- Tant pis pour le poker...

Elle me regarde sidérée mais je sens une pointe de désir dans son regard.

- C'était surtout non pour le strip-tease en fait.

- Retiens moi.

J'accentue mes paroles en lui envoyant un petit clin d'oeil puis continue en retirant lentement mon pantalon.

Elle rigole puis prends quelques jetons avant d'aller s'installer sur une machine à sous.

- A quoi tu joue ?

- Je t'ignore et par ce fait je te retiens ! Tu aurais déjà fini d'enlever ton pantalon si je ne faisais pas ça.

Elle est fière de sa manoeuvre. Quoiqu'il arrive je suis sa marionnette. Sans rien faire elle me contrôle. Cette fille est vraiment impressionnante.

Je remet mon tee-shirt puis entant un clic avant d'entendre une masse de jetons tomber par terre.

Elle a réussi. Elle a battu la machine à sous. C'est définitivement la meilleure fille que j'ai jamais rencontré.

POINT DE VUE DE DINA

La musique de Joe C retentit dans la pièce. Je regarde Mathis qui semble aussi gêné et amusé que moi.

- Tu sais jouer au poker ? Il me lance.

Je sais d'avance à quoi il fait allusion. Ce ne serait pas pour me déplaire mais on ne peut pas faire comme s'il ne s'était rien passé. En tout cas moi je ne peux pas.

- Il est hors de question qu'on fasse un streap poker Mathis.

- Ok...

Il me regarde avec une lueur de défi dans ses yeux et commence à retirer son tee-shirt.

Tuez moi s'il vous plait !

Évidemment il fait ça en douceur. Il laisse d'abord entrevoir ses abdos si bien dessinés. Son bronzage digne d'un californien est à tomber par terre.

Je regarde son haut remonter comme si j'étais impatiente de voir ce qu'il avait à montrer. Je sais d'avance ce qu'il lui reste à me montrer pour l'avoir déjà vu à plusieurs reprise mais je ne me lasse pas de ce spectacle.

J'aperçois son sourire aux dents si alignés, ses petites fossettes.
Ses grands yeux marrons me fixent et je ne peux m'empêcher d'adorer ses longs cils. Ses cheveux décoiffés lui donnent un air enfantin absolument adorable.
Il roule son tee-shirt en boule et le jette à l'autre bout de la pièce.

- Tant pis pour le poker.. Dit il, toujours le même air de défi collé au visage.

Je sens que le rouge me monter aux joues. Je n'ai jamais cru d'ailleurs que c'était possible.

Quand je lisais des livres je pensais qu'on ne le sentais pas, que le rouge montait naturellement aux joues sans effets secondaires. Maintenant je peux vous assurer que je le sens et que j'y crois.

- C'était surtout pour le strip-tease en fait... Je réponds fébrilement.

Même si ça ne me dérange pas du tout ce petit strip-tease improvisé.

- Retiens moi, dit il encore avec cet air de défi.

Son air taquin m'empêche de regarder ailleurs. Mais il le faut car s'il continue je ne sais pas de quoi je serais capable.
À ce moment là il décide de retirer son jean. Il fait ça en douceur. D'abord il se déboulonne puis il commence à descendre la braguette.

Je deviens toute rouge il ne doit pas le voir. Il doit arrêter de regarder ma tête sinon il saura qu'avec lui je flanche.
Les machines à sous, bonne idée. Je récupère un maximum de jetons et réussi tant bien que mal à me tourner.

Maintenant que je suis de dos, il ne me voit plus et je peux "respirer".

- À quoi tu joue ?
- Je t'ignore, et, par ce fait, je te retiens ! Tu aurais déjà fini d'enlever ton pantalon si je ne faisais pas ça.

Il sait que j'ai raison et je suis certaine qu'il a arrêté son geste. Je me concentre sur la machine, rentre les pièces et tire la bobinette. Rentre les pièces, tire la bobinette, rentre les pie...
Je l'entends passer un tissu sur son corp. J'imagine qu'il remet son tee-shirt. Sans personne pour regarder il n'a aucun intérêt à continuer.

D'un coup, alors que je tire la bobinette, je me retrouve ensevelis de jetons. Je ne peux retenir le cri de joie. Mathis me prend dans ses bras et me soulève comme si j'avais gagner à l'euro-million.

À un détail près. Ce sont des jetons et les caisses du casino sont dévalisés. Techniquement je n'ai rien gagné.

L'euphorie reste la même. J'aimerais tellement un jour pouvoir dire à mes petits enfants comment j'ai gagner contre la machine. Encore un regret...

Avec Mathis on commence à danser avec les jetons puis ça finis en bataille de jetons. Je renverse une table et m'abrite derrière. Par moments je lève la tête et lance un jeton puis la rebaisse quand j'en vois un me tomber dessus.

Finalement on tombe tout les deux à court de munition et nous sommes affamés.
On se met d'accord pour dévaliser la supérette qui longe la rue. On prends un repas froid et marchons dans la rue. La joie qui nous a envahi quelques heures auparavant à disparus. Nous sommes malheureusement retourné au silence de plombs. Ou heureusement ? Je ne sais plus quoi penser.

Nous n'avons pas vu le temps passer. Le temps commence à se couvrir sous des airs de fin du monde.
Sacrée coïncidence.
Je ne sais pas quoi dire à Mathis et lui non plus visiblement.

Tout ces blancs entre nous me pèsent. On avait l'habitude de tout se dire. Et la on ose plus. La fierté est ma pire ennemie mais je ne sais pas vivre sans elle.

Je propose à Mathis de profiter de cette après-midi pluvieuse pour revoir une dernière fois nos proches. Il accepte. On se donne rendez-vous ce soir à 7h30 devant l'enseigne du magasin Ikea.
C'est, selon moi, l'idéal pour passer ma dernière nuit. On a des lits confortable, pleins de maisons reconstitués...
Je commence par aller chez Grace. J'ai tellement de choses à lui raconter.

Elle ouvre la porte à la première sonnerie et m'enlace. Quelques heures et beaucoup de papotages après, je quitte sa maison pour aller vers la mienne. La voir m'a fait tellement de bien. Elle est aussi chamboulée que moi pour cette fin du monde.

Je lui ai bien évidemment tout raconter à propos de Mathis. Elle m'a conseillé de me méfier mais elle le pense sincère dans ses paroles. Je ne sais pas trop quoi en penser pour ma part.

Le crush de Grace est venue sonner à sa porte hier pour lui annoncer qu'il l'aimait depuis trois ans maintenant.

C'est dans les pires moments qu'on voie le courage des hommes apparemment.

Et moi, aurais je le courage de lui annoncer que je lui ai déjà tout pardonner, et, que je l'aime toujours ?