chapter #26 « unsteady »

Le visage défiguré par un mélange douloureux et agonisant. Il était là, à bout de souffle, serrant fermement contre lui, le corps lourd d'une jeune fille ; cinq jours qu'ils courraient, sans prendre de pause, sans prendre une seconde pour panser leurs propres blessures, sans prendre une inspiration. Son pied s'écrasa brutalement contre le bois de la porte et celle-ci s'éloigna sur le côté, claquant contre la paroi du mur ; le son résonna un instant et quelques regards se braquèrent sur eux, ils n'étaient sûrement pas dans un très bel état, mais il s'en fichait. Les battements du cœur de la brune dans ses bras s'affaiblissaient encore et encore, et cette sensation d'impuissance lui vibrait les tripes ; il s'avança d'un pas maladroit jusqu'au comptoir et ne s'attarda pas sur l'expression surprise de la femme, derrière le bois de celui-ci. La tunique brune qui traînait sur son torse n'était plus que des lambeaux de tissus et les brûlures sur sa peau, arrachèrent une grimace à la femme.

« amenez Tsunade, immédiatement » ordonna-t-il, avec hâte

Elle s'apprêtait à dire quelque chose, mais la silhouette du garçon s'évadait au détour d'un couloir, à la teinte blanche ; un brun se hissa, les sourcils froncés, serrant fermement un énorme chien contre son torse. Il lui semblait qu'il tremblait, fortement ; à bout de souffle, lui aussi.

« maintenant, putain » cracha-t-il, une pointe de colère dans les prunelles

Et il s'empressa de prendre la direction, que son ami avait prit, quelques secondes en arrière ; un rouquin se hissa maladroitement face au comptoir, aidant tant bien que mal, deux jeunes hommes dans un sale état.

« s'il vous plaît » souffla-t-il, d'une voix douce

Ses prunelles s'attardèrent un instant sur les blessures qui couvraient les corps des deux jeunes hommes et elle acquiesça, attrapant avec hâte le téléphone qui traînait au bord du comptoir ; la voix de Tsunade résonna à l'autre bout, dans la seconde qui suivit.

Une tignasse rose se tira de la salle d'attente, étouffant un bâillement entre ses lèvres et s'approcha doucement du comptoir ; la journée avait été particulièrement épuisante et bordel, ce qu'elle attendait avec impatience l'instant où elle se fondrait dans les draps de son lit. Ses prunelles d'un bel émeraude s'attardèrent un instant sur la silhouette du rouquin, il était dos à elle mais elle n'eût aucun mal à le reconnaître ; il servait d'appui, maladroitement, aux deux jeunes hommes qui l'accompagnait, ils semblaient dans un sale état. Elle doubla la cadence et interpella le roux.

« Chôji » s'exclama-t-elle, les sourcils froncés « bon dieu, tu vas bien ? »

Le garçon fit volte-face et prit une inspiration, quelques larmes perlaient au coin de ses yeux ; il était épuisé, terriblement inquiet, essoufflé et il avait vraiment besoin de serrer sa petite fille entre ses bras. Il aurait pu ne jamais revenir de cette mission, il aurait pu perdre la vie là-bas ; un soupir s'échappa de ses lèvres et il accepta volontiers l'aide de la jeune femme qui s'empressa de prendre à sa charge, l'un des deux garçons. Elle les tira dans une salle vide.

« qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demanda-t-elle, en administrant un calmant à l'un des garçons
« la mission de sauvetage a mal tourné » souffla-t-il, tremblant
« mal tourné ? où sont les autres ? » lâcha-t-elle, inquiéte
« Miraï est.. » il prit une inspiration douloureuse « du poison, elle n'est pas bien du tout ; Shikamaru l'amène en ce moment à Tsunade, Kiba l'accompagne avec Akamaru »
« ils vont bien ? » demanda-t-elle, le souffle court
« Akamaru est gravement blessé, Kiba et Shikamaru ont de sévères brûlures »

Son cœur rata un battement dans sa cage thoracique ; elle acquiesça faiblement et déposa ses mains sur le torse du jeune homme, une aura verte s'extirpa et il réprima un gémissement de bien-être. Comment une simple mission de sauvetage avait-elle pu tourné, de cette façon ? Chôji déposa délicatement le garçon, sur un lit vide et essuya maladroitement les quelques gouttes qui perlaient au bord de son front tremblant ; il manqua de perdre l'équilibre mais Yûsuuke le rattrapa, doucement.

