L'obscurité et le silence
Seul et sans couverture, je grelotte et tente de me réchauffer en tenant mes jambes contre moi.
Je frotte mes bras et retient mes dents de claquer. Les larmes deviennent dures à retenir et je finis par les laisser rouler sur mes joues, silencieusement.
Un petit bruit près de la porte me fait sursauter et l'obscurité devient soudain plus oppressante.
Je frissonne de peur et observe tout autour de moi. Les formes de la grange, que je percevais avant comme du simple matériel et de la paille, semblent muter et former une présence menaçante prête à m'étripper.
Je serre la mâchoire et tente de ne pas rester fixé sur ces ombres terrifiantes.
J'étouffe difficilement quelques sanglots et prie intérieurement pour voir apparaître un visage familier.
Dans un faible élan d'espoir, je me lève et tente de pousser les planches sales de la fenêtre sans résultats.
Aucune d'elles ne bougent d'un centimètre et une de mes mains s'écorche sur le bois usé et rugueux.
La force n'est pas mon point fort et ne m'aidera décidémment pas à sortir d'ici.
Je soupire et jette un oeil dans l'une des fentes de la planche centrale. La discrète lueur jaunâtre de la chandelle brille au loin.
Comme quelque peu rassuré par l'éternelle flamme, je la fixe et l'imagine danser légèrement dans son antre de pierre scellée pour toujours.
Je laisse mes doigts courir sur le rebord rocheux du mur et pose mon front contre le bois.
La fine ouverture me laisse deviner quelques maisons, la lueur de la chandelle et quelques étoiles qui surplombent la forêt plus lointaine.
Cette forêt dans laquelle Aïhro doit sûrement errer, seul et sans but. Peut être n'est-il même plus lui même.
En imaginant le jeune Crinos aux cheveux foncés, je ferme les yeux et retient à nouveau mes larmes.
Ils cherchent sûrement un moyen de le tuer et me voilà coincé ici.
Exténué par tant de tourments, je me recule pour m'asseoir plus loin. Mais un détail glaçant m'arrête net et ramène mon regard au loin.
Là, devant ma prison sombre et au creux de mon petit village, la chandelle s'est à nouveau éteinte.
Aïhro, je t'en supplie , aides moi...ne meurs pas...
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