EunWoo n’étais pas revenu de l’après-midi. Ni pendant la semaine qui a suivie.

     Nous étions déjà le lundi suivant, et je n’avais toujours aucune nouvelles de lui. Monsieur Jo n’était pas plus inquiet que ça, et il refusait toujours de me donner l’adresse de mon collègue pour que j’aille voir s’il allait bien, car depuis qu’il était arrivé, il avait plusieurs fois changé de logement. Et en plus de ça, je n’avais toujours pas eu l’idée de lui demander son numéro de téléphone.

     Je savais que je n’aurais jamais dû lire son journal, et je m’en voulais énormément. Je n’avais pensé qu’à moi, sans me demander s’il voulait se rapprocher de moi ou non. J’en fais un bel idiot …

     Mr. Jo : Arrête de soupirer, RoWoon. Tu vas faire fuir les clients.
     Moi : Alors donnez-moi son adresse ! Ou quelque chose pour que je puisse le joindre ! Il faut que je lui parle, tout est de ma faute …

     Je laissai retomber ma tête sur le comptoir de la caisse, y tapant ensuite plusieurs fois mon front.

     Mr. Jo : Tu sais, EunWoo n’est pas un jeune normal. Il a un passé qui a fait de lui ce qu’il est maintenant. Alors ne t’en veux pas inutilement. Un rien peut le froisser.
     Moi : Vous parlez de lui comme si vous le connaissiez vraiment.

     Je relevai la tête et vis un sourire triste sur son visage ridé. Ces deux-là me cachaient vraiment quelque chose. Mais se connaissaient-ils vraiment avant qu’EunWoo ne vienne travailler ici ? Maintenant que j’y pense, c’est vrai qu’il est arrivé du jour au lendemain, sans que j’en ai été informé avant, et que monsieur Jo a toujours eu l’air de comprendre ses réactions, et même de se réjouir de son ouverture au monde.

     Soudain, une idée me vint à la tête. Je sortais mon téléphone rapidement, ouvrait l’appareil photo et regardais derrière moi le meuble où tous les documents étaient rangés. Me remettant droit sur ma chaise, en alerte, j’appelai mon patron qui était partit dans le fond du hangar.

     Moi : Monsieur Jo ! Une cliente semble vous chercher à l’entrée du terrain !
     Mr. Jo : J’y vais.

     Voyant qu’il était tombé dans mon piège, je me dépêchai d’ouvrir le meuble et cherchais le dossier d’EunWoo. Je n’avais pas beaucoup de temps avant qu’il ne se rende compte de mon mensonge.

     Bingo. Attrapant rapidement mon portable, je prenais en photo la fiche de renseignements de mon collègue. Juste au moment où je refermai la porte du meuble en métal, mon patron revint à la caisse.

     Mr. Jo : Tu dois entendre des voix, mon enfant. Il n’y avait personne.
     Moi : J’ai dû mal entendre. Ah ! Je viens de me rappeler que j’ai oublié de nourrir mon chat ce matin ! Je quitte le travail pour aujourd’hui !

     Je pris mon sac et ma veste au vol, enfonçai mon téléphone dans ma poche et partais en courant. Alors que mon patron me criait dessus, j’attrapai le premier bus et m’assis sur un fauteuil à l’avant, ressortant mon téléphone. Maintenant, j’avais tous les renseignements dont j’avais besoin.

     EunWoo, j’arrive !