chapter #17 « confessions »

Une douce brise soufflait sur le village ; dans l'air, le parfum de la dernière pluie et des roses se mêlaient, tendrement. Une douce teinte orangée dévorait doucement l'immensité du ciel ; assis sur le perron d'une vieille bâtisse traditionnelle japonaise, ses prunelles brunes observaient silencieusement les quelques rayons de soleil qui grignotaient les nuages. Un léger parfum de cerise se hissa autour de lui et un sourire naquit au coin de ses lèvres ; sans un mot, elle se posa près de lui, sa cuisse effleurant délicatement la sienne et déposa sa tête sur son épaule. S'en était si étrange, ils étaient bien, là, tous les deux ; d'un mouvement doux, il déposa un chaste baiser sur son front qui avait accueilli tant de moqueries.

« où est Sarada ? » demanda le brun
« enfermé dans sa chambre, elle ne se sent pas très bien »
« tu l'as examiné ? ça fait quand même plusieurs semaines qu'elle ne se sent pas bien »
« si tu veux mon avis, ce n'est pas physique » souffla-t-elle

Elle se releva, doucement, passant ses doigts fins dans sa tignasse rose et le brun fronça les sourcils ; il coinça un tube de nicotine entre ses lèvres et l'alluma d'un geste expert. Bien qu'elle n'aimait pas vraiment voir son amant se faire du mal inconsciemment avec cette addiction, elle l'acceptait et puis, il fallait avouer que voir ce grand brun, une cigarette au coin des lèvres, ça avait quelque chose de sexy.

« comment ça ? » lâcha-t-il
« un chagrin d'amour, je pense »

Le brun manqua de se brûler à l'entente de ses mots, une légère quinte de toux le prit lorsqu'il avala de travers la taffe et la rose glissa sa main dans son dos, une moue amusée sur les lèvres ; il avait ce petit côté protecteur avec sa fille, qu'elle trouvait tellement adorable. Une fois, il lui avait confié qu'il aurait vraiment aimé avoir une petite fille, en plus de son fils ; une petite princesse qu'il aurait chéri, et gâter mais ce n'était jamais arrivé et Shikadai le rendait si fier.

« mais, qui ? » souffla le brun, une teinte écarlate sur les joues
« hm, je ne sais pas ; j'ai pas mal réfléchi et j'ai pensé à Boruto, peut-être »
« ça serait carrément la cerise sur le gâteau, après que leurs pères se soient détestés pendant si longtemps »

Un sourire naquit au coin des lèvres de la jeune femme ; oui, elle se souvenait bien de toutes ces fois où l'un comme l'autre, ils se tapaient dessus, tentaient de se faire mal. Un petit rire discret s'échappa de ses lèvres et elle acquiesça vivement.

« imagines la tête de Sasuke lorsqu'il apprendra que sa fille a le béguin pour un Uzumaki »

La réaction fut immédiate ; un sourire se glissa sur les lèvres du brun et il retint tant bien que mal un rire. Cette idée ne plairait sûrement pas au Uchiha, oh que non. Mais d'un côté, ça ne l'étonnerait pas tant que ça ; Sarada et Boruto étaient dans la même équipe, se côtoyaient depuis leurs plus tendres enfances, avaient grandit entourés par leurs parents et se chamaillaient constamment. Il avait même entendu plusieurs fois son fils se plaindre du bruit que faisait leurs disputes constantes. Il tira une taffe et haussa les épaules, un sourire au coin des lèvres.

« crise cardiaque, directement » souffla le brun « Naruto lui fera un bouche à bouche »

Un petit rire s'échappa des lèvres de la jeune femme et elle glissa le bout de ses doigts sur le bras découvert du brun ; elle aimait la douceur de sa peau, ce petit teint hâlé qui contrastait bien avec la pâleur de son corps.

« ou alors » commença la rose « je serais dans l'obligation de me sacrifier et de lui faire du bouche à bouche »

Les sourcils du Nara se froncèrent automatiquement, il déposa son regard brun dans les prunelles émeraude au ton amusé de la jeune femme ; ce côté jaloux la rendait folle.

