chapter #03 « love is a battlefield »

D'un revers de manche maladroit, il essuya les quelques gouttes de sueurs qui perlaient sur son front et avança d'un pas assuré ; les portes du village caché du Sable se dessinèrent sous ses yeux bruns et un soupir s'échappa de ses lèvres. Il s'engouffra à travers et prit ce chemin qu'il connaissait par cœur, jusqu'au bureau du Kazekage. Combien de fois ces pieds avaient - ils foulés le sol de ce bureau? Il passa une main sur son visage, s'attardant un instant sur sa légère barbe et écrasa son poing contre le bois de la porte ; la voix rauque du chef du village s'éleva dans les airs et il s'engouffra dans la pièce, l'air las.

« nous ne t'attendions pas avant demain, Shikamaru » lança le rouquin, derrière son bureau

Ses iris ébène se posèrent sur le chef ; puis, sur elle. Debout aux côtés de son frère, ses mèches blondes attachés en deux couettes, elle posait un regard sérieux sur lui ; six mois qu'ils ne s'étaient pas vus et elle ne lui accordait que ça, du sérieux. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il s'avança, déposant un parchemin sur le bureau.

« j'ai été rapide, plus qu'à l'habituel » se justifia le brun
« bien, merci à toi ; bien sûr, tu es le bienvenu au village aussi longtemps que tu le souhaites »
« je ne resterais que très peu de temps, Naruto a besoin de moi, je viens voir mon fils »

Il y avait cette petite pointe de colère dans la voix du grand brun, peut-être parce qu'il n'arrivait toujours pas à vivre sans lui, sans son fils ; la douleur qui le prenait aux tripes constamment, l'achevait doucement et il se détestait pour être si faible, il aurait dû se battre pour la garde de son fils, il aurait dû. Le Kazekage se contenta d'acquiescer et elle s'avança, passa près de lui et s'extirpa du bureau.
Ils marchèrent silencieusement dans le couloir du bâtiment ; cette tension plus que palpable entre eux, que pouvaient - ils se dire? Mains dans les poches, il attendit patiemment qu'ils s'extirpent du bâtiment, pour glisser une cigarette entre ces lèvres, l'allumant d'un geste expert.

« tu fumes encore ces saloperies » souffla-t-elle
« ce n'est plus tes affaires, ça »

Une légère grimace déforma les lèvres de la jeune femme et il tira une taffe ; ces yeux se perdant sur l'immensité du ciel, c'était si différent de Konoha. Un petit grognement s'échappa de ces lèvres et il jeta le mégot au sol, lorsqu'ils s'arrêtèrent devant une petite maison, il l'écrasa avec sa chaussure et lui emboîta le pas, son sac sur le dos. Un parfum de vanille flottait dans l'air, une odeur qui avait disparut des murs de la demeure Nara ; ses iris brunes se posèrent un peu partout, cherchant la silhouette familière de son fils et un sourire naquit sur ses lèvres, lorsqu'il le trouva, penché au-dessus d'un plateau de shôji. Le grand brun déposa son sac dans un coin et s'avança doucement, prenant place face à son enfant, bougeant une pièce du plateau ; et le regard que porta son fils sur lui, à cet instant, l'acheva. Des étoiles pleins les yeux, il porta un regard embué sur son père et s'élança dans ses bras, fondant littéralement en larmes.
Adossée à un mur, les bras croisés sur sa poitrine, elle observait ce spectacle, un petit pincement au cœur ; elle avait crû bon d'emmener leur fils avec elle et une partie d'elle, regrettait. Parce que personne ici ne pourrait remplacer Shikamaru Nara.

« tu n'aurais pas grandi par hasard, toi ? » s'exclama le grand brun, séchant les larmes de son garçon, un sourire sur les lèvres
« j'ai pris deux centimètres, je suis sûr que je serais plus grand que tonton Gaara, au final »
« c'est fortement possible, les hommes Nara sont grands »
« et toi, tu as laissé pousser ta barbe, papa ? » demanda Shikadai, caressant la joue rugueuse de son père du bout des doigts
« j'essaie de faire un peu plus homme, qu'est-ce que t'en penses ? »
« je pense que des cicatrices aideraient plus qu'une barbe, comme grand-père »
« oui mais grand-père était plus idiot que papa, je suis trop intelligent pour avoir une cicatrice »

Le rire cristallin de l'enfant enveloppa la pièce et il esquissa un sourire en ébouriffant les cheveux de son fils, se relevant par la même occasion ; son regard se porta un instant sur la silhouette de son ex-épouse, dans l'embrasure de la porte et un soupir s'échappa de ses lèvres.

