Une délicieuse odeur de pancakes s'entrechoquaient entre les murs de la demeure ; elle étouffa un bâillement entre ses lèvres et se glissa dans un peignoir en soie. Dans un étirement, elle s'extirpa de la pièce et s'avança dans le corridor, le pas léger ; bien sûr, elle souffrait, terriblement mais la présence d'un certain Nara l'apaisait bien plus que ce qu'elle aurait crû, un jour. Quelques éclats de voix flottèrent et elle arqua un sourcil, reconnaissant sans mal les voix de son fils et de son ex-époux.

« elles ont quittés le village, hier, dans la journée » souffla l'adolescent, tristement
« je sais » lâcha l'adulte, en déposant des assiettes sur le bois de la table
« j'aurais dû faire l'effort de dire au revoir, je suis un idiot »
« personne ne t'en veut, tu sais ; je pense même qu'elles comprennent »

Dans un geste délicat, l'adulte déposa sa main sur l'épaule de son garçon et exerça une petite pression ; la situation n'était pas facile pour les adultes, alors il n'imaginait pas comment les adolescents la géraient. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il s'empressa de mettre la bouteille de lait, sur la table.

« papa ? » appela le brun, dans un murmure hésitant
« oui, Shikadai ? » souffla-t-il, un sourcil arqué
« comment tu as fais ? comment tu as pu faire ton choix entre maman et Sakura ? »

Sur la pointe des pieds, Temari s'approcha un peu plus de la porte de la cuisine, les sourcils froncés. Le crissement désagréable d'une chaise se fit entendre et elle imagina sans peine son ex-époux prendre place à la table ; Shikamaru tira un tube de nicotine de son paquet de cigarette et la coinça entre ses lèvres. Les prunelles émeraudes de l'adolescent observaient silencieusement ces gestes.

« est-ce que tu veux la vérité ? ou la version que je te donnerais si tu avais dix ans ? » demanda le brun, d'une voix rauque
« la vérité, papa » souffla l'adolescent

Le brun tira une taffe, silencieusement et acquiesça.

« ne prends pas exemple sur moi, parce que, là, tout de suite, je suis un lâche » avoua l'adulte « tu sais ce que je répétais sans cesse quand j'avais ton âge ? que les filles étaient galères, que j'épouserais une femme ni trop moche, ni trop belle et que j'aurais un petit boulot tranquille, peut-être dans une épicerie » un petit rire s'échappa de ses lèvres, et il esquissa un sourire « j'allais tous les jours à l'académie, seulement parce que si je ne le faisais pas, ta grand-mère aurait été capable de me tuer ; elle était comme ça, un peu folle sur les bords et sincèrement, je me persuadais de mes conneries, les autres avançaient, grandissaient. Hinata s'évanouissait dès que Naruto était dans les parages, Sakura s'accrochait à Sasuke et Ino, elle était dingue mais elle avançait, elle aussi »
« attends, Sakura traînait déjà autour de monsieur Uchiha ? » demanda l'adolescent, un sourcil arqué
« elle est tombé amoureuse de lui, lorsque nous étions tous petits ; c'est sûrement pour ça que je n'ai jamais réellement fais attention à elle, je veux dire, malgré que je sois un flemmard et tout le reste, je restais un garçon et Sakura, elle est sûrement la seule fille avec qui je n'avais jamais réellement eu de conversation » il tira une taffe « puis, j'ai croisé ta mère »

Un sourcil arqué, l'adolescent acquiesça vivement, renversant légèrement du jus sur la table dans la précipitation de son acquiescement ; un sourire naquit au coin des lèvres du stratège et il ébouriffa les cheveux de son fils.

« ta mère est dingue, littéralement ; mais je ne sais pas, quelque chose a changé et je me suis surpris a attendre patiemment ses venus au village, je suis tombé amoureux, comme ça d'un coup et c'était galère » un petit rire s'échappa des lèvres de son fils « j'étais l'assistant du Hokage et elle était l'assistante de Kazekage, son petit frère ; ça a été compliqué, ça a été vraiment galère mais dans tout ce bordel, mes sentiments ne faiblissaient pas et lorsque tu es arrivé, je me suis rendu compte que j'étais heureux, quel que soit les défauts de cette relation, quel que soit les complications, j'étais vraiment heureux »
« je sais, je fais souvent cet effet » lâcha l'adolescent, un sourire au coin des lèvres
« oui, c'est ça ; tu tiens ce trait de caractère de ta mère, tiens » lâcha le brun
« et ensuite ? et Sakura, dans l'histoire ? tu l'aimais ? »
« ton impatience, ça vient clairement aussi du côté de ta mère » ajouta-t-il, un sourire au coin des lèvres

L'adolescent était le fruit d'un amour fort ; et bien qu'il possédait clairement le physique de son paternel, son caractère se rapprochait bien plus de celui de la kunoichi de Suna. Shikadai attrapa un pancake dans l'assiette pleine et croqua généreusement dedans, affamé de bon matin.

