Partie 1

Partie 1

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N'avez-vous déjà senti que vous n'étiez pas à votre place ou même rabaissé? Comme si, d'une certaine manière, vous n'étiez chez vous nulle part et que personne ne vous comprenait? Avez-vous déjà voulu fuir? Fuir tellement loin pour ne jamais revenir? Fuir pour vous libérer de tout ce que vous avez subi? Vous êtes-vous déjà enfermé dans votre chambre avec la musique à fond pour que personne ne vous entende pleurer à en trembler tout votre corps ou même crier à en faire écrouler les murs autour de vous? Connaissez-vous ce que ça fait quand tout va mal? Savez-vous ce qu'est d'être blessé, de se sentir perdu, d'être laissé dans l'obscurité? D'être achevé lorsque vous touchez le fond? De se laisser marcher sur les pieds? D'être sur le point de s'effondrer alors que personne n'est là pour vous sauver? Avez-vous déjà voulu devenir quelqu'un d'autre, vivre une vie différente de la vôtre? Ou été épuisé de vous sentir constamment abandonné? Désespérez-vous de trouver un jour quelque chose de plus avant la fin de votre existence? Êtes-vous emprisonnés à l'intérieur? Avec ces grands et faux sourires ainsi que ces stupides mensonges pendant que votre coeur saigne? Quelqu'un vous a-t-il déjà menti en pleine figure? Ou encore poignardé dans le dos? Chaque jour, tout le monde croit que je vais bien, mais ce n'est pas le cas. Vous pensez que moi, Niall Horan, je suis heureux, mais je ne vais pas bien.

Je connais ce sentiment. Le sentiment de rester bloqué sur le rebord de la fenêtre ou sur le barreau du pont de ma ville. Parce que j'y suis venu des tonnes de fois dans ma vie. Réfléchir à mon existence sur terre. Celle-ci a-t-elle une réelle signification? Je ne crois pas. Étant enfant unique, mes parents sont décédés six ans après ma naissance, ce qui m'a obligé à vivre dans des familles d'accueil toute mon enfance et à appréhender graduellement mon statut d'orphelin. Avoir affaire aux services sociaux, être échangé parce que la famille en question me trouvait bizarre et trop fermé et faire et refaire ma petite valise avait constitué à remplir tout mon temps jusqu'à mes 18 ans. J'ai commencé à travaillé à 14 ans dans une petite boulangerie, là où j'y ai rencontré mon ami Harry. Rapidement, j'avais amassé un grand nombre d'argent. Je me souviens d'avoir mis mes épargnes dans un petit cochon rose que je cachais dans une de mes chaussures pour ne pas me les faire piquer. Les autres enfants étaient assez fouineurs, donc je faisais tout pour ne pas me faire remarquer. Je passais mes journées enfermé dans la chambre. Que j'étais dans une famille ou une autre ne changeait rien. J'aimais mieux être seul et calme que d'être en groupe et énervé. Encore aujourd'hui, ça n'a pas changé. Maintenant âgé de 20 ans, rien dans ma vie n'a prit un différent tournent. Je vis dans un petit appartement, là où l'espace y est petit comme ma main. Je ne fais que travailler encore et encore, sans arrêt. Lorsque j'ai congé, je préfère rester chez moi à écrire des chansons qui me vident le coeur. Je suis seul, abandonné et personne ne tient à moi dans ce monde. Je cherche encore un sens à ma vie parce que je n'ai aucune idée où elle m'emmène exactement. Chaque jour, chaque nuit, je pense à partir. Je cherche un plan d'enfer pour quitter ce monde de merde. J'essaie d'estomper la douleur au fond de moi avec mon exacto, un magnifique petit couteau portable qui me fait tant de bien. Je n'ai qu'à le laisser glisser le long de mon bras et de sentir le sang couler goutte par goutte pour enfin respirer comme je l'ai toujours voulu. C'est incroyable et à la fois épeurant qu'un simple objet peut me rendre la vie meilleure. Une petite coupure peut me faire oublier tout ce qui me ratache à la réalité. Ce que je suis vraiment, à ma misérable vie, d'où je viens. J'ai commencé cette méthode à l'âge de 15 ans.

