L.


             "Je n'aime pas la solitude. Je ne supporte pas ça, je hais me retrouver seule, perdue, sans personne avec qui parler, rigoler ou simplement, sans une personne à regarder. J'aime savoir qu'il y a toujours quelqu'un à côté de moi, même si il refuse de m'adresser le moindre mot.

Mes démons, ce sont le silence et la solitude. Là, je parle de mes faiblesses, de ce qui peut me détruire en une fraction de seconde. Pourtant, beaucoup aime ça, être tranquille, seul pour réfléchir, se poser, se reposer aussi. Je suis loin d'être comme ça. J'ai besoin qu'il y ait une personne quelconque, peu importe l'endroit où je suis, même si elle est dans une autre pièce, à cinq mètres de moi.

Etre seule, c'est une torture mentale. Qui devient ensuite physique. Les gens répètent à tout va "Aime toi, c'est la clef du bonheur !". Je le sais, et je comprends. Mais comment s'aimer lorsqu'on ait marqué ? Lorsqu'on sait ce qu'on a fait subir aux autres ? Je ne parle pas de souffrances physiques, de tabassages à un coin de rue. Je parle de douleurs mentales infligées, de mots qui peuvent blesser, de paroles qui ont une portée trop grande pour être réparée.

Ma solitude à moi, elle est mauvaise. Elle fait mal, elle blesse, elle arrache le cœur, elle fait saigner. Ma solitude, elle est noire et rien ne peut la blanchir. Ma solitude, elle est encrée et elle attend tous les soirs qu'on se retrouve en tête à tête.

Je ne suis pas malheureuse. J'ai deux frères, des parents aimants et des amies que je remercie de faire partie de ma vie. Je souris, je ris, je vis. Je ne m'arrête jamais de balancer ma joie de vivre à ceux qui m'entourent. Je ne cesse jamais d'avoir ce rictus rempli de bonheur scotché au visage. Pour eux, pour les rassurer, pour m'assurer qu'ils sont heureux. Parce que leur bonheur fait le mien, c'est inimaginable à quel point leurs émotions influencent les miennes.

Ma solitude, ce sont les menottes qui j'ai moi-même attaché à mes poignets et dont je n'arrive pas à me défaire. Ma solitude, mon silence, c'est ma prison, ma protection contre ma bonne volonté pour croire en eux. Mon silence, c'est ma façon de m'empêcher de souffrir. Sauf qu'au final, ça fait l'inverse. Et je m'en rends compte trop tard.

Le silence a eu raison de moi, il a gagné sur tous les tableaux. Il m'a entravé avec lui et je ne peux plus parler, raconter. Je suis bloquée avec mon silence.

Et ma solitude me tient compagnie, me promettant de réussir à, elle aussi, gagner du terrain.

Ils ne m'auront pas, hein ? Ils ne m'auront pas..."

Hakuna


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