Sa respiration me berce

Sa respiration me berce, je reste contre lui, comme ça, de longues minutes, à pleurer. Je mouille son t-shirt de mes larmes, mais ça ne semble pas le déranger, il me garde contre lui et me caresse le dos.
Je sursaute lorsque la sonnette sonne, et me recule.
- Ça doit être le livreur et les pizzas.
Il me fait un clin d'œil avant d'aller ouvrir. Et quelques minutes plus tard, l'odeur de cette nourriture que j'aime tant embaume le salon.
- Avec des bières ça serait cool non ?
Je le regarde dans les yeux. Mes larmes coulent d'avantage, je secoue doucement la tête.
- Non, s'il te plaît...
- Depuis quand tu dis non à une bière ?
- Depuis que je sais que si je dis oui et que tu bois, je finis quelques heures après sur le sol.
Sa mâchoire se contracte. Il hoche la tête.
- Tu as raison... Allez, sèches tes larmes...
Il pose les pizzas sur la table basse en face du canapé, me prend par la main et m'installe confortablement contre lui.
Ses doigts exercent des papouilles sur mon bras.
- J'ai rêvé de nous cette nuit..., sa voix se fait plus timide, et il fait une pause de quelques secondes avant de reprendre. On avait un enfant, un bébé...Et toi t'avais pas de bleus partout. Je crois que y'avait même plus d'alcool à la maison.
- Tu...Tu veux un enfant ?
Il soupire longuement.
- Non.
- Pourquoi ?
Ses doigts font le tour d'une tache verte sur mon bras, c'est ce qu'il se contente de faire.
Je hoche la tête. Je crois que j'ai compris.
Il m'embrasse le front et sèche mes larmes avec son pouce. Je souris légèrement.
- Allez, bon appétit mon amour.
- Bon appétit.


Quelques heures plus tard, je suis coincée dans ses bras. Il semble dormir. Je fixe un point invisible sur le plafond afin de ne pas paniquer. Mais j'ai l'impression d'être enfermée, et surtout prise au piège.
- Tom...
- Chut...
- Tu dors pas...
- Non, t'arrêtes pas de bouger, comment tu veux que je dormes ?
- Lâche-moi...
- Pourquoi ?
- J'arrive pas à dormir comme ça.
Ses bras me libèrent et je me redresse pour m'assoir. Je me colle contre le mur et prend mon oreiller contre moi.
- Est-ce que ça va ?
Je secoue la tête. J'ignore s'il peut le voir dans la pénombre de la pièce.
- Lucy ?
- Non...
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Je soupire un long moment avant de lui jeter mon oreiller à la figure.
- Eh !!
Je reprends l'oreiller et le jette plus loin. Je me jette presque sur lui et pose ma main sur son cou.
- À toi d'avoir peur.
- Qu'est-ce que tu fous ?
Je serre ma prise sur son cou.
Je veux l'étrangler.
Mais rapidement, une de ses mains attrape mon poignet et le serre beaucoup plus fort que je serre son cou. J'ai mal, terriblement mal, et j'arrête, il lâche mon poignet aussi.
Et je n'ai pas le temps de réagir que plusieurs gifles atterrissent sur ma joue.
Mais cette fois, je comprends son geste.
Je tombe en sanglots contre lui lorsqu'il semble avoir fini.
- Je... suis désolée...
- Ferme ta putain de gueule.
- S'il te plaît...
- Ferme la.
- Je t'aime...
- Non, ça marche pas comme ça.
Sa poigne atterrit sur mes cheveux et les tire, ce qui me fait crier. Il se lève en me tenant toujours, et me tire d'afin de m'attirer où il veut.
- S'il te plaît... Je suis désolée ! Je recommencerai plus... Je t'en supplie...
- Bien sûr que tu recommenceras plus salope.
Ma tête atterrit violemment contre le mur. Je hurle.
Une fois.
Deux fois.
Trois fois.
Et quatre...
J'ai du coton dans les oreilles. Je ne réagis plus.
Je l'entends à peine me crier dessus. Je ne sais pas ce qu'il me dit, mais il doit, sans aucun doute, me traiter de tous les noms.
Cinq.
Il me lâche.
C'est lui qui m'aidait à tenir debout. Je m'écroule par terre.
Ma tête n'est que douleur.
Je ne réagis pas lorsqu'il me redresse pour m'assoir. Il force l'entrée de ma bouche pour y glisser un cachet. Je le laisse faire et avale dans un dernier effort l'eau qu'il me donne.
Je le distingue à peine. Ma vue est si floue, et j'ignore si c'est seulement à cause de mes larmes.
Il m'allonge doucement sur le sol. Mon oreiller amortit ma tête. Et je sens qu'il pose un plaid sur mon corps.

Je perçois à peine ses paroles, mais je crois entendre «Bonne nuit mon amour».

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top