chapter #25 « bad blood »
Le cœur en milliers d'éclats, dans sa cage thoracique ; les battements douloureux et maladroits. Au bord du néant, une scène ne cessait d'apparaître dans son esprit, il était là, tremblant, à genoux dans une rivière pourpre, qui s'échappait lentement du corps de la jeune Sarutobi.Il étouffa un soupir agonisant entre ses lèvres et secoua la tête de droite à gauche, chassant ses quelques pensées noires ; tout irait bien, ça ne se passerait pas comme ça, n'est-ce-pas ? Dans un bond agile, il se hissa sur une énième branche et s'appuya maladroitement au tronc de l'arbre ; ses prunelles brunes s'attardèrent un court instant sur la silhouette enrobé de son meilleur ami. Droit, une flamme de détermination dans le fond de ses iris, il dégageait une telle assurance qu'un frisson le prit ; ils marchaient depuis une semaine, s'enfonçant encore et encore entre les arbres, dans les décombres, dans ce sentiment d'impuissance. Kiba s'accroupit, près de lui et renifla l'air ; les sourcils froncés, il s'attarda une demi-seconde sur le parfum qui traînait au gré du vent, il n'eût aucun mal à reconnaître celle de la jeune Sarutobi.
« je sens quelque chose » lâcha-t-il, tout bas « ils sont plusieurs, plus que trois shinobis ; ils ont été emmenés par l'ennemi, je pense »
« est-ce que tu arrives à savoir combien ils sont ? » demanda le brun, les sourcils froncés
« une dizaine, pour le moment ; le parfum est de plus en plus fort mais quelque chose cloche, ça ne m'étonnerait pas qu'ils aient tentés de couvrir leurs traces, parce que j'ai du mal à faire la différence entre les différents parfums »
Un soupir s'échappa des lèvres du stratège et il acquiesça, simplement ; l'ennemi savait faire preuve d'intelligence, peut-être même s'était-il renseigné sur eux. Dans un geste mécanique, il coinça un tube de nicotine entre ses lèvres et l'alluma d'un geste expert, avec le briquet de son maître ; sur le pas de la mort, il lui avait promit de protéger coûte que coûte le roi, d'être un adulte responsable pour ce bébé à naître. La main délicate de son meilleur ami s'attarda sur son épaule et ils échangèrent un regard, tout se passerait bien.
« reprenons » proposa le roux « j'ai hâte de prendre un bon bain »
Un sourire traîna sur leurs lèvres, un court instant ; Shikamaru écrasa son mégot, à ses pieds et réajusta correctement les attaches de son sac à dos, offrant finalement une douce caresse à Akamaru. Dans son enfance, il se souvenait avoir fait la demande d'un animal de compagnie à sa mère, une demande vaine, puisque celle-ci s'était empressé de dire non, ajoutant fièrement que le jour où elle ne laverait plus ses caleçons, peut-être aurait-il le droit. Quelle femme.
L'aura sombre qui se dégageait actuellement du bâtiment, lui arracha un frisson ; le roux fronça les sourcils et s'accroupit délicatement, tirant une carte de son sac à dos.
« c'est étrange » lâcha-t-il, dans un murmure incertain « la carte est vide sur cet emplacement »
Un mauvais pressentiment lui scia les tripes, au son de la voix presque tremblante de son meilleur ami ; ses prunelles d'un bel ébène ne se détournaient pas, silencieusement, il observait les parois poussiéreuse du bâtiment. L'édifice ne semblait pas très bien conservé, quelques fissures importantes traînaient sur les murs extérieures ; le parfum de Miraï disparaissait quelque part, dans cet étrange endroit et ça ne lui disait rien de bon. Du coin de l'œil, il observa le roux tendre la carte au brun ; Kiba attrapa le papier, maladroitement et fronça les sourcils.
« je connais cet endroit » siffla-t-il « je suis venu, deux fois, avec Hinata et Shino ; mais ce bâtiment n'était pas là »
« c'est impossible, Kiba » répliqua le stratège « regarde-le, cet endroit est sûrement plus vieux que nous trois, réunis »
« je t'assure, ce n'était pas là » répéta-t-il « c'est étrange, vraiment »
« peut-être un camouflage » proposa le rouquin, assis sur le sol humide
Les deux garçons se tournèrent vers lui et il haussa simplement les épaules.
« étant donné que Kiba a eu beaucoup de mal avec son odorat, peut-être qu'ils se camouflent »
« un bâtiment tout entier, c'est possible ça ? » demanda le concerné
« bien-sûr » répondit le brun « c'est une technique assez ancienne, j''ai lu deux-trois trucs là-dessus »
Une technique si ancienne qu'elle s'était normalement perdue, comment était-ce possible que quelqu'un, peut-être même plusieurs personnes, soit dans la capacité de faire appel à celle-ci ? Un frisson le prit et il étouffa un soupir entre ses lèvres, ça ne s'annonçait clairement pas facile. Son genou s'écrasa dans la terre humide et son regard effleura un instant les différentes portes qui donnaient sur l'extérieur ; quelques hommes restaient, au pas de ces dernières, aucun ne semblait réellement dangereux mais il préférait être méfiant.
