chapter #30 « i do »
nda - Can't Help Falling In Love, la version de Kina Grannis ()
Des prunelles d'un bel ébène. Il était là, maladroit, dans ce costume traditionnel ; les battements effrénés de son cœur dans sa cage thoracique lui arrachèrent une légère grimace et il tapota d'un geste mécanique sa poche, cherchant inconsciemment l'unique chose qui ferait taire cette angoisse dans ses entrailles. Puis, il se souvint que ses cigarettes traînaient sûrement au fond d'un des tiroirs de sa vieille commode, celle que son père utilisait avant sa naissance. Que dirait son paternel si il était là, à cet instant ? Un crissement désagréable le tira de ses hasardeuses pensées et son regard se perdit un court instant dans les prunelles brunes du roux à la carrure un peu enrobé ; le sourire qui naquit au coin des lèvres de son camarade lui mit un peu de baume au cœur.
« tu es vraiment beau, Shikamaru » souffla le rouquin
« mensonge » lâcha une voix masculine, une pointe d'amusement dans la voix
La tignasse brune, Saï, qui s'arracha de l'ombre du roux lui tira la langue, tel un enfant ; un soupir s'échappa des lèvres du stratège et il passa une main maladroite dans les mèches brunes, qui retombaient doucement sur ses épaules. Le doux visage du chef Akimichi se hissa près de lui, dans ce reflet que lui renvoyait le miroir et un sourire gêné étira ses fines lèvres.
« comment tu te sens ? » demanda le roux, les bras croisés sur son torse
« au bord d'une crise cardiaque, tu sais faire du bouche à bouche, rassures-moi ? »
Un grand sourire sur les lèvres, l'époux de sa meilleure amie se hissa, à son tour, près de lui, les mains dans les poches ; Chôji et Saï portaient tous les deux, un beau costume brun, une petite rose rouge dans la poche avant du veston, une touche à la Yamanaka.
« je m'y connais, moi » lança l'artiste, en haussant les épaules « j'en fais constamment à Ino »
Le sourcil arqué, les deux garçons se tournèrent d'un même mouvement vers le brun ; il semblait sérieux dans ses mots et cela arracha un sourire amusé au stratège. Dans un élan délicat, il tapota l'épaule de son « beau-frère » et secoua la tête de droite à gauche, négativement.
« hors de question » répliqua-t-il « garde ça pour elle, merci à toi »
« tu es sûr ? mais, et si tu fais une crise cardiaque ? tu tombes et je te regarde ? »
« bonne idée, tiens ; tu regardes et tu ne bouges pas, tu ne me touches pas, rien »
Le rire du roux se répercuta entre les murs de la pièce et pendant un court instant, ses prunelles d'un beau brun se perdirent sur le visage du stratège ; il se souvenait bien de ce petit garçon qui avait préféré prendre son parti, devant tous ces enfants à l'allure méchante, qui ne cessaient de lui lancer quelques critiques. Ce même petit garçon qui s'était autoproclamé parrain de sa fille, lors d'une soirée entre hommes, où l'alcool avait fait littéralement tomber les barrières et l'air impassible qui lui collaient à la peau ; ce garçon qui l'avait accompagné dans tous les grands moments de son existence.
« tu sais » souffla-t-il, dans un élan maladroit « tes parents seraient fiers, Shikamaru »
L'image de ses parents, main dans la main, se heurta à son esprit et il fit volte-face, déposant son regard dans le fond des prunelles du roux ; qu'est-ce qu'il aurait aimé qu'ils soient là, bordel. Un petit sourire naquit au coin des lèvres du brun et il acquiesça, oui, le roux avait toujours les bons mots, ces mots qui l'apaisaient inconsciemment.
Un soupir s'échappa de ses lèvres et il s'attarda, une énième fois, sur le reflet que ce fichu miroir lui renvoyait ; peut-être qu'elle s'apprêtait à prendre la fuite, peut-être que ce mariage, cet union, ne l'intéressait plus. En proie à un tas de pensées contradictoires, le rire qui résonna dans la pièce lui arracha un léger sursaut et les sourcils froncés, il pencha la tête sur le côté et accrocha son regard au visage du brun, souriant.
« dis, Saï » souffla-t-il « tu as l'air vraiment heureux, là ; c'est étrange »
« ce n'est peut-être pas ton premier mariage mais là, à la différence de la dernière fois, je suis l'un de tes témoins »
« sérieux, ça te rend si heureux ? » demanda le roux, un sourcil arqué
« eh bien, le fait que mon épouse m'a littéralement promit une longue nuit de sexe si je suis sage, joue beaucoup, j'imagine »
« eurk, gardes ces détails pour toi » s'exclama le futur marié, une légère grimace sur les lèvres
« tu penses que notre fils est arrivé, comment ? une longue et torride nu-.. »
La main du Nara s'écrasa brutalement sur les lèvres du brun, faisant taire les mots qui s'échappaient de sa bouche ; un haussement de sourcil et il jeta un regard noir au garçon. Il considérait la douce Yamanaka comme une sœur, cette sœur qu'il n'avait jamais eu et il n'avait clairement aucune envie d'en savoir un peu trop ; la blonde lui donnait déjà assez de détails, d'elle-même.
