III - Amants.
Ils voulaient se fondre l'un dans l'autre, des bouches ouvertes, des corps en sueurs, des soupirs pourtant silencieux. Des éclats désespérés dans les yeux, la mort s'accrochant à leurs talons, une ombre dressée en piques mortels auxquels ils échappaient pourtant en ce moment. S'accrochant l'un à l'autre, étant la bouée l'un de l'autre. Elle était belle, il était tout ce qu'elle avait et pourtant l'étoile qui brillait sur son catogan leur prouvait chaque jour la limite de leur amour. Le kaki de l'uniforme du jeune homme pendait lâchement sur la chaise du bureau de la petite chambre, un kaki qui inspirait chez les jeunes amants un dégoût croissant, ce dégoût de 1940, usé, sale. Ils ne le savait pas mais le lendemain ce nous n'existerai plus. Ce ne serait alors qu'un moi pour le kaki de l'homme, un point de fin posé trop tôt, au début d'un quelque chose qu'ils auraient aimé conserver. Elle serait partie, confiante et sereine, pour un enfant qui avait volé une miche et qui allait se faire exécuter. Elle n'avait pas réfléchi et s'était lancée en avant. Elle n'avait pas entendu le coup de feu, n'avait pas senti son corps se vider de son sang sur le pavé sale de la rue. Et l'on retiendra d'elle l'éclat brillant de ses yeux verts pourtant atteints par la mort. Des yeux verts alors fixés sur un sourire tendre, un esprit occupé par des mains caressantes à mille lieux de l'horreur et de la barbarie.
Anonyme.
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