chapter #20 « looking for you »
La lune éclairait le chemin des quelques villageois qui traînaient dans les rues, malgré l'heure tardive ; les mains dans les poches, assis sur un banc hasardeux, ses prunelles d'un bel ébène ne se détachaient pas de l'atlas. Une pointe de souffrance agonisait dans sa cage thoracique et un soupir s'échappa de ses lèvres ; deux heures en arrière, la rose l'avait mit à la porte et il n'arrivait pas à effacer les larmes qui roulaient sur les joues pâles de la femme. En fait, il n'arrivait pas à effacer tous ses souvenirs qui lui revenait en pleine face ; bien-sûr qu'il était encore fou amoureux de la blonde, bien-sûr que oui, ils avaient un fils, ils avaient partagés tant d'années tous les deux mais, son cœur s'emballait lorsque la rose était dans les parages, elle avait ce côté apaisant sur lui, elle pansait ses blessures les plus profondes, par un simple sourire. Et à cet instant, il était effrayé à l'idée de faire une erreur, une terrible erreur. Ses paupières se fermèrent et il balança sa tête en arrière ; si seulement, son père était là. Cet homme un peu bancal, maladroit avec les sentiments, aurait sûrement su lui dire quelle voie prendre ; et les choses auraient été bien plus faciles si son ancienne épouse ne lui avait pas caché tout ça, dès le début. Il aurait prit la route, l'aurait rejoint et ils se seraient aimés, encore quelques années, dans ce satané village ; quel idiot, il était.
Il se souvenait parfaitement de ce combat qu'il avait partagé avec elle, dans l'arène ; elle était là, belle, sauvage et il avait abandonné. Il se souvenait parfaitement de ce premier baiser maladroit qu'ils avaient échangés, au détour d'un arbre de la forêt du domaine du clan Nara ; ses lèvres contre les siennes, ses mains caressant tendrement ses mèches brunes. Il se souvenait parfaitement de la naissance du petit garçon, qu'ils avaient eu ; les prunelles d'un bel émeraude du nourrisson et les larmes sur ses propres joues.
Dans un soupir indiscret, il se hissa sur ses deux pieds et s'élança dans les rues endormies ; il n'appréciait pas ce village, la chaleur qui régnait, malgré la froideur des villageois. La façade d'une maison se glissa dans ses prunelles et il doubla la cadence, son poing s'écrasa brutalement contre le bois de la porte ; pendant une seconde, il en oublia l'adolescent qui dormait profondément à l'étage du dessus. Une faible lumière se glissa par la fenêtre et le bois céda au visage tendre et épuisé de son ancienne épouse ; il entrouvrit les lèvres, dans le but de dire quelque chose, mais tous les mots qui avaient flottés dans son esprit pendant un instant, s'évaporèrent en une demi-seconde.
« Shikamaru ? » appela-t-elle, les sourcils froncés
« je.. » commença-t-il, à bout de souffle « je.. »
« ça ne va pas ? il s'est passé quelque chose ? »
Le visage couvert de larmes de la rose se glissa dans son esprit et il prit une inspiration, à la teinte douloureuse ; faisait-il une erreur ? Il haïssait cette pointe de souffrance dans ses tripes.
