1x07 : Jusqu'où peut-on aller par amour ?
Musique/Vidéo : Kyo - Fermons les yeux
Depuis que je sors avec Arnaud Leroc, je nage dans une grande bulle de bonheur. Ma relation avec lui n'a rien à voir avec Marc. Pour ce dernier, il n'y a rien de plus important que d'être un « vrai mec » - avoir une réputation de beau gosse et tout faire pour amener sa compagne jusqu'au lit. Arnaud, lui, est tout le contraire. Il est adorable et me considère avant tout comme sa copine. Et pas plus que moi il n'est intéressé par le sexe.
Ce passage de l'amitié à l'amour n'affecte évidemment pas mon amitié avec Élise. Il est impératif pour moi qu'elle ne se sente aucunement délaissée. J'ai dit clairement à Arnaud que ma meilleure amie passe avant tout et il le comprend. Je ne veux pas non plus commettre la même erreur qu'avec Marc qui lui au contraire a tout fait pour écarter Élise.
Et à ma grande satisfaction, Marc est jaloux. La première fois où je me suis rendu au lycée main dans la main avec mon copain, il nous a craché :
- Franchement, Mathilde, tes goûts sont de plus en plus mauvais !
Nous avons fait mine de ne pas l'avoir entendu, j'ai définitivement rayé ce minable de mon existence. Quant à Élise, elle l'a gratifié d'un certain geste du doigt et d'un regard noir qui a laissé Marc sans voix.
Cela fait maintenant deux semaines qu'Arnaud et moi nous sortons ensemble. Pendant la pause-récréation du matin, alors que je suis blottie contre mon amoureux, Élise revient des toilettes et me fait une révélation surprenante : Myriam s'est enfermée dans une cabine et pleure toutes les larmes de son corps.
- Tu dis que Myriam pleure ? dis-je comme si je pensais l'avoir mal compris.
- Je t'assure. Je l'ai entendu dans la cabine d'à côté. Je l'ai tout de suite reconnue.
Cela semble dur à croire. J'ai bien remarqué que Myriam n'est plus du tout la même depuis la rentrée mais de là à pleurer dans les toilettes...
- Tu sais ce qui lui arrive ?
- Je ne sais pas mais franchement, ma belle, on s'en moque. Elle a dû simplement se rendre compte que tout le monde la déteste. Je veux dire elle a passé tout le collège à tyranniser tout le monde.
Le fait est qu'elle a raison. Personne au lycée ne semble particulièrement affectée par la soudaine détresse de Myriam Manguier. Et moi, qui a toujours été sa cible préférée, devrais logiquement n'en avoir que faire. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'être intriguée. Pourquoi donc Myriam, la pire terreur du collège, parait aller si mal ?
Finalement, je prends ma décision.
- Je vais aller la voir, dis-je.
Élise me regarde comme si je venais de raconter une blague de mauvais goût.
- La voir ? Mais, ma belle, tu n'y penses pas...
- Elle est ce qu'elle est mais même à ma pire ennemie, je ne souhaite pas malheur. Et puis, j'ai envie de savoir. Tu en penses quoi, mon chéri ? demandé-je à Arnaud.
- Oh moi ? dit Arnaud, surpris d'être mêlé à la conversation. Je ne sais pas trop, je ne la connais pas. Si tu veux aller lui parler, tu peux.
- Tu n'as qu'à demander à Sissi et Bibi, suggère Élise en désignant les jumelles à sa droite.
- Bonne idée. Hey, appelé-je en faisant signe à Sissi et Bibi qui passent par là.
Surprises, les jumelles s'approchent de nous. Plus encore que Myriam, elles n'ont cessé jusqu'alors de faire comme si elles ne nous connaissaient pas.
- Tu veux quoi, Clémentine ? demande Sissi d'un œil noir.
- Savoir ce qui arrive à Myriam, répondis-je. Il parait qu'elle est en train de pleurer dans les toilettes.
Les jumelles s'échangent un regard. Elles paraissent un peu mal à l'aise, sans doute Myriam leur a ordonnée de ne rien dire à personne.
- Qu'est-ce que ça peut te faire ? lance Bibi. Tu es sûrement la personne dans ce lycée qui la déteste le plus.
- Simple curiosité, dis-je.
- Ne compte pas sur nous, on ne dira rien, dit froidement Bibi.
- Mais si tu tiens vraiment à savoir, Clémentine, tu n'as qu'à aller lui demander toi-même, dit Sissi.
Et sans un regard envers nous, elles s'éloignent.
