15. Calypso s'interroge

Lucie s'était assise face à la mer et regardait l'immensité de cette étendue d'eau. L'eau l'avait toujours un peu impressionnée. Elle ne s'y sentait pas à l'aise et avait peur à chaque instant de se voir couler. Se plonger dans l'observation de l'étendue bleue lui faisait oublier ses problèmes et les trucs bizarres qui survenaient de temps en temps. 

Elle observait toujours la mer, heureuse d'oublier pendant quelques instants la Colonie. Elle avait parlé avec Chiron. Il ne l'avait pas disputée pour Chimère, demandant seulement à être prévenu à l'avenir. Il lui avait d'ailleurs sorti tout un discours sur le fait qu'elle avait le droit de rester ici car elle était demi-déesse, qu'il ne fallait pas qu'elle écoute les moqueries et ainsi de suite. Honnêtement, elle n'avait entendu qu'une série de blabla. Non. La Colonie, Chiron, les autres, elle gérait.  En revanche le retour de Léo... Elle l'avait évité jusqu'à présent, trop d'interrogations sortant de sa tête. Sauf qu'il était gentil, évidemment ! Et se disait que ce serait cool d'aider un peu la petite nouvelle à prendre ses repères dans la Colonie ! 

Alors il venait la voir, de temps en temps pour lui demander si ça allait, avait ri lorsqu'il remarqua que leurs initiales étaient identiques etc. Lucie était à chaque fois mal à l'aise et, même si elle essayait de se détendre, n'arrivait pas à relâcher complètement la boule qui lui emplissait la gorge quand elle le croisait. Et Malcom était collant, un truc de fous ! Il fouinait partout et s'amusait à la regarder quand Léo se ramenait, un sourire taquin aux lèvres. Elle rougissait alors forcément, le faisant éclater de rire. Il ne pouvait pas juste s'entrainer ? 

Elle pensait à tout ça, tout en évitant d'y penser, regardant l'eau qui semblait si tranquille, les vagues lui léchant les pieds. Elle avait les jambes mouillées mais n'en avait rien à faire. L'eau était bonne, en cette période. Pour continuer de troubler sa sérénité, elle entendit des pas résonner dans le sable. Elle se retourna vivement, les poings serrés. 

- Vous ne me ferez pas les poches sales petits vauriens de fils d'Hermès... 

Elle se stoppa. Elle n'était pas face à un enfant d'Hermès. Ni face à Malcom. Elle était face à... une fille. A croire qu'elle était étonnée de voir une fille devant elle, mais ça se comprenait : depuis le début de son voyage, elle n'était qu'avec des garçons. Même avant, elle n'avait trainé qu'avec des garçons. Enfin, un en particulier...

- Bonjour, déclara Lucie, qui ne savait plus où se mettre face aux yeux en amande de la fille. Elle avait beau être en jeans et t-shirt blanc tâché d'huile, elle respirait quelque chose de plus... ancien. Une aura de puissance. Elle la reconnu. Je peux faire quelque chose pour toi, Calypso ? 

- Qu'est-ce que t'a avec mon mec ? demanda la fille, allant droit au but. Tu l'évites tout le temps, ou alors tu deviens blanche comme un fantôme et lui ne le vit pas super bien. Il a l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Je te le répète donc, qu'est-ce que tu as avec mon copain ? 

Lucie soupira et s'assit. Elle avait entendu parlé de Calypso, la copine de Léo et lui avait parlé un peu le premier jour. Mais elle ne pensait pas avoir affaires avec elle. En réalité, elle aurait préféré continuer de se perdre dans le miroitement de l'océan. Calypso s'accroupi devant elle pour lui gâcher la vie. 

- Alors ? Accouche ! C'est quoi ton problème avec Léo. 

- C'est le seul à avoir réussi à t'extirper de ton île, princesse, dit-elle avec sarcasme. Tu n'as rien à craindre de moi si tu es venue savoir si tu avais de la concurrence. 

- Il ne s'agit pas de ça, dit Calypso qui s'assit à côté d'elle correctement. Néanmoins, je suis étonnée de ressentir autant de mépris et de tristesse dans ta voix. Tu sais, ces émotions je les aies eu comme seule compagnie pendant plus de trois mille ans. Tu as le coeur brisé, non ? 

Lucie se releva précipitamment. 

- Non c'est faux ! 

- Si c'est vrai, contredit Calypso en souriant tristement. Et je parie que c'est Léo. 

Lucie voulu nier, mais elle ne réussi pas. Elle aurait voulu pleurer, mais elle l'avait fait déjà tant de fois. Elle se recroquevilla sur elle-même. 

- Tu es celle qui a été sauvé par un seul garçon, dit Lucie. Et moi, c'est celui qui m'a fait le plus mal. 

Calypso n'avait pas l'air en colère, comme se serait attendue Lucie. Elle semblait compréhensive. Et quelque part, ça énervait encore plus la demi-déesse. 