« où est-ce que je peux mettre mes affaires ? » demanda-t-il, d'une voix rauque

Une voix rauque qui arracha un frisson à la princesse de Suna ; elle avait toujours aimée son timbre de voix. Elle lui fit signe de la suivre et il lui emboîta le pas, son sac dans la main.

« je t'ai préparé la chambre d'ami » déclara la blonde
« parfait, merci »

Dans un geste las, il déposa son sac sur le lit prévu spécialement pour lui et posa son regard sur le paysage qui apparaissait par la fenêtre ; c'était étrange, Konoha lui manquait déjà mais le simple fait d'avoir revu son fils lui avait mit du baume au cœur. Six mois, c'était beaucoup trop long pour un père et un fils, loin l'un de l'autre.
Elle disparut au détour d'un couloir, s'engouffrant dans la cuisine pour préparer le repas du soir et il s'empressa de rejoindre son enfant, face au plateau. Personne ne pouvait douter de sa paternité sur ce coup ; Shikadai était son portrait craché, à part les yeux. Un sourire naquit au coin des lèvres du père et il déplaça une pièce, arrachant un grognement à son enfant.

« je me suis entraîné sans relâche, comment tu fais pour constamment gagner ? » grogna l'adolescent
« il m'a fallu énormément de temps pour battre mon père, à ce jeu »
« comment vont Inojin et Chô-chô ? »
« très bien, Inojin s'entraîne beaucoup avec son père qui est rentré de mission et Chô-chô est fidèle à elle-même, un paquet constamment en main »
« tante Ino doit être heureuse que oncle Saï soit à la maison »
« elle déborde d'énergie, constamment en train de sourire comme une idiote »
« elle me manque » souffla-t-il, dans un murmure

Les iris ébène du plus âgé se posèrent sur lui ; une moue boudeuse sur les lèvres, une lueur triste dans les yeux, il tentait tant bien que mal de ne pas fondre en larmes de nouveau. Cette vision lui arracha un pincement au cœur et il lui ébouriffa les cheveux, un grand sourire sur les lèvres.

« ne t'en fais pas pour ça, Ino m'a promit qu'à ton prochain anniversaire, ils viendrait tous à Suna, rien que pour toi »
« attends, t'es sérieux ? » s'exclama l'adolescent « faut que je le dise à maman »

Et il s'élança dans la cuisine, criant à toute allure que bientôt il allait revoir ces amis. Cette énergie débordante, il la tenait de sa mère ; il esquissa un sourire en l'observant reprendre sa place initiale, les joues rouges. Cet anniversaire promettait.

« tu t'es fais quelques amis, dans le coin ? » demanda le grand brun, curieux
« pas vraiment, je n'aime pas les enfants d'ici ; ils sont différents. et puis, ils sont constamment en train de faire des réflexions sur le symbole Nara dans mon dos, ils disent tous que je devrais porter le symbole No Sabaku, que c'est une honte de me montrer comme ça »

Un soupir s'échappa des lèvres de Shikamaru ; ça, il aurait dû s'en douter.

« des idiots » s'exclama le plus âgé « être un Nara c'est une fierté, Shikadai ; bien sûr, nous ne sommes pas les Uchiha ou les Hyuuga mais sans les Nara, la guerre aurait été un fiasco. les Nara sont connus pour leur maturité et leur intelligence, nous sommes des guerriers de l'ombre, des stratèges ; ne laisses personne critiquer cet héritage. les gens ne se souviennent que du Kazekage qui s'est battu pendant la quatrième grande guerre, de Naruto et Sasuke qui nous ont sauvés mais n'oublie pas que ton grand-père a offert sa vie pour notre survie, qu'à l'instant où il a comprit qu'il allait mourir, il s'est empressé de mettre un plan en place pour que nous, les jeunes, nous vivions »

Empli d'une fierté sans nom, le jeune garçon acquiesça vivement.

« je suis fier d'être un Nara » s'exclama l'enfant
« ton grand-père aurait été fou de toi »

Un petit rire s'échappa des lèvres du grand brun et il ébouriffa les cheveux de son enfant ; mort en héros, son père était partit bien trop tôt, aux côtés de son meilleur ami, le père d'Ino. Ils avaient partagés cette douleur de perdre un père pendant la quatrième grande guerre ; il aurait aimé avoir plus de temps avec son paternel.
Bien vite, ils se retrouvèrent autour d'une table, un bon plat au milieu de la table ; visiblement son ex-épouse s'était améliorée en cuisine. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il s'installa près de son fils, esquissant un sourire. Et pendant qu'il mangeait, il écoutait les aventures de son petit garçon, buvant ces paroles.