- Est-ce que mes yeux me trompent où elles n'ont pas l'air triste du tout ? dit Élise avec curiosité.
- Elles ont toujours suivi Myriam car elles ont peur d'elle, dis-je. Or, maintenant que Myriam ne fait plus peur à personne, elles la laissent logiquement tomber.
- Cette Myriam, c'est vraiment ton ennemie n'est-ce pas ? questionne Arnaud.
- Oh que oui, je peux t'assurer que tu as eu beaucoup de chance de ne pas l'avoir connue au collège, répondis-je. C'est la personne la plus détestable que j'ai connue dans ma vie, à égalité avec mon ex.
- C'était notre pire cauchemar, répond Élise d'un air absent. Je crois qu'elle a toujours été jalouse car Mathilde est plus belle qu'elle...
- Bon sur ce, je vais aller la voir, dis-je en soupirant. Souhaitez-moi bonne chance, dis-je d'une voix faible car je me demande malgré tout si je ne m'apprête pas à me jeter dans la gueule du loup.
- Bonne chance, ma belle... tu vas en avoir besoin.
- Bonne chance, mon cœur, dit Arnaud en m'embrassant.
Sans perdre de temps car il reste à peine cinq minutes avant la fin de la pause, je me rends aux toilettes des filles.
Là, j'entends effectivement des sanglots. Myriam pleure si fort que sa présence ne peut aucunement passer inaperçue, même en étant enfermée dans la cabine.
- Myriam ? dis-je timidement en mettant une oreille contre la porte de la cabine.
- Qui est là ? lance Myriam à travers la porte.
- C'est... c'est moi, c'est Mathilde...
- Clémentine ? Qu'est-ce que tu veux ? réplique Myriam d'une voix clairement enrouée par les larmes.
- Savoir... ce qui ne va pas.
- Ce qui ne va pas ? Pourquoi tu tiens tant à le savoir ? On n'est pas copine que je sache. Fiche le camp !
La raison devrait alors me pousser à renoncer. Affronter une Myriam en colère et en pleurs est une très mauvaise idée. Pourtant au fond de moi, je ne peux m'empêcher de persister.
- C'est juste que... enfin, voilà, je m'inquiète...
Je réalise aussitôt à quel point mes mots sont peu crédibles. Et en effet, Myriam a un rire moqueur.
- Tu t'inquiètes ? Elle est bonne celle-là. Au contraire, tu dois être folle de joie !
- Absolument pas je t'assure...
- Pas la peine de me mentir ! Et je t'ai dit de foutre le camp. DÉGAGE !!!
Et cette fois, je renonce d'autant plus que la sonnerie retentit. Mais je n'en ai sans doute pas terminé avec le mystérieux comportement de Myriam...
- Mon cœur, me chuchote Arnaud, je me demandais...
- Oui ?
- Cet après-midi, on n'a pas de cours et je serai seul à la maison car ma mère a une réunion à son école. Tu veux bien venir chez moi ?
Je suis touchée par sa demande. Depuis que l'on se connait et que l'on sort ensemble, je ne suis pas encore allée chez lui. C'est en effet une bonne occasion pour découvrir sa maison pour la première fois.
- Oh oui bien sûr je suis d'accord, dis-je en lui donnant bécot sur la bouche.
- Attend une seconde, dit-il tout à coup en s'arrêtant devant moi, ta mère sera d'accord ?
Je fais une petite grimace. Il est aussi probable que maman accepte que j'aille seule chez Arnaud que de lui demander si mon copain peut lui acheter des culottes.
Mais pour autant, il faut savoir être un peu téméraire de temps à autres.
- Ma mère ? Aucun souci à se faire, elle s'est faite à l'idée que j'ai un petit ami, assuré-je en mentant à moitié.
Arnaud n'est pas complètement dupe mais n'ajoute rien. Juste que je ne resterai pas trop longtemps.
- Dans ce cas, ça va.
- Et puis souviens-toi, elle nous a donné sa confiance, du moment que l'on ne fait rien, rappelé-je en imitant la voix aigüe de maman.
- Parfait alors. On ira directement chez moi après les cours.
Il m'embrasse et main dans la main, nous franchissons la cour, prêts à entrer en classe. Au passage, nous croisons Myriam qui nous regarde avec un air triste. Je n'ai plus essayé de lui reparler depuis que je l'ai entendue pleurer dans les toilettes une semaine plus tôt.
- Elle a l'air vraiment d'aller mal, me dit Arnaud.