« attention, Chôji, tu es dans un sale état » souffla la rose, les sourcils froncés
« je t'assure que, par rapport aux autres, je vais bien ; c'est l'épuisement, nous n'avons pas dormis depuis plus de cinq jours »

Un grognement s'échappa des lèvres de la rose, et elle fit appel à plusieurs infirmières.

Le corps de la brune s'écrasa délicatement sur un matelas ; les mains tremblantes, le stratège s'empressa de prendre un kunaï dans sa sacoche, déchirant maladroitement le tissu qui recouvrait le torse de la jeune femme. Il ne comprenait pas, quelque chose clochait ; elle respirait difficilement, elle souffrait, il le sentait. Quelques larmes perlèrent au coin de ses yeux et il attrapa la main, presque trop froide, de la jeune femme dans la sienne, la serrant maladroitement ; il déposa chastement ses lèvres sur le dos de celle-ci, les yeux fermés.

« putain, ne fais pas ça, Miraï » souffla-t-il, tristement « ne meurs pas »

Que ferait-il si elle mourrait, là, tout de suite ? Il étouffa un sanglot entre ses lèvres et fronça les sourcils, lorsque le claquement d'une porte flotta ; la carrure imposante de Tsunade se glissa dans la pièce et elle arqua un sourcil, un éclat de surprise passa dans ses prunelles.

« non » lâcha-t-elle « qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

Sans attendre une réponse, elle s'élança près du corps de la jeune femme ; elle ordonna rapidement à son assistante de faire appel à d'autres employés, sûrement qu'elle aurait besoin d'aide. Elle attrapa délicatement le poignet de la jeune femme entre ses doigts et chercha son pouls.

« un poison » expliqua-t-il, la voix tremblante « je n'en sais pas plus »

Quelques personnes, dans des blouses blanches, s'engouffrèrent dans la pièce et elle noua, dans un geste vif, ses mèches blondes en une queue de cheval, étouffant un soupir entre ses lèvres ; le brun l'observait faire, silencieusement.

« de l'eau chaude, des serviettes propres ; amenez-moi le bouquin pharmacologique du clan Nara, dépêchez-vous »

Il ne bougea pas, alors qu'autour d'eux, tout se mettait en marche ; le bruit de pas effréné flottait, des respirations saccadés, des ordres balancés à la hâte. Il exerça une petite pression sur la main de Miraï et fronça les sourcils, il se heurta au regard sévère de la blonde.

« prends tes distances, j'ai besoin de place » souffla-t-elle, les sourcils froncés
« non » lâcha-t-il, maladroitement « elle a besoin de moi »
« j'ai besoin de place, de calme ; tu n'es clairement pas en état pour discuter mes ordres, va-t-en »
« vous n'êtes pas mon Hokage » répliqua-t-il, une pointe de colère dans la voix
« ne me forces pas à te prendre par le slip et à te mettre dehors, Nara »

La simple idée de prendre la porte, lui coupait le souffle ; et si, il s'en allait ? Et si, elle ne se réveillait pas ? Et si, elle perdait la vie, là, sur cette fichue table ? Un grognement s'échappa de ses lèvres et il soutint le regard de l'ancien Hokage ; si bien qu'il ne remarqua pas la tignasse rose qui s'engouffra dans la pièce, les sourcils froncés.

« mets-le dehors, Sakura » siffla Tsunade, en attrapant une serviette propre

La rose s'empressa de suivre les autres de son ancien maître, elle tira le brun en dehors de la pièce, ignorant clairement les plaintes qui s'échappaient de ses lèvres ; Tsunade aurait besoin de place, de calme et de tout ce qu'elle voudrait, tant qu'elle sauvait la vie de cette jeune fille. Finalement, le stratège ne dit rien et suivit la rose, calmement ; bien qu'une telle inquiétude émanait de lui, à cet instant, qu'elle se retint tant bien que mal de ne pas fondre dans ses bras, de lui dire que tout irait bien. Elle le poussa dans une salle vide et referma la porte derrière leurs silhouettes, elle le força doucement à prendre place sur une table et lui retira les lambeaux du haut qu'il portait, les fourrant dans une poubelle. Les prunelles émeraudes de la jeune femme s'attardèrent un court instant sur le torse du garçon et quelques nuances de rose se glissèrent sur ses joues, combien de fois avait-elle déposé ses lèvres sur sa peau à la teinte légèrement hâlée ? Elle secoua doucement la tête de droite à gauche, chassant ses pensées et se rapprocha de lui ; ses mains se posèrent sur les blessures visibles et une aura émeraude s'échappa.