« fais-le taire, Chôji » grogna le stratège, un sourire amusé au coin des lèvres « ou je t'assure, tu seras le seul témoin à ce fichu mariage »
Un sourire amusé sur les lèvres, le grand roux attrapa le concerné par les épaules et le tira doucement jusqu'au pas de la porte, lui soufflant à l'oreille de prendre quelques trucs au buffet ; il acquiesça simplement et disparu au détour d'un couloir. Sa silhouette céda au bois de la porte et Chôji se hissa près du brun, ébouriffant délicatement les mèches d'un bel ébène du garçon.
« tu es nerveux » souffla-t-il, d'une voix douce « tu ne devrais pas, tu fais le bon choix »
« comment tu peux en être sûr ? » demanda le brun, une pointe d'incertitude dans la gorge
« je le sais, je te connais depuis tant d'années que, là, tout de suite, je sais que tu te sens incertain mais c'est le bon choix ; tu l'aimes, depuis ton adolescence, tu es dingue d'elle et elle, elle est folle de toi » lâcha le roux, un sourire au coin des lèvres « souviens-toi, tu étais totalement en proie à un tas d'angoisse, le soir de ton mariage mais ensuite, tu étais si heureux »
Les souvenirs de son précédent mariage lui revinrent en mémoire et un sourire gêné se glissa sur son visage, il s'en souvenait bien ; il se rappelait parfaitement de cette angoisse qui lui sciait les tripes, de ses mains moites et tremblotantes. Le roux avait joué un rôle si important dans tout ça, il avait été là jusqu'au bout, jusqu'à la dernière seconde ; il était resté, l'avait rassuré et bordel, ce qu'il avait besoin de lui, pour encore un million d'années. Ce lien qui les unissait l'un à l'autre, était sûrement l'une des plus belles choses qu'il avait, dans son existence ; ce lien, cet héritage de la part de son père.
Lentement, le brun se tourna vers son meilleur ami, un sourire au coin des lèvres.
« qu'est-ce que je ferais sans toi » lâcha-t-il, dans un soupir amusé
« ah, un tas d'idioties ; pourtant, tu es censé être le plus intelligent de nous deux »
Le crissement désagréable de la porte les tira de leur conversation, et d'un même mouvement, ils se tournèrent vers le brun, qui revenait les bras chargés de sucreries ; il les déposa doucement sur un fauteuil qui traînait par là, dans un coin de la pièce et fourra une sucette à la violette entre ses lèvres. Chôji s'empressa de prendre un paquet de chips et l'ouvrit, un grand sourire sur le visage.
« bon » souffla l'ancien membre de la Racine « Shikamaru, regarde-moi »
Un sourcil arqué, le stratège posa son regard d'un bel ébène sur le visage du garçon.
« je suis l'un de tes témoins et en tant que tel, si tu souhaites prendre la fuite, je t'emmène »
« attends, quoi ? » s'étouffa le brun, un bonbon entre les lèvres
« tu es clairement le pire témoin, tu le sais ça ? » lâcha le roux, un sourcil arqué
« bah, pourquoi ? » demanda-t-il « dans les bouquins d'Ino, l'un des deux mariés prends toujours la fuite »
Le sérieux dans les traits du garçon, acheva le rouquin ; son rire flotta entre les murs de la pièce et dans cet instant chaleureux, le stratège ne retint pas le rire qui souhaitait prendre la fuite hors de ses lèvres, il se plia légèrement en deux, plongé dans les sourires de ses deux camarades.
Une douce mélodie enveloppa l'instant et elle lança un petit « merci » au gré du vent, à la personne qui venait de mettre en route la musique, sûrement dans le but de faire taire l'angoisse dans ses tripes ; fébrile, au bord de l'apoplexie, elle fit face à son reflet. Le reflet d'une femme de la trentaine, un grand sourire sur les lèvres, dans une magnifique robe blanche ; le tissu épousait à la perfection ses formes délicieuses et le peu de maquillage qui traînait sur sa peau mettait en valeur ses traits si doux, exotiques. Elle se sentait si chanceuse, à cette seconde ; dans quelques instants, elle remonterait l'allée, au rythme d'une mélodie tendre au piano, elle avancerait un pas par un pas et elle dirait « oui » à ce bout d'homme qui faisait de son existence, un délice. Qu'est-ce qu'elle était bien là, tout de suite. Et dans tout ça, son cœur tambourinait si fort dans sa cage thoracique qu'elle avait la vague impression qu'il allait prendre la fuite loin d'elle, très loin d'elle.