- J'ai essayé de lui parler et elle m'a envoyé promener. Franchement, c'est le cadet de mes soucis.
Pas loin de nous, Sissi et Bibi discutent avec deux autres filles. Ni l'une ni l'autre ne prête la moindre attention à Myriam.
A midi, alors que l'on se met en chemin vers chez Arnaud, j'ai comme un léger creux à l'estomac à la pensée que je vais découvrir son habitat. Étape par étape, notre couple avance. Déjà trois semaines que nous sortons ensemble.
Pendant le court trajet – Arnaud n'habite qu'à dix minutes à peine du lycée – nous marchons simplement en silence, comme les amoureux que nous sommes.
La maison d'Arnaud est un peu plus petite que la mienne. La façade de devant est faite d'une peinture blanche comme la neige et le bâtiment est surplombé par un toit de briques écarlates. En soit, une petite maison ordinaire pour deux personnes.
- Honneur à la demoiselle, dit Arnaud en faisant une révérence de preux chevalier après avoir ouvert la porte.
L'intérieur de la maison est tout aussi modeste. Le salon est plus petit que chez nous avec un canapé et la télévision devant, et le papier peint sur le mur parait daté de plusieurs années à en juger par sa couleur rouge délavée.
- Je sais que ce n'est pas très luxueux dit Arnaud.
- Je trouve que c'est agréable. Disons c'est votre petit cocon.
- Oui ma foi, c'est le mot. On est tranquille avec ma mère, c'est un quartier calme.
- C'est le principal.
Arnaud rougit, visiblement flatté.
- Ma mère gagne tout juste avec son travail d'ATSEM pour payer les charges, dit-il. Je lui ai souvent suggéré que je devrais me trouver un boulot pour aider mais elle refuse. Elle tient à ce que je me concentre sur les études et me dit que ce n'est pas mon rôle de me soucier de l'argent.
Je lui souris et dis :
- Tu sais, mon chéri, elle a raison. C'est ta mère, elle sait comment gérer et je sais qu'elle fait tout pour que vous ayiez la vie la plus agréable possible. Ce n'est pas grave si toi et ta mère avez peu d'argent. Les parents d'Élise aussi ont une vie modeste mais ils sont heureux avec ce qu'ils ont. Et puis, je suis tombée amoureuse de toi pour ton cœur.
Cette fois, Arnaud a le teint du visage aussi orangé que mes cheveux.
- Comment va Élise d'ailleurs ? demande-t-il pour changer de sujet et je devine que le sujet de l'argent le déprime un peu.
- A part qu'elle a la Covid et qu'elle est clouée au lit par trente-neuf de fièvre, ça va. Je lui ai envoyé un texto pour lui dire que je vais chez toi.
- C'est quelqu'un de bien ta meilleure amie. Tu as de la chance de l'avoir.
- Tu peux le dire, c'est la personne la plus adorable que l'on puisse connaître. Pour rien au monde, je ne voudrais la perdre.
On se regarde alors pendant plusieurs secondes, se demandant soudainement ce que l'on pourrait faire.
- Ça te dit une partie de Mario Kart sur la Switch ? propose-t-il.
- Ah ouais très bonne idée ! Je prends Peach.
Une heure et quelques courses et lancées de carapaces plus tard, Arnaud éteint la console et de nouveau, on se demande quoi faire. J'envoie un texto à maman en prétendant être chez Élise – avec un masque anti-covid – pour qu'elle ne s'interroge pas.
- Tu dois avoir faim, dit-il. Veux-tu que je fasse à manger ?
- Tu sais faire la cuisine ? dis-je, impressionnée.
- Oui, c'est bien utile quand on vit à deux. J'aimerais plus tard devenir cuisinier.
Comme par hasard, en mentionnant l'idée de manger, mon estomac se met à gargouiller, comme pour exprimer son enthousiasme à cette idée.
- Alors je veux bien, mon tendre cuistot, dis-je avec un grand sourire.
Un autre gargouillement venant de mon estomac nous fait comprendre que lui aussi est d'accord.
- Apparemment, il a hâte lui aussi, dit Arnaud en souriant. Que souhaites-tu manger ?
- Tout ce que tu veux. Tu as quoi ? Tu sais faire quoi ?
- Des spaghettis à la bolognaise, aldente à l'italienne, ça te dit ?
- Et comment ! Je m'en lèche les babines rien que d'y penser.
- Je m'y mets tout de suite. Fais comme chez toi en attendant. Tu peux rallumer la Switch ou bien regarder la télé, il y a un épisode de Grey's Anatomy je crois sur la RT1.