« non » siffla-t-il
« non ? »
« hors de question ; t'es à moi, maintenant »

Son cœur rata un battement à la seconde où ces trois mots s'échappèrent de ses lèvres ; ils se fréquentaient depuis quelques mois, ils partageaient le même toit mais encore jamais, ils ne s'étaient dit quelques mots possessifs ou amoureux. D'accord, la jalousie était bien là entre eux, ça se sentait dans les regards mauvais de la rose envers certaines femmes ou dans la brutalité des baisers du brun devant certains hommes ; mais pas de mots. Une teinte rosée se glissa sur ses joues et elle attrapa la cigarette qu'il tenait entre ses lèvres, elle ignora son grognement et l'écrasa dans le fond d'un cendrier, s'installant à califourchon au dessus de lui ; ses mains s'attardèrent tendrement sur cet amas de mèches brunes et elle esquissa un sourire, rapprochant leurs visages. Le parfum de tabac froid qui émanait de l'homme lui arracha un frisson.

« redis-le » souffla-t-elle, dans un murmure

Son souffle se mêlait au sien, tant leurs lèvres étaient proches. Il glissa ses mains rugueuses dans le creux de ses reins, la rapprochant un peu plus de son corps brûlant.

« t'es à moi, maintenant » répéta-t-il, un sourire au coin des lèvres

Sourire qui s'effaça bien vite contre les lèvres que la rose plaquait brutalement contre les siennes ; il étouffa un grognement contre sa bouche et répondit fiévreusement, quémandant l'entrée. Chaque fois qu'ils s'embrassaient, il voulait plus ; tellement plus. Quelques coups contre la porte en bois derrière eux, les arrachèrent à l'instant et un grognement de frustration s'échappa des lèvres du brun ; son dos se heurta brutalement au perron et il ferma les yeux, ignorant le rire cristallin de la rose. Elle réajusta correctement son haut et intima à la demoiselle de passer le pas de la porte ; une tignasse brune, enfouit dans une couverture, s'approcha d'eux.

Le brun se redressa légèrement, en prenant appui sur ses coudes et posa son regard brun sur le visage de l'adolescente, les sourcils froncés.

« tu veux que je le menace ? » demanda-t-il

Son amante étouffa tant bien que mal un rire entre ses lèvres et l'adolescente arqua un sourcil ; là, elle était totalement perdue.

« de quoi tu parles, Shikamaru ? » souffla-t-elle
« de Boruto ; il t'a brisé le cœur, non ? son père est un ami mais pas de soucis, j'veux bien lui lancer quelques menaces »

Les yeux bruns de la demoiselle se plissèrent et ses joues se teintèrent d'une petite teinte rose ; soudainement, elle fit volte-face, grommelant quelques mots incompréhensibles dans sa barbe imaginaire et claqua la porte. Le brun posa un regard plein d'incompréhension sur la rose.

« qu'est-ce que j'ai dis de mal ? » demanda-t-il
« ne jamais lancer le sujet des chagrins d'amour avec une adolescente, Shikamaru ; première règle »

Un sourire se glissa sur les lèvres de la femme et elle se pencha, posant chastement ses lèvres sur les siennes ; puis, elle l'abandonna sur le perron, cherchant sa fille dans la grande bâtisse du clan Nara. Un soupir s'échappa des lèvres du brun et son dos se heurta de nouveau sur le perron, les yeux fermés ; il lâcha un petit « galère » au gré du vent. Son fils était bien moins chiant à ce niveau-là ; qu'est-ce que les filles étaient compliqués.

Dans un long soupir agacé, elle se heurta au matelas de son lit ; étouffant un petit cri dans son coussin, à la housse écarlate. S'en était dingue et épuisant ; chaque fois qu'elle fermait les yeux, chaque fois qu'elle tentait d'effacer ce truc de sa mémoire, ça revenait, encore et encore. Elle revoyait cette fêlure au fond de ces beaux yeux émeraude, elle le revoyait tremblotant ; et elle sentait ses lèvres sur les siennes. Mais bon dieu, qu'est-ce qui lui avait prit d'embrasser cet idiot de Nara ? Leur relation datait de peu et ça se basait sur un tas de taquineries, comment avait-elle pu ne serait-ce qu'avoir cette pensée ? Un énième grognement s'échappa de ses lèvres et elle tapota ses pieds contre le matelas, brutalement. Elle n'aurait jamais dû faire ça ; puis, c'est qu'il lui manquait. Bien sûr, elle avait essayé de lui présenter des excuses, au travers d'une lettre mais rien, il ne répondait plus ; ils avaient échangés un tas de courriers, toujours si long et là, silence ; sûrement qu'il la détestait.