Dans un élan lent, elle fit volte-face à l'instant où le bois de la porte céda à un regard bleuté ; elle retint une demi-seconde son souffle, entre ses lèvres. Elles n'avaient pas eu de réelles discussions, depuis qu'elle s'en était allé loin du village caché de la Feuille et peut-être appréhendait-elle cet instant. Ino s'avança dans la pièce, d'un pas léger et tira un fauteuil, au hasard ; remontant les pans de la robe bleue qu'elle portait, elle s'installa confortablement. Temari fit de même.
« tu te sens comment ? » demanda la fleuriste, le visage fermé
« à bout de souffle » avoua-t-elle, maladroitement « mais je suis heureuse »
Quelque chose brilla, un court instant, dans les prunelles de la fleuriste mais elle chassa bien vite cette étincelle et acquiesça, aux mots de sa « belle-sœur » ; sûrement que d'une certaine manière, ça la rassurait. Les jambes croisées, elle acquiesça silencieusement ; son regard s'accrocha un court instant aux murs d'un beau doré de la pièce. Une demeure japonaise traditionnelle avait été prise pour l'événement, quelque chose de beau, d'ancien ; cet endroit où tous les membres du clan Nara épousaient leurs compagnes.
« tu te sens prête, pour tout ça ? » demanda-t-elle, dans une inspiration « un mariage, ce n'est pas rien »
« ce n'est pas mon premier mariage et j'épouse le même homme » souffla la blonde, les sourcils froncés
L'amitié qui les avaient unit quelques années en arrière n'était plus là ; sûrement que quelque chose s'était un peu brisé lors du divorce, du brun et de la blonde. Un soupir s'échappa des lèvres de la sunienne, elle espérait sincèrement qu'une dispute n'allait pas éclater entre elles.
« ce n'est peut-être pas ton premier mariage mais tu te souviens sûrement de la façon dont il s'est terminé »
« est-ce que tu es là, uniquement pour retourner le couteau dans la plaie ? » demanda-t-elle, légèrement agacé
Un soupir s'échappa des lèvres de la fleuriste.
« non, je ne suis pas là pour ça » lâcha-t-elle
« alors, pourquoi tu es là ? »
« tu as demandé mon meilleur ami en mariage »
« je le sais ça, et alors ? »
« parce que j'ai besoin d'en apprendre plus sur tout ça »
Les sourcils froncés, Temari observa un court instant le visage de la femme ; puis, elle se hissa sur ses deux pieds, attrapa deux coupes et une bouteille de champagne, sous le regard surpris de la meilleure amie de son futur époux. Elle en tendit une, empli du liquide doré, à Ino et reprit sa place.
« tu ne sais pas à quel point je t'ai haïs, Temari » commença la fleuriste, le regard plongé dans le liquide doré « tu es parti, tu lui as tourné le dos et tu n'étais pas là lorsqu'il allait mal, vraiment mal ; ton départ l'a énormément touché, tu n'as pas idée d'à quel point, il souffrait » un soupir s'échappa de ses lèvres « il n'était que l'ombre de lui-même et ce n'est pas toi qui l'a aidé, non, c'est elle »
Ino se souvenait très bien de cette flamme vacillante dans les prunelles du garçon lorsqu'il avait comprit, quelques heures après le départ de la blonde et de leur fils, qu'ils ne reviendraient pas ; une telle souffrance avait naquit dans le fond de ses yeux qu'elle s'était senti fondre de douleur, avec lui. Et sûrement qu'au départ, une pointe de jalousie était née dans ses entrailles, quand elle avait comprit que la rose le rendait heureux, bien plus qu'elle-même.
« est-ce que tu es sûr de toi ? » poursuivit-elle « sûr de ton choix, sûr de ce mariage ; parce que lui, il l'est et je refuse que tu lui brises le cœur de nouveau »
Qui aurait crû des années en arrière qu'elle défendrait le stratège si férocement ? Dans son enfance, elle s'était mise à dire constamment à qui voulait l'entendre qu'elle ne serait jamais amie avec ces deux petits garçons maladroits qu'étaient Chôji et Shikamaru ; pourtant, à cet instant, elle tuerait pour ces deux-là, pour un sourire sur leurs lèvres.
Un soupir s'échappa des lèvres de la sunienne et doucement, elle déposa la coupe de champagne vide sur le bois de la table basse et prit une inspiration.
