Humain!Jim X Androïde!Sebastian (Une idée de Owl_and_Moon)

🎵Don't ever forget me, don't ever erase me🎵

VIXX - Error

N.B : mettez cette chanson pendant la lecture, c'est trop bien !

Londres, 2038.

Dans cette nouvelle société, les humains côtoyaient les androïdes qui ont été améliorés au point  qu'ils pourraient se faire passer pour des humains. Si cela pouvait soulever des réticences parmi des personnalités de la classe politique britannique, certains y voyaient plutôt une opportunité d'avoir une compagnie faite sur mesure...

Pour le scientifique Jim Moriarty, la compagnie des autres êtres humains était une nécessité qui relevait plus de la corvée que du plaisir : quelle perte de temps que de gaspiller son énergie à essayer de faire comprendre des notions extraordinaires à des imbéciles incapables de comprendre la moitié de sa phrase ! 

Mais si il voulait que ses propositions scientifiques soient acceptées, cela passait par la sacro-sainte étape de la présentation publique qui était un véritable chemin de croix pour l'intellect brillant mais misanthrope de Jim. Son caractère ne lui permettait pas de lier de véritables relations et certaines mauvaises langues affirmaient qu'il n'était jamais tombé amoureux et que ça n'était pas prêt d'arriver.

Or, c'était faux : Jim avait été amoureux, il y a bien longtemps. Il avait vécu sans doute les dix plus belles années de sa vie auprès d'un homme extraordinaire, selon ses propres mots. Mais celui-ci n'avait pas vu venir un cancer fulgurant qui l'emporta froidement, malgré tous les efforts de Moriarty pour le sauver. Depuis, son cœur s'était enfermé dans un cercueil de glace qui s'était scellé sous la promesse solennelle du scientifique malheureux de ne plus jamais tomber amoureux. 

Après sa présentation et le banquet donné en l'honneur du congrès scientifique qui se tenait à l'Académie Royale de Londres, Jim se rendit chez lui, dans son immense villa qui se trouvait loin de l'agitation de la capitale. Une fois rentré, il alluma son répondeur pour entendre un message de son jeune frère, Ciaran, qui lui passait le bonjour et lui souhaitait de la réussite pour son congrès. Le scientifique se prit à sourire : son jeune frère était la seule personne à qui son cœur gelé daignait s'ouvrir un peu...

Une fois cela fait, il ne se dirigea ni vers sa bibliothèque ni vers sa chambre, mais vers son laboratoire privé qui possédait tous les équipements dernier cri qui ferait baver d'envie les plus grands centres de recherche scientifiques. Il se dirigea vers une table d'opération où était allongée une forme presque humaine : celle d'un androïde !

En effet, depuis quelques temps, Jim travaillait sur la conception et la fabrication de son propre androïde. Normalement, la loi stipulait que seuls les usines habilitées pouvaient fabriquer des androïdes, mais en raison de son statut de scientifique renommé et membre de l'Académie des sciences, le Professeur James "Jim" Moriarty bénéficiait de nombreuses exceptions. Après tout, il voulait créer un androïde sur mesure, qui répondrait à toutes ses attentes. Et quand on voulait quelque chose, il fallait mieux le faire soi-même...

Sortant son matériel, il continua son oeuvre qui était presque finie : il ne lui restait plus qu'à lui donner des traits humains et ce serait l'aboutissement de deux longues années de labeur. Tel Pygmalion dessinant les courbes de Galatée, Jim modela la peau synthétique sur l'armature métallique qui devait servir à la fois de squelette et de muscles au futur androïde de compagnie du scientifique. Une fois que le corps fut fait - cela lui avait pris deux heures environ, si on comptait en plus l'habillage - il décida de s'attaquer à la partie la plus importante de sa création : le visage.

Armé de son stylet électrique et d'un scalpel, il dessina les traits humains qui devaient donner une apparence idéale à son androïde. Comme il avait opté pour un androïde masculin, il lui fit des traits marqués comme ceux de quelqu'un qui a beaucoup voyagé et qui a connu beaucoup de choses.

Comme il était perfectionniste, Jim peaufina les contours de la bouche, comme si elle allait esquisser un sourire à la fois moqueur et aimant.