En le regardant entrer dans sa cuisine, je me surprends à faire quelque chose que je n'ai encore jamais fait : contempler son postérieur. Je me demande sur le moment ce qui me prend. Mater un garçon n'est pas dans mes habitudes, pas même mon petit ami. Cette partie du corps d'Arnaud m'a jusque-ici laissé indifférente.
Et le pire, c'est que je trouve ce même postérieur excitant et très beau à regarder...
Une demi-heure plus tard, il arrive dans le salon avec une grande casserole contenant un délicieux plat de spaghettis à la bolognaise. J'en sautille d'envie. Mais pourquoi ai-je l'impression que cela n'est pas dû seulement à une contraction de l'estomac m'envoyant le signal de la faim ?
- Et voilé por vous, signorina Matilda, de bonné spaghetti bolognesé à l'italiano dit Arnaud avec une parfaite imitation d'accent italien qui m'amuse beaucoup.
- Grazzie, signore, répondis-je avec un grand sourire alors que je lui tends mon assiette.
Vingt minutes après, tous les deux rassasiés et satisfaits, Arnaud me propose de monter dans sa chambre, ce que j'accepte.
La chambre d'Arnaud, comme le reste de la maison, est un peu plus petite que la mienne. Elle est surtout occupée par un grand lit et un bureau où est disposé un grand écran de PC. Devant l'écran sont posés un casque audio ainsi qu'un clavier et une souris. A droite du bureau se trouve une étagère où sont rangés bons nombres de consoles et de jeux.
- Tu as du très beau matos de gaming, je suis épatée, dis-je avec admiration.
- Je suis un gameur tu vois, dit-il avec un air satisfait. J'ai même une chaîne Twitch mais ma mère a exigé que je mette en pause pour me concentrer sur le lycée. Elle trouve que j'y passe trop de temps.
- Je pourrai toujours t'assister quand tu reprendras. Moi aussi je suis gameuse. Ma mère dit que je passe trop de temps sur Baldur's Gate.
- Pas de soucis.
Je ressens soudainement une boule qui n'a, là encore, rien à voir avec les spaghettis en train d'être digérés dans mon ventre. Cette boule, je la dois non seulement au fait que je suis dans la chambre de mon copain, mais surtout parce que je suis bizarrement troublée. Et encore une fois, je ne peux retenir un regard discret envers son derrière. Mais qu'est-ce qui m'arrive ?
- Bon, que souhaites-tu faire à présent ? demande Arnaud.
Avant de répondre, je jette un œil à mon smartphone et découvre qu'il est déjà dix-huit heures quinze.
- Je pense que je devrais rentrer. Ma mère ne va pas tarder à réaliser que je ne suis pas chez Élise...
- Je comprends. Je ne veux pas que tu aies des ennuis tu sais...
- Et pourtant... je n'ai pas envie de partir, pas encore...
- Oh...
Mon regard se pose alors malgré moi sur le lit. Mais que se passe-t-il ? Pourquoi ai-je soudainement envie de... Cette fois, cela n'échappe à Arnaud. Avalant à son tour une boule, il me dit :
- Tu... tu veux que l'on s'assoit sur le lit ?
- Oui... je veux bien.
Je prends place à côté de lui sur le bord. Le malaise mélangé à une certaine envie continue de monter. C'est à peine si j'arrive à regarder mon amoureux...
- Tu veux que l'on s'allonge ? propose Arnaud que je devine tout aussi intimidé.
- Oui je veux bien... répondis-je avant d'avoir pu m'en empêcher.
Désormais allongée, je regarde Arnaud droit dans les yeux. Ils sont tellement beaux, les regarder suffit à faire chavirer mon cœur. J'ai tellement de la chance de l'avoir rencontré...
- Mon chéri...
- Oui ?
- Prend-moi dans tes bras s'il te plaît...
Arnaud s'exécute. Nichée au creux de ses bras chauds et doux, je ne me suis jamais sentie aussi épanouie, aussi heureuse, l'impression que tout le reste n'existe plus, que je pourrais rester ainsi pour l'éternité...
- Arnaud ? chuchoté-je.
- Oui ?
- Je t'aime.
C'est la toute première fois que je prononce ces mots, ceux que l'on redoute tellement de faire sortir de sa bouche autant que de les entendre. Arnaud est ému et je comprends que pour lui aussi, c'est la première fois.
- Moi aussi je t'aime, Mathilde.