« tout ira bien, tu sais ; Tsunade est plus que doué, elle fera le nécessaire » souffla-t-elle, d'une voix douce

Il ne réagissait pas, le regard perdu dans le vide ; il semblait si souffrant à cet instant, qu'elle cessa ce qu'elle était en train de faire et qu'elle attrapa délicatement son visage rugueux entre ses mains, forçant le contact entre leurs regards.

« tout ira bien » répéta-t-elle, d'un ton sûr « tu l'as sauvé, Tsunade termine juste ce que tu as commencé »
« tu dis n'importe quoi » lâcha-t-il, dans un murmure « je n'ai rien fais »
« si tu n'avais rien fais, tu ne serais pas si blessé » grogna-t-elle, les sourcils froncés

Dans un geste doux, elle relâcha son visage et plaqua ses mains de nouveau sur son torse, reprenant la guérison ; une légère grimace se glissa sur les lèvres du garçon mais il ne bougea pas.

« par ailleurs, sois gentil, Shikamaru ; cesse de finir dans une chambre d'hôpital ou la prochaine fois, se sera à cause de moi » menaça-t-elle, un sourcil arqué

Un éclat de surprise passa dans les prunelles du garçon et il déglutit légèrement, oh il connaissait sa force légendaire, elle la tenait de Tsunade et il avait assisté maintes et maintes fois aux coups qu'elle avait pu mettre à Naruto, dans leurs enfances. Un sourire amusé naquit au coin des lèvres de la rose et il acquiesça ; il était vrai que la dernière fois, ne remontait pas à si longtemps. Il étouffa un soupir entre ses lèvres et s'installa confortablement.

« je suis content de te voir » avoua-t-il « je suis d-.. »
« non, ne t'excuses pas » le coupa-t-elle « ça va, Shikamaru ; je vais bien, ne t'en fais pas »
« merci d'être là et d'encore une fois, prendre soin de moi »
« ça n'arriverait pas si souvent si monsieur Nara faisait un peu plus attention, au lieu de faire le héros » grogna-t-elle « tu déteins un peu trop sur Naruto, toi »

Fût un temps où la seule chose qui l'intéressait, était l'heure de la sieste ; un sourire au coin des lèvres, il acquiesça, Naruto avait une mauvaise influence sur lui.

La porte de la pièce s'ouvrit doucement et ses prunelles brunes s'accrochèrent à la silhouette maladroite du jeune Inuzuka, il tenait douloureusement sur ses deux jambes, prenant appui sur une béquille et quelques bandages couvraient ses bras. Sans un mot, le brun ferma la porte derrière sa silhouette et s'avança, déposant doucement sa béquille contre un meuble qui traînait par là ; et à la plus grande surprise, des deux shinobis, il se mit à genoux, son front collé au sol frais. Les sourcils froncés, Shikamaru repoussa doucement les mains de la rose et se hissa en position assise.

« oye, qu'est-ce que tu fais, Kiba ? » demanda-t-il, inquiet
« je.. » commença le concerné « je ne sais pas comment te dire merci »
« pardon ? merci ? mais pourquoi ? nous avons sauvés Miraï, ensemble »

La silhouette du brun, à genoux, tremblait légèrement et il n'eût aucun mal à comprendre que des larmes coulaient sur ses joues ; dans un élan délicat, la rose s'approcha de lui, s'accroupit et déposa sa main dans son dos.

« Kiba, lèves-toi ; tu es blessé, je te rappelle » souffla-t-elle, d'une voix douce
« je m'en fiches » grogna-t-il, entre deux sanglots

Elle échangea silencieusement un regard avec le stratège qui haussa simplement les épaules, lui aussi ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait ; cette mission, ils avaient réussi tous ensemble, Shikamaru n'avait littéralement rien à voir là-dedans.

« est-ce que.. » commença Kiba « est-ce que tu sais que n'importe quel shinobi aurait prit la fuite ? qu'il l'aurait laissé derrière, en proie aux flammes et qu'il serait parti ? »
« de quoi tu parles, Kiba ? » souffla le brun, les sourcils froncés
« tu as sauvé Akamaru » lâcha-t-il, au bout de quelques secondes « tu es resté dans les flammes, tu l'as pris avec toi, tu l'as sauvé ; n'importe quel shinobi l'aurait laissé, là-bas mais tu ne l'as pas fais, tu te rends compte de ce que tu as fais, Shikamaru ? »

Maladroitement, le brun leva son regard vers le stratège, quelques larmes sur ses joues barbues ; il renifla bruyamment et accepta délicatement la main que lui tendait la rose, il se hissa sur ses deux pieds et récupéra la béquille.

