XX.



    Paris, 1853.

Je rumine seul. J'ai été séparé de mes semblables. Il en a toujours été ainsi en ville, nous autres passons de mains en mains, de toits en toits. On y est condamnés. Fatalité quand tu nous tiens.. Tirer des charges si lourdes qu'elles font sûrement le quintuple de notre masse, être battus alors même que l'épuisement et la douleur nous écroulent pour finalement être abandonnés tels de déchets sur les pavés. Traités en objets, affamés et épuisés, voilà comment nous poussons notre dernier souffle. Et les blancs ne s'en préoccupent guère. Ce serait du temps donc de l'argent perdu.

Avec un peu de chance, si notre mère nous donne sa beauté, on peux être sous les ordres de blancs riches. Des maîtres plus respectueux de nos corps. Inutiles gandins, l'apparat prime mais nous sommes bien traités.

Heureusement pour nous autres, tous ne sont pas comme ceux que j'ai cités plus tôt. J'ai entendu de mes confrères et consœurs (les rumeurs vont bon train en ville) que des blancs voulaient faire changer notre conditions de vie. Ils ont influencé nos maîtres en créant ce qu'ils appellent lois et que c'est pour cela que nous mangeons mieux, et que nous pouvons nous reposer plus de temps. Depuis 1850, nos maîtres sont punis si notre état n'est pas convenable.

Désormais, et pour des générations, mes confrères et consœurs valident tous cette affirmation : Nous autres, ceux que les blancs nomment chevaux, sommes et seront éternellement reconnaissants à Étienne Paris et d'avoir créé le 2 décembre 1845 l'Association Protectrice des Animaux (SPA) qui lutte pour notre bien être.

Nocticia.

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