« des excuses ne serviraient à rien, n'est-ce-pas ? » souffla-t-elle « et je sais que ça sera vraiment compliqué, mais crois-moi, je suis sûr de moi, je suis sûr de ce que je fais » une inspiration « c'est lui que je veux »
Elle tentait maladroitement de lui faire comprendre la sincérité de ses actes, de ses mots ; Ino plongea son regard bleuté dans les prunelles d'un bel émeraude de la femme et resta silencieuse, un instant. Sûrement qu'une partie d'elle lui en voudrait, encore quelques temps.
Dans un élan doux, elle se hissa sur ses deux pieds et tira la blonde dans une étreinte, une façon maladroite de lui dire qu'elle lui donnait, une nouvelle fois, sa bénédiction.
Quelques coups contre le bois de la porte le tira de son rire incontrôlé ; d'une voix légèrement maladroite, le rouquin donna l'autorisation à la personne de prendre place dans la pièce. Shikamaru prit une inspiration, plié en deux ; quelques minutes en arrière, Saï s'était soudainement essayé au jonglage avec quelques sucreries, sous les regards moqueurs des deux hommes. Un instant rassurant, qui faisait taire l'angoisse dans ses tripes.
Les prunelles d'un bel ébène du stratège s'accrochèrent à la tignasse rose qui se glissa doucement à l'intérieur, ce fin sourire sur les lèvres ; en suspens, il en oublia presque de prendre une inspiration. Un silence gêné s'installa entre les murs, et d'un commun accord, Saï et Chôji s'extirpèrent de la pièce.
Bien sûr, ils s'étaient vus, quelques fois, depuis qu'il était revenu au village caché de la Feuille, mais les choses n'étaient pas pareilles, presque gênante parfois ; s'en était douloureux, d'une certaine manière. Doucement, il prit une inspiration et ne dit rien, lorsqu'elle s'approcha de lui, d'un pas léger ; elle était là, dans une légère robe au teint rosé et bordel ce qu'elle était belle.
« tu es très beau » lâcha-t-elle, au bout de quelques minutes « vraiment »
Le son de sa voix lui arracha un léger sursaut, il esquissa un sourire au ton maladroit et se gratta l'arrière du crâne.
« merci de.. » commença-t-il « d'être venu »
Un sourire se glissa au coin des lèvres de la rose et elle haussa simplement les épaules, ne s'arrêtant qu'à quelques centimètres du brun ; ses doigts se refermèrent délicatement sur le tissu du costume traditionnel qu'il portait, elle s'empressa de faire les nœuds correctement et il ne dit rien.
« comment tu te sens ? » demanda-t-elle, un petit sourire au coin des lèvres
« bien, très bien » souffla-t-il, maladroitement
Les sourcils froncés, elle déposa ses prunelles d'un bel émeraude dans son regard brun ; sa main claqua brutalement sur l'avant-bras du stratège, qui étouffa un gémissement entre ses lèvres.
« ne me mens pas » grogna-t-elle, les sourcils froncés « tu sais que je n'aime pas ça »
« oui, pardon » lâcha-t-il, dans un murmure désolé
Une légère grimace sur les lèvres, il massa délicatement l'endroit où elle l'avait frappé et haussa les épaules, le regard dans le vide ; bien sûr qu'il n'allait pas très bien, l'angoisse était là, le sciant sur place et bien qu'il avait repoussé l'artiste lorsque celui-ci lui avait proposé une fuite, l'idée restait dans un coin de sa tête.
Dans un geste doux, la rose continua de refaire les nœuds maladroits de son costume et effleura du bout des doigts la joue rugueuse du brun ; en réalité, elle n'avait pas besoin d'entendre le son de sa voix, pour comprendre dans quel état il était. Peut-être qu'elle n'avait partagé que peu de mois, à ses côtés mais elle l'aimait tant, qu'elle le connaissait par cœur ; ses peurs, ses angoisses, elle n'avait pas besoin de mots pour comprendre. Elle attrapa délicatement son menton entre ses doigts et confronta son regard d'un bel émeraude aux prunelles brunes du garçon.
« je te connais » commença-t-elle « je sais très bien ce qu'il se passe, dans ta tête ; tu as pris la bonne décision, Shikamaru »
Un éclat de surprise se glissa dans le fond des prunelles du brun.