« tu es chiante » lâcha-t-il
« pard-.. » commença-t-elle
« non, tais-toi » ordonna-t-il « tu es chiante, d'accord ? tu es parti, tu n'as pas été capable de me dire les choses, tu as emmené mon fils loin de moi, tu m'as privé d'instants que je ne pourrais jamais retrouvé ; tu es vraiment chiante, tu le sais ça ? » un soupir s'échappa de ses lèvres « mais le pire dans tout ça, tu sais ce que c'est ? c'est le fait que je suis encore amoureux de toi, et je m'en veux terriblement pour ça ; comment est-ce que je peux encore être amoureux de toi, après tout ça ? après ton absence, après tes mensonges, après ta fuite, après ce connard qui a giflé notre fils ; je ne comprends pas, je suis vraiment un idiot, mais un idiot amoureux »
« je-.. » tenta-t-elle
« non, toujours pas ; tais-toi » souffla-t-il, sévèrement « tu sais, j'étais à peine sorti de la maternelle que je savais déjà ce que je voulais ; une épouse ni trop moche, ni trop belle, deux enfants, un fils et une fille, un boulot pas trop épuisant et regarde-moi, bordel. je suis l'assistant du Hokage, et si il arrivait quelque chose à Naruto, sûrement que je prendrais sa place. je me suis marié à une folle, parce que oui, clairement Temari, tu es folle ; j'ai épousé la kunoichi la plus cruelle du monde shinobi, la sœur aînée du Kazekage et j'ai un fils »
Les mots s'échappaient des lèvres du brun et elle croisa les bras sous sa poitrine, les sourcils froncés ; elle ne comprenait pas vraiment où il voulait en venir, après tout, ils s'étaient quittés quelques heures en arrière et les choses avaient été claires. Shikamaru n'était pas un homme infidèle, et elle le savait déjà, au fond.
« tu m'embrouilles littéralement l'esprit ; je veux dire, tu es parti et je suis tombé amoureux de Sakura » lâcha-t-il, maladroitement « tu n'as jamais été ce genre de fille qui s'autorise l'affection en public ou en privé, d'ailleurs ; ou le genre de fille qui s'autorise quelques dérapages, souviens-toi, pour la conception de Shikadai, tu m'as littéralement donné un ordre, avec l'heure, le lieu et la tenue obligatoire »
Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres et il se gratta l'arrière du crâne ; au final, toutes ses choses ne l'avaient jamais dérangés, peut-être parce qu'il l'aimait trop pour dire quoi que ce soit.
« et elle.. » continua-t-il « Sakura, elle est ce que tu n'es pas, d'accord ? les petites attentions, les dérapages, les mots doux sous les draps ; elle, elle fait tout ça et avec un tel naturel » un soupir s'extirpa de ses lèvres « mais elle n'est pas toi, elle ne sera jamais toi et ça me tue, parce que c'est une fille bien, elle mérite d'être heureuse et tu vois, j'ai vraiment eu l'impression de la rendre heureuse, je me sentais important, puissant et bien mais elle n'est pas toi.. »
Ses prunelles d'un bel ébène s'accrochèrent aux iris émeraude de la femme, enveloppé dans un peignoir en satin ; il souffrait de la situation, tiraillé entre deux femmes exceptionnelles. Un grognement s'échappa de ses lèvres.
« tu es la femme la plus chiante que je connaisse, tu as sûrement dépassé ma mère » lâcha-t-il, dans un rire nerveux « mais tu es la première personne dont je suis tombé amoureux, je te regarde et là où je devrais voir ce que le temps nous enlève tous les jours, à chaque minute qui passe, je vois cette adolescente au caractère de cochon qui tentait tant bien que mal de faire fuir toutes les personnes qui l'approchait, d'un peu trop près ; cette adolescente qui m'appelait pleurnichard, l'adolescente qui m'a tenu la main en public, à l'enterrement de mon père, ce bout de femme qui m'a donné un fils ; un fils vraiment exceptionnel, en plus »
Quelques larmes perlèrent au coin des paupières de la femme et il attrapa son visage délicatement entre ses mains, caressant du bout des doigts cette peau sur laquelle il avait déposé tant de baisers, à une époque ; si elle n'était pas absorbé par les mots qui s'échappaient de ses lèvres, elle aurait sûrement remarqué la façon dont il la regardait, comme si elle était la plus belle chose du monde, quelque chose de fragile, de fascinant, de beau.