« tu as sauvé mon meilleur ami, j'ai une dette envers toi » ajouta-t-il, un petit sourire au coin des lèvres

Le son de ses pas, suivit du bruit métallique de sa béquille, résonna dans la pièce, il s'approcha doucement du brun et attrapa la main qu'il lui tendait, sous l'œil attendri de la rose, ils échangèrent une poignée de main, empreint de respect, d'amitié et de bienveillance.

Les prunelles brunes du stratège se posèrent délicatement sur le visage serein de la demoiselle, elle était là, dans les draps d'un blanc aveuglant du lit, dans cette chambre d'hôpital ; et elle reprenait des couleurs, doucement, ça le rassurait. Une heure en arrière, Tsunade avait débarqué, en proie à un tel épuisement, dans la salle d'attente, annonçant que tout le monde allait bien ; que les garçons, Miraï et Akamaru iraient bien. Une vague de soulagement s'était glissé entre eux et Shikamaru avait immédiatement demandé le droit de la voir ; et il était là, sur ce fauteuil, serrant doucement sa main dans la sienne. Il se souvenait bien de la première fois qu'il avait croisé ses jolies prunelles pourpres ; un bébé si fragile qu'il avait été effrayé, un instant, à l'idée de la prendre contre lui, s'en était si étrange.

Une silhouette se glissa dans la pièce et doucement, la brune lui tendit un café ; il l'accepta et esquissa un sourire.

« merci Kurenaï » souffla-t-il, portant le gobelet à ses lèvres

Elle prit place doucement de l'autre côté du lit et caressa du bout des doigts le front de sa fille, elle était si heureuse qu'elle avait fondu en larmes, dans les bras de Tsunade, puis dans ceux des garçons ; elle connaissait les coéquipiers de la jeune fille, depuis le début et elle n'était même pas étonné à l'idée qu'ils l'aient protégés coûte que coûte.

« tu as tenu ta promesse » lâcha-t-elle, au bout de quelques secondes
« et ça sera toujours ainsi » dit-il, un petit sourire au coin des lèvres « j'ai promis à Asuma, de prendre soin de toi et d'elle ; je tiendrais cette promesse, jusqu'à mon dernier souffle, et ensuite, le clan Nara s'assurera de la sécurité et du bien-être de ta fille, de ses enfants, de ses petits-enfants »

Un sourire se glissa sur les lèvres de la femme et elle déposa doucement son gobelet sur la table de chevet, arquant un sourcil.

« si mes petits-enfants sont du clan Nara, tu m'étonnes qu'ils seront en sécurité » pouffa-t-elle

Quelques nuances de rose se glissèrent sur les joues du brun et un sourire amusé étira ses lèvres ; il n'était pas le seul à s'en être rendu compte, au final. Il haussa les épaules.

« tu connais les sentiments de mon fils pour ta fille » souffla-t-il
« ce n'est pas compliqué à comprendre, il rougit sans cesse »
« c'est limite si il ne bave pas, parfois » ajouta-t-il, une moue moqueuse sur les lèvres « Temari ne s'est rendu compte de rien, je crois »
« ouh, tu penses qu'elle accepterait ça ? » demanda la brune
« mh, c'est son petit garçon, alors difficile à dire ; mais bon, niveau différence d'âge, elle est mal placé »

Un doux rire s'échappa des lèvres de Kurenaï et ça suffit à lui mettre un peu de baume au cœur ; finalement, elle se tût et ses prunelles pourpres glissèrent sur les traits du visage de sa progéniture. Miraï ressemblait à son père, son portrait craché ; ça lui faisait un peu mal, au fond, mais ça lui allait.

« tu sais, Asuma serait vraiment fier de toi » glissa-t-elle, au bout de quelques minutes

Le cœur du brun rata un battement, à l'entente de ses mots ; il posa délicatement son regard sur le visage de la femme, pour comprendre si elle se moquait de lui ou non, mais aucun amusement flottait dans ses prunelles. Un petit sourire naquit au coin de ses lèvres et il acquiesça.

« merci, Kurenaï »

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