« ce mariage est une bonne décision, n'en doutes pas » poursuivit-elle, un fin sourire au coin des lèvres « tu as trouvé ton âme-sœur et tu le mérites amplement ; tu as ce bonheur qui t'attend au bout du chemin, alors cesse de te mettre des bâtons dans les roues, et cours vers ce bout de bonheur, d'accord ? »
« Sakura, je.. » tenta-t-il, dans un élan maladroit
Délicatement, elle déposa le bout de ses doigts sur les lèvres du garçon, faisant taire ses mots qui s'apprêtaient de prendre la fuite loin de ses lèvres ; peut-être n'aurait-elle pas du être là, peut-être aurait-elle du dire non, à l'invitation. Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle caressa la commissure de ses lèvres, tendrement, le cœur à une allure effréné.
« tu es quelqu'un de bien, tu mérites tout ça » souffla-t-elle « lances-toi, d'accord ? »
Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa délicatement ses lèvres sur les siennes ; un sorte d'adieu, sûrement. Le brun ne dit rien, se contentant simplement d'apprécier l'instant ; leurs regards s'entrechoquèrent, une demi-seconde et elle fit volte-face. Il lui semblait presque qu'elle prenait la fuite, loin de lui et d'une certaine manière, il comprenait parfaitement ; la main sur la poignée de la porte, elle prit un instant, silencieusement, tentant tant bien que mal de faire taire les battements effrénés de son cœur dans sa cage thoracique.
« Shikamaru ? » appela-t-elle, dans un murmure douloureux
« oui, Sakura ? » souffla-t-il, les sourcils froncés
« sois heureux, d'accord ? » lâcha la rose, dans une inspiration « sois heureux pour toi, pour ton fils, pour elle.. pour moi, d'accord ? »
Dans un élan maladroit, elle tourna la tête vers lui, une dernière fois ; elle fit taire les tremblements qui menaçaient de prendre en otage son corps et esquissa un doux sourire au coin de ses lèvres.
« même si dans un monde parallèle, tu m'as choisi »
Et malgré la pointe de souffrance dans ses entrailles, elle disparut au détour de la porte. Parce que, sûrement que dans un monde parallèle, il l'avait choisit, elle ; elle en était sûre.
Quelques coups résonnèrent contre le bois de la porte et elle se tira doucement de l'étreinte, lâchant un doux « merci » au gré du vent ; une tignasse écarlate se tira dans la pièce, dans un bel ensemble. Un fin sourire au coin des lèvres, Gaara claqua un tendre baiser sur la joue de sa grande-sœur et salua poliment la douce Yamanaka ; cette dernière ne tarda pas à disparaître en dehors de la chambre. Dans un geste doux, il attrapa les mains de sa sœur dans les siennes, son regard effleura silencieusement la robe blanche qu'elle portait. Il la trouvait vraiment belle, à cet instant ; mais au fond, d'aussi loin que remontait les souvenirs qu'il avait d'elle, elle avait toujours été belle, sauvage mais magnifique.
« Temari » commença-t-il, dans une inspiration fière « je te trouve vraiment ravissante, je suis honoré d'être le premier homme à te voir dans cette robe ; elle te va très bien »
Une telle sincérité émanait du rouquin, qu'elle se tût, un instant ; et pendant cet instant, ses prunelles d'un bel émeraude imaginèrent à la perfection une tignasse brune, derrière son petit-frère. Il était là, ce grand sourire béat sur les lèvres, ce maquillage au teint mauve sur le visage et cette pointe de fierté dans le fond de ses yeux ; un frisson la prit et bien qu'elle n'en avait pas l'habitude, elle fondit dans les bras du Kazekage, quémandant une étreinte silencieusement. Les bras du garçon se refermèrent autour de son corps et il déposa son menton, au sommet de son crâne.
« je suis fier de toi » lâcha-t-il, dans un murmure maladroit « si je n'étais pas moi, j'aurais sûrement fondu en larmes, tant l'émotion est présente »
Les quelques mots qui s'échappèrent des lèvres du roux, lui arrachèrent un rire et elle se hissa sur la pointe des pieds, claquant un baiser bruyant sur la joue légèrement rugueuse du garçon.
« tu sais » commença-t-il « je ne suis pas le seul à être particulièrement fier ; maman, papa et Kankuro, ils le sont, eux aussi, j'en suis sûr »
Le souffle coupé, elle acquiesça, chassant d'un revers maladroit les quelques larmes qui perlaient au coin de ses paupières ; oui, elle aurait aimé faire face aux idioties de Kankuro, dans un jour si important, il aurait sûrement cassé quelques coupes de champagnes, aurait enchaîné des pas de danses étranges sur la piste, aurait rit aux éclats mais il aurait été là, près d'eux.
Le bruit désagréable d'un paquet de chips l'arracha à sa contemplation d'un point imaginaire ; il étouffa un bâillement entre ses lèvres et posa son regard d'un bel émeraude sur la rousse, près de lui. Chô-chô s'était vêtue d'une belle robe, qui la rendait vraiment féminine pour une fois et il esquissa un sourire, qui aurait crû qu'il assisterait un jour au mariage de ses parents, avec ses meilleurs amis ? Inojin se hissa dans le corridor et fit un signe à la rousse, qui s'empressa de le rejoindre ; il ne resta que lui, adossé au mur d'un beau bois.