C'était un après-midi d'une journée pluvieuse. J'avais été convoqué à l'hôpital pour la mort de ma grande tante, aujourd'hui décédée. Je m'étais coupé sans faire par exprès le bout du doigt avec un bout de verre que j'avais trouvé par terre. En m'infligeant par accident cette blessure, je m'étais rendu compte que dans l'espace d'une seconde, j'avais réussi à oublier ma douleur intérieure, car je me concentrais trop à la douleur physique. Depuis ce jour, je cherchais toutes les occasions qui se presentaient pour me faire ressentir ce même sentiment, celui qui permettait de m'évader. Puis, un matin, j'ai essayé avec un rasoir. Par contre, je me suis vite rendu compte que je devais le changer souvent, car les lames s'épuisaient après quelques utilisations. Alors, là, j'ai recherché partout dans mon appartement l'objet parfait, jusqu'à ce que je trouve le couteau exalto de mon père biologique dans le fond de mon tiroir. Le manche était bleu, ma couleur préférée, comme mes yeux et de plus, il se rangeait facilement dans ma poche avant de ma veste. Celle que je portais tous les jours, même l'été, car il me permettait de dissimuler mon lourd secret profondément entré dans ma peau.

Vous voyez? Même encore à ce jour, je souffre. Constamment. Ça a duré toute ma vie. Je n'en peux plus. Je suis un pauvre garçon de 20 ans avec rien devant lui. Rien pour le faire sourire. Rien pour l'allumer. Je suis fade, je l'ai toujours été et rien ne peut faire changé ça. Je veux mourir, ce soir. J'ai tout prévu. Je vais partir plus tôt du travail, car ma patronne ne peut jamais rien me refuser. Je vais laisser une lettre d'excuse à Harry dans sa case et je vais aller au bord du pont. Puis, je vais grimper sur le barreau pour enfin sauter dans l'éternité. Dans ce monde sans souffrance. Paisible. C'est comme ça que je vais périr: dans ces vagues d'eau qui engloutiront tous mes membres avec rage et ténacité. Comme j'aurais voulu vivre ma vie. J'ai toujours voulu mordre dans celle-ci, mais c'est elle qui me mord sans arrêt.

-Hey, oh! Tu écoutes ce que je te dis?

Je reviens vite sur terre après avour cligné de nombreuses fois les yeux. Quelqu'un m'a tiré de mes idées noires et cette personne est toujours la même.

-Oui?

-Tu as entendu ce que je te disais?, me demande Harry en attachant son tablier.

-Non, désolé, j'avoue honteusement. J'étais ailleurs...

-Je te disais qu'aujourd'hui, vu que tu finis plus tôt, moi aussi. C'est vendredi et je voudrais passer ma soirée avec toi, ça te dérange?

Merde, il ne fallait plus que ça! J'ai un plan, moi.

-Euh... Eh bien, j'ai quelque chose de prévu.

-Dans ce cas, annule. Tu n'as pas de vie sociale, donc j'ai pour mission de te sortir de ton trou.

As-tu un problème avec mon trou, Harold Styles?

-J'aime être seul, que je réponds, vexé.

-Ça, je le sais. Mais tu dois sortir, c'est mieux pour le mental. Si tu vois ce que je veux dire...

Non, je ne sais pas ce que tu veux dire.

-Ouais...

Ses yeux verts me fixent avec une telle intensité que j'en deviens rapidement mal à l'aise.

-Tu n'as jamais eu de copine?, me lance-t-il après un moment et j'hausse les épaules.

-Oui.

Je le sais: mentir n'est pas bien, mais c'est devenu tellement une routine dans ma vie que ça n'a plus d'importance à mes yeux.

-D'accord, parce que je vais te faire rencontrer des filles ce soir. Tu vas voir, tu vas t'amuser!, m'accorde-t-il avec un sourire.

Si seulement il savait tout ce que je traverse. Si seulement il savait mon plan pour ce soir qui vient de tomber à l'eau... Tomber à l'eau, sauter d'un pont. Quelle coïncidence. Mais même à la tentation de lui dire non, la seule chose que je peux dire, c'est:

-D'accord...