« et ce soir, Sakura m'a dit de te rejoindre ; elle m'aime, je le sais, ça se voit dans la façon dont elle me regarde et je le sais, parce qu'elle a fondu en larmes lorsque je lui ai dis pour notre baiser » avoua-t-il, douloureusement « mais elle m'a dit de te rejoindre, toi ; elle aurait simplement pu me dire de t'oublier, d'être avec elle mais elle ne l'a pas fait et ça me tue parce que je sais qu'elle souffre, je sais que Sasuke a été un salaud avec elle et que sûrement, que comme moi, elle a vraiment crû à ce qu'il se passait entre elle et moi » il se mordit la lèvre, nerveusement « alors s'il-te-plaît, dis-moi que je ne suis pas en train de faire une terrible bêtise, dis-moi que je fais bien d'être là, sur le pas de ta porte et pas, dans ses bras ; dis-moi quelque chose »
Ses prunelles d'un bel émeraude se posèrent délicatement sur le visage viril du garçon ; du bout des doigts, elle toucha sa joue rugueuse, son menton, ses lèvres, le bout de son nez. Il était là, sur le pas de sa porte et pas dans les bras de la rose ; il était là et bordel, elle avait l'impression que son cœur allait prendre la fuite, loin de sa cage thoracique. Dans un élan lent et délicat, elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa ses lèvres sur les siennes, capturant sa bouche dans un baiser tendre ; une tendresse dont elle faisait rarement preuve, ses doigts fins glissèrent dans les mèches brunes de l'homme et elle attrapa le col de sa tunique, le tirant contre son corps. Cette sensation de sécurité, de bien-être, lui avait terriblement manqué ; Shikamaru la poussa dans la demeure, sans quitter ses lèvres et referma la porte de l'entrée, avec un coup de pied maladroit.
Dans un élan surprenant, parce qu'elle ne lui avait jamais réellement connu une telle fougue, les mains du brun claquèrent contre ses fesses et il la souleva sans aucune difficulté, elle enroula ses jambes autour de son bassin, les doigts se perdant dans sa chevelure brune. Elle succombait totalement à ce parfum de tabac froid, qui émanait de lui. En manque d'air, elle rompit le baiser et glissa ses lèvres sur la mâchoire rugueuse de son amant ; un grognement s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle effleura sa pomme d'adam.
« la chambre, maintenant » lâcha-t-il, dans un soupir rauque
Bien qu'il s'était déjà rendu dans cette maison, à cet instant, tout souvenir avait disparu de son esprit ; d'une démarche maladroite, il suivit les conseils qu'elle lui soufflait au creux de l'oreille et s'engouffra dans une pièce, qui semblait être la chambre de la femme. La porte se referma dans un crissement plaintif et il arqua un sourcil, ses iris d'un bel ébène se perdirent un court instant sur les draps qui recouvraient le lit.
« il y a un soucis ? » demanda-t-elle, les sourcils froncés
« tu as couché avec lui, ici ? » souffla-t-il, un sourcil arqué
« euh, je.. » commença-t-elle, surprise par sa question
« oui ou non ; je ne veux rien savoir de plus »
« oui » lâcha-t-elle, dans un murmure
Un grognement s'échappa des lèvres du brun et il fit volte-face, s'engouffrant dans le couloir ; la femme toujours contre son torse, dans ses bras. Son regard s'arrêta sur une porte, qui désignait la chambre d'ami dans laquelle il avait passé la nuit et il s'engouffra, sans un mot, à l'intérieur ; lâchant la blonde, sur le matelas. Les doigts de la femme se refermèrent sur le col de son haut et elle le tira maladroitement vers elle, capturant ses lèvres avec fougue et passion ; elle en profita pour mettre ses mains sous le tissu qui recouvrait son torse et lui retira, la tunique s'écrasa sur le sol dans un bruit étouffé. Le brun fit de même avec le peignoir qu'elle portait, et arqua un sourcil en découvrait le tee-shirt du clan Nara qui se cachait dessous ; ça, et la culotte qu'elle portait. Un sourire se glissa au coin de ses lèvres, bien malgré lui et il fondit sur ses lèvres ; parce qu'à cet instant, c'était tout ce qu'il voulait.