Il s'étira, dans un élan maladroit et fourra ses mains dans ses poches ; le bout de ses doigts effleura l'écrin, qui renfermait les bagues qu'échangeraient ses deux parents, dans quelques minutes. Un doux sourire se glissa au coin de ses lèvres.
Un bruit de pas le tira de ses hasardeuses pensées et lorsque ses prunelles d'un bel émeraude effleurèrent la silhouette qui s'approchait de lui, il en eût le souffle coupé ; elle était là et bordel ce qu'elle était belle. Les iris brunes de la jeune Uchiha s'accrochèrent à son regard et il prit une inspiration, maladroite ; étouffant les battements effrénés de son cœur dans sa cage thoracique.
Les lèvres entrouvertes, il s'apprêtait à dire quelque chose ; peut-être à quel point il la trouvait belle, à cet instant, peut-être encore un tas d'excuses mais une tignasse blonde se hissa près d'elle et aucun son ne s'échappa de ses lèvres. Boruto passa un bras autour des épaules de la brune et la tira contre son torse, un grand sourire sur les lèvres.
« oye, Shikadai » s'exclama le blond « qu'est-ce que je suis content de te voir »
Il tenta tant bien que mal de reprendre le contrôle de son corps et acquiesça, un sourire gêné sur les lèvres.
« moi aussi, je suis content, Boruto » souffla-t-il, les mains dans les poches « pas mal le costume »
Le sourire qui traînait sur les lèvres du blond s'agrandit et il haussa les épaules, une pointe de malice dans le fond de ses prunelles bleutés.
« merci, c'est Sarada qui m'a filé un coup de main ; les filles ont carrément plus de goût que nous »
« ce n'est pas faux, mais dans ton cas, tu as toujours été un peu du genre à mettre des vêtements étranges »
« qu'est-ce que tu dis, Shikadai ? mes vêtements ont toujours été très à la mode, ce n'est pas de ma faute »
Un rire s'échappa des lèvres du blond et il resserra sa prise autour des épaules de la brune ; et elle, elle n'osait pas faire un seul mouvement. Les jours, les semaines s'étaient envolées ; et tant de choses avaient changés dans ce village, à cet instant, le brun s'en rendait compte.
« bon, je suis vraiment content de t'avoir vu, ce n'est carrément plus pareil maintenant que tu vis à Suna » lança le blond « nous, on y va ; ma mère nous as gardés des places, à ma cavalière et moi »
Légèrement gêné, Sarada esquissa un sourire au coin de ses lèvres et acquiesça.
« à plus, Shikadai » souffla l'Uzumaki
Et ils firent volte-face, là, au beau milieu de ce corridor ; les prunelles émeraudes du brun s'accrochèrent un court instant aux silhouettes qui s'échappaient, toujours un peu plus loin de lui. Les battements effrénés de son cœur dans sa cage thoracique prirent un ton douloureux et il étouffa tant bien que mal ce sentiment étrange dans le fond de ses entrailles. Il prit une inspiration, maladroitement et emboîta le pas à ses deux camarades de l'Académie.
L'immensité de la clairière avait été aménagé pour l'événement et bien qu'elle tremblait légèrement, la présence du rouquin à son bras, la rassurait terriblement. Le petit garçon maladroit, renfermé qu'il avait été, pendant tout le long de leurs enfances, était devenu un bel homme, plein de courage. Dans son cage thoracique, son cœur tremblait si fort qu'elle était effrayé à l'idée qu'il s'échappe ; les notes du piano ajoutèrent une touche si tendre à la scène. Elle se hissait lentement le long de l'allée, accordant quelques sourires aux invités qui croisaient son regard ; à son bras, Gaara marchait la tête haute, une pointe de fierté dans son beau regard émeraude. C'était une image attendrissante ; un frère et une sœur.
Elle se heurta aux prunelles d'un bel ébène de cet homme. Ce bout d'homme dont elle était tombée follement amoureuse.
Il était là, au bout de l'allée ; droit, le torse gonflé, la respiration saccadé, dans un bel ensemble traditionnel et bordel, ce qu'elle était heureuse. Le sourire qui traînait sur les lèvres du garçon, l'acheva ; elle retint tant bien que mal les larmes qui perlaient au coin de ses paupières.