Pourquoi ai-je toujours l'impression de me faire marcher sur les pieds? Ah oui. Parce que je suis faible et un bon à rien. Même si je rencontre des filles ce soir, aucune d'elle ne voudra de moi parce que je ne suis qu'une ordure dans la vie des autres et je pollue leur monde, comme je le fais avec celui d'Harry. J'en suis certain.

C'est avec un immense sourire à me jeter par terre qu'il me donne une tape sur l'épaule, fier. Au pire, je pourrai mette mon plan en exécution plus tard. Dans la nuit par exemple, parce que de cette manière, encore moins de gens vont se rendre compte de ma "disparition". Oh mon dieu, que je suis bête... Non, personne, absolument personne ne va s'inquiéter de mon absence. J'ai vécu seul, alors je vais mourir seul également.

-Pourquoi n'enlèves-tu pas cette affreuse veste, Niall? Il fait presque 30 degrés celcius dehors!

-Je suis bien, moi. Je n'ai pas chand.

Je mens encore. Comme je suis pathétique...

*********

J'en ai besoin, j'ai besoin de ma dose. Je ne vais pas tenir. Ça me démange de l'intérieur, ça me ramolit le cerveau. Je ne peux pas penser à autres choses. Il faut que je sente ma lame me transpercer la peau. Il faut que je me délivre de cette prison dans mon esprit. Il faut que je me sente vivre. Il faut que je me fasse oublier ma souffrance. Je me lève de la table où je suis assis avec Harry et trois filles dont je ne connais même pas encore le nom, et pourtant, ça fait déjà quelques heures qu'elles sont avec nous.

-Je...je dois aller à la toilette, dis-je en partant sous le regard inscousiant des autres.

Aussitôt parti, je me mets à courir vers l'endroit désiré et m'enferme dans une toilette. Je sors mon couteau de ma poche, je ne peux plus attendre. J'ai besoin de ce réconfort. Je veux juste fondre en larmes, mais je me retiens. Je remonte la manche de ma veste lentement et prends mon petit couteau pour commencer à appuyer sur ma peau pâle. Rapidement du rouge se fait apparaître et je me place vis à vis la toilette pour y laisser couler le sang. Je prends des grandes respirations en réprimant un sourire. Que c'est bon, que c'est libérateur. C'est merveilleux... Des dizaines, voir des centaines d'autes cicatrices ornent mon bras droit, mais je m'en fous. Je me coupe par-dessus. Certaines sont encore foncées, elles datent sûrement d'il y a quelques jours. J'aime cette sensation de liberté. Je m'évade dans un autre monde, je ne pense plus qu'à la douleur que m'inflige cette lame sauveteuse. Elle est ma meilleure amie, toujours prête pour moi. Je me coupe encore de nombreuses fois avant de voir le joli gâchi... une fois de plus. À chaque fois, je m'amoche sérieusement, mais ça fait tellement de bien que c'est le dernier de mes soucis. L'eau de la toilette est rouge vif, tout comme mon bras qui est couvert de sang. La bonne nouvelle, c'est que je n'ai pas sai mes vêtements ni même le sol, comme chez moi. Je suis dans un endroit publique, je dois quand même me limiter. D'un seul coup, je tire la chasse d'eau en regardant le mouvement aspiré ce qui constituait une partie de mon corps quelques minutes plus tôt. Après chaque fois, c'est toujours la même chose. Je me sens mal, extrêmement mal. Mais la seule idée que mes problèmes soient disparus de ma tête me réjouit. Maintenant, je dois trouver une manière d'éponger le sang de mes bras. Je m'empoigne de tonnes de papiers de toilette et les applique délicatement sur mon bras, ce qui me fait étouffer un cri à l'aide de mes joues. Ça brûle et ça fait un mal de chien.

Soudain, j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir.

-Niall? Tu es encore là?

C'est Harry.

-Oui?, que je lui réponds, toujours enfermé dans la cabine.

-Tout le monde à la table croyait que tu étais mort!, rit-il à gorge déployée, mais je ne peux pas rire. Je n'ai pas la force de le faire, pas de cette blague.

Si seulement tu savais ce qui va se passer dans quelques heures...

-Ou-ouais, j'arrive...

-Fais vite, je crois qu'Ophélie est inquiète.

