V.
C'est dingue comment on peut être détruit si vite. C'est dingue comment quelque chose, comment des paroles peuvent vous détruire.
Une langue un peu trop pendue, et bam.
J'ai toujours complexé de ma personne. Je me trouve laide, j'ai du mal à me regarder dans un miroir. Et pourtant ces dernières semaines, j'allais mieux. Je me disais que si je changeais ça, ou que j'enlevais ça, Je pouvais devenir belle. Mais hop, tout peut basculer, et n'importe quand.
Je me sens mieux dans ma peau, même si j'ai encore beaucoup de mal, mais je commence à accepter à quoi je ressemble. Parce que oui, j'aime beaucoup mon caractère. Je me trouve drôle et c'est tout ce qui compte. Alors que mon physique, c'est une toute autre histoire. Enfin. Quand j'explique ça à quelqu'un, on me répond toujours : " mais non, tu dis n'importe quoi, t'es super belle!". Mais ferme là ! Tu ne me l'as jamais dit auparavant, ON ne me l'a jamais dit auparavant, mais là d'un seul coup, lorsqu'il faut me "remonter le moral", tu me le dis ! Ce sont juste des sottises ! Et ça, ça blesse encore plus.
Ou bien, il y a aussi : "tu vas bien trouver quelqu'un, t'as pas à t'en faire". Ça fait quinze ans que je me prend des râteaux, des vents, des tsunamis. Alors à ce moment là, je ne peux que croire en ce que le miroir me renvoie et me fait penser ; je suis laide. Peut être que certains pensent que ce n'est rien, quinze ans, que ça arrive à tout le monde, mais ces personnes là ne savent pas ce que c'est de souffrir à cause d'une seule personne, soi-même.
Ce n'est pas n'importe quoi, c'est peut-être même une maladie ; parce que ça me rend vraiment malade. J'ai arrêté de pleurer le soir, quand mes parents dormaient. C'est fini ça. Depuis l'année dernière. Non, maintenant j'allais réellement mieux. Mais tout à de nouveau basculer aujourd'hui, me replongeant dans ces ténèbres, obnubilée et focalisée sur moi. (Je n'ai cependant jamais pensé au suicide, c'est une chose totalement impossible pour moi. Ce n'est pas quelque chose à faire, autant pour les autres que pour soi-même.)
Juste une histoire complètement débile : un garçon me plaisant, une personne trop bavarde et mon secret dévoilé. Au début, quand je ne savais pas encore la chute, j'étais contente qu'il le sache ; avec un peu de chance, je plais beaucoup, maintenant que je suis au lycée! (Quand je vous disais, que j'étais drôle - ou complètement stupide !)
Mais non, forcément, je ne lui plais pas. Enfin, logique!
Ce n'est pas de sa faute, je le comprends tout à fait. Je ne le connais même pas ! Mais je l'aimais bien, juste en le regardant. Au départ, quand je l'ai sue, je me suis arrêtée de parler à Christine (je ne veux pas dévoiler le vrai prénom de mon amie), au téléphone, cherchant à comprendre la signification de ces mots. J'ai ensuite raccroché un peu trop rapidement, puis j'ai pleuré. Parce que même si je ne suis pas amoureuse, ça fait affreusement mal. Pas plus mal que lorsque j'étais vraiment folle d'un autre garçon, mais ça m'a tout de même fait un choc.
Et j'ai eu honte.
Et j'ai encore honte.
Alors je ne sais pas si je vais replonger dans cet éternel rejet de moi-même, et je n'espère pas, mais c'est ainsi.
Voilà, c'était juste un texte écrit rapidement, sans prise de tête, j'avais juste l'envie de me confier.
Je ne sais pas vraiment si ces paragraphes sur ma - pitoyable - vie est bien dans le contexte de ce livre, mais j'avais besoin de me livrer. Parce que personne ne me comprend. Et j'ai honte de dire ça, mais peut-être que j'ai besoin d'aide.
Merci, en tout cas, à tout le monde, à Fallendoll pour ses merveilleuses histoires, à vous, et à ma vie de merde qui est toujours là pour me soutenir.
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