« tu as une idée, Shikamaru ? » demanda Kiba, en prenant place près de lui
« ça dépends » souffla-t-il « nous ne sommes que trois, ils sont nombreux ; notre seule chance serait l-.. »
« la surprise » le coupa Chôji, les sourcils froncés « mais imagines que ça ne tourne pas à notre avantage »
« c'est une option à prendre en compte, exact » lâcha le brun, dans un soupir
Là, il regrettait qu'ils ne soient que trois ; sûrement que d'autres hommes auraient été nécessaires mais au fond, il était hors de question qu'ils fassent demi-tour. Ses prunelles brunes s'accrochèrent un instant au regard de son meilleur ami et le rouquin acquiesça, simplement.
« bien, trois portes ; Kiba, tu prends celle de droite, d'accord ? » poursuivit-il, d'une voix rauque « Chôji, celle du milieu et je m'occupe de la dernière »
« et les gardes ? » demanda le brun, caressant d'une main distraite la tête de son animal
« assommez-les ; je ne connais ni leurs forces ni leurs faiblesses, ne les laissez pas prendre le dessus »
Dans un bond agile, Kiba se hissa sur ses deux pieds et acquiesça, frottant ses mains l'une à l'autre ; il ne rentrerait pas sans elle, hors de question, elle était un membre de sa famille et l'abandon n'était pas une option. Chôj fit de même et tendit une main au brun, sur le sol ; Shikamaru l'attrapa et se hissa, à son tour. Ils échangèrent un dernier regard et s'élancèrent vers leurs cibles, silencieusement.
Une carrure imposante ; l'homme étouffa un bâillement entre ses lèvres et fourra ses mains, dans les poches du pantalon kaki qu'il portait. D'un pas silencieux, Shikamaru s'avança et claqua brutalement sa main contre la nuque de cet inconnu, rattrapant son corps avant qu'il ne s'écrase sur le sol dans un bruit étouffé ; il le cacha dans les brins d'herbes, un peu trop haut et s'engouffra dans le bâtiment. L'obscurité le frappa ; un pas par un pas, il se glissait entre les murs. Un amer parfum de mort flottait dans l'enceinte et il réprima un haut de cœur, s'en était étrange, il s'était attendu à autre chose qu'à ce silence pesant. Son regard s'accrocha aux quelques cellules vides, des tâches brunes traînaient sur le sol et il n'eût aucun mal à comprendre que ce n'était que du sang ; des hommes étaient sûrement décédés entre ses murs.Le son désagréable qui s'échappa d'une cellule lui arracha un frisson et il cessa de prendre une inspiration, ses prunelles d'un bel ébène se perdirent un court instant dans le fond de cette pièce, au parfum douteux ; une silhouette traînait sur le sol, recroquevillé sur elle-même, dans une tâche brune. Dans un geste lent, le brun attrapa les barreaux entre ses mains et fronça les sourcils.
« eh » appela-t-il, doucement « eh, comment tu t'appelles ? »
Aucune réaction ; de là où il était, il ne parvenait même pas à comprendre si c'était une femme ou un homme. Quelques morceaux de tissus trônaient sur la peau de la personne mais ils étaient dans un tel état ; le brun tapota doucement les barreaux, tentant maladroitement de faire comprendre qu'il n'était pas un ennemi.
« nous sommes venus à plusieurs, c'est une mission de sauvetage, vous m'entendez ? »
Sa voix rauque se répercutait aux parois de la cellule ; il glissa une main dans son dos, cherchant à atteindre sa trousse, peut-être qu'un kunaï l'aiderait à déverrouiller cette saleté de porte. Pendant une demi-seconde, il quitta la silhouette du regard ; une courte demi-seconde. L'instant d'après, un râle sauvage s'échappa des lèvres de l'inconnu et sans attendre une seconde de plus, il se jeta contre les barreaux de la cellule ; le brun eût le réflexe de faire un pas en arrière et s'écrasa dans un bruit étouffé sur le sol. Son cœur rata un battement lorsque son regard s'attarda sur le visage déformé de la personne ; elle était là, tremblante, presque sauvage et elle tentait maladroitement de se hisser hors de la cellule, sûrement dans le but de lui faire du mal. Aucune émotion ne traînait au fond de ses prunelles nacrés, rien ; un néant, un frisson le prit et il se hissa sur ses deux pieds, les sourcils froncés.
Il s'apprêtait à dire quelque chose, lorsqu'un aboiement le coupa ; les sourcils froncés, il s'empressa de prendre un couloir au hasard, cherchant à rejoindre ses camarades, bien que le visage déformé du captif ne quittait pas ses pensées.