Ophélie? Ah oui, la fille aux cheveux bouclés. C'est elle qui me regardait bizarrement il y a quelques minutes, assise en face de moi.

-D'accord.

Je finis d'éponger mon bras avec justesse juste au moment où Harry part de la salle. Je décide de carrément entouré mon membre de papier. Aussi bien que je vide presque le rouleau à moi tout seul. Je suis désolé pour les autres personnes qui viendront ici ensuite et qui verront qu'il n'y a plus de papier, mais c'est ma dernière fois dans un endroit publique. Ou la dernière fois que je fais ça tout court. En sortant, je m'assure de bien recouvrir mon bras en remettant ma manche comme avant et qu'il n'y a personne afin que je sorte de la toilette. Je regarde à gauche, puis à droite avant de me diriger au lavabo. Je passe un petit jet d'eau sur la lame abimée, fais disparaître le sang dans l'évier et range l'engin dans ma poche avant, bien à sa place. Juste au moment où je me retourne pour sortir définitivement de la salle, je retombe à nouveau sur Harry qui entre.

-Bon, c'était long, acquiert-il en me tapant dans le dos.

-Ouais, je...

-C'est correct!, s'oppose-t-il. Je ne veux pas de détails...

Je lui glisse un sourire avant de le suivre hors des toilettes.

-Hey, tu es sûr que ça va?

-Ouais, je persiste à répondre. Pourquoi?

-Tu es blême, me dit-il en me regardant bizarrement. Tu n'as pas été malade, toujours?

-Non, non. Je ne sais pas... C'est peut-être l'éclairage.

-Ouais, peut-être, marmonne-t-il, à moitié convaincu.

En arrivant à la table, je m'y rassis, Ophélie me scrutant toujours de ses yeux noirs lignés au eye-linner. Je décide d'ignorer son expression bizarre en ma compagnie et me contente d'essayer de suivre la conversation entre Harry et les deux autres filles.

*******

À la fin de la soirée, vers 22h, je prétend être fatigué, donc je me faufile hors du restaurant. C'est juste en commençant à marcher vers chez moi que je me rends compte de ce que je vais vraiment faire. J'ai prévu cette étape de ma vie tout le long de celle-ci et ce moment arrive à grands pas. Je ne pris même pas le temps de passer chez moi ni même à la boulangerie pour déposer la lettre à Harry que je me dirige vers l'endroit où mon destin s'achèvera dans à peine une heure. Je suis bien décidé à passer à l'acte, je l'ai toujours été. Personne ne tient à moi dans ce monde. Même pour Harry, je ne suis qu'une personne ordinaire avec qui il aime parler, mais pas plus. C'est à peine s'il va se souvenir de moi dans cinq ans. Donc, à quoi ça sert de rester si rien de bon ne peut se produire de plus?

J'arrive au fameux pont et je marche un peu pour être bien au milieu. En fait, ce pont n'est pas vraiment un pont parce qu'aucune voiture ne passe dessus. Cette voie est pour les piétons, une rivière surgissant en dessous. Une traverse pour éviter de se noyer quoi! Mais moi, je ne suis pas un piéton ordinaire. Je ne veux pas marcher tout le long, je veux me noyer. Je m'arrête, j'accote mes bras sur le rebord -celui qui est écorché me fait gémir- et pose ma tête sur ceux-ci. Je ferme mes yeux, essayant de visualier ma chute. Elle ne sera pas longue, mais même à ça, je ressens une peur immense m'envahir. Je me mets à trembler et je ne sais plus quoi penser. Qu'y a-t-il après la mort? Y a-t-il quelque chose de plus beau, de plus grand que nous aurions espéré? Aucune preuve ne peut me répondre. Je suis seul dans le noir, le bruit de la rivière dérivant les roches sous mes pieds, déprimé. Je suis devant la mort qui elle est si proche. À un petit saut. Mais je suis terrifié. Je pose un pied par-dessus le barreau, puis le deuxième pour me poser de l'autre côté. Voilà, je vais le faire. D'une seconde à l'autre. Par contre, je veux passer à l'action, mais mes membres sont bloqués. Je suis privé de mouvement et de chaudes larmes dévalent mes joues. Porquoi je pleure au juste? Pour personne. Pour rien. Je pleure parce que je suis sur le bord de quitter le monde dans lequel j'ai toujours vécu et que j'ai peur de l'inconnu. Je ne suis qu'un faible. Je ferme durement les yeux et prends une grande respiration.