Quelques chuchotements émerveillés flottaient dans la clairière et Gaara s'arrêta au pied de l'autel, un fin sourire au coin des lèvres ; dans un geste doux, il effleura le front tremblant de la blonde du bout des lèvres et s'avança derrière le futur marié, rejoignant le grand blond qui se dressait fièrement, là-bas. Auprès de Naruto, il s'occuperait de ce mariage, en tant que frère et en tant que Kazekage. Tendrement, Shikamaru attrapa la main de la blonde dans la sienne et elle se posta près de lui, tremblante d'émotions.
Ils firent face au Kazekage et à l'Hokage, silencieusement ; les deux hommes échangèrent un sourire et doucement le rouquin tapa dans ses mains, attirant l'attention des invités sur lui, sur les mariés.
« nous sommes ici, à cet instant, pour l'une des plus belles choses dans cet univers ; l'amour qui unit deux personnes » commença-t-il, un fin sourire au coin des lèvres « je ne suis pas très doué, dans cet amas de sentiments mais là, tout de suite, je le sais ; ils s'aimaient, à la folie, quel que soit les obstacles, les années qui les ont séparés »
« lorsque deux personnes si différentes, s'aiment passionnément » ajouta le blond, le torse gonflé, un grand sourire sur les lèvres « rien, ni personne n'a le droit de mettre de frein à cette union ; ils sont là, ils s'aiment et bordel, Gaara a raison, c'est l'une des plus belles choses dans cet univers »
« j'invite mon neveu, le fils des futurs mariés, à se rapprocher ; pour l'échange des alliances et des vœux » souffla le roux, fièrement
Dans un bel ensemble brun, l'adolescent s'avança d'un pas léger vers ses deux parents, l'écrin entre ses doigts ; deux belles alliances au ton argenté trônaient fièrement dans la boîte, les alliances qu'ils s'étaient échangés des années en arrière. Il tendit silencieusement l'écrin aux deux adultes, un petit sourire au coin des lèvres ; les lèvres délicates de sa mère effleurèrent sa joue et il réceptionna doucement le sourire tendre que lui lançait son paternel. Il retourna à sa place, silencieusement, un sourire au coin des lèvres.
Dans un élan empli de courage, les prunelles brunes du stratège effleurèrent délicatement le doux visage de son amante ; elle était là, les mains dans les siennes et bordel ce qu'elle était belle. Elle était là et il mourrait littéralement d'amour pour ce bout de femme.
« c'est dingue, tu sais » commença-t-il, maladroitement, la voix presque tremblante « c'est dingue, parce que je n'aurais jamais cru être là, dans cette clairière, avec toi, une nouvelle fois ; certains n'ont pas la chance d'être avec la personne qu'ils aiment le plus au monde, mais moi, j'ai cette chance. je suis là, je te regarde et je me dis, wow ; je t'ai toi, tu m'as donné un fils, tu m'as donné un mariage, deux, en fait »
Un petit rire nerveux s'échappa de ses lèvres et il resserra sa prise autour des mains de la blonde, délicatement.
« enfant, je ne comprenais pas réellement pourquoi mon père s'était marié à une femme telle que ma mère ; je veux dire.. » il prit une inspiration, un sourire au coin des lèvres « ceux qui ont connus mes parents, vous le savez ; mon père était entièrement soumis à ma mère, pourtant il était ce shinobi puissant, à la tête du clan Nara mais lorsqu'il était près d'elle, cet homme n'existait plus » il chassa tant bien que mal le tremblement qui tentait de prendre possession de son corps « je suis tombé amoureux de toi, un million de fois, Temari, tu n'as pas idée ; je tombe amoureux de toi, chaque fois que je vois ce sourire sur les lèvres de notre fils, chaque fois que ton rire empli la pièce, chaque fois que tu prends une inspiration »
Une telle sincérité émanait des mots du brun, qu'elle se retint tant bien que mal de ne pas fondre dans ses bras sous les regards attentifs et émerveillés des quelques invités ; il était là, presque tremblant, à bout de souffle et elle le trouvait si beau, à cet instant, que ça lui coupait littéralement le souffle.
« j'ai cru te perdre » lâcha-t-il, dans un murmure douloureux « et au fond, sûrement que c'est ce qui s'est passé ; je t'ai perdu, pendant un instant, qui m'a semblé être une éternité. tu étais là mais je n'avais pas le droit de faire quoi que ce soit, tu étais si proche et si loin, une sensation horrible, Temari ; et là, tout de suite, je suis effrayé à l'idée de me réveiller demain matin et de me rendre compte que tout ça n'est qu'un rêve »
D'un revers de manche maladroit, il chassa la larme qui roulait sur sa joue rugueuse et renifla bruyamment.