Quelques coups résonnèrent contre le bois de sa porte et la tignasse rose de sa mère se glissa dans l'encadrement, un petit sourire au coin des lèvres et une tasse fumante dans les mains ; un soupir s'échappa des lèvres de l'adolescente.

« je t'ai fais un chocolat chaud » lança la rose
« je ne suis plus une enfant, maman »
« tu es toujours mon enfant, quel que soit ton âge, Sarada »

La brune acquiesça faiblement et se hissa en position assise ; la porte se referma derrière sa mère et la rose s'installa au bord du lit, glissant la tasse dans les mains de sa fille. Shikamaru avait insisté pour que Sarada fasse autant de changement qu'elle le voulait dans la chambre et ça rendait vraiment bien ; elle aimait les goûts de sa fille.

« est-ce que je peux te poser une question, 'man ? » souffla l'adolescente
« bien sûr, je t'écoute »
« comment.. comment ça s'est passé ton premier baiser ? »

Bien que surprise par cette question, un sourire naquit au coin des lèvres de la rose et elle haussa les épaules ; oui, elle s'en souvenait comme ci c'était hier et même si elle n'était pas amoureuse à cet instant, elle le referait encore et encore.

« déjà, que tu le saches, ce n'était pas ton père » commença la rose « en fait, c'était Naruto et pendant la quatrième grande guerre, il était vraiment mal au point et j'ai du lui faire du bouche à bouche, la première fois que mes lèvres entraient en contact avec celles d'un garçon »
« oh, je ne savais pas ; tu as fréquenté le Hokage ? »
« non, pas du tout ; je t'avoue que pendant l'adolescence, j'ai eu pendant un moment le doute sur mes sentiments le concernant, je me suis dis que j'étais peut-être amoureuse mais ce n'était pas le cas, bien que lui était dingue de moi depuis les bancs de l'académie »
« vraiment ? »
« oh que oui, insupportable ; mais il ne m'aimait pas vraiment, ce n'était rien comparé à ce qu'il a ressenti pour Hinata »

Sûrement que si, il n'y avait pas eu Sasuke pendant leurs enfances, elle serait tombée amoureuse de Naruto ; il était mignon et bien que particulièrement idiot, il avait un côté attachant. Elle s'en était voulu plusieurs fois de constamment lui dire non, de repousser ses sentiments mais au final, l'amour qu'il portait à Hinata était tellement fort qu'elle était persuadée qu'il ne l'avait jamais réellement aimé ; malgré tout, pendant toutes ces années, il l'avait protégé, encore et encore.

« et ton premier baiser avec papa ? » demanda l'adolescente, curieuse
« oh, compliqué ; ton père n'a jamais été très doué avec les contacts physiques, ce n'est pas de sa faute bien-sûr mais le temps qu'il comprenne que je tentais de lui voler un baiser ce jour-là » un petit rire s'échappa des lèvres de la rose « mais j'ai aimé, il était vraiment maladroit et n'osait pas, ça donnait un petit truc en plus »
« et avec Shikamaru ? tu l'avais déjà embrassé avant récemment ? »
« non, jamais ; Shikamaru s'est entiché de Temari, très tôt, bien qu'aucun ne l'assumait vraiment. puis, nous parlions très rarement ; quant à notre baiser, c'était dans la cuisine en bas et c'était.. » elle chercha le mot, une seconde « doux mais brutal, tu vois ? »

L'adolescente acquiesça vivement ; bien sûr, elle voyait à peu près, elle n'était pas dupe et elle lisait beaucoup, un tas de bouquins. Et ça l'étonnait toujours d'apprendre que le brun et sa mère ne s'étaient jamais réellement rapprochés avant ça, alors qu'ils semblaient si bien ensemble actuellement.

Ces quelques détails lui firent se rendre compte que son premier baiser à elle n'avait rien d'exceptionnel ; bien sûr, il y avait eu les papillons dans le ventre, la sensation de bien-être sur le moment mais elle regrettait parce qu'à cause de ça, elle le perdait. Sa mère, elle, n'avait perdu aucun des trois ; un soupir s'échappa de ses lèvres. La main délicate de sa mère tapota doucement son dos.

« qu'est-ce qu'il se passe, Sarada ? » demanda-t-elle, d'une voix tendre
« j'ai embrassé.. » commença l'adolescente « quelqu'un »
« quelqu'un ? » répéta la rose
« est-ce que tu peux me promettre de ne rien dire à Shikamaru ? »
« bien-sûr, mon ange ; promis »

Maladroitement, elle prit une inspiration ; fuyant le regard de sa mère.