-Non!

Je reconnais cette voix. C'est celle d'Ophélie. Que fout-elle ici? Je rouvre mes yeux à la vitesse de la lumière et tourne ma tête vers elle. Elle se rapproche prudemment, sur ses gardes et elle...quoi? Elle pleure aussi?

-N'approche pas!, que je lui lance sur la défensive.

Aussitôt, elle s'arrête de marcher, mais ses larmes ne disparaissent pas.

-Ni-Niall... Ne saute pas. Je t'en supplie, ne fais pas ça.

-Pourquoi? Tu ne me connais même pas.

-Je te connais suffisamment pour te dire que ce n'est pas la solution.

-Tu ne sais pas ce que je vis et encore moins ce que j'ai vécu. Je veux en finir... Ça fait trop longtemps que j'opte pour cette option.

À mes mots, je crois que je rêve, mais elle se met encore plus à sangloter.

-Je sais que la vie est injuste..., affirme-t-elle, mais je sais qu'elle ne sait pas de quoi elle parle.

-Trop, que je souffle en regardant devant moi.

-Tu sais, parfois, juste une petite chose nous permet de rester en vie... Une personne, un objet, une chanson...

-Je n'ai rien de tout ça.

-Je suis sûre que non...

-Tu ne sais rien!, cris-je finalement, mais émotions vont trop loin.

Le rebord du pont est glissant, donc je perd l'équilibre. Un pied tombe dans le vide et seuls mes bras me retiennent encore à la terre ferme. J'entends en écho Ophélie pousser un cri de mort et se rapprocher de moi, mais j'ai juste le temps d'expirer que mes mains glissent du barreau mouillé et que je me sens attiré par la gravité. Je sens le choc arrivé jusqu'à moi. L'eau m'enrobe le corps et les vagues me fouettent le visage. Je tente de mettre ma tête hors de l'eau, mais une autre vague vient m'engloutir. Je sens celle-ci entrer dans mes poumons. Je suffoque, je sais que la mort est plus proche que je le crois. Bientôt. Je me laisse aller et me dis que d'essayer de résister ne sert à rien. Je perds peu à peu conscience de ce qui m'entoure et mes sens disparaissent. Mes yeux se ferment et voilà. Je ne vois plus rien. Le noir m'envahit et je me laisse guider vers un monde -je l'espère- meilleur.

**********

Des bips sugissent à mes oreilles et c'est désagréable, j'avoue. Je ne sais pas ni où ni comment je suis. Le seul détail qui m'indique je n'ai pas réussi ma mission est que je sens mon corps. Je suis encore en vie. Comment cela se fait-il? Je tente de décoller mes paupières difficilement et la lumière vive m'aveugle instantanément, donc je dois refermer mes yeux pour éviter d'être trop agressé par elle. Quelque chose en plastique entrent dans mes narines et un tissu froid recouvre mon bras droit. Pour être honnête, je me sens bien. Seulement si ce n'est pas de mon mal de crâne. Alors que je fais un dernier effort pour garder les yeux ouverts, je sens une main se poser sur mon front. Le blanc s'assombrit peu à peu pour laisser place aux couleurs ainsi qu'aux détails. Ma vue se précise et la première chose que j'aperçois est deux yeux verts. Je pousse un gémissement dû au coup de marteau que ma tête vient de recevoir et je fronce les sourcils, tout d'un coup, pas sûr d'où je me trouve.

-Niall..., surgit une voix rauque, presque étouffée. C'est moi, Harry...

Sa main vient repousser quelques mèches de cheveux sur mon front et il me sourit.

-Comment tu te sens?

Son ton est doux, presque inaudible.

-Où...où sommes-nous?

-À l'hôpital... Ne t'inquiète pas, tout va bien maintenant. Tu as reçu un coup à la tête, c'est peut-être pour cela que tu es si désorienté.

Harry tente alors de sourire, mais rate complètement sa tentative.

