LXI.


« Aujourd'hui j'ai décidé que demain je sécherais ce cours que je déteste. Celui où je devrais un jour ou l'autre me lever et parler devant toute la classe.

Des gens que je ne connais pas et dont je me fout éperdument.

Ouais mais j'ai aussi peur, éperdument.

Je crois que j'ai un problème.

Vous avez peut-être une phobie, une peur profonde. Celle qui vous fait trembler, oublier qui vous êtes. Vous coupe le souffle, vous prend la gorge à vif.

Moi c'est de sa que j'ai peur. Parler devant ses gens.

Y'a des petites conneries que j'ai vécu quand j'étais gamine qui ce cachent derrière ça, rien bien grave mais je crois qu'il m'en faut peu.

Alors je chialle. Et je m'en veut. Parce que j'ai une grande gueule, parce que j'aime faire rire la galerie. Alors j'ai l'impression de donner une fausse image de moi.

Un jour de rage et de stress j'ai marqué cette phrase sur le bois qui recouvre mon compteur électrique. « Carapace, Courage, Créer image, Force. Les apparences peuvent te sauver. »

Et puis j'ai barré le « peuvent » et j'ai mis « vont » a la place.

Sa m'a fait bien.

Je fais toujours autant de bruit quand je suis dans la rue avec mes amies, mais je reste toujours aussi apeurée devant une classe silencieuse.

Alors sur ma fenêtre j'ai tracé le mot « courage », il réapparaît à chaque fois qu'il fait froid.

Mais j'ai toujours aussi peur, et je pleure encore.

En plus je me sens seule mais je ne fait pas vraiment grand chose pour remédier à ça. A la fac, trop loins de chez moi, de mes meilleurs amis.

Donc je survis.

Mais des fois c'est trop, alors je pete un câble. Et puis des fois je vais vraiment mieux.

Bipolaire ?

Je m'en fou.

Ou peut être pas tant que ça.

Ouais je pensais que ma vie prendrais un autre tournant, que peut-être elle serait vraiment merveilleuse. Qu'ici je rencontrerais des des gens tout aussi formidable que ceux que je connais déjà, que je m'amuserais autant dans mes études que dans des soirées.

Mais là je suis, métro, stress, boulot, stress,dodo stress. Apparemment les ennuis ne font que commencer.

Mais j'ai jamais abandonné. Sauf que je crois que sa me fait mal. Mais tout ce que j'ai vécu avant sa m'a fait mal aussi, une fois que je l'avais surpassé sa m'apparaissait comme « du gâteau »

J'ai l'habitude de dire:

Si ceci a été mis sur ton chemin c'est que tu es capable de le surpasser. Ce problème est forcément fait pour toi.

J'applique toujours cette phrase, donc je réussi tout. Absolument tout sauf faire se p*tain d'exposé qui ruine ma vie.

Je peux tout faire.

Mais j'ai même pas la force de bosser tellement je stress pour cet oral qui n'est même pas encore programmé.

La dernière fois dans ce même cours une fille a fait une crise de panique, elle avait plus peur que moi.

Apparemment c'est possible.

Donc je me sens coupable, parce que contrairement à elle j'ai même pas le courage d'essayer de m'avancer, parce que la dernière fois j'ai fais semblant d'être absente pour ne pas passer, parce que quand je travaille avec quelqu'un qui a peur et qui a du mal à avancer on dirait que j'ai fait du théâtre toute ma vie. Je suis capable de porter aisément les problèmes du monde entier avec le sourire, d'être un appui et une aide précieuse pour les autres, mais faire ce genre de choses pour moi même me parait insurmontable.

Je Survis.

Plus pour longtemps je crois.

Parce que quand je croise un enfant dehors, je souri et je veux retourner à cette vie.

Mélissa. »



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