« tu sais, un homme n'est pas censé être faible, il n'est pas censé verser des larmes, surtout devant une femme ; mais ta mère, elle était là à l'enterrement de ton grand-père, elle était là lorsque je me réveillais en sursaut en pleine nuit, en pleurs » expliqua-t-il « un premier amour et sûrement l'unique de ma vie »

Quelques souvenirs se glissèrent dans l'esprit de la blonde et elle esquissa un sourire, en coin.

« tu m'aurais dis, quelques années en arrière, que j'aurais des sentiments pour Sakura, j'aurais ris ; pendant l'adolescence, elle est devenue une jeune femme vraiment mignonne mais ça s'est s'arrêtait à là, pour moi, elle aimait Sasuke et je tombais amoureux de ta mère » continua-t-il « mais dans tout ça, des sentiments sont arrivés et ont compliqués la situation »
« je crois que je comprends » lâcha l'adolescent
« je n'ai pas fais de choix ; tu es grand, je n'ai pas besoin de te raconter quelques mensonges. ta mère et moi-même, nous sommes embrassés la nuit, avant le départ de Sakura » avoua l'adulte, un soupir s'échappa de ses lèvres « juste un baiser et ça a suffit pour faire naître de nouveau un tas de trucs, en moi ; je suis rentré, et je l'ai avoué à Sakura, je n'avais pas l'intention de lui mentir, elle méritait de savoir la vérité »

L'expression emplit de tristesse sur le visage de la rose, lui revint en mémoire et un frisson le prit.

« et elle m'a dit de rejoindre ta mère, parce qu'elle savait, au fond d'elle, que les sentiments que j'avais pour elle, ne rivaliseraient pas avec l'amour que je ressentais pour Temari »
« papa, je crois que je lui ai fais du mal » coupa le garçon, tristement
« qu'est-ce que tu veux dire, Shikadai ? »

Les sourcils froncés, Shikamaru posa sa main sur celle de son fils ; il était là, le regard dans le vide et une telle tristesse émanait de lui que s'en était inquiétant.

« tu te souviens, lorsque tu t'es blessé en mission ? il s'est passé quelque chose » annonça-t-il, à bout de souffle « j'ai vraiment crû que je ne te reverrais plus, que je t'avais perdu, et elle.. Sarada, elle a prit soin de moi et elle m'a embrassé ; je ne l'ai pas repoussé, parce que je crois, qu'au fond, j'ai aimé ça »
« tu es amoureux d'elle ? » demanda le paternel, les sourcils froncés
« je suis amoureux de Miraï » avoua l'adolescent

Le prénom de sa « nièce » entre les lèvres de son fils ne le surprit pas réellement, bien sûr qu'il avait remarqué, depuis longtemps, les rougissements incessants et les sourires niais qui collaient l'adolescent dès que la Sarutobi était dans les parages ; ce qui le surprenait, était la présence de Sarada dans tout ça. N'était-elle pas amoureuse de Boruto ? Et si, depuis le début, il s'était trompé ?

« et quelques heures avant qu'elles ne quittent le village, je me suis entraîné une dernière fois avec Sarada ; elle m'a dit être tombé amoureuse de moi et ensuite, ce fût comme si elle avait simplement accepté que ce que je ressentais pour elle ne rivalisait pas avec mes sentiments pour Miraï »
« telle mère, telle fille, hein » lâcha le brun, dans un soupir

Dans un geste délicat, il appuya sa main sur la tignasse brune de son fils et lui ébouriffa les mèches ; Temari s'engouffra dans la cuisine, un petit sourire au coin des lèvres, tentant maladroitement de ne pas éveillé de soupçons concernant la conversation qu'elle venait d'entendre. Elle claqua un baiser bruyant sur la joue de son fils et fit de même avec Shikamaru, qui, les sourcils froncés, porta son regard brun sur elle ; il avait fermé les yeux, une demi-seconde, s'attendant à sentir ses lèvres contre les siennes, mais rien.

Le soupir du stratège se heurta aux murs blancs de la cuisine et il porta sa tasse de café chaud à ses lèvres ; il aurait aimé que les choses changent d'elles-même mais sûrement qu'une conversation s'imposait, entre son ex-épouse et lui-même, ça l'épuisait d'avance. Temari attrapa un pancake et croqua généreusement dedans, un tel appétit.

