Chapitre 4 ~ Enfermer

Cage aux mille barrières qui te prive de cette liberté primaire.

Point de vue Nora :

Le seul souvenir qu'il me reste est celui du sol se rapprochant dangereusement de ma tête. Puis plus rien. Le "Black out" comme on dit. Je ne me souviens même pas avoir eu peur. Mais le contact actuel avec une surface dure et froide ne me rassure pas. Je me relève difficilement sur mes avants bras non sans un son peu féminin sortant de ma bouche. Je peine à ouvrir les yeux pour constater l'ampleur de ma situation foireuse.

Devant moi se trouve une autre...cage. Je suis enfermée. Je soupire à ma propre pensée, évidemment que je suis enfermée, on m'a enlevé. On ne kidnappe pas quelqu'un pour l'emmener à Disneyland. Pourtant ça m'aurait arrangé, j'ai toujours rêvé de faire le Space Mountain ou même l'attraction avec les poupées. Bon la musique répétitive m'exaspèrerais sûrement mais c'est une expérience à faire.

Je pivote mon regard à ce qui se trouve à ma gauche. Les barreaux de ma cage. Ils sont aussi noirs que les ailes d'Adam.

Adam.

J'écarquille les yeux. Il va littéralement exploser. Déjà qu'on vient à peine de retrouver cette complicité perdue, il faut que quelque chose ne tourne pas rond. Je n'ose imaginer la réaction de nos parents face à ce désastre.

Je gémis en essayant de m'assoir en tailleur. Avec difficulté mais rapidité je me retrouve en position de méditation, mon postérieur calé sur le béton grisâtre du sol de la prison.

Cette fois j'examine attentivement ce qui m'entoure avec une mine de dégoût. Une odeur métallique s'étend à travers les cachots mais elle reste faible, comme envolée. 6 cachots pour être exact sont disposés. Je me trouve dans celui le plus reculé à gauche. Un lit avec un matelas usé est fixé au mur de pierre. La lumière tamisée ne me permet de voir que des escaliers, eux aussi en pierre menant à mon échappatoire. Ma porte de sortie. Ma liberté.

Je rampe presque à la façon d'Olly vers mon lit pour pouvoir reposer mon dos dessus. Du moins sur la bordure de ce dernier, n'ayant pas assez de force pour correctement y grimper. Soudain une douleur lancinante me prend sur le côté de la nuque.

Je porte instinctivement ma main sur cette dernière. Mes doigts survolent ma peau pour frôler deux petits trous. Du venin de loup.

Les loups possèdent un venin capable d'endormir n'importe quel surnaturel. Évidemment ils l'ont mis dans une fiole à deux entrées pour faire plus mal. Pour être sûre que je devienne la jolie belle aux bois dormant, version brune.

La douleur s'estompe mais elle ne partira pas avant quelques heures. C'est qu'ils sont puissants les louveteaux. Si je retrouve celui qui m'a fait ça, je lui réserve une belle douche froide.

Je ramène mes genoux à moi et j'attends. Je ne sais pas ce que j'attends exactement mais c'est la seule chose qui me reste à faire. C'est ennuyant d'ailleurs. Mes yeux se perdent sur le sol et j'y découvre un petit caillou. Je le ramène à moi et commence à le faire rouler d'avant en arrière. Je dois sûrement ressembler à une enfant punie qui s'occupe comme elle le peut. Ou à une dérangée mentale sortie d'un asile. Je préfère tout de même la première option.

En ayant perdu la notion du temps qui s'écoule, je ne saurais dire combien de temps j'ai attendu. Mais j'entends une porte s'ouvrir et des pas s'approcher.

Les lanternes me permettent de décrire un homme barbu et grand se dirigeant vers ma cellule. Il a les cheveux ramené en arrière et une cicatrice à l'arcade. Il coiffe ses cheveux d'ébène avant de sortir une clé. Il ouvre mon entre et s'approche de moi. Je recule contre mon futur lit.

D'un geste furtif il me plante deux aiguilles accolées à mon cou. Cette fois ce n'est pas du venin de loup mais de vampire.

Ce venin oblige la vérité à se révéler.

Je ne peux pas mentir aux questions qu'il va me poser sous peu.

- Alors petite sorcière comment te sens-tu ? Ils ne t'ont pas fait trop mal j'espère ? Tu es précieuse à notre plan. Enfin tu ne l'étais pas mais maintenant si. Et puis c'est grâce à toi qu'on l'a trouvé avant qu'elle ne s'envole.

- Je comprends pas ce que vous me voulez, ni ce que vous dites.

- Tu vas vite comprendre.

Dans un geste théâtrale il fait apparaître une chaise pour s'y affaler dessus.

- Où est-elle Nora ?,il se penche si près que je peux sentir son souffle sur la pointe de mon nez. Il a d'ailleurs une haleine de chacal, vite qu'on lui donne du dentifrice ! C'est un affront à mes narines. S'il continue je pense bien m'évanouir d'asphyxie.