Et lentement, tendrement, nos lèvres se rapprochent et l'on s'embrasse.
Je me rends compte alors que la sensation au creux de mon ventre s'intensifie de plus en plus...
Je veux aller plus loin avec Arnaud.
Mais non, ce n'est pas possible, ce n'est même pas envisageable. Je n'ai cessé de répéter – de me répéter – que je ne ferai rien. Je suis trop jeune. Combien de fois ai-je assuré mes parents – et surtout maman – que je ne le ferais pas ? Et puis, je me sens si bien là avec mon amoureux. Comment puis-je songer un instant à désirer plus ?
La raison, sachant que la nuit tombe au dehors, voudrait que j'arrête là et rentre vite chez moi pour éviter une vive colère de maman. Mais je ne peux pas, l'envie est de plus en plus forte, elle devient irrésistible...
De plus, Arnaud a prouvé sa valeur en déclarant que lui non plus ne désire pas aller jusque-là. Et pour moi, ça me suffit amplement. Rien ne sert de courir comme on dit.
Et pourtant, et pourtant, je ressens un désir très fort de franchir le pas, un désir insurmontable. J'ai même envie de me...
Je me mets à imaginer la réaction de mon entourage si je leur avouais avoir eu ma première fois. Élise serait surprise mais c'est ma meilleure amie, je sais qu'elle ne me jugerait pas. Papa et grand-mère seraient un peu déçus mais l'accepteraient avec le temps. Mais maman... elle pourrait entrer dans une rage folle, peut-être même m'interdire pour de bon de revoir mon copain. Et surtout, je ne suis pas certaine qu'elle me pardonnerait d'avoir trahie sa confiance...
Non vraiment, ce n'est pas possible. Je ne peux pas le faire. Pas maintenant...
Mais les envies, comme les sentiments, sont incontrôlables et plus fort que la résistance...
Je veux plus, tellement plus...
Je le désire... profondément...
Je me rends à peine compte de ce qui se passe ensuite. On se regarde de nos yeux amoureux, on s'embrasse plus tendrement que jamais...
Je ne tarde pas à lui enlever son pull puis son tee-shirt. Son torse, que je découvre pour la première fois, est aussi sublime à voir que ses yeux. On dit que la beauté du cœur ressort sur l'extérieur, jamais cet adage n'a été aussi vrai...
- Mathilde... est-ce que tu veux vraiment... ?
- Oui... avec toi... je le veux...
- Je veux que tu sois sûre, que tu sois certaine que l'on ne regrettera pas...
- Crois-moi, c'est trop fort, je ne peux pas lutter...
- Je le sais, moi non plus...
Là-dessus, je retire mon pull et ne tarde pas à faire de même avec mon tee-shirt puis mon pantalon, révélant mon soutien-gorge et ma culotte. C'est la première fois qu'un garçon me voit si peu vêtue. Et je n'ai pas envie d'en rester là...
Arnaud déboutonne alors son propre pantalon et se retrouve à son tour vêtu uniquement d'un caleçon. Ne portant plus que nos sous-vêtements, il n'est plus possible de faire marche arrière. Nous sommes allés trop loin pour cela.
- Moi la première ? dis-je avec douceur.
- Oui vas-y, dit mon amoureux, intrigué.
Lentement, sensuellement, je dégrafe mon soutien-gorge mais un ultime instinct de pudeur me pousse à me couvrir avec les bras au dernier moment. C'est seulement avec le regard encourageant d'Arnaud que j'ose écarter ces mêmes bras.
- Tu es belle, me dit mon amoureux avec douceur. La personne la plus belle que j'ai jamais rencontré.
Ses mots me réchauffent le cœur.
- A toi maintenant, dis-je en regardant son caleçon avec envie.
Arnaud s'exécute lentement. Une fois le caleçon à terre, je le regarde avec un grand sourire et dis :
- Toi aussi tu es beau.
Et je retire ma culotte, ultime vêtement qui me reste.
Par la suite on s'embrasse langoureusement. Puis tout s'enchaine...
Quand je rentre chez moi une heure plus tard – et à mon grand soulagement maman ne m'a posé aucune question, preuve qu'elle ne s'est doutée de rien – je décide de monter directement dans ma chambre. J'ai déjà assez mangé avec les spaghettis et surtout, j'ai besoin d'être seule.
Une fois dans ma chambre, je pose mon sac sur la chaise du bureau et je me laisse tomber sur mon lit. Et dans ma tête se répète en boucle la même question.
Qu'est-ce que j'ai fait ?
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