« alors, tu as quelque chose de prévu aujourd'hui, Shikadai ? » demanda-t-elle, un sourire au coin des lèvres
« j'ai promis à tonton Gaara de lui donner un coup de main, avec tous ces dossiers »

Un sourcil arqué, ses prunelles d'un bel ébène se posèrent un court instant sur l'adolescent, qui buvait calmement son verre de jus.

« attends » lança Shikamaru, un éclat de surprise dans les iris « tu aides ton oncle avec les dossiers ? genre comme un assistant ? »
« oui, j'ai commencé récemment ; il est totalement débordé et bien, que je lui répète sans cesse qu'il devrait vraiment prendre quelques conseils avec toi, il aime l'idée de se débrouiller seul, je pense, alors je l'aide ; je lui montre quelques trucs que tu m'as montré »
« et tu trouves ça, intéressant ? enfin pour un adolescent de ton âge, c'est surprenant »
« ce sont des compétences, en plus ; puis, je sais très bien que si oncle Gaara ne fait pas un héritier de son sang, avant sa mort, je suis celui qui reprendrait son poste »

Le café qui traînait entre les lèvres du brun passa de travers et une quinte de toux le prit, au son de la voix de son fils ; il attrapa un mouchoir et le plaqua contre ses lèvres, un sourcil arqué. Bien sûr qu'il était au courant de ça, mais il avait toujours été très clair à ce sujet, il avait tenu tête devant les anciens du village caché du Sable, si son fils ne désirait pas reprendre le poste, il ne le ferait pas. Temari tapota doucement dans le dos de l'adulte, qui reprenait maladroitement son souffle.

« tu sais, que ce n'est pas une obligation ? » souffla Shikamaru, les sourcils froncés
« techniquement, s'en est une, papa » répliqua l'adolescent
« techniquement, mais j'ai toujours été très clair à ce sujet, depuis ta naissance ; si tu ne souhaites pas rependre ce poste, tu n'as pas à le faire, hors de question que tu sacrifies ton bonheur pour ce village »
« ce village, qu'est-ce que ça veut dire ? » demanda la blonde, un sourcil arqué « Suna est son village »

Un grognement s'échappa des lèvres du brun et il se hissa sur ses deux pieds, une tasse à la main ; il la déposa dans l'évier vide et haussa les épaules, coinçant un tube de nicotine entre ses lèvres.

« pas seulement, c'est un enfant de Konoha ; et je ne comprends pas pourquoi Suna se bloque dans des traditions tel que le sang concernant le poste de Kazekage » lâcha-t-il « Naruto est un très bon hokage, et il n'est pas parvenu à ce poste parce que son père était le quatrième du nom ; il est parvenu à ce poste, parce qu'il se sentait capable de tels sacrifices »
« c'est un honneur d'être le Kazekage, et tu le sais » souffla-t-elle, les sourcils froncés
« je ne dis pas le contraire, mais concernant notre fils, ce n'est pas une obligation ; parce que, si je me lance dans les traditions, il est le seul héritier du clan Nara, membre du trio Ino-Shika-Chô et ça entraîne quelques conditions, je te rappelle »

L'adolescent fronça les sourcils.

« quels conditions ? » demanda-t-il, curieusement
« tu es membre du trio Ino-Shika-Chô ; et par conséquent, avec Chôchô et Inojin, lorsque vous serez adultes et mariés, vous aurez l'obligation de faire suivre vos grossesses, pour qu'une quatrième génération naisse pour le trio »
« c'est ce qui s'est passé pour ma naissance ? »
« oui, Ino est tombé enceinte la première, tu connais ta tante, elle n'en fait qu'à sa tête ; puis ta mère et Karui »
« et là, tu ne penses pas que c'est une tradition idiote ? » lança la blonde
« ce trio est un héritage, ça concerne le lien qui relie les trois membres, ça concerne la confiance qui les lies ; ce n'est pas idiot, ça renforce les liens » expliqua le brun « si, là, tout de suite, quelque chose m'arrivait, tu sais ce qu'il se passerait ? il se passerait que le clan Yamanaka et le clan Akimichi se porteraient garant de votre sécurité, votre bien-être et tout le reste, tout comme le clan Nara le ferait pour eux ; cites moi une personne, qui, en dehors de ton frère, ferait ça pour toi, dans ce village »
« je-.. » commença-t-elle

La voix de la kunoichi de Suna se perdit dans le claquement d'une porte, les sourcils froncés, elle fit volte-face et tomba nez à nez avec une paire de prunelles bleutés ; un hoquet de surprise s'échappa de ses lèvres. Un sourire au coin des lèvres, l'adolescent croqua dans un pancake, sans prendre la peine de porter son regard sur l'homme.