Le son d'un sanglot, tant bien que mal étouffé ; les sourcils froncés, l'adolescente déposa le verre vide qu'elle tenait entre ses doigts dans l'évier propre et fit volte-face. Sans un bruit, elle traversa la cuisine et s'engouffra dans le corridor ; curieusement, elle colla son oreille contre le bois de la porte de la chambre qu'occupait sa mère et se tût. Un silence lui répondit et lorsque l'idée qu'elle ai simplement imaginé ce son l'effleura, un sanglot s'éleva de l'autre côté de la porte ; le souffle coupé, elle s'engouffra dans la chambre, plongé dans la pénombre et tituba maladroitement jusqu'au lit. Un éclat de la lune éclaira silencieusement la pièce ; elle se heurta à la souffrance qui émanait de la femme, sur le lit. Elle était là, ses mèches roses traînant entre les plis du drap, les larmes couvrant ses joues pâles et les épaules tremblantes ; un soupir s'échappa des lèvres de l'adolescente et elle se glissa sous les draps, fondant doucement dans les bras de sa mère. Elle n'appréciait pas spécialement les démonstrations d'affections mais à cet instant, elle sentait que l'une comme l'autre, elles en avaient terriblement besoin ; un hoquet de surprise s'échappa des lèvres de la rose et elle déposa son regard émeraude sur le visage adolescent de sa progéniture. Les doigts fins de la jeune Uchiha chassèrent les larmes, qui roulaient sur ses joues.
« c'est à cause du décès de l'oncle de Shikadai que tu pleures ? » demanda-t-elle « ou, c'est parce que Shikamaru n'est pas là ? »
L'absence du brun dans les draps de sa mère l'avait surprise, lorsqu'elle était entré ; il était si rare de les voir l'un sans l'autre, depuis qu'ils s'étaient lancés dans cette relation. Et à vrai dire, bien qu'elle n'avait jamais assisté à une quelconque démonstration d'affection de la part de son père envers sa mère, elle s'était habitué à ça ; à voir ce sourire rayonnant sur les lèvres de la rose, à voir ses étoiles dans ses prunelles.
« est-ce qu'il revient bientôt ? » ajouta-t-elle, innocemment
Un sanglot s'échappa des lèvres de la rose, qu'elle tenta maladroitement d'étouffer dans sa main. Les sourcils froncés, Sarada attrapa les mains de sa mère dans les siennes, inquiète.
« maman ? il s'est passé quelque chose ? »
« il.. » commença-t-elle « il ne reviendra pas »
Ses mots flottèrent un instant dans la pièce et un éclat de surprise se glissa dans les prunelles brunes de la jeune fille, elle arqua un sourcil, ne comprenant pas ce que Sakura voulait dire par là.
« comment ça, il ne reviendra pas ? » demanda-t-elle, à la hâte « maman ? qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Un énième sanglot s'échappa des lèvres de la rose et elle tira maladroitement le drap contre elle, le serrant dans ses bras avec force ; elle souffrait terriblement, à cet instant, sûrement parce qu'elle avait réellement crû en cette histoire, en ce lien entre eux. Et Shikamaru l'avait dit ; peut-être que si ils avaient ouvert les yeux l'un sur l'autre, bien avant, les choses auraient été différentes.
« je l'ai renvoyé dans les bras de Temari » annonça la rose, douloureusement
« attends, quoi ? » s'exclama la brune, les sourcils froncés
« il l'aime, depuis le début ; c'est elle, son âme-sœur »
« mais attends, et toi, dans tout ça ? tu l'aimes, non ? »
La question de la brune resta en suspens, un instant ; mais au fond, elle n'avait pas besoin de la réponse. Elle le savait déjà. Bien-sûr que Sakura était amoureuse de Shikamaru ; ça se voyait dans sa façon de lui sourire, dans sa façon de lui voler un baiser avant le travail. Les larmes sur les joues de sa mère doublèrent d'intensité et elle repoussa tant bien que mal le pincement au cœur dans sa cage thoracique, tirant sa mère dans une étreinte maladroite.
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