.

— Ils sont arrivés avec deux heures de retard. Il a été odieux et a tenté de me battre. Qu'il ignorait mon identité ne rend son geste que plus abject à mes yeux.

— Je ne tolère pas son comportement, Majesté. Mais votre façon de procéder peut provoquer des réactions diverses. D'aucuns penseront que vous auriez dû vous présenter plutôt que de laisser le doute subsister. Certains y verront une volonté de faire tomber un roi. D'autant plus quand vous menacez de le destituer.

J'ai l'impression d'être une enfant que l'on doit réprimander. Et c'est un peu le cas. Je n'ai que dix-huit ans. Je viens de perdre mon père. Et je dois assumer le poids de quatre royaumes et de millions de vies. Alors oui, je fais des erreurs. Oui, j'ai des réactions parfois un peu trop enfantines. Et j'ai besoin qu'on me les pointe du doigt. Ce qui ne m'empêche pas de ne pas toujours avoir envie d'admettre que j'ai eu tort. Et là, je ne souhaite pas l'admettre.

— C'était une promesse. Non une menace.

Sagis m'offre une sorte de sourire bienveillant et un brin amusé, difficilement discernable au travers de sa longue barbe. À le voir, on lui donnerait facilement plus d'une centaine d'années. Je dois avouer que je n'ai aucune idée de son âge, et je me vois mal lui poser la question. D'aussi loin que je m'en souvienne, Sagis a toujours eu cette apparence, je ne me rappelle pas l'avoir vu un jour plus jeune.

— La prochaine fois qu'il vous vient l'idée de faire une promesse de ce genre, Majesté, souvenez-vous qu'avant de retirer ses titres à un noble, qui plus est à un roi, on fait une enquête en amont, et non pas après la sentence.

Je ne peux rien lui répondre, consciente qu'il a raison. La justice est un aspect important du règne de mon père, et j'entends qu'il en soit de même du mien.

— Le souci majeur est que votre réaction ne s'est pas faite en huis clos. Ainsi, je crains que vous n'ayez laissé les familles remarquer que vos émotions, et notamment votre colère, ont pris le contrôle.

Justinien, à ses côtés, acquiesce.

— Je crains également que la démonstration de magie n'ait pu inquiéter.

Je fronce les sourcils, et les regarde tour à tour.

— Sur la deuxième vague, il est possible que quelques relents se soient faufilés jusqu'aux familles. Mais rien de plus. Comment cela pourrait-il inquiéter ?

Valère cherche ses mots et s'approche de moi, comme pour donner un caractère plus intimiste à ce qu'il souhaite m'annoncer. J'ai un peu de mal lorsqu'il me vouvoie, ce que nous ne faisons pas en privé. À bien des égards, Valère n'est pas mon Conseiller. Lui, il n'est pas seulement comme un oncle, je le considère réellement comme tel. Meilleur ami de mon père, il était son frère autant que Liliana est ma sœur. Ils sont, avec la mère de mon amie, les derniers membres de ma famille qu'il me reste. Son avis me touche donc bien plus que celui des autres.

— Il semble que vous ayez moins contrôlé que ce que vous ne pouvez penser. Ils l'ont tous senti. Et les réactions ont été variées.

Il m'explique l'attitude gênée du roi de Naturea, et celle plus étrange de sa reine. Les membres de Ferrum sont restés imperturbables quand d'autres ont montré des signes d'étonnement. Le prince Arold a eu l'air impressionné, de ce qu'on me rapporte. Je finis par le couper, quand j'estime en avoir eu assez.

— Vous êtes donc tous d'accord pour dire que j'ai légèrement surréagi.

J'insiste sur le terme que je sais faux, ce qui tire un sourire aux hommes en face de moi. Je leur indique que je prends note de leurs remarques, et si je ne dis rien de plus, je commence à envisager qu'effectivement, j'ai pu aller trop loin.

Fidelio décide de détourner la conversation sur un autre sujet, et finalement je me dis que celle-ci n'était pas si mal.

— Avez-vous déjà une préférence pour l'un de ces jeunes hommes ?

Il est bien conscient qu'il est impossible que j'aie fait un choix, mais je suppose qu'il a capté comme moi les auras autour de ces jeunes hommes. Et c'est un premier point essentiel.

— Pas vraiment.

— Cela sous-entend que l'un d'eux a attiré votre attention.

Je me tourne vers Valère.

— Ce n'est pas vraiment cela.

Il me sourit en coin, signe évident qu'il ne me croit pas. En réalité, ils ont tous plus ou moins éveillé un intérêt en moi. Arold, par cette gentillesse et cette douceur incroyables qui se dégagent de lui, Alexander, par cette attitude qui semble cacher autre chose, et Kei, par ce mystère qui l'entoure.

— C'est d'une certaine mesure une bonne chose que vous ayez déployé cette magie. Les réactions diverses peuvent vous aider dans les prémices d'un choix.

Ou le restreindre, tout dépend comment l'on voit les choses. En même temps, cela ne m'étonne pas du Conseiller Séverin. Il est celui qui tient le plus à cette union. Pas qu'il me croie incapable de gérer seule le trône, mais il voit les intérêts d'un mariage et pense que plus tôt il aura lieu, mieux ce sera.

— L'important n'est pas que le choix soit simple, mais réfléchi. Vous devez laisser une chance à chacun de ces jeunes hommes.

Comme son nom l'indique, Justinien est celui qui apporte le plus d'importance à la justice et l'égalité. Il faut dire que chacun des Conseillers à un nom qui lui va bien.

— Même à celui d'Aurum, peu importe la première impression qu'il a laissée.

Sagis rajoute cela en regardant Séverin, sûrement pour lui faire comprendre que l'important n'est pas d'en éliminer le plus vite possible.

Cependant, je dois avouer que l'idée de côtoyer cet Alexander ne m'enchante guère.

— Ne vous posez pas trop de questions, Majesté. Contentez-vous d'apprendre à les connaître, nous sommes là pour couvrir vos arrières.

Je tente un vague sourire à Fidelio. J'ai l'impression qu'ils ne comprennent pas ma situation. Mais après tout, comment le pourrait-il ? Rien de tout ce qui m'est arrivé depuis que je suis reine ne faisait partie de mes plans pour un avenir proche.

Et tout me paraît si irréel. Si mon père était là, qu'en dirait-il ? Voudrait-il lui aussi que je fasse un choix parmi ces jeunes hommes ?

Je ne le sais pas. Mais de toute façon, ai-je vraiment le choix ?

Je me retiens de leur laisser apparaître mon trouble, et me lève pour me diriger vers la sortie. Avant d'ouvrir les grandes portes, je me retourne une dernière fois vers eux.

— Et concernant notre affaire, du nouveau ? Nous devons les arrêter. En particulier cet homme.

Seuls leurs visages graves me répondent. Rien. Et cela finit de rendre cette journée mauvaise. 

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