« un conseil : fuis, pendant que tu as encore le temps » lâcha Shikadai, étouffant un petit rire entre ses lèvres

Ses mots attisèrent la curiosité de son paternel qui posa son regard d'un bel ébène sur l'homme ; des mèches brunes, attachés en un vulgaire chignon, des prunelles bleutés et cette pointe d'arrogance dans ses iris. Son visage lui disait fortement quelque chose et lorsque la scène lui revint en mémoire, Temari étouffa un grognement entre ses lèvres et poussa le brun mais celui-ci ne bougea pas.

« je suis venu dès que j'ai su, Temari » s'exclama-t-il « mon dieu, Kankuro ; je suis tellement désolé, je-.. »
« rentres chez toi, s'il te plaît ; ce n'est pas le moment » grogna-t-elle
« je suis venu pour toi, être présent ; j'ai énormément réfléchi depuis notre rupture, et j'ai fais une erreur, j'aimerais me-.. »
« c'est trop tard » lança le grand brun

Dans un geste lent, Shikamaru écrasa son mégot dans un cendrier et s'avança dans la pièce, le sourire sur les lèvres de l'adolescent s'agrandit et il attrapa la bouteille de jus, en versant quelques gouttes dans son verre vide. Les prunelles bleutés de l'homme se posèrent sur la silhouette du Nara et il arqua un sourcil.

« tu es qui, toi ? » demanda-t-il
« le père du gamin que tu as giflé, ça te dit quelque chose ? »

Une main délicate tira la blonde, en arrière et du haut de ses 1m85, le stratège esquissa un sourire, au coin de ses lèvres ; ça l'amusait, d'une certaine manière, d'enfin voir l'enflure qui avait osé faire ça à son gamin. Lui-même n'avait jamais levé la main sur son fils, les mots suffisaient amplement ; les bras croisés sur son torse, il étouffa un bâillement entre ses lèvres.

« ça tombe bien que tu sois là » lâcha l'ex petit-ami « ton fils a manqué de respect à sa mère, il te l'a dit ça ? »
« bien sûr, parce que mon fils ne me cache rien, tu vois ? et quoi qu'il ai pu dire, je ne permets pas qu'un inconnu lève la main sur lui ; ce n'est certainement pas ton rôle »
« peut-être que si tu faisais ton rôle correctement, ton fils serait un bon garçon »

Le sourire sur les lèvres de l'adulte s'étira légèrement et il haussa simplement les épaules ; une demi-seconde plus tard, son ombre maintenait fermement la gorge de l'ex petit-ami de la blonde. Un éclat effrayé passa dans ses prunelles bleutés.

« putain, encore cette technique » s'exclama-t-il, la voix légèrement tremblante
« Shikamaru » appela la kunoichi de Suna « relâches-le »
« tu m'excuses, très cher » souffla le brun « je me retourne deux secondes, et n'essaie pas quoi que ce soit, parce que plus tu bouges, plus ça se resserre, bien sûr »

Un hoquet s'échappa des lèvres de l'homme et Shikamaru fit volte-face, un sourcil arqué mais une pointe de fierté dans ses prunelles d'un bel ébène ; son ex-épouse étouffa un soupir et croisa les bras sous sa poitrine.

« relâches-le » ordonna-t-elle
« et pourquoi est-ce que je devrais faire ça ? » demanda-t-il
« tu sais très bien pourquoi, ce n'est pas bien ce que tu es en train de faire »
« ah bon ? »
« ne fais pas l'innocent, je suis sûr qu'il vient de se faire pipi dessus »

Il jeta un rapide coup d'œil au brun, derrière lui et haussa les épaules.

« ce n'est pas mon problème » dit-il « tu sais que si ça avait été Gaara, il l'aurait déjà donné comme nourriture aux scorpions du désert ? »
« s'il te plaît » souffla-t-elle, dans un soupir épuisé
« hm »

Dans un élan agile, il fit volte-face et s'approcha légèrement de l'homme ; alors que Temari s'installait sur une chaise, disputant son fils qui souriait comme un imbécile, fier de la situation. Le souffle du Nara s'écrasa contre la joue rugueuse du brun et il esquissa un sourire.

« un conseil ; ne t'approches plus jamais de lui ou d'elle » lâcha-t-il dans un murmure

Et son ombre lâcha prise ; le corps du brun s'écrasa sur le sol, dans un bruit étouffé et il prit la fuite par la porte d'entrée, dans un tas de mots incompréhensibles. Shikamaru esquissa un sourire et se rapprocha de la table, croquant dans un pancake, sous le regard fier de son fils.

« ça m'a donné faim, tout ça » souffla-t-il, la bouche pleine