- Tu veux me raconter ? proposa Calypso. 

- Non, coupa net Lucie. Je ne tiens pas à ce que tout le monde sache.

- Serais-tu en train d'insinuer que je ne sais pas tenir ma langue ? demanda la fille. 

- Si tu le dis à Léo, il le dira à Jason et Percy, qui à leur tour le diront à Piper, Annabeth, Will et Nico et ainsi de suite. Non, je ne veux pas en parler. En plus... je ne veux pas que ces souvenirs remontent à la surface. Tu peux demander à Nico, mais la dernière fois, ça ne s'est pas bien passé. J'ai failli l'étrangler et je suis partie sur un coup de tête. 

- Pourtant ça te ferai du bien de parler, de te confier, insista Calypso en lui attrapant la main. Dis-moi. 

Lucie luttait contre sa nature qui lui criait de dire la vérité, de se confier. Mais elle ne voulait pas. "TUE-LA !" hurla la voix, comme à son habitude. 

- J'ai fugué avec lui et il est censé être mort dans un incendie, lâcha-t-elle rapidement en fermant les yeux et écrasant sûrement la main de Calypso. 

Calypso sourit. 

- Bravo. Tu vois ce n'était rien. Il est normal que Léo ne soit pas mort dans cet incendie : il ne craint pas le feu, étant fils d'Héphaïstos et faiseur de feu. 

- Faiseur de feu... répéta Lucie en ouvrant des yeux, terrifiée. Il peut créer cette horreur. 

Calypso avait raison : il ne s'était rien passé. Elle avait réussi à en parler sans déclencher un incident. "Ecoute-moi, supplia la voix. Non ne m'oublie pas ! N'écoute pas cette traitresse !" Tandis que la voix lui hurlait dans la tête, des flashs et réminiscences lui apparurent, retraçant cette soirée de malheur. L'ours. Les flammes. Léo qui disparait. L'homme qui la retrouve... 

Soudain elle se prit la tête entre les mains. Calypso la regarda en totale incompréhension, ses mains s'entourant d'une lumière violette qu'elle projeta sur Lucie, mais au contact de la jeune fille, la lumière s'évapora et Calypso fut projetée en arrière. 

- Je ne veux pas ! cria l'indéterminée. Sors de ma tête ! Je ne veux pas ! 

Mais la voix s'intensifiait et les souvenirs devenaient de plus en plus cauchemardesques. "Ne m'oublie pas", pleurait presque la voix en lui balançant de nouveaux souvenirs. 

"Laisse-la tranquille, maudite déesse !" essaya Bianca.

Calypso, qui venait de saisir la main de Lucie, s'éloigna dans un cri. La peau de son poignet était en train de se dissoudre, laissant apparaitre ses os. "Oups," dit Bianca.  

Lucie tomba dans l'eau, la tête toujours entre les mains. Le courant l'entraina aussitôt. Mais elle ne voyait plus rien de réel, plongée dans ses souvenirs. 

Un garçon assez jeune aux yeux bleu océan et aux cheveux noir qui la serrait dans ses bras, murmurant : "nous seront toujours ensembles, je te le promets"

Léo qui disparaissait dans les flammes en hurlant : "Lucie !"

Un visage d'homme qui la fixait, le fouet dans les mains : "Travaille et tais-toi"

Le même visage complètement fous qui la fixait en souriant : "ma petite expérience !"

Les gens qui la dévisageaient à l'école, les journaux et l'article fatidique qui criaient : "Meurtrière"

Son beau-père qui se disputait avec sa mère : "Ta fille est devenue une bête. Et les bêtes ont les enferme". 

Elle serrait sa tête de peur que celle-ci n'explose devant trop de mauvais souvenirs. Elle tremblait et avait l'impression que la terre tremblait avec elle. Elle ne voyait plus le présent, projetée dans le passé. Elle reculait de plus en plus dans l'eau, entrainée par le courant, jusqu'à ne plus avoir pied. 

- Ca suffit ! Sors de ma tête ! 

"Je serai toujours avec toi ma petite chérie, ne m'abandonne pas, pleurnicha la voix". 

- Je ne veux pas de vous ! cria Lucie en pleurant. 

"Si ! Tu veux de moi !" contra la voix devenue menaçante.

Soudain les souvenirs s'effacèrent et Lucie soupira. Mais ce n'était que pour mieux l'effrayer. Elle vit des futurs possibles et se tut d'horreur. Des morts. Des flammes. Un visage monstrueux qui la fixait en hurlant "ma chérie !". Et Malcom étendu sur le sol, inerte. 

COUCOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU

Comment ça va les renardeaux ? 

Qu'est-ce qui est gris et qui attend ? 
















Les yeux d'Annabeth quand Percy a disparu. 










Vive le plombage d'ambiance XD

CHALUT !!!

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