-Mon dieu, juste...pouquoi as-tu voulu faire ça?

-De quoi...?

-Te suicider...

À ce moment, tous les évènements me reviennent en tête. Le restaurant, ma souffrance, le pont, le saut, Ophélie... Ophélie!

-Ophélie!, cris-je, mais rapidement, je me tus, car ma tête me faisait encore un mal de chien.

-Ophélie est là, Niall, dans la salle d'attente, me rassure-t-il, mais en vain.

-O-Ophélie...

-Chuuut... Ça va, d'accord? Elle va bien... Mais s'il te plaît, réponds à ma question: pourquoi as-tu sauté...?

J'hésite légèrement avant de répondre, mais ce petit lapse de temps suffit à m'emmener les larmes aux yeux.

-Je...je ne vaux rien...

Les mots ne sortent pas de la manière que j'aurais souhaité et Harry me regarde, choqué.

-Je suis seul, je n'ai personne... Je suis juste...déjà mort à l'intérieur...

Le garçon aux cheveux bruns bouclés laisse échapper une larme qu'il essuie aussitôt.

-M-mais je suis là, moi, Niall... Mon dieu, j'ai toujours été là. Pourquoi ne m'as-tu jamais parlé de ta souffrance?

Je fonds en larmes silencieusement aussi, ne sachant pas quoi répliquer à ses affirmations. Je croyais pourtant que personne ne tenait réellement à moi au point de pleurer sur mon sort, ou même, ressentait un peu d'amour pour moi.

-Bon sang, ne recommence plus jamais, tu m'entends...?

-Je...je ne savais pas que...que j'étais important... Je...je souffre depuis aussi longtemps que je me souvienne et mourir était la solution la plus facile...

-Niall, tu es mon ami, mon meilleur ami même et j'ai foi en toi. Je sais que tu peux surmonter cette souffrance qui te tiraille de l'intérieur. Je ne veux pas que tu choisisses la solution la plus facile à l'avenir, parce que tu n'as pas besoin de partir et ta vie ne peut pas être finie. Tu es trop jeune et le meilleur reste à venir, crois-moi... Mais le plus important dans tout ça, c'est que si un jour, tu es sur le point d'abandonner, pense à moi, viens me voir. Je ne veux plus jamais réentendre dire que tu as essayé de te suicider... Plus jamais. Donc, accroche-toi. Je te donnerai la force pour, compris?

Son discours m'avait touché au plus haut point. Pour la première fois dans ma vie, j'ai maintenant la certitude que quelqu'un tient à mon existence. Comme Ophélie m'a dit sur le pont: parfois, le soutien d'une personne peut changer notre vision des choses. Un petit détail de notre vie peut nous garantir un avenir meilleur, moins imprévisible. Je me croyais seul, sans appui, mais j'avais tord. Tout ce temps, Harry était là, à me supoorter, mais je n'ai rien remarqué du tout. Il faut voir que parfois, la douleur prend tellement de place en nous qu'elle rejette toutes parcelles de bonheur présentes autour de nous. La douleur nous empêche de voir rose et nous fait toujours voir nos démons du passé, mais il faut apprendre à la chasser.

-J'ai...une chanson pour toi, Niall. Je ne sais pas si...si ça va te rendre mieux, mais...je peux toujours essayer.

Je souris faiblement et il me mit un écouteur de son iPod dans mon oreille. Dès les premières notes, je sais reconnaître la chanson. La chanson à laquelle j'ai participé à l'écrtiture. La chanson chantée par Harry et jouée à la guitare par moi: c'est elle qui jouait dans mon oreille présentement. Ou plutôt, c'est une berceuse.

-Tu entends? C'est note chanson, Niall...et c'est à elle que tu dois t'accrocher.

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Voilà, un one shot....haut en émotions, je dirais. Il dénonce des réalités qui arrivent trop souvent dans notre société. La mutilation et le suicide sont deux sujets tabous qui méritent d'être soutenus. Je tenais vraiment à faire une histoire là-dessus, donc là voilà.

Dîtes-moi si vous avez aimé. Votez, commentez et n'hésitez pas à aller voir mes autes one shots!

Bisous, Xox

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