« j'ai embrassé Shikadai »
« attends, quoi ? » s'exclama la rose
« maman » souffla l'adolescente, gênée

Les rougissements de la jeune fille s'accentuèrent violemment et elle enfouit son visage dans son coussin, qu'elle serrait maladroitement contre sa poitrine ; elle se sentait tellement mal, à cet instant.

« j'étais persuadé que se serait Boruto » avoua sa mère
« Boruto ? bien-sûr que non ; c'est un ami et un idiot »
« oui, mais bon ; ça commence souvent comme ça »

Sûrement qu'à un moment, elle avait pensé légèrement que le blondinet ne la laissait pas indifférente ; en fait, elle en était persuadée jusqu'à ce qu'elle se rapproche du brun, là, quelque chose avait changé. Un soupir s'échappa de ses lèvres.

« alors » commença l'adulte « comment c'était ? »
« je l'ai embrassé et sûrement qu'il me déteste, maintenant »
« mais pourquoi tu dis ça ? »
« il ne réponds plus à mes lettres, rien du tout »
« tu sais, les garçons sont assez étrange ; ils ont du mal avec ça, les sentiments »

Et elle le savait bien ça ; entre l'Uchiha et le Nara. Ils n'étaient pas des hommes vraiment très expressifs, bien que le Nara soit bien plus tendre que ce qu'elle n'aurait crû, au départ ; oui, à vrai dire, il avait cette pointe de perfection, qui faisait que parfois, qu'elle se demandait si elle le méritait.

Ses lèvres effleurèrent délicatement le front de l'adolescente et elle la tira dans ses bras, un petit sourire au coin des lèvres, caressant son dos ; avec tendresse.

« je suis sûr que ça s'arrangera, Sarada » souffla-t-elle « les premiers émois sont souvent douloureux mais ce sont les plus beaux »

Qui aurait crû que sa relation avec le chef du clan Nara, pousserait sa fille a partager son premier baiser avec le fils du grand brun ? Elle grandissait bien trop vite, beaucoup trop vite ; la rose resserra délicatement sa prise autour du corps de sa fille et esquissa un sourire, dieu qu'elle était fière.

Il étouffa un soupir entre ses lèvres et repoussa la poêle du feu ; il balança quelques morceaux de viande dans le récipient et arrangea le feu. Quelques coups claquèrent entre les murs et les sourcils froncés, il se lança calmement dans le couloir ; le bois de la porte céda sa place au visage du Hokage. Naruto se tenait, face à lui, les mains sur les hanches, visiblement essoufflé et il arqua un sourcil ; ils ne bossaient pas aujourd'hui, que faisait le blond sur le pas de sa porte ? Soudain, le joli minois de son fils se glissa dans son esprit et il porta un regard inquiet sur son ami.

« bon sang, dis-moi que mon fils va bien » souffla-t-il, terriblement inquiet
« oui, tout va bien ; t'en fais pas, Shika ' » lâcha le blond, à bout de souffle
« alors, que fais-tu ici ? »
« eh bien, Gaara m'a contacté et.. je suis désolé, pour ta famille mais.. »

Dans un élan lent, elle descendit les escaliers ; les pas de sa fille suivaient doucement et elle fronça les sourcils, lorsqu'une odeur de brûlé se glissa à ses narines. Elle échangea un rapide regard avec sa progéniture et s'élança dans la cuisine, un sourire amusé au coin des lèvres.

« je t'ai connu meilleur cuisinier, Shikamaru » lança-t-elle, joyeusement

Mais elle se heurta au vide de la pièce, à la poêle toujours sur le feu.

« Shikamaru ? » appela-t-elle
« je suis là, pardon » entendit-elle

Une tignasse brune se tira dans la cuisine, en traînant des pieds ; un air sombre sur le visage et les yeux baissés. Il semblait sur le point de perdre l'équilibre et il tituba maladroitement jusqu'à une chaise, la tira dans un geste mécanique et se heurta au bois, sans un mot ; les sourcils froncés, elle se rapprocha de lui, posant ses mains délicates sur ses épaules.

« ça ne va pas ? » souffla-t-il, inquiète
« c'était Naruto, à la porte.. » lâcha-t-il, dans un souffle « Kankuro est mort »

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