« je suis amoureux de toi, depuis l'instant où tu as pris ton premier souffle dans cet hôpital à Suna ; je t'aime toujours un peu plus chaque jour qui passe et je ne pense pas que mon amour pour toi cessera un jour » un sourire se glissa au coin de ses lèvres et il effleura du bout des doigts la joue de son amante « je suis prêt à tout pour ne plus te perdre »
La voix du brun céda sa place au silence dans la clairière ; la puissance de ses mots avaient coupés le souffle à plus d'un invité et Temari tenta tant bien que mal de ne pas fondre en larmes. Sans un mot de plus, le souffle court, il attrapa d'un geste délicat la main de sa future épouse et glissa l'anneau le long de son doigt, incapable de rompre le regard qu'ils échangeaient ; il aimait se perdre dans son regard et il aimerait le faire, dans une centaine d'années, encore.
Elle tremblait légèrement, sous l'émotion des dires de son futur époux ; un doux sourire se glissa sur ses lèvres et elle acquiesça, attrapant les mains tremblantes du garçon dans les siennes. Il souriait, comme un idiot, pendu à ses lèvres et cette image lui mit du baume au cœur ; il était là et sûrement qu'il serait là, encore très longtemps, non ?
« qui aurait cru que je tomberais amoureuse de toi, hein ? » souffla-t-elle, un grand sourire sur les lèvres « tu étais cet idiot, aux propos misogyne dans mon adolescence ; intelligent mais si flemmard que tu m'agaçais, constamment »
Quelques rires dans la salle la coupèrent et elle prit une inspiration ; elle se souvenait parfaitement de ce petit garçon, le regard las, les mains dans les poches. Qui aurait cru qu'elle en serait là, avec lui ?
« tu le sais et ce n'est pas un secret pour toutes ces personnes, mon enfance n'a pas été l'une des plus douces ; j'ai perdu ma mère et sûrement que j'ai perdu mon père, à cet instant, aussi. il était là mais il n'était plus lui-même ; mon existence se résumait à mes frères, être shinobi et rien d'autre » un soupir s'échappa de ses lèvres et elle baissa les yeux sur leurs mains liées « je te haïssais pour être capable de faire taire mes angoisses, sans faire exprès, sans t'en rendre compte ; tu étais là, tu ne faisais rien de spécial et pourtant, tu avais un tel effet sur moi, je détestais ça, je me sentais faible et tu ne te rendais compte de rien »
Ses prunelles d'un bel émeraude se posèrent dans le regard brun du stratège et il haussa les épaules, un sourire au coin des lèvres ; ça le rassurait d'entendre ça.
« tu m'as montré ce qu'était l'amour ; encore une fois, sans t'en rendre compte » lâcha-t-elle, dans un sourire « tu prenais soin de moi, malgré tes airs de shinobi impassible, tu faisais en sorte que je me sens chez moi, dans un village qui n'était pas le mien et lorsque j'ai appris à te connaître, à connaître cet enfant enfouit au plus profond de toi, je suis tombé amoureuse » elle prit une inspiration maladroite « et je tombe amoureuse de toi à chaque seconde de notre existence »
Le souffle court, le brun tenta tant bien que mal de faire taire les larmes qui perlaient au coin de ses paupières et esquissa un sourire ; sans un mot, elle attrapa l'alliance et la glissa à son doigt, dans un geste doux mais tremblant. Ils échangèrent un regard empreint d'amour et se tournèrent d'un même mouvement vers les deux Kages ; un sourire au coin des lèvres, Gaara fit taire les chuchotements dans la foule.
« Shikamaru » appela le blond, un grand sourire sur les lèvres « veux-tu prendre cette magnifique femme pour épouse, de lui promettre fidélité dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, et de l'aimer tous les jours de votre vie ? »
« oui, je le veux » souffla le brun, un sourire au coin des lèvres
« Temari » lança le rouquin « veux-tu prendre ce bel homme pour époux, de lui promettre fidélité dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, et de l'aimer tous les jours de votre vie ? »
« oui, je le veux » s'exclama-t-elle, les larmes au coin des paupières
Un petit rire s'échappa des lèvres du Kazekage et il esquissa un sourire, plus qu'heureux d'être là à cet instant.
« eh bien, devant vous tous, familles et témoins, je les déclare mari et femme » lâcha-t-il
« et maintenant, un baiser » s'exclama le blond, joyeusement
Quelques rires s'élevèrent dans la foule et une nuance rose se glissa sur les joues de la blonde ; dans un élan timide, comme si c'était la première fois qu'ils s'embrassaient, leurs lèvres se frôlèrent. Shikamaru glissa une main dans le creux des reins de son épouse et plaqua ses lèvres sur les siennes, elle s'empressa de répondre à son baiser, avec une fièvre qui le fit presque défaillir. Il était là et bordel ce qu'il était heureux, terriblement heureux.
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