Un adolescent en manque de son père ; Shikadai n'hésita pas une seule seconde avant de demander à son père de venir le border dans son lit, il s'en fichait de sa fierté, il savait très bien que le lendemain son père reprendrait la route pour le village caché de la Feuille et qu'il se retrouverait ici, sans lui. Un sourire sur les lèvres, il se glissa sous les draps, observant son père qui s'installait au bord du lit.
Ses iris brunes se posèrent sur plusieurs dessins, accrochés aux murs ; la plupart représentait Chôchô et Inojin, certains le représentait lui.

« c'est toi qui les as dessiné ? » demanda le Nara
« oui, les cours d'oncle Saï m'ont beaucoup aidés »
« et bah, j'en connais un qui sera vraiment heureux de l'apprendre »
« Inojin a toujours du mal avec le dessin ? »
« un peu, oui mais il s'entraîne, et toi tes ombres ? »
« je m'entraîne tous les jours, comme tu m'as montré ; je parviens à me servir d'un kunaï avec mon ombre »
« c'est une bonne chose »

Sa main se posa sur les mèches brunes de l'enfant et il esquissa un sourire, déposant un chaste baiser sur son front.

« dors bien, fiston »

Et il s'extirpa de la pièce, refermant la porte derrière lui. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il traîna des pieds jusqu'à la chambre qu'il occupait, d'un geste las, il se débarbouilla et échangea ces quelques vêtements pour un simple bas de jogging. La température de Suna était bien plus élevée qu'à Konoha et le brun n'était clairement pas adapté à ça ; les bras derrière la tête, son regard se perdait sur le plafond. Parfois, il en venait à se demander si le mieux ne serait pas qu'il s'installe au village ; se rapprochant de son fils, par la même occasion mais ensuite, une voix lui hurlait que ce n'était pas forcément à lui de faire des efforts, les tombes d'Asuma, de sa mère et de son père se trouvaient à Konoha, Ino et Chôji se trouvaient à Konoha. Sa vie entière se trouvait là-bas. Un grognement s'échappa de ses lèvres et le bruit de la porte qui coulisse le tira de ses pensées ; son regard se posa sur son ancienne amante, simplement couverte d'un long tee-shirt du clan Nara.
Un soupir s'extirpa de ses lippes et il s'allongea de nouveau sur son lit, lui tournant le dos.

« je n'arrive pas à trouver le sommeil » souffla-t-elle
« ce n'est pas mon problème ça, Temari » grogna le brun

Le ton du brun aurait pu la faire fuir mais non, pas elle ; elle s'avança d'un pas léger jusqu'au matelas et s'installa au bord du lit, silencieusement. Peut-être attendait-elle qu'il parle.

« je suis tellement désolé »

Un sanglot ; ça n'avait été qu'un murmure mais le brun l'avait entendu. Elle se sentait coupable, de la situation et il aurait aimé lui dire d'aller se faire foutre, de lui dire qu'il s'en fichait, que le mal était fait mais il était terriblement amoureux de ce bout de femme depuis quelques années ; dans un soupir agacé, il la tira dans ses bras, entre ces draps et le serra contre lui. Elle se heurta à son torse, à son parfum de tabac froid et fondit en larmes.
Puis, dans un élan de courage, ses lèvres se posèrent sur les siennes, timidement. Elle avait besoin, terriblement besoin de ce contact et là où elle crû qu'il la repousserait, il accentua le baiser ; de la tendresse qui se mêla à la fièvre du moment. Un soupir d'aise s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle sentit ses mains froides sous son tee-shirt. Dieu qu'elle l'aimait.

Les quelques rayons du soleil qui chatouillèrent son visage, lui arrachèrent un grognement et elle tenta de retrouver les bras de Morphée, tant bien que mal ; mais lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle se heurta au visage endormi de son ex-époux. Ses mèches brunes retombaient sur le coussin et cet air sur son visage, lui arracha un doux sourire ; elle glissa le bout de ses doigts sur ses traits, les retraçant tendrement.
Dans un bâillement interminable, il se tira de son sommeil ; ses iris brunes tombant nez à nez avec une paire de prunelles vertes qu'il connaissait bien. Les souvenirs de la nuit d'avant lui revinrent en mémoire et un soupir s'échappa de ses lèvres ; repoussant doucement le drap, s'en fichant d'être nu, il s'extirpa du lit, enfilant son bas de jogging qui traînait au sol. D'un geste expert, il noua ses mèches brunes en un catogan et se pencha pour récupérer le tee-shirt Nara que la demoiselle portait, la nuit précédente ; sans tendresse, il le lança sur le lit, les sourcils froncés, cet air impassible sur le visage.

« ne te fais pas de film, cette nuit, c'était une erreur » lâcha-t-il, d'une voix rauque

Le claquement de la porte répondit au sourire fané de la blonde, qui s'empressa de remettre son haut.

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