Un gémissement s'échappa de ses lèvres et il esquiva, tant bien que mal, la boule de feu qui s'accrochait à lui ; il resserra sa prise, autour du corps qu'il tenait fermement contre lui et dans un bond agile, s'extirpa du bâtiment, deux jeunes hommes sur ses talons. La soudaine lumière de l'astre solaire les aveugla un instant et ils se heurtèrent au sourire rassurant du chef du clan Akimichi ; Chôji s'éloigna de l'édifice et déposa délicatement le corps de la jeune Sarutobi, dans les brins d'herbes, ordonnant aux garçons de prendre soin d'elle. Il extirpa quelques bandages de sa sacoche et s'empressa de panser les blessures de la brune ; en s'enfonçant dans le bâtiment, il était tombé nez à nez avec des horreurs, des personnes captifs depuis si longtemps qu'ils en avaient oubliés leurs humanités, puis il avait retrouvé l'équipe de sa « nièce », les deux garçons tenaient douloureusement sur leurs deux jambes mais elle, elle était dans un sale état, évanouie et elle respirait difficilement. Si difficilement que le rouquin était effrayé à l'idée qu'elle cesse simplement de prendre une inspiration, si ça continuait.
« qu'est-ce qu'il s'est passé, là dedans, bon sang ? » grogna le roux, les sourcils froncés
« de la torture » souffla l'un des deux garçons, les yeux dans le vide « ils faisaient des choses horribles »
« est-ce qu'ils ont touchés Miraï ? » demanda-t-il, le cœur lourd
« non » s'exclama le deuxième jeune homme « nous l'avons protégés mais.. ils ont.. ils lui ont mis quelque chose dans les veines, et soudainement, elle allait mal »
« quelque chose dans les veines ? » répéta le roux
« hm, ils l'ont piqués avec une seringue ; je ne sais pas ce que c'était »
Et là, le bruit assourdissant d'une explosion flotta.
Les mains tremblantes, le roux fit volte-face, les sourcils froncés ; le bâtiment était en proie aux flammes, des flammes si immenses que, pendant un instant, il était resté en suspens. L'un des camarades de la jeune fille, Yûsuuke, se hissa sur ses deux pieds, maladroitement et ordonna au jeune homme, dont le bras prenait une tournure étrange, de prendre soin de la brune, puis il tendit une main au roux ; une flamme traînait dans le fond de ses yeux, une flamme qui souffla un peu de courage au rouquin. Chôji accepta la main et se hissa près de lui, son regard s'attarda un instant aux flammes et quelque chose, dans l'herbe, attira son attention ; dans un bond agile, il s'élança au côté du brun et atterrit rapidement aux pieds de la silhouette.
« Kiba » s'exclama-t-il, inquiet
Ses prunelles s'accrochèrent à la silhouette du garçon, qui traînait douloureusement dans l'herbe ; les quelques brûlures qui traînaient sur ses bras lui arrachèrent une grimace et il approcha son oreille des lèvres de son ami, priant pour sentir son souffle sur sa peau. Il respirait ; sûrement simplement sonné par sa chute.
« nous devons prendre la fuite, monsieur » souffla Yûsuuke, accroupi près du brun
« il manque quelqu'un » lâcha le roux, tremblant « je ne peux pas m'en aller sans lui »
L'image maladroit du stratège se glissa dans son esprit et il étouffa un grognement entre ses lèvres ; hors de question de ne rien faire, il glissa une main dans le dos du brun et passa un bras sous ses genoux, le hissant dans ses bras. Les prunelles bleutés de Yûsuuke se heurtèrent à cette aura que dégageait le roux, une aura qu'il lui donnait l'impression d'être puissant.
« tiens, prends-le ; amène-le, aux côtés de Miraï » ordonna le roux
« et vous, monsieur ? » demanda le brun, en attrapant l'homme dans ses bras
« un camarade est absent, si je ne suis pas revenu dans une vingtaine de minutes, retournez au village »
« mais-.. » commença le jeune homme, les sourcils froncés
« non « le coupa-t-il « suis les ordres, rien de plus »
Chôji déposa une main délicate dans les mèches brunes du garçon et ébouriffa ses cheveux, un sourire tendre au coin des lèvres ; le brun acquiesça et fit volte-face, l'homme dans ses bras.
La lèvre inférieure coincée entre ses dents, le roux posa un regard incertain sur le dos du garçon qui s'éloignait de lui ; une seconde explosion flotta et il se protégea le visage, tant bien que mal. Cette mission prenait une tournure désagréable ; Miraï et Kiba étaient tous les deux dans un sale état, Shikamaru et Akamaru étaient absents et ses hommes faisaient des choses horribles, entre ses murs. Il étouffa un soupir entre ses lèvres et prit une inspiration douloureuse ; il s'apprêtait à prendre son courage, à passer le pas de la porte pour retourner dans les profondeurs de cet édifice douteux, lorsqu'une silhouette se tira des flammes.
Une amère odeur de chair brûlé se répercutait, il étouffa un haut de cœur et pria pour ne pas faire face à l'un de ses hommes ; la silhouette se dessina un peu plus et son cœur rata un battement lorsqu'il reconnu les prunelles brunes de son meilleur ami. Il était là, brûlé, le souffle court ; il tenait fermement contre son torse le corps douloureux du chien. Le pelage habituellement d'un beau blanc de l'animal prenait une teinte brune et le roux s'empressa de rompre les quelques mètres qui les séparaient l'un de l'autre ; avec une grande précaution, il prit le brun dans ses bras, dans une étreinte maladroit et esquissa un sourire. Ils étaient sain et sauf.
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