CHAPITRE 23 :


"Lost on you" LP

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Je me réveille difficilement et je prends peur lorsque je sens un bras m'entourer le corps, m'empêchant de me lever. Je tourne la tête et me détend quand je reconnais Ethan. Hier soir il est rentré dans l'appartement alors que j'étais encore écroulée par terre, il m'a relevée et m'a couchée dans mon lit sans dire un mot. Il était resté avec moi toute la nuit, comme un véritable ami et avait respecté mon choix de ne pas parler. On ne se connaissait pas depuis longtemps mais j'avais eu des facilités à me confier à lui et il me connaissait à présent tout autant qu'Ashley ou June. Mes doigts caressent sa joue pour le réveiller.

- Hey ! Murmure-t-il lorsqu'il ouvre les yeux.

- Bien dormis ? Demandais-je.

- Ça aurait pu être mieux.

- Désolée...

- Ne t'inquiète pas. En plus tu étais dans un sale état.

- Je sais. Soupirais-je. Et merci d'avoir été là pour moi.

- Ecoute, je vais être honnête avec toi et je ne vais pas faire genre de ne rien savoir.

- Comment ça ? Dis-je tendue.

- Hier soir j'ai croisé Niall et bizarrement il m'a tout avoué.

- Je...

- Je sais que tu es enceinte Lexie. Me coupe-t-il doucement.

Je déglutis difficilement.

- Et je veux savoir ce que tu comptes faire...

- Je n'en ai aucune idée. D'un côté je veux le garder car c'est... c'est assez difficile à expliquer mais j'y suis déjà fortement attachée. En revanche, de l'autre côté, je sais que je ne serais pas capable de m'en occuper non seulement financièrement mais aussi affectivement, je ne pourrais jamais prendre la place d'un père. Je veux qu'il ait tout ce dont il a besoin et non le priver pour tenter de réussir à payer le loyer...

Ethan se relève pour s'asseoir à mes côtés et me prends dans ses bras.

- Ce que tu n'as pas compris Lexie, c'est que tu ne seras jamais seule, tu m'as moi, Ashley, June, Adam, Kyle mais aussi tes parents.

- Mais pas lui... Répliquais-je douloureusement.

- Si ça peut te rassurer, il est aussi paumé que toi, peut-être même plus.

Je rigole nerveusement.

- Je ne pense pas que cela soit possible. Et puis il a été clair : « il ne peut pas ».

- Bien sûr que si.

- Alors pourquoi il ne veut pas accepter l'enfant de la fille qu'il prêtant aimer plus que tout au monde ? Il préfère s'occuper de son ex qui s'est foutu de sa gueule et d'un gosse qui n'est pas le sien. Hurlais-je, mais à peine ces derniers mots ont franchis ma bouche que je les regrette.

- Tu es dure là Lexie.

- Je sais. Je baisse les yeux déçue de moi-même.

- Je croyais que tu aimais Tyler.

- Bien sûr que je l'aime. M'exclamais-je en haussant la voix. C'est juste que...

- Que tu es jalouse de l'attention que Niall leur porte.

- Peut-être bien oui. Assumais-je.

- Tu n'as pas à l'être. Ethan me prends dans ses bras et je me laisse aller contre lui. Niall est juste... encore « traumatisé » par ce qu'il a vécu.

- Je sais. Je souffle doucement car tout ce que me dit Ethan depuis le début est vrai.

- Alors ? Est-ce que tu as réussis à mettre de l'ordre dans ta tête.

- Oui.

- Qu'est-ce que tu comptes faire alors ?

- Aussi difficile à dire que ça soit... je... je vais avorter. Murmurais-je tellement doucement que je n'étais pas sûre qu'il m'est entendue mais quand je le sens se crisper autour de moi et se détacher de moi, je comprends que si.

- Pourquoi Lexie ?

- Je ne me sens pas capable d'assumer toute seule... même avec vous à mes côtés.

- Même si je pense que tu fais une erreur... je... je respecte ton choix... Mais promets-moi d'y repenser encore un peu avant de prendre ta décision finale.

Je mets quelque temps à répondre.

- Je te le promets.

Il souffle de soulagement.

- Reprends-moi dans tes bras s'il te plait.

- Bien sûr ma belle.

*

Nous sommes restés couché dans mon lit toute la matinée, jusqu'à ce qu'Ethan me dise qu'il devait partir rejoindre ses parents. Je décide de m'habiller en mettant une robe pull grise bien ample ainsi que des bottines noires.

J'avais en tête d'aller à l'hôpital pour me renseigner sur l'avortement mais aussi pour savoir combien de temps il me restait avant qu'il ne soit trop tard.

Mes mains ont tremblées tout au long du chemin.

Je pénètre dans le hall et me dirige vers l'accueil où se trouve une jeune femme à l'apparence assez sympa.

- Excusez-moi ! Bonjour !