Puis une fois le visage dessiné, il fit mouler à l'intérieur des orbites vides, des yeux à qui il avait donné une couleur bleu profond. Des yeux qui imposaient le respect autour d'eux mais qui brillaient  de tendresse quand ils croisaient les siens.

Enfin, il coiffa les cheveux bruns artificiels qui étaient déjà attachés au crâne de l'androïde. Sous le passage de la brosse, les reflets roux semblaient retrouver un éclat autrefois perdu. Le fauve avait de nouveau sa superbe...

Juste avant de finir, il ajouta la partie vocale dans la gorge. Il avait programmé cette voix pour qu'elle soit à la fois puissante, mais aussi douce...

Lorsqu'il s'éloigna un peu pour contempler à sa guise son oeuvre achevée, il eut un sursaut puissant : cet androïde... avait les traits de son amour perdu. Non, il se devait être honnête : il lui avait donné les traits de son amant. En tout point, il lui était identique, mais jamais il ne pourra remplacer celui qu'il a perdu.

Se passant une main sur son visage, Jim essuya les larmes de rage qui traçaient de tristes sillons sous ses yeux : comment avait-il pu céder à ce rêve puéril ? Un esprit rationnel comme le sien aurait dû résister à cette pitoyable tentative de résurrection au lieu de recréer un androïde à l'image de celui qu'il aimait.

"J'aurais beau tout faire, tu ne seras jamais lui..." murmura t'il avant de se lever et de quitter le laboratoire, laissant sa création seule dans cet endroit froid et clinique.

Ce que Jim avait oublié dans son chagrin, c'était qu'il avait programmé l'activation de l'androïde quelques minutes après sa fabrication. Et lorsque l'androïde ouvrit ses yeux pour la première fois, il analysa la pièce entière, laissant à ses processeurs le temps d'être complètement opérationnels. Une fois cela fait, il eut une seule idée en tête :

Trouver Jim.

Se levant de la table, il se mit debout et quitta la pièce, à la recherche de son créateur. Chaque couloir qu'il traversait ne lui était pas inconnu : il les avait déjà traversé, dans une autre enveloppe. Il savait qu'à cet instant, il atteindrait le salon, où se trouverait sans doute Jim. En arrivant dans la pièce, il trouva effectivement le scientifique assis dans son fauteuil et lui tournant le dos, qui était en train de boire un verre de whisky tout en lisant The Cybernetic Guardian sur sa tablette.

Ce dernier ne prêta pas vraiment attention aux bruits de pas qui se rapprochaient de lui. Il croyait être victime d'hallucinations auditives : il jurerait entendre sa démarche. Puis il sentit des bras puissants l'enlacer par derrière, laissant son nez respirer son parfum, sentir son souffle contre son cou... Des sensations qu'il pensait perdues et enterrées avec lui.

Et puis ce fut le son de sa voix qui fit comprendre à Jim qu'il ne rêvait pas :

"Bonjour Jim. Pardon de t'avoir fait attendre !"

Se retournant, il croisa son regard bleu qui lui adressait mille mots tendres en silence. Et ce sourire qui n'était que pour lui et lui seul. Pas de doute là dessus : même si il n'était que silicone et adamantium, il y avait au fond de cet androïde, une partie de lui qui survivrait à la mort.

Alors, étouffant un sanglot de bonheur, Jim répondit :

"Ce n'est pas grave. Moi aussi, je suis heureux de te revoir, Sebastian !"

Et tandis qu'il lui offrit la première étreinte depuis longtemps, Jim se remémora une phrase de Mitch Albom :

"La mort met fin à une vie, pas à une relation."

Voilà pour un nouvel univers alternatif : j'espère qu'il vous plaira (en espérant qu'il ne vous fasse pas déprimer) !

En essayant de respecter l'idée proposée par @Owl_and_Moon, je me suis également inspirée du clip Error du groupe de K-Pop VIXX qui est à la fois beau et émouvant... et un peu glauque aussi. Je vous le recommande !

Merci encore une fois pour vos super ondes et votre enthousiasme : je me sens toujours plus inspirée grâce à vous !

A bientôt pour un prochain one-shot !

Bisous ! 😘