Criminal!Jim X Cow-boy!Sebastian

West Plains, Etat du Missouri, 1874. Cour criminelle de l'Etat.

Une foule immense s'était rassemblée au cœur de la ville pour assister à l'exécution de Jim Moriarty, un des criminels les plus recherchés de l'Etat. A la tête du plus grand réseau criminel jamais vu de l'histoire de la jeune nation, il avait organisé nombre d'assassinats, d'extorsions, de braquages et autres crimes.

Mais il ne le faisait pas seul : si bien sûr son jeune frère Ciaran était son intermédiaire le plus connu, tous craignaient son bras droit, Sebastian Moran. Ce dernier, fils d'un riche propriétaire, avait d'abord servi dans l'armée avant de se tourner vers une carrière bien moins glorieuse, mais tout aussi riche en adrénaline : celle de hors-la-loi.

C'est lors du braquage d'une banque qu'il avait croisé le chemin de Moriarty. Ce dernier, impressionné par la force de caractère et l'efficacité de l'homme, lui avait proposé de rejoindre son gang. Sans hésiter, Moran avait accepté et il ne regrettait pas son choix car il avait très vite grimpé les échelons, jusqu'à devenir le numéro deux. Et pas que : au fur et à mesure du temps passé auprès de son nouvel homme fort, Jim avait fini par s'y attacher, au point d'en tomber amoureux...

C'était à cette relation peu commune que pensait l'intéressé lorsqu'il arriva devant la potence où se balançait la corde qui attendait son cou. Même si il faisait le fier et ne montrait aucune peur à l'idée de mourir, en réalité Moriarty était terrorisé. A l'instant où sa nuque se briserait, non seulement il laisserait derrière lui un empire criminel comme personne ne l'avait imaginé, mais aussi son cher petit frère ainsi que Sebastian...

Sebastian. Ses cheveux bruns aux reflets de feu. Ses yeux clairs. Son sourire prédateur. Son corps d'athlète. Sa voix grave. C'est tout cela que Jim veut garder en souvenir alors qu'il gravissait lentement les marches qui le menaient vers la corde du bourreau. La seule idée de trépasser ainsi, devant tous ces gens, faisaient remonter en lui les souvenirs de son arrestation : un traquenard, monté de toutes pièces par le shérif Gregory Lestrade et le juge Mycroft Holmes alors que lui et sa bande étaient en train d'attaquer un train postal. Dans la mêlée, il s'était pris une décharge de plomb dans la jambe, l'empêchant de fuir, malgré les efforts de Ciaran et Sebastian pour le tirer de ce pétrin.

Et alors qu'il sentait le chanvre de la corde passer autour de son cou tel un serpent emprisonnant sa proie, le criminel maintint son attitude fière et arrogante face à une foule silencieuse, mais dont l'hostilité n'était pas feinte. Entendant des pas près de lui, il vit le révérend s'approcher de lui :

"Souhaitez-vous confesser vos péchés, mon fils ?"

"Pourquoi ? Au point où j'en suis, Mon Père, votre Très Haut ne risque pas de me réserver une place auprès de lui !"

"Il n'est jamais trop tard pour se tourner vers le Seigneur et trouver sa miséricorde !"

"Vous savez, j'ai longtemps espéré que Dieu me vienne en aide quand j'étais plus jeune... Et il n'est jamais venu. Alors, ne comptez pas trop sur moi pour lui demander pardon !"

L'ecclésiastique esquissa un sourire triste : il avait entendu d'autres condamnés à mort rejeter le pardon divin... Mais tout homme, même un criminel, a le droit de partir avec les derniers sacrements. Bénissant rapidement Jim, le révérend quitta l'échafaud, laissant place au shérif Lestrade qui lut la sentence :

"James Moriarty, en ce jour du 15 mai 1874, la Cour criminelle de l'Etat du Missouri vous a condamné à mort par pendaison pour meurtre, vols en bande organisé, détournement d'argent et corruption. Avant que la sentence ne soit exécutée, avez-vous des dernières paroles ?"

"La partie est terminée. Mais je suis sûr que je vais vous manquer !"

Et alors que le bourreau resserrait le nœud autour de sa nuque, Jim ferma les yeux, laissant son esprit se focaliser sur l'essentiel : il s'imaginait les lèvres de Sebastian contre les siennes, la chaleur de ses mains contre sa peau... Jamais il ne pourrait oublier l'étreinte qui le faisait gémir de plaisir à chaque fois que les deux amants terribles s'adonnaient au plaisir charnel. Jamais il ne se lasserait d'entendre la voix de Sebastian prononcer son nom. Jamais il ne serait accroc à autre chose que le regard de son rebelle qui plongeait dans le sien... Mais jamais plus il ne ressentirait tout ça car, dans quelques minutes, il servirait de repas aux vautours...

BAM !

Le coup de feu fit sursauter Jim qui ouvrit les yeux et crut halluciner: surgissant de nulle part, une trentaine d'hommes armés, montés à cheval, provoquaient un chaos monstre parmi la foule qui courrait dans tous les sens et tiraient sur les marshalls présents. D'un regard, il était capable de reconnaître ses hommes... Ses hommes qui étaient venus le sauver ! Pour le coup, il ne pourrait plus douter de leur loyauté...

Dans la panique, Mycroft ordonna :

"Pendez-moi Moriarty !"

Et alors que le bourreau s'approcha dangereusement de Jim, une balle vint casser la corde du premier coup.

"Fais un pas de plus et la prochaine se logera dans ton crâne !"

Dire que le cœur de Jim s'emballait à cet instant était un doux euphémisme : devant lui, sur son mustang, se tenait Sebastian qui visait le bourreau de son colt, prêt à s'en servir de nouveau. Tout heureux, il se précipita vers son amant qui l'aida à grimper derrière lui et les deux partirent au galop.

"On repart, les gars ! Direction l'Arkansas !"

Aussitôt, toute la troupe repartit, poursuivie par les marshalls. Alors qu'ils chevauchaient à bride abattue, Jim déclara à son cow-boy :

"Heureux de te revoir, Seb !"

"Moi aussi, Jim..."

"Comment as-tu organisé tout ça ?"

"Mais je n'ai pas fait ça tout seul !"

"Comment ça ?"

Soudain, on entendit une formidable explosion retentir au loin et Jim vit les marshalles faire demi-tour.

"C'était quoi ça ?"

"Ciaran. C'est à lui que tu dois ce plan : il a fait exploser le stock de poudre de la ville, ainsi que le bureau du shérif !"

"Mais quel merveilleux petit frère !" s'esclaffa Moriarty.

Et en parlant de l'intéressé, il arriva prêt d'eux.

"Désolé pour le retard, je voulais être sûr que ça attire leur attention !"

"T'es pardonné... Et tu m'as manqué, petit frère !"

"Toi aussi, grand frère... Toi aussi !"

Après quelques heures de chevauchée, la bande de Jim Moriarty au complet arriva dans l'Etat de l'Arkansas où ils purent se mettre à l'abri pendant quelques temps.

Et alors que les autres hors la loi fêtaient le retour du chef, ce dernier s'était retiré dans un coin tranquille avec Sebastian, savourant leurs retrouvailles avec leur ardeur jamais éteinte.

Une ardeur qu'aucune loi ne pourrait éteindre...

Voilà pour ce nouvel AU (Punaise, ça fait un bail que je n'avais pas publié dans le recueil !) et j'espère qu'il vous aura plu !

Merci encore pour vos ondes positives et je vous dis à bientôt !

Bisous ! 😍🥰😘