- Bonjour mademoiselle, que puis-je pour vous ?

- Je voulais savoir si le docteur Morgan était là ?

- Attendez une seconde.

Elle pianote sur son ordinateur puis me réponds.

- Oui, vous avez de la chance, il finit son service dans deux heures.

- Est-ce que c'est possible de savoir où je peux le trouver ?

- Il n'a pas d'opérations de prévues alors je vais faire encore mieux, je vais l'appeler.

- Merci beaucoup.

Je m'assois sur une chaise à côté et attends quinze bonnes minutes avant que je vois le docteur qui s'est occupé de moi lors de la greffe pour Tyler arriver dans sa blouse blanche.

- Mademoiselle Johnson !

Il s'approche de moi et me sert à main.

- Tout va bien j'espère ?

- Oui c'est juste que... c'est à propos de ma grossesse.

- Venez dans mon bureau. Nous pourrons parler tranquillement.

J'hoche la tête et le suis dans les nombreux couloirs de l'hôpital jusqu'à arriver dans le même bureau que lors de ma précédente visite. Il s'assoit en face de moi de l'autre côté du bureau.

- Alors ! Dites-moi tout.

- Je... je voulais savoir combien de temps il me reste avant de ne plus pouvoir avorter...

- Vous voulez avorter ? Il me demande surpris.

- Je ne sais pas encore. Répondis-je nerveusement en me triturant les doigts posés mes genoux.

- D'accord alors nous allons devoir refaire des prises de sang puis nous devrons faire une échographie. Peut-être que cela vous aidera à pendre votre décision.

- Combien de temps cela prendra ?

- Quarante-cinq minutes maximum.

*

- Alors vous êtes exactement à dix semaines de grossesses. Sachant que la date limite est de douze semaines, il vous reste encore un peu moins de quinze jours pour prendre votre décision.

- Et comment l'IVG va se passer ?

- En vue du stade avancé de votre grossesse, l'intervention se fera à l'hôpital, ce sera par IVG instrumentale.

- D'ac... d'accord. Bégayais-je.

- Si vous le voulez bien nous allons passer à l'échographie.

- D'accord.

J'étais présente physiquement mais psychologiquement j'étais très loin d'ici. Je ne pensais à rien, je faisais tout automatiquement et je pense que le médecin l'avait remarqué car il restait près de moi au cas où je m'écroulerais mais il ne disait rien.

Je m'allonge sur une table et alors que je soulève ma robe jusqu'à ma poitrine, le docteur Morgan se mets en place.

- Attention ça risque d'être un peu froid. Me prévient-il avant d'appliquer un gel sur le ventre et en effet c'est glacé.

Il applique ensuite un appareil alors que son regard est porté sur un moniteur placé à ma droite. Soudain une image apparait et je vois un sourire se former sur son visage.

- Le voilà ! S'exclame-t-il.

Il pointe son index sur la partie centrale de l'image.

- Voici votre bébé mademoiselle.

Je mettais toujours moquée des personnes qui pleurées en voyant leurs bébés lors des échographies parce que je ne comprenais pas pourquoi ils faisaient tous cela. Et me voilà aujourd'hui à la place des personnes dont je me moquée. De nombreuses larmes se mirent à couler le long de mes joues. Il me tend un mouchoir et je le remercie silencieusement.

*

Une fois rhabillée, le médecin se place devant moi.

- Vous savez, la plupart des mamans qui souhaitent avorter n'ont aucune réaction lorsqu'elles voient leurs bébés en échographie. Et ce que j'ai vu aujourd'hui, votre réaction, est totalement différente des leurs. Je sais que vous ne voulez pas vraiment avorter Lexie, alors pourquoi y avoir songé ?

- Parce que je ne me sens tout bonnement pas capable de l'élever sans son père.

Je baisse le regard parce que j'ai conscience que ce que je dis est complètement puérile et je dois paraitre faible.

- Vous n'avez pas certainement envie de connaître ma vie mais j'ai été élevé que par ma mère et est-ce que j'ai l'air malheureux ? Je ne pense pas. Elle était dans la même situation que vous, au début de ses études, pas énormément d'argent, pas de copain, juste sa famille et ses amis. Si vous faites cela, vous le regretterez un jour.

Bouche bée, je ne savais tout bonnement pas quoi dire.

- Merci beaucoup docteur.

- Avec plaisir. Tenez-moi au courant d'accord ?

- Bien sûr. Au revoir.

- Au revoir.

Je ressors de l'hôpital, mes analyses et une photo de l'échographie dans mon sac à main. Ainsi qu'une tête toute retournée, moi qui été venue dans l'optique de tout savoir sur l'avortement parce que j'étais presque sûre de mon choix j'étais cependant encore plus perdue qu'avant depuis que je l'avais vu à travers cet écran.

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Notre Lexie est face à un énorme dilemme et elle n'a toujours pas trouvé la bonne réponse !!

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