La peur de soi
Assis contre le puit, un bout d'herbe dans les mains, le jeune homme m'entends arriver et me fixe.
« Noah ?
Voyant mon inquiétude, il me fait une place à ses côtés et pose son bras autour de mes épaules.
Pris au dépourvu, je tente de freiner le rythme de mon coeur et sort les feuilles.
Je lui tend les deux dessins et demande timidement :
- Tu... Tu les a déjà vu ?
Il observe attentivement chaque portrait des Crinos et me répond, peu sûr de lui :
- C'est... Les loups dont tu me parlais ?
- Oui ! Les gens de ton village en parle peut-être autrement, tu les connais ?
Alors que j'attend une réponse, un silence de plomb me répond. Encore plus inquiet, je me met à tenir son bras plus fort que le mien entre mes mains fines.
- Aïhro...?
Relevant la tête, il plonge son regard dans le mien.
- Je t'ai menti Noah. Je suis seul depuis longtemps... Je n'ai jamais vu ces loups ici, j'ignorais même leur existence.
Je me recule en comprenant que mes théories se vérifient d'elles même.
Voyant mon mouvement de fuite, sa main attrape mon bras, soudain inquiet à son tour.
- Noah ? Explique moi ! Que t'arrive t'il ?
Tu es le seul garçon que je croise et j'aime ta compagnie alors s'il te plaît, dis moi ce qui te fais peur !!
- Toi !
Il se recule quelque peu et son regard devient plus triste.
- Si j'ai fais quelque chose de mal, je te demande de me pardonner. Je veux pas que tu es peur de moi...
Il ne me faut que quelque instant pour comprendre quelles conséquences le sang de Crinos impliquent pour lui.
Me remémorant la douceur avec laquelle il avait veillé sur moi, je m'avance et pose ma main sur sa joue dans un reflexe pure.
- Tu n'en a pas conscience. Tu n'es pas somnambule Aïhro, tu te transforme et ne te souviens plus de rien.
- Je...je fais du mal aux autres ?
- Je l'ignore... Mais si cela peut te rassurer, il n'y a pas eu de morts depuis longtemps dans mon village.
Sans que je m'en rende compte tout de suite, une larme tombe sur sa joue, s'échouant sur mon pouce. Je l'essuie d'un geste.
- Je... Je crois que je te fais confiance, j'ignore pourquoi mais... Je n'ai plus peur maintenant.
- Je veux pouvoir te connaître plus, continuer d'être alerte quand ton odeur arrive à moi et me sentir à l'aise à tes côtés. Je ne veux pas que tu te mette à me fuir, Noah.
- Ça n'arrivera pas...
Rangeant mes dessins dans ma petite sacoche, je viens plonger dans les bras d'Aïhro. De cette élan, j'espère intérieurement effacer ses craintes.
Alors collant ma joue contre lui, je le laisse profiter de ma présence et réfléchis.
D'une voix qui se veut la plus douce possible, je murmure contre lui :
- Je me demande lequel des deux tu es. Je suis sûr que tu es le plus beau d'entre eux...
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