- Qui ?

Je me retiens de pincer mon nez. Je tiens encore à ma vie. Il ricane. Même son rire sens mauvais.

- La fille sur toutes tes récentes photos de tes réseaux sociaux. Tu sais celle aux cheveux gris. Megan, dis moi où elle se trouve. Sinon tu vas passer un mauvais quart d'heure.

- Megan ? La dernière fois que je l'ai vu c'était dans la salle de bain de ma chambre. Pourquoi vous voulez savoir ça ?

- Arrête de te moquer de moi !, dans son mouvement de rage il s'est approché. Il n'est plus qu'à quelques millimètre de moi. Du wasabi mélangé à des endives voilà l'odeur provenant de sa bouche. Affreux. Infâme. Intolérable. Ses veines ressortent de son crâne. Je l'ai énervé, pourtant je n'ai fait que lui dire la vérité que je me permet d'éclaircir.

- Je ne me permettrais pas ! Vous avez fait en sorte que je vous dise la vérité et la voici. Elle est à l'Inter...Gringe Academy.

La gifle arrive si vite que je n'ai pu me protéger le visage. La vibration se répercute jusque dans ma tête. Et la brûlure marque ma joue au fer rouge. J'ai mal. Mais ce n'est pas monsieur qui me verra pleurer.

Il respire fortement comme pour se calmer mais c'est trop tard mon coco, ton calme tu l'a perdu à la seconde ou tu m'a vu.

- Tu es stupide ma pauvre. Si on s'intéresse à toi c'est seulement pour la retrouver. On était près à la prendre elle à ta place mais elle s'est volatilisée. D'un coup plus aucune trace magique de sa présence. Alors on a attendu les ordres et voilà qu'on nous demande de t'enlever toi. On avait enfin retracé son parcours de son ancien lycée jusqu'à Gringe Academy. Mais on est arrivé trop tard. Et maintenant on t'a toi. Alors je ne vais pas me répéter. Où est-elle ?

Disparu ? Megan a disparu? Elle ne m'en a jamais parlé. J'ai certes remarqué ses absences ce dernier mois mais je ne pensais pas qu'elle irait jusqu'à disparaître. Elle m'a abandonné ? Mon amie m'a abandonné. Après le frère, la soeur. Cercle vicieu dans lequel je suis. Les larmes me viennent aux yeux mais je préfère ne pas imaginer les pires scénarios.

Et si elle s'était faite enlever à son tour ? Et si elle était en danger ? Et si ? Et si ? On ne refait pas le monde avec des "si" mais on se refait une vie pour sûr.

- Je n'en sais rien, je le jure.

Je sens une forte poigne s'emparer de mes cheveux. Je suis soulevée du sol par cette homme que l'on va appelé Scar. Je suis en manque d'originalité, comme de glaces d'ailleurs.

- Bien alors comme tu n'es pas décidée à parler tu vas rester un petit moment ici, gamine !

Il me rejette violemment par terre où je sens mes os se fissurer lentement. Ma respiration se coupe et je plonge dans l'inconscient.

Des bruits de chaînes me sortent de mon évanouissement. Tout de suite une odeur de sang me force à retenir un haut le coeur. Je ne sens pourtant aucune lésions extérieures. Mais intérieurement j'ai l'impression d'être en morceau.

Je retourne brutalement la tête, ce que je n'aurais pas du faire vu la douleur qui se ravive aussi vite qu'elle était partie. Je suis allongée au sol mais je constate que la cellule en face de la mienne n'est plus vide. L'horreur s'y trouve à l'intérieur.

Un homme dans ma tranche d'âge y est enchaîné au sol, son corps dégouline de sang et de transpiration gardant les yeux clos. Son seul signe de vie est une quinte de toux plaintif, réflexe de son corps pour recracher le sang. On l'avait battu presque à mort. Ses cheveux ne sont pas blonds mais je ne peux distinguer le bruns du noir ou le marron du cendré. Les parcelles d'épidermes non ensanglantées sont pâles. Ses muscles sont bien dessinés sans pour autant être dans l'excès.

Je me demande ce qu'il a pu faire pour se retrouver dans un tel pétrin.

Je réussis à me redresser pour reprendre ma position adossé à mon lit. Je n'ai pas la force de me tenir sur mes jambes. Je suis faible et pathétique. Dans mes lamentations je ne remarque pas le réveil de mon colocataire.

- Tu es Nora c'est ça ?

Je relève mon regard sur lui. Le sien est semblable au mien. Marrons. Si le mien est plutôt chocolat au caramel, le sien est plus chocolat au lait.

- C'est ça.

Je ne le connais pas et il pourrait être un dangereux psychopathe censé m'attendrir pour me faire cracher le morceau. J'ai vu ça dans une série un jour, j'ai retenu la leçon. Je préfère donc rester évasive et décide de lancer un sujet sur sa propre personne.

- Qu'as-tu fais pour te retrouver ici ? On dirais que tu es à la limite de la mort.

Je me surprends de mon honnêteté. Comme approche ce n'est pas très glorieux. Je jete la responsabilité sur le venin de vampire.

Il se mets à rire ce qui lui décroche une nouvelle quinte de toux.

- C'est ma punition pour avoir désobéi aux règles. Je le savais.

J'affiche de gros yeux.

- Tu le savais et tu t'es laissée faire tabasser ? Il faut être bête pour faire ça.

Ce venin va vite devenir contraignant. Si je me mets à dire tout ce qu'il me passe par la tête, mon voisin irait jusqu'à prier d'être abattu pour ne pas m'entendre parlementer.

- Tu as raison mais je n'ai pas pu résister à une tentation qui me hante depuis ma naissance. Je ne regrette pas.

- Dis ça à tes côtes elles ont l'air en mauvais état.

Il me sourit s'empêchant sûrement de rire vu qu'il a mal. D'un geste discret j'essaye de matérialiser une flaque d'eau à mes côtés. Au lieu d'une douce sensation c'est un horrible courant électrique qui me parcourt. Je me recroqueville à terre de douleur ne pouvant retenir un cri de désespoir.

- Nora !

Il essaye de s'approcher mais ses chaînes ne lui permettent pas de m'atteindre. J'aurais du me douter qu'ils m'enleveraient mes pouvoirs. Du venin de metarmophe, leur venin pouvait être mortel. Si on cherche à utiliser ses capacités le venin vous foudroie d'énergie. Un magicien faible ou au contraire surpuissant trop longtemps privé de sa magie périssait. Je déconseille donc de faire ce que j'ai fait. Et maintenant que j'y pense dans quelques jours je vais souffrir du Manque. Mais ils ont besoin de moi n'est-ce pas ? Donc pas besoin de toute suite voir les scénarios catastrophiques de ma mort ?

J'halete à terre yeux fermés, essayant tant bien que mal de réguler les battements de mon coeur. Cela me paraît être une éternité.

Jusqu'à ce qu'un courant chaud et apaisant me retire toute trace de souffrance. Ça fait du bien. Je soupire de soulagement. Lorsque j'ouvre mes pupilles, je vois ceux luisants de mon partenaire. Est-il un magicien aussi ?

Avec précaution je me remets face à lui.

- Merci, comment as-tu fait ?

- Ça c'est un secret.

Il me sourit tendrement avant de retourner contre le mur.

- Si tu peux me soigner pourquoi pas toi ?

- Je dois souffrir c'est la règle.

Je hausse un sourcil perturbée.

- La règle ? Souffrir pour quoi ? Mieux se repentir peut être ? Tu n'as pas à t'infliger ça pour prouver ta puissance. Résister à l'une de ses tentations que tu as depuis ta naissance que maintenant...ça demande un courage extrême. Je ne peux rester là à voir souffrir quelqu'un sans rien faire.

Je lui fais mes yeux du chat potté qui attendrissent même un mur comme Adam.

Il me sourit encore, sincèrement navré.

- Nora ton insouciance me ravit mais tu ne peux rien faire pour m'aider. Et même si tu leur dis où se trouve Megan, je continuerais de souffrir. C'est la vie que j'ai reçu je ne peux m'en détacher ni même m'en échapper. Alors s'il te plaît n'ai pas de peine pour moi.

Cet homme, sa voix est brisée par une vie trop lourde à porter. Je peux le voir, le ressentir. Il est profondément malheureux. Et rien que pour ça je resterais ici à lui parler, à le faire rire et surtout à le faire sourire. Car un sourire comme ça est digne d'une photo.

- Non je ne cesserais jamais de ressentir des sentiments humains face à toi. Pour l'instant c'est la peine et la compassion mais plus tard viendra la joie et l'admiration. Je ne t'abandonnerais pas.

Cette dernière phrase a le pouvoir de lui faire lâcher un rictus. Maintenant je me demande... Combien de temps vais-je poireauter ici ?

NDA : Je suis de retour après deux semaines d'absence pour un chapitre que j'ai adoré écrire et relire 😜 Je me suis faite rire moi même pour vous dire 😂 Honnêtement je me lâche quand j'écris Nora vous verrez bien 😂

Vous êtes déjà allé à Disney? La musique des poupées agréable non ?😂

Que pensez -vous qui arrivera à Nora ? 🤔

Une idée sur l'identité de son co-detenu qui a l'air de vraiment souffrir? 😢

Sur ce à la semaine prochaine mes petits Lullabiz moi je vais me faire Thor....Et Loki😍.....Enfin le film bien évidemment 😌😂

Je pars trop loin là il faut plus que je reparte